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Full text of "Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France"

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Mémoires 


Société nationale des antiquaires de France 







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BULLETIN 

DK U 

SOCIÉTÉ NATIONALE 

DES ANTIQUAIRES 

DE FRANCE 


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Nogentrle-Rotrou, imprimerie Daupeley-Gouverneur. 


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BULLETIN 

DB LA 

SOCIÉTÉ NATIONALE 

DES ANTIQUAIRES 


DE FRANCE 

1883 



PARIS 

AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ 

AU PALAIS DU LOUVRE 
ET CHEZ 

DUMOULIN, LIBRAIRE DE LA SOCléTl! 

QUAI DBS AUGUSTÎNS, 37 


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BULLETIN 


DE LA 

SOCIÉTÉ NATIONALE 

DES ANTIQUAIRES 

DE FRANCE 


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 

POUR L’ANNii 4883. 


MM. G. Duplessis, 
G. Dkmay, 

E. Guillaume, 
E. Müntz, 

R. Mowat, 
Ed. Aubert, 
Pol Nigard, 


Président. 

Premier Vice-Président. 
Deuxième Vice-Président. 
Secrétaire. 

Secrétaire- Adjoint. 
Trésorier. 

Bibliothécaire- A rchi viste . 


Membres de la Commission des Impressions. 

MM. Michelant. 

À. de Barthélemy. 

A. Héron de Villefosse. 

U. Robert. 

Abbé Thêdenat. 


Membres de la Commission des Fonds. 

MM. Edm. Saglio. 

A. Prost. 

G. Perrot. 


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LISTE 


DES MEMBRES HONORAIRES 

Au 15 Mai 1883. 


MM. 

1. Nibuwerkerke (le comte de), G. O. membre de l’Ins- 
titut (Académie des beaux-arts) (1854). 

2. Maüry (Alfred), C. membre de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), directeur général des 
Archives nationales, professeur au Collège de France, 
au palais des Archives, rue des Francs-Bourgeois, 60 
(1842-1858). 

3. Rknieb (Léon), C. membre de l’Institut (Académie 
des inscriptions et bellès-lettres), président honoraire 
du Comité des travaux historiques et scientifiques, 
administrateur de la Bibliothèque de l’Université, 
professeur au Collège de France, à la Sorbonne (1845- 
1877). 

4. Egobr (Émile), C. #, membre de l’Institut (Académie . 
des inscriptions et belles-lettres), professeur à la Faculté 
des lettres de Paris, maitre de conférences honoraire à 
l’École normale, rue de Madame, 68 (1858-1879). 

5. Deloghe (Maximin), C. membre de l’Institut (Aca- 
démie des inscriptions et belles-lettres), directeur hono- 
raire au ministère de l’Agriculture et du Commerce, 
rue de la Prévoyance, 19, à Vincennes (1856-1879). 


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— 7 — 


MM. 

6. Lagabanb (Leon), O. ejfc, ancien directeur de l'École des 
chartes, rue d’Uzès, 12 (1841-1882). 

7. Barthélémy (Anatole de), membre du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, rue d’Anjou-Salnt- 
flonoré, 9 (1861-1882). 

8. Le Blakt (EdmondT, O. membre de l’Institut (Acadé- 
mie des inscriptions et belles-lettres) et du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, directeur de l’École 
française d’archéologie de Rome, rue Leroux, 7 (1859- 
1883). 

9 

10 . . . 


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LISTE 

DES MEMBRES RÉSIDANTS 

% 

t 

Au 15 Mai 1883. 


MM. 

1. Montaiglon (Anatole de Gourde de), professeur à 

l’École des chartes, membre du Comité des travaux 
historiques et scientifiques, place Royale, 9 (10 février 
1851). 

2. Bordibr (Henri), bibliothécaire honoraire au département 
des manuscrits de la Bibliothèque nationale, rue de 
Rivoli, 182 (9 avril 1851). 

3. Renan (Ernest), membre de l’Institut (Académie 
française et Académie des inscriptions et belles-lettres), 
bibliothécaire honoraire au département des manuscrits 
de la Bibliothèque nationale, professeur au Collège de 
France, rue de Tournon, 4 (9 avril 1851). 

4. Nicard (Pol), rue de Sèvres, 38 (9 mai 1851). 

5. Michelant (Henri-Victor), #, membre honoraire du 
Comité des travaux historiques et scientifiques et de la 
Commission du catalogue des manuscrits des départe- 
ments, conservateur sous-directeur du département des 
manuscrits de la Bibliothèque nationale, avenue Tru- 
daine, 11 (19 décembre 1853). 

6. Waddington (William -Henry), membre de l’Institut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), sénateur, 
rue Dumont-d’Urville, 31 (19 décembre 1853). 


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— 9 — 


MM. 

7. Dbltsle (Léopold), G. membre de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), président du Comité 
des travaux historiques et scientifiques (section d'his- 
toire), président de la Commission du catalogue des 
manuscrits des départements, administrateur général 
de la Bibliothèque nationale, rue des Petits-Champs, 8 
(9 juillet 1855). 

8. Vogué (le marquis Melchior de), C. membre libre de 
l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), 
rue F&bert, 2 (4 juillet 1860). 

9. Passy (Louis), docteur en droit, député, rue de Clichy, 
45 (7 août 1861). 

10. Bertrand (Alexandre), #, membre de l'Institut (Aca- 
démie des inscriptions et belles-lettres), conservateur du 
Musée de Saint~Germain-en-Laye, membre du Comité 
des travaux historiques et scientifiques, rue Soufflot, 
22, et au château de St-Germain (7 août 1861). 

11. Chabouillet (P.-M. -Anatole), O. #, conservateur sous- 
directeur du département des médailles et antiques de 
la Bibliothèque nationale, membre du Comité des tra- 
vaux historiques et scientifiques, rue Colbert, 12 (4 no- 
vembre 1861). 

12. Rry (A.-E. Guillaume), rue de la Néva, 8 (5 fé- 
vrier 1862). 

13. Guérin (Victor), docteur ès-lettres, rue du Regard, 5 
(3 décembre 1862). 

14. Riant (le comte), membre de l'Institut (Académie des 
inscriptions et belles-lettres), boulevard de Gourcelles, 51 
(2 mai 1866). 

15. Read (Charles), boulevard Saint-Germain, 2 (6 mars 
1867). 

16. Heuzey (Léon), O. #, membre de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), membre du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, professeur à l’École 


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— 40 — 


MM. 

des beaux-arts, conservateur des antiquités orientales au 
Musée du Louvre, boulevard Saint-Germain, 241 (1 er mai 
1867). 

17. Aubert (Édouard), rue d’Anjou-Saint-Honoré, 9 (3 juil- 
let 1867). 

18. Perrot (Georges), O. #, membre de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), membre du Comité 
des travaux historiques et scientifiques, maitre de con- 
férences à l’École normale, professeur d’archéologie à la 
Faculté des lettres, rue de Seine, 74 (8 janvier 1868). 

19. Wescher (Carie), conservateur sous-directeur adjoint 
du département des manuscrits de la Bibliothèque na- 
tionale, rue de Vaugirard, 89 (3 juin 1868). 

20. Robert (Charles), C. intendant général en retraite, 
membre libre de l’Institut (Académie des inscriptions 
et belles-lettres), membre du Comité des travaux histo- 
riques et scientifiques, avenue de Latour-Maubourg, 25 
(3 mars 1869). 

21. Prost (Auguste), rue de la Banque, 21 (8 novembre 
1871). 

22. Duplessis (Georges), conservateur sous-directeur adjoint 

du département des estampes de la Bibliothèque natio- 
nale, rue de Madame, 31 (6 décembre 1871). 

23. Dumont (Albert), O. membre de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), directeur au Minis- 
tère de l’Instruction publique, membre du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, rue du Chercbe- 
Midi, 42 (6 décembre 1871). 

24. Demay (Germain), chef de section aux Archives 
nationales, membre du Comité des travaux historiques 
et scientifiques, place Royale, 5 (2 avril 1873). 

25. Guillaume (Edmond), $£, architecte du palais du Louvre, 
membre de la Commission des bâtiments civils, rue de 
Londres, 13 (1 er juillet 1874). 


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\\ — 


MM. 

26. CouiuuoD (Louis), conservateur-adjoint de la sculpture 
et. des objets d’art du moyen âge, de la renaissance et 
des temps modernes au Musée du Louvre, membre du 
Comité des travaux historiques et scientifiques, rue 
Raynouard, 39, à Passy (5 mai 1875). 

27. Rozièrb (Eugène de), O. #, membre de l’Institut (Aca- 
démie des inscriptions et belles-lettres), sénateur, rue 
Lincoln, 8 (5 mai 1875). 

28. Baolio (Edmond), conservateur de la sculpture et des 
cbjets d’art du moyen âge, de la renaissance et des temps 
modernes au Musée du Louvre, rue de Condé, 24 (3 no- 
vembre 1875). 

29. Villbxossb (Antoine Héron de), conservateur-adjoint 
des antiquités grecques et romaines au Musée du Louvre, 
membre du Comité des travaux historiques et scienti- 
fiques, maître de conférences à l’École des Hautes- 
Études, rue de Grenelle-St-Germain, 80 (5 janvier 1876). 

30. Lononon (Auguste), archiviste aux Archives nationales, 
membre du Comité des travaux historiques et scienti- 
fiques, maître de conférences à l’École des Hautes-Études, 
rue de Grenelle-Saint-Germain, 82 (7 juin 1876). 

31. Gutffrey' (Jules), archiviste aux Archives nationales, 
membre du Comité des travaux historiques et scienti- 
fiques, rue d’Hauteville, 1 (7 février 1877). 

32. Schlumberger (Gustave), membre du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, rue du Faubourg- 
Saint-Honoré, 140 (7 février 1877). 

33. Rayet (Olivier), directeur-adjoint à l’École des Hautes- 
Études, membre du Comité des travaux historiques et 
scientifiques, rue Notre-Dame-des-Champs, 75 (4 avril 
1877). 

34. Gaidoz (Henri), directeur-adjoint à l’École des Hautes- 
Études, rue Servandoni, 22 (7 novembre 1877). 


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— 42 — 


MM. 

35. Müntz (Eugène), bibliothécaire à l’École nationale des 
Beaux-Arts, membre du Comité des travaux historiques 
et scientifiques, rue Pernelle, S (8 mai 1878). 

36. Mowat (Robert), O. chef d’escadrons d’artillerie en 
retraite, rue des Feuillantines, 10 (6 novembre 1878). 

37. Cobroybr (Édouard), architecte du gouvernement, rue 
de Courcelles, 14 (5 février 1879). 

38. Lasteyrib (le comte Robert de), secrétaire du Comité 
des travaux historiques et scientifiques (section d’ar- 
chéologie), professeur à l’École des chartes, rua des 
Saints-Pères, 13 (5 novembre 1879). 

39. Ddchesne (l’abbé L.), professeur à l’Institut catholique de 
Paris, rue de Vaugirard, 66 (3 décembre 1879). 

40. Boislislb (Arthur db), membre du Comité des tra- 
vaux historiques et scientifiques, rue de l’Université, 
18 (4 mai 1881). 

41. Arbois de Jubaïnvïlle (Henri d’), professeur au Col- 
lège de France, boulevard Montparnasse, 84 (5 avril 1882). 

42. Robert (Ulysse), employé au département des manus- 
crits de la Bibliothèque nationale, Grande-Rue, 31, à 
Saint-Mandé (5 avril 1882). 

43. Rouoé (le vicomte Jacques de), rue de l’Université, n* 35 
(5 juillet 1882). 

44. Thédenat (l’abbé), rue de Bagneux, 9 (8 novembre 1882). 

45. Ramé (Alfred), conseiller à la Cour d’appel, vice-prési- 
dent du Comité des travaux historiques et scientifiques 
(section d’archéologie), rue de Provence, 62 (4 avril 1883). 


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\ 


LISTE 

DES ASSOCIÉS CORRESPONDANTS 

NATIONAUX ET ÉTRANGERS 
Au 15 Mai 1883. 


Associés correspondants nationaux 1 * * 4 . 

Ain. 

MM. 

Nyd (l’abbé), à Sermoyer, par Pont-de-Vaux (6 avril 1881). 
Aisne. 

PfecHEua (l’abbé), à Crouy, près Soissons (4 mars 1857). 
Fleuby (Édouard), à Vorges, près Laon (3 juin 1863). 
Moreau (Frédéric), à Fère-en-Tardenois (3 novembre 
1875). 

Alpes (Basses-). 

Fabre (Marc), notaire honoraire, à Larché, par Condamine- 
Chàtelard (4 juin 1879). 

Alpes (Hautes-). 

Roman (Joseph), au château de Picomtal, près Embrun 
(1 er mars 1876). 


1. Le Comité de publication errât devoir rappeler qu'aux termes de l'art. 2 du 

Règlement, la qualification d' Associé correspondant national ou étranger est la 
seule qui puisse être prise par les personnes dont les noms suivent. La qualification 

de Membre de la Société des A ntiguaires de France est réservée aux 49 associés 

résidants et aux 10 associés honoraires. 


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Alpes-Maritimes. 


MM. 

Chambrun de Rozemont (Art. de), à Nice, place du Vœu, et 
à la Girardière, par Belleville-sur-Saône (Rhône) (5 juil- 
let 1876). 


Aube. 

Pioeotte (Léon), à Troyes, rue du Palais-de-Jugtice (7 février 
1872). 

Lalore (l’abbé Charles), ancien professeur de théologie au 
Grand-Séminaire, à Troyes (3 février 1875). 

Babeau (Albert), à Troyes (3 juillet 1878). 

Aveyron. 

Cérès (l’abbé), directeur du Musée, à Rodez (10 juillet 1872). 

Belfort ( Territoire de). 

Mossmann, à Belfort (6 février 1867). 

Bouches-du-Rhône. 

Parbocel (E.), membre de l’Académie de Marseille, à 
Marseille (7 avril 1868). 

Prnon (G.), directeur du Musée Borély, à Marseille (3 no- 
vembre 1869). 

Teissibh (Octave), ^ membre non résidant du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, à Marseille, boule- 
vard National, 16 (2 juin 1872). 

Joannon (Paul), à Saint-Henry, près Marseille (9 décembre 
1874). 

Blancard (Louis), archiviste du département, à Marseille, 
rue Silvabelle, 2 (5 novembre 1878). 

Barthélémy (le docteur), à Marseille, boulevard Cbave, Villa 
Doria (5 mai 1880). 

Lafayb (Georges), professeur à la Faculté des lettres, à Aix, 
27, rue Villeverte (4 avril 1883). 


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Calvados. 


MM. 

Chat4l (Eugène), archiviste du département, membre de 
P Académie de Caen, à Caen (4 février 1863). 

Du Febsne de Beaucourt (le marquis G.), au château de 
Morainville, par Blangy (l ep mars 1865). 

Moîsy (Henri), à Lisieux (3 janvier 1877). 

Travers (Émile), secrétaire de la Société des beaux-arts, à 
Caen (7 mars 1877). 

Liesvills (le comte Alfred de), à Caen (12 mars 1879). 

Beaurbpaire (Eugène de Robillard de), conseiller à la Cour 
d'appel, à Caen (5 mai 1879). 

Charente. 

Lauriàre (Jules de), à Angouléme (3 mai 1876). 

Lièvre, président du Consistoire, à Angouléme (7 juin 1876). 

Charente-Inférieure. 

Julien-Laferbièrb (l'abbé), chanoine de la cathédrale, à la 
Rochelle, rue du Duc, 27 (6 mars 1878). 

Cher. 

Buhot de Kersers, à Bourges (5 juin 1872). 

Lefort (Louis), à Nohan, commune d’Allichamps (3 fé- 
vrier 1875). 

Corrèue. 

Rupin (Ernest), vice-président de la Société scientifique, his- 
torique et archéologique de la Corrèze, à Brive, boule- 
vard des Sœurs (1 er février 1882). 

Côte-d'Or. 

Lapèrouse (Gustave), jjfc, à Châtillon-sur-8eine (3 juin 1863). 


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— 46 — 


MM. 

Arbaumont (Jules d’), secrétaire de la Commission d’archéo- 
logie de la Côte-d’Or, à Dijon (15 novembre 1865). 

Aubertin (Charles), correspondant du ministère de l'instruc- 
tion publique, à Beaune (10 janvier 1866). 

Flouest (Édouard), à Lugny, par Recey-sur-Ource (3 no- 
vembre 1869). 

Beauvois (E.), à Corberon (28 juin 1871). 

Beaudouin (Jules), suppléant de la justice de paix, à 
Châtillon-sur-Seine (4 décembre 1872). 

Montille (L. de), à Beaune (7 avril 1880). 

Boüoot, professeur à la Faculté des lettres, à Dijon (1» fé- 
vrier 1882). 

Bioarne (Ch.), à Chorey, par Beaune (7 février 1883). 

Côtes-du-Nord. 

Gaultier du Mottay (Joachim), à Plérin (7 janvier 1863). 

Lemièrb (P.-L.), à Saint-Brieuc , boulevard National, 2 
(16 décembre 1865). 

Rhoné (Arthur), à Kéravel en Plouha (5 janvier 1876). 

Creuse . 

Cessac (le comte P. de), au château du Mouchetard, près 
Guéret (2 décembre 1868). 

Dordogne. 

Hardy (Michel), archiviste, à Périgueux (17 mars 1875). 

Galy (le docteur), O. #, conservateur du Musée, à Périgueux . 
(10 décembre 1879). 

Gay (Victor), à Labarde, par la Coquille (5 mai 1880). 

Doubs. 

Soultrait (le comte Georges de), >£, membre non résidant «lu 
Comité des travaux historiques et scientifiques, tréso- 
rier-payeur général, à Besançon (2 février 1804). 


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— 47 — 


MM. 

CàSTAN (Auguste), correspondant de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), bibliothécaire de la 
ville, à Besançon (3 juillet 1872). 

Gauthier (Jules), archiviste du département, à Besançon 
(8 novembre 1882). 

Duvernoy (C.), à Montbéliard (7 mars 1883). 

Drôme. 

Chevallier (l’abbé Ulysse), à Romans (3 février 1869). 

Vallektin (Ludovic), juge, à Montélimart (9 décembre 1874). 

Vallento* (Florian), à Montélimart (9 juillet 1879). 

Sizeranne (le comte Fernand de la), au château de Beau- 
semblant, par Saint-Vallier (11 mai 1881). 

Eure-et-Loir. 

Gouverneur (Aristide), à Nogent-le-Rotrou (2 mai 1877). 

Finistère. 

Bremond d’Ars (le comte Anatole de), au château de la 
Porte-Neuve, par Pontaven, et à Nantes, ruo Harroüys, 5 
(3 avril 1878). 

Chatellier (P. du), au château de Kernuz, par Pont-J’Abbé 
(7 janvier 1880). 

Gard. 

Aurès, O. ingénieur en chef des ponts-et-chaussées en 
retraite, à Nîmes (11 janvier 1865). 

Révoil (Henri), O. îjfe, correspondant de l’Institut (Académie 
des beaux-arts), architecte du gouvernement, à Nîmes 
(4 juin 1873). 


Garonne (Haute-). 

Roschach (Ernest), archiviste de la ville, à Toulouse, rue 
Saint-Rome, 21 (16 janvier 1867). 

ANT. BULLETIN, 2 


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— 18 — 


MM. 

Gantier (Antoine), au château de Pîcayne, près Cazèree-sur- 
Garonne (3 juin 1874). 

Morel (Jean- Pierre-Marie), bibliothécaire-archiviste, à Saint- 
Gaudens (3 juin 1874). 

Lbbèqub, professeur à la Faculté des lettres, à Toulouse 
(14 novembre 1877). 

Sacaze (Julien), avocat, à Saint^Gaudens (28 juillet 1880). 

Saint-Paul (Anthyme), à Toulouse, rue Montaudran, 31 
(9 février 1881). 

Girard (Paul), professeur à la Faculté des lettres, à Toulouse, 
rue Sainte-Germaine, 3 (15 février 1883). 

Gironde. 

Brunet (Gustave), à Bordeaux (8 mai 1852). 

Drouyn (Léo), à Bordeaux, rue Desfourniel, 30 (2 dé- 
cembre 1859). 

Grellet-Balguerie (Charles), à Bordeaux, rue Ducan, 25 
(3 juin 1863). 

Collionon (Maxime), professeur à la Faculté des lettres, a 
Bordeaux, place Pey-Berland, 10 (13 février 1878). 

Hérault . 

Ricard (Adolphe), secrétaire de la Société d’archéologie, à 
Montpellier (9 octobre 1852). 

Azaï8 (Gabriel), secrétaire de la 8ociété d’archéologie, à 
Béziers, descente de la Citadelle (4 mars 1863). 

Cazalis de Fondouce, à Montpellier, rue des Études, 18 
(12 juin 1878). 

Noquier (Henry), à Béziers, rue de la Promenade, 7 (10 dé- 
cembre 1879). 

Ille-et-Vilaine, 

Robiou (Félix), correspondant de l’Institut (Académie des* 
inscriptions et belles-lettres), professeur d’histoire à la 
Faculté des lettres, à Rennes (5 mars 1879). 


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— 19 — 


MM. 

Decombe (Lucien), chef de bureau à la mairie, à Rennes 
(4 juin 1879). 

Joûon des Longeais, à Rennes, rue du Griffon, 4 (li avril 
1881). 

Indre-et-Loire. 

Palustre (Léon), directeur de la Société française d’archéo- 
logie, à Tours (7 avril 1875). 

Dblaville Le Roulx (J.), archiviste-paléographe, à Monte 
(5 février 1879). 

Isère. 

Pilot, ancien archiviste du département, à Grenoble (30 no- 
vembre 1846). 

Gariel, conservateur de la Bibliothèque, à Grenoble (4 juil- 
let 1866). 


Landes. 

Tartière (Henri), archiviste du département, à Mont-de- 
Marsan (7 février 1872). 

Loire. 

Ghaverondier (Auguste), archiviste du département, à 
Saint-Étienne (6 juin 1866). 

Durand (Vincent), secrétaire de la 8ociété archéologique du 
Forez, à Alüeu, par Boën-sur-Lignon (7 juillet 1875). 

Gonnard, conservateur du Palais-des-Arts, à Saint-Étienne 
(10 décembre 1879). 

Jeanxez (Édouard), à Roanne (6 avril 1881). 

Loire (Haute-). 

Aymard, archiviste du département, conservateur du Musée, 
au Puy (9 novembre 1848). 

Ghassainü (Augustin), juge au tribunal de première ins- 
tance, au Puy (21 lévrier 1872). 


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— 20 — 


Loire-Inférieure. 


MM. 

Nicollièrb (S. de la), à Nantes, rue Deshoulières, 1 (2 juin 
1869). 

Wismes (le baron de), à Nantes, rue Royale, 9 (7 juin 1876). 
Kbbviler (René Pocaed), ingénieur des ponts-et-chaus- 
sées, à 8aint-Nazaire (6 décembre 1876). 

Pitre de Lisle, secrétaire de la Société archéologique, à 
Nantes, rue Félix, 12 (19 avril 1882). 


Loiret. 

Pibrac (Germain-Philippe- Anatole du Faür, comte de), an- 
cien élève de l’École polytechnique, à Orléans, rue des 
Anglaises, 12 (15 mai 1865). 

Boucher de Molandon, à Orléans (2 décembre 1868). 

Loiseleur (Jules), bibliothécaire de la ville, à Orléans 
(16 février 1870). 

Casatj (Charles), conseiller à la Cour d’appel, à Orléans 
(5 mars 1873). 

Desnoyers (l'abbé), president de la Société archéologique de 
l’Orléanais, à Orléans (7 mai 1873). 

Michel (Edmond), au château de Touvent, par Fontenay- 
sur-Loing (4 avril 1877). 

Courbt (Alphonse), ancien magistrat, à Orléans (7 novembre 
1877). 


Loir-et-Cher. 

Du Plessis (G.), à Blois (9 avril 1840). 

Rochambbau (le marquis Achille de), au château de 
Rochambeau, commune de Thoré (6 novembre 1867). 
Storelu (André), conservateur du Musée, à Blois (3 juillet 
1878). 


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— 24 — 


Lot. 

MM. 

Fustlnille (Paul de), à Cahors (15 février 1882). 

Lot-et-Garonne. 

Babrère (l’abbé), à Agen (9 janvier 1851). 

Magen (Adolphe), à Agen {1 er février 1865). 

Tholix (Georges), archiviste du département, à Agen, rue 
Scaliger (5 mars 1873). 

Lozère. 

Prüioèebs (le docteur), à Marvéjol6 (3 mai 1876). 

Gbmbb-Durànd (François), architecte du département, à 
Mende (15 décembre 1880). 

Maine-et-Loire. 

Godabd-Faultrier, à Angers (11 avril 1866). 

Port (Célestin), O. correspondant de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), membre non résidant 
du Comité des travaux historiques et scientifiques, archi- 
viste du département, à Angers (3 mars 1875). 

Piettb (Édouard), juge au tribunal civil, à Segre (8 no- 
vembre 1876). 

Marne. 

Duqübrblle, à Reims (9 janvier 1856). 

liO biquet (Charles), conservateur de la Bibliothèque publique 
et du Musée, à Reims (6 juillet 1864). 

Givilet (Charles), membre de P Académie de Reims, à Reims 
(9 janvier 1867). 

Barthélemy (le comte Édouard de), membre non résidant 
du Comité des travaux historiques et scientifiques, à 
Counnelois (5 mars 1873). 

Baye (le baron Joseph de), à Baye (I e * avril 1874). 


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MM. 

Lucot (l’abbé), chanoine archiprêtre de ia cathédrale, à Chà- 
lons-sur-Marne (1 er octobre 1879). 

Demaison, archiviste de la ville, à Reims (20 juillet 1881). 

Nicaise (Auguste), à Châlons-sur-Marne (12 juillet 1882). 

Marne (. Haute -). 

Brocard (Henry), architecte, à Langres (3 avril 1878). 

La Boullaye (E. Jüllien de), à Langres (17 juillet 1878). 

Bougard (le docteur), à Bourbonne-les-Bains (7 janvier 1880). 

Mayenne. 

* Farcy (P. db), à Chàteau-Gontier, rue Dorée (10 octobre 1877). 

Meurthe-et-Moselle. 

Mouqenot (Léon), vice-consul d’Espagne à Nancy, à Malzé- 
viile, près Nancy (10 juin 1861). 

Puymaiqre (le comte de), au château d’inglange, par Metzer- 
visse, et à Briey (4 juin 1862). 

Rouybr (Jules), à Thiaucourt (2 mars 1864). 

Durand db Distrofp (Anatole), avocat, à Briey (5 avril 1865). 

Cournault (Charles), conservateur du Musée lorrain, à 
Nancy (9 février 1870). 

Homolle, maître de conférences à la Faculté des lettres, à 
Nancy (7 avril 1880). 

Germain (L.), à Nancy, rue Héré, 26 (7 mars 1883). 

Meuse. 

Maxe-Werly, à Bar-ie-Duc (10 octobre 1877). 

Jacob (Alfred), conservateur du Musée, à Bar-le-Duc, place 
Saint-Pierre (6 juillet 1881). 

Morbihan. 

Galles (René), C. intendant militaire en retraite, à Gra- 
milla en Arradon, par Vannes (4 avril 1864). 


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MM. 

Rosenzwrig (Louis), ife, archiviste du département, à Vannes 
(16 janvier 1867). 

Bernard (l’abbé £.), à Gourin (2 mai 1883). 

Nièvre. 

Lespinasse (René Leblanc de), archiviste-paléographe, au 
château de Luanges (1 er juillet 1868). 

Nord. 

Mannieb (E.)> ancien notaire, à la Bassée (5 juin 1861). 

Van Hende (Ed.), à Lille, rue Masséna, 50 (1" juillet 1866). 

Chautard, doyen de la Faculté des sciences à rUniversité 
catholique, à Lille (6 mars 1872). 

Delattre (Victor), membre de la Commission historique du 
département, à Cambrai (2 juillet 1873). 

Rigaux (Henri), à Lille, rue de l’Hôpital-Militaire, 112 (4 fé- 
vrier 1874). 

Caffiaüx (Henri), archiviste de la ville, à Valenciennes 
(l* r décembre 1875). 

Dehajsne8 (l’abbé), secrétaire de l’Université catholique, à 
Lille (7 juin 1882). 


Oise. 

Colson (le docteur), O. à Noyon (9 juillet 1852). 

Longpérter-Grimoard (le comte Alfred Prévost de), à Long- 
périer, près Lagny-le-Sec (5 mars 1856). 

Mathon, à Beauvais (7 décembre 1864). 

Marsy (le comte de), archiviste-paléographe, à Gompiègne 
(12 décembre 1866). 

Caix de Saint-Aymour (Amédée de), membre de la Commis- 
sion des monuments historiques, à Senlis (13 décembre 
1876). 


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— 24 — 


MM. 

Luçày (le comte de), membre du Comité des travaux his- 
toriques et scientifiques, au château de Saint-Agnan, 
par Mouy (3 juillet 1878). 

Loustau (G.), ingénieur civil, à Crépy-en-Valois, rue des 
Béguines, 4 (16 mars 1881). 

Du Lac (Jules), à Compiègne, rue des Minimes, 10 (il mai 
1881). 


Orne . 

Joüsset (le docteur), à Bellesme (6 janvier 1869). 

Duval (Louis), archiviste du département, à Alençon (18 fé- 
vrier 1868). 

Lbtrône (Ludovic), à ta Motte, par Ceton (15 novembre 1862). 

Pas-de-Calaii. 

Deschamps de Bas (Louis), jjfc, correspondant de l’Institut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), ingénieur 
en chef des ponts-et-chaussées en retraite, à Saint-Omer 
(19 février 1839). 

Van Drival (l’abbé), chanoine titulaire, president de la 
Commission des antiquités du département, à Arras 
(9 janvier 1854). 

Lina8 (Charles de), membre non résidant du Comité des 
travaux historiques et scientifiques, à Arras (2 mars 
1859). 

Beck de FouQutèitBs, à Ramecourt (3 mars 1869). 

Dancoisne, notaire honoraire, à Hénin-Liétard (5 mars 1873). 

Tbrninck (A.), à Boisbernard, par Vimy (2 juillet 1873). 

Morand (F.), membre non résidant du Comité des travaux 
historiques et scientifiques, à Boulogne-sur-Mer (4 fé- 
vrier 1874). 

Monnbcovb (Félix le 8brgbant de), îjfc, ancien député, à Saint- 
Omer (4 mars 1874). 


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— 25 — 


Puy-de-Dôme. 

MM. 

Mallay (Émile), architecte, inspecteur des travaux d’achève- 
ment de la cathédrale, à Clermont-Ferrand (7 avril 1875). 

Bourgade La Dardye (de), à Lez ou x (8 février 1882). 

Pyrénées (Basses-). 

Laoréze (Bascle de), conseiller-doyen à la Cour d’appel, 
à Pau (9 août 1847). 

Pyrénées-Orientales . 

Tourhet, à Perpignan, place Grétry, 4 bis (1 er février 1882). 

Rhône. 

Allmbr (Auguste), #, correspondant de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), à Lyon, quai Claude- 
Bernard, 47 (6 mars 1861). 

Morin-Pons (Henri), à Lyon (4 janvier 1865). 

Guiqüb (M.-C.), #, archiviste du département, à Lyon 
(5 février 1868). 

Chantre (Ernest), sous-directeur du Muséum des sciences 
naturelles, à Lyon (3 mars 1875). 

Bayet (Charles), professeur à la Faculté des lettres, à Lyon 
(2 juillet 1879). 

Giraud, conservateur des musées d’archéologie de la ville, à 
Lyon (7 avril 1880). 

Martha (Jules), .maître de conférences à la Faculté des 
lettres, à Lyon (2 mai 1882). 

8aône (Haute-). 

Suchaux (Louis), à Vesoul (6 juin 1866). 

Saône-et-Loire. 

Bulliot (G.), président de la Ôociété Éduenne, à Autun 
(6 novembre 1862). 


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MM. 

Charmasse (Anatole de), à Autun (14 mars 1866). 

Fontenay (Harold de), à Autun (5 janvier 1870). 

Lacroix (T.), membre de l’Académie de Mâcon, à Mâcon 
(7 mai 1873). 

Chevrier (Jules), à Chalon-sur-Saône, place de Beaunc 
(11 mai 1881). 


Sarthe. 

Hucher (E.), Jjfc, membre non résidant du Comité d?s tra- 
vaux historiques et scientifiques, conservateur du Musée 
archéologique de la ville, au Mans (18 novembre 1863). 

Charles (l’abbé Robert), au Mans (3 juillet 1878). 

Bertrand (Arthur), archiviste-paléographe, vice-président 
de la Société historique et archéologique du Maine, au 
Mans, rue de Flore, 48 (2 juillet 1879). 

Savoie. 

Rabut (Laurent), professeur au Lycée, \ Chambéry (12 no- 
vembre 1873). 


Seine. 

Mantelier, i£, correspondant de l'Institut (Académie des 
inscriptions et belles-lettres), conseiller à la Cour de 
cassation, à Neuilly-sur-Seine (10 février 1846). 

Légua y (Louis), architecte, à la Yarenne-Saint-Maur (6 juin 
1867). 

Mazard (H.-A.), à Neuilly, avenue de Neuilly, 85 (16 juin 
1875). 

8etne»et-Mame. 

Ponton d’Amécourt (le vicomte de), à Trilport (21 dé- 
cembre 1864). 

Damour (Léon), à Fontainebleau (3 février 1875). 


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— 27 — 


Seime-et-Oise. 

MM. ' 

Moutié (Auguste), Jjfc, à Rambouillet (9 mars 1849). 

Corblet (le chanoine Jules), à Versailles, rue Saint- 
Louis, 13 (12 mai 1858). 

Lebeurier (le chanoine), ancien archiviste du département de 
l’Eure, à Mantes (4 juin 1862). 

Gouony (E.), inspecteur d’ Académie, à Versailles (4 janvier 
1865). 

Masquelez, bibliothécaire de FÉcole militaire, à Saint- 
Cyr (l w février 1865). 

Hennebert, O. lieutenant-colonel du génie, professeur de 
fortification à l’École militaire de Saint-Cyr, à Versailles, 
rue Saint-Honoré, 10 (3 janvier 1872). 

Chardin (Paul), à Ville-d’Avray (10 décembre 1873). 

Pécoul (Auguste), à Draveil (3 avril 1878). 

Fourdriqnier (Édouard), à Versailles, passage Saladin, 1 
(4 juin 1879). 

Potiqübt (Alfred), à Magny-en-Vexin (4 février 1880). 

Caron (E.), aux Camaldules, par Yerres (6 avril 1881). 

Seine- Inférieure. 

Septenville (le baron de), au château de Bois-Robin, par 
Aumale (1 er mars 1865). 

Beaurepaire (Ch. de Robillard de), correspondant de 
Tlnstitut (Académie des inscriptions et bslles-lettres), 
archiviste du département, à Rouen (6 avril 1870). 

Sauvage (Fabbé E.), à Ectot-l'Auber, par Yerville (13 no- 
vembre 1872). 

Estaintot (le vicomte Robert d’), à Rouen (1 er décembre 1875). 

Allard (Paul), à Rouen (10 décembre 1879). 

Lebreton (Gaston), directeur du Musée céramique, à Rpuen, 
rue Thiers, 25 bis (l* r février 1882). 

Kermainoart (de), au Tréport (3 janvier 1883). 


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— 28 — 


Sèvres (Deux-). 

' MM. 

Beauchet-Filleau, juge de paix, à Chef-Boutonne (i i mai 
1865). 

Favre (Louis), à Niort (18 décembre 1878). 

Somme. 

Garnier (Jacques), secrétaire perpétuel de la Société des 
Antiquaires de Picardie, conservateur de la Bibliothèque 
de la ville, à Amiens (9 mai 1851). 

Gagny (Pabbé Paul de), à Amiens, rue Lemerchier, 36 (5 mai 
1858). 

Beauvillê (Victor Cauvel de), à Montdidier (8 décembre 1858). 

Van Robai8 (A.), à Abbeville, rue Millevoye, 28 (12 no- 
vembre 1873). 

Janvier (Auguste), à Amiens (5 décembre 1877). 

Tarn . 

Glausade (Gustave db), avocat, à Rabastens (9 juin 1847). 

T am-et-Garonne . 

Marcellin (Pabbé), à Montauban (9 décembre 1843). 

Mary-Lapon, bibliothécaire, à Montauban (9 mars 1853). 

Vaucluse. 

Deloyb (Auguste), conservateur du Musée Calvet, à Avi- 
gnon (2 mai 1866). 

Morel (Léon), receveur particulier des finances, à Carpen- 
tras (l* r juillet 1874). 

Vienne. 

Lecointre-Düpont (G.), à Poitiers (9 janvier 1844). 

Auber (Pabbé), chanoine titulaire, historiographe du diocèse, 
à Poitiers, rue 8ainte-Radégonde (9 janvier 1851). 


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— 29 — 


MM. 

La Croix (le R. P. de), conservateur du Musée des Anti- 
quaires de TOuest, à Poitiers (1 er juin 1881). 

Vosges. 

Leclerc (Lucien), médecin-major en retraite, à Ville-sur- 
Illon, par Dompaire-Laviéviile (20 novembre 1851). 

Vodlot, conservateur du Musée, à Épinal (5 février 1879). 

Yonne. 

Salmon (Philippe), à Cerisiers, près 8ens (9 mai 1855). 

Julliot (G.), à Sens (7 février 1872). 

Gariel (E.), à Vassy-lès-A vallon (6 avril 1881). 

Petit (Ernest), membre du Conseil académique de la Faculté 
de Dijon, à Vausse, par Noyers-sur-Serein (7 février 
1883). 

Associés correspondants nationaux résidant 
à Tétranger. 

Engel (Arthur), membre de l'École française de Rome, à 
Bâle (Suisse) (5 décembre 1877). 

Sainte-Marie (E. Pricot de), vice-consul de France, à Syra 
(Grèce) (5 février 1879). 

Sorlin-Dorigny, à Constantinople (l w juin 1881). 

Saige, conservateur des archives et de la bibliothèque du 
Palais, à Monaco (1 er mars 1882). 

Lallemand (l’abbé), à Vergaville (Alsace-Lorraine) (7 février 
1883). 

Associés correspondants étrangers. 

Angleterre. 

Ellis (Sir Henry), ancien directeur du Musée Britannique, 
à Londres (19 décembre 1829). 

Halliwal (James-Orchard), membre de la Société des Anti- 
quaires de Londres, à Londres (9 décembre 1849). 


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MM. 

Birch (Samuel), correspondant de l’Institut (Académie des 
inscriptions et belles-lettres), conservateur des antiquités 
égyptiennes et assyriennes du Musée Britannique, à 
Londres (9 décembre 1850). # 

Roach Smith (Charles), membre de la Société des Antiquaires 
de Londres, à Rochester (9 avril 1851). 

Collinowood Bruce (John), membre de la Société des Anti- 
quaires de Londres, à Newcastle-sur-Tyne (9 mai 1853). 

Loftus, à Ettrich, en Écosse (4 novembre 1857). 

Parker (8ir John-Henri), à Oxford (2 juin 1858). 

Mayer (Joseph), à Liverpool (11 août 1858). 

Franks (Augustus-Wollaston), directeur de la Société des 
Antiquaires de Londres (5 février 1862). 

Harth (William-Henri), à Londres (6 juillet 1864). 

Lewis (le Rév. Samuel Savage), fellow et bibliothécaire de 
Corpus Christi College, à Cambridge (14 février 1872). 

Bunnell Lewis, membre de la Société des Antiquaires de 
Londres, Queen’s College, à Cork (Irlande) (7 mars 1883). 

Belgique. 

Witte (le baron J. de), associé étranger de l’Institut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), membre de 
l’Académie de Belgique, à Anvers (19 mai 1846). 

Chalon (Renier), membre de l’Académie royale de Belgique, 
à Bruxelles (29 août 1851). 

Schaepkens (A.), artiste peintre, à Bruxelles (2 juillet 1856). 

Del Marmol, président de la Société archéologique de Namur, 
à Namur (20 mars 1861). 

Van der Straten Ponthoz (le comte), à Bruxelles, rue de la 
Loi, 13 (18 janvier 1865). 

Dognée (Eugène, M. O.), à Liège (6 juin 1867). 

Pinchart (A.), chef de section aux Archives du royaume, à 
Bruxelles (7 avril 1869). 

IIelpiü (Jules), directeur de la Revue de VArt chrétien , à 
Liège, rue de Joie, 8 (2 mai 1883). 


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— 34 — 


Danemark. 

MM. 

Worsaae (J. J. A.), ancien ministre, inspecteur général des 
monuments historiques du Danemark, à Copenhague 
(9 août 1854). 

Muller (Louis), inspecteur du Cabinet royal des médailles, 
à Copenhague (25 mars 1858). 

Schmidt (le professeur Waldemar), à Copenhague (3 juin 
1868). 


Espagne. 

Castellanos de Losada (Basile-Sébastien), membre de T Aca- 
démie d'archéologie, à Madrid (9 avril 1851). 

Martinez y Requera (le docteur Leopoldo), à Bujalance, pro- 
vince de Cordoue (6 novembre 1867). 

Ramon-Soriano-Tomba, à Barcelone (19 novembre 1879). 

Girbal (Henri-Claude), à Gérone (1 er décembre 1880). 

Etats-Unis. 

Souier (E. G.), à New-York (9 juillet 1851). 

Everett (Edward), correspondant de l'Institut (Académie 
des sciences morales et politiques), à Boston (9 juillet 
1851). 

Grèce. 

Rangabé (A. Rizo), correspondant de l’Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), à Athènes (19 octobre 
1849). 

Carapanos (Constantin), à Athènes (10 avril 1878). 

Hollande. 

Wal (J. de), professeur à PUnivèrsité, à Leyde (10 décembre 
1849). 

Leemans (le docteur Conrad), directeur du Musée d’Anti- 
qui tés, à Leyde (9 janvier 1852). 

Dirks (le docteur J.), à Leeuwarden (3 mars 1869) 


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— 32 — 


Italie. 

MM. 

Bonnefoy (l’abbé), à Jarsy (9 mars 1842). 

Fusco (Giuseppe-Maria), à Naples (9 décembre 1850). 

Rossi (le chevalier G. B. de), associé étranger de l’insti- 
tut (Académie des inscriptions et belles-lettres), inter- 
prète des manuscrits à la Bibliothèque du Vatican, 
membre de la Commission des antiquités chrétiennes et 
du collège philologique de l’Université, à Rome (10 jan- 
vier 1853). 

Garrucci (le P. Raffâele), professeur au Collège romain, 
à Rome (9 juillet 1854). 

Henzen (le docteur Wilhem), correspondant de l’Institut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), à Rome 
(16 janvier 1867). 

Bertolotti, archiviste aux Archives d’État, à Rome (8 jan- 
vier 1879). 


Norvège. 

Unoer, professeur à l’Université, à Christiania (28 juin 1871). 

Portugal . 

Maceoo (le conseiller, commandeur de), secrétaire perpétuel 
de l’Académie royale, à Lisbonne (9 décembre 1836). 

Prusse. 

Fribdlændbr (Julius), conservateur du Musée des médailles, 
à Berlin (9 décembre 1850). 

Diefbnbach (Lorenz), à Francfort-su r-le-Mein (9 janvier 
1852). 

Lepsius (Richard), correspondant de l’Institut (Académie des 
inscriptions et belles -lettres), membre de l’Académie des 
sciences, à Berlin (10 novembre 1853). 

Werth (le professeur Ernest Aus’m), à Kessenich, près 
Bonn (2 mars 1870). 


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— 33 — 


Russie. 

MM. 

Labanoff (le prince A. de) , à Saint-Pétersbourg (3 février 
1827). 

Koëhne (le baron Bernard de), conseiller d’État actuel, à 
Saint-Pétersbourg (10 décembre 1849). 

Ouvaroff (le comte), recteur de l’Université, à Moscou 
(4 novembre 1857). 

Sibnnicki (Stanislas-Joseph), à Varsovie (3 février 1875). 

Suisse. 

Quiquerez, à Bellerive, près Délémont, canton de Berne 
(19 février 1847). 

Vulliemin (Louis), à Lausanne (10 décembre 1849). 

8chneller, à Lucerne (l« r juillet 1857). 

Fazy (Henry), membre du Conseil d’État, à Genève (4 fé- 
vrier 1863). 

Morel-Fatio (Arnold), conservateur du Musée, à Lausanne 
(11 juillet 1866). 

Wurtemberg . 

K elle a (Adalbert von), professeur de littérature du moyen 
âge, à F Université de Tubingue (2 avril 1862). 


ANT. BULLETIN. 


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LISTE 

DES SOCIÉTÉS SAVANTES 

avec lesquelles la Compagnie est en correspondance. 


Sociétés françaises. 

Académie des inscriptions et belles-lettres de l’Institut na- 
tional de France. 


Aisne, Saint-Quentin. Société académique. 

Allier, Moulins. Société d’émulation. 

Alpes-Maritimes, Nice. Société des lettres, sciences et arts. 
Aube, Troyes. Société d’agriculture, sciences, arts et belles- 
lettres du département. 

Bblport (Territoire de). Société Belfortaine d’émulation. 
Calvados, Caen. Société des Antiquaires de Normandie. 

— — Académie des sciences, arts et belles-lettres. 
— Bayeux. Société d’agriculture, sciences, arts et 

belles-lettres. 

Charente, Angoulême. Société d’agriculture, arts et com- 
merce du département. 

— — 8ociété archéologique et historique 

de la Charente. 

Charente-Inférieure, Saintes . Société archéologique de la 

Charente-Inférieure. 

— — Société des archives histo- 

riques de la Saintonge et 
de l’Aunis. 

Cher, Bourges. Commission historique du Cher. 

— — Société des Antiquaires du Centre. 

Corrèze, Brive. Société scientifique, historique et archéolo- 
gique de la Corrèze. 


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— 35 — 

Côte-d’Or, Dijon . Commission des antiquités du départe* 
ment. 

— Beaune. Société d’archéologie, d’histoire et de 
littérature. 

— Semur. Société des sciences historiques et natu- 
relles. 

Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc . Société archéologique et his- 
torique des Côtes-du-Nord. 

Creuse, Guéret . Société des sciences naturelles et archéolo- 
giques de la Creuse. 

Dordogne, Périgueux. Société historique et archéologique 
du Périgord. 

Doubs, Besançon. Société d’émulation du Doubs. 
Eure-et-Loir, Chartres. Société archéologique du départe- 
ment. 

Gard, Nimes. Académie. 

Garonne (Haute-), Toulouse . Académie des sciences, inscrip- 
tions et belles-lettres. 

— * — Société archéologique du midi 

de la France. 

Gironde, Bordeaux . Commission des monuments et docu- 
ments historiques de la Gironde. 
— — Société archéologique de Bordeaux. 

Hérault, Montpellier. Société archéologique. 

— Béziers. Société archéologique. 

Ille-et-Vilaine, Rennes. Société archéologique. 
Indre-et-Loire, Tours. Société archéologique. 

— — Société française d’archéologie. 

Loir-et-Cher, Blois. Société des sciences et lettres. 

— Vendôme. Société archéologique du Vendô- 

mois. 

Loire, Montbrison. La Diana, société historique et archéo- 
logique du Forez. 

Loirb (Haute-), Le Puy. Société d’agriculture, sciences, arts 
et commerce* 


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— 3C — 


Loire-Inférieure, Nantes . Société archéologique. 

Loiret, Orléans . Société archéologique de l’Orléanais. 
Maine-et-Loire, Angers. Répertoire archéologique de l’Anjou. 
— — Académie des sciences et belles- 

lettres d’Angers. 

Manche, Chei'bourg. Société nationale académique de Cher- 
bourg. 

Marne, Châlons-sur-Marne. Société d’agriculture, commerce, 
sciences et arts. 

— Reims. Académie de Reims. 

Marne (Haute-), Langres. Société historique et archéologique. 
Meurthe-et-Moselle, Nancy. Académie de Stanislas. 

— Briey. Société d’archéologie et d’his- 

toire. 

Meuse, Bar-le-Duc. Société des lettres, sciences et arts. 

— Verdun . Société philomathique. 

Morbihan, Vannes. Société polymathique du Morbihan. 

Nord, Lille. Société des sciences, de l’agriculture et des arts. 

— Àvesnes. 8ociété archéologique. 

— Cambrai. Société d’émulation. 

— Douai. Société centrale d’agriculture, sciences et arts. 

— Dunkerque. Société Dunkerquoise pour l’encourage- 

ment des sciences, des lettres et des arts. 

Oise, Beauvais. Société académique d’archéologie, sciences 
et arts. 

— Compiègne. Société historique. 

Pas-de-Calais, Arras. Académie d’Arras. 

— Saint-Omer. Société des Antiquaires de la 

Morinie. 

Rhône, Lyon. Académie des sciences, belles-lettres et arts. 
Saône-et-Loire, Autun. Société Éduenne. 

— Chalon-sur-Saône. Société des sciences natu- 

relles de Saône-et-Loire. 

Sarthe, Le Mans. Société archéologique du Maine. 

Savoie, Chambéry. Société Savoisienne d’histoire et d’ar- 
chéologie. 


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— 37 — 

Savoie (Haute-), Annecy. Société Florimontane. 

Sboœ, Paris, Société française de numismatique et d’archéo- 
logie. 

— Société de l’histoire de France. 

— — Société des études historiques. 

— — Société philotechnique. 

Sbwe-bt-Marnb, Melun. Société d’archéologie, sciences, 
lettres et arts. 

Skdœ-et-Oise, Versailles. Société des sciences morales, des 
lettres et des arts. 

— Commission des antiquités du 
département. 

— Rambouillet. 8ociété archéologique. 
Seine-Inférieure, Rouen. Académie des sciences, belles- 

lettres et arts. 

— — Commission départementale des 

antiquités de la Seine-Infé- 
rieure. 

Sèvres (Deux-), Niort. Société de statistique. 

Somme, Amiens. 8ociété des Antiquaires de Picardie. 

— — Académie du département de la Somme. 

— AbbedUe. Conférence scientifique d’Abbeville et de 

Ponthieu. 

Var, Toulon. 8ociété des sciences, belles-lettres et arts. 
Vendée, La Roche-sur-Yon. Société d’émulation de la Vendée. 
Vienne, Poitiers. Société des Antiquaires de l’Ouest. 

Vienne (Haute-), Limoges. Société archéologique et histo- 
rique du Limousin. 

Vosges, Épinal. Société d’émulation. 

— Saint “Dié. Société philomathique vosgienne. 

Yonne* Auxerre. Société des sciences historiques et natu- 
relles. 

— Sens. Société archéologique. 

Algérie, Alger. Société historique algérienne. 

— Constaniine. Société archéologique de la province. 

— Oraa. Société de géographie et d’archéologie. 

— Bône. Académie d’Hippône. 


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Sociétés étrangères. 

Alsace-Lorraine, Colmar . Société d’histoire naturelle. 

— Metz. Académie. 

— Mulhouse. Société industrielle. 

— Strasbourg. Société pour la conservation 

des monuments historiques de l’Alsace. 
Angleterre, Londres. Société royale des Antiquaires. 

— — Institut archéologique de Grande- 

Bretagne et d’Irlande. 

— Cambridge. Société des Antiquaires. 

— Edimbourg. Société des Antiquaires d’Écosse. 

— Société numismatique. 

Autrichb, Vienne. Académie impériale des sciences. 

— Grcstz. Société historique de Styrie. 

— Laybach. Société historique de la Carniole. 

— Zagrel-Agram. 8ociété archéologique. 

Bade, Manheim. Société historique. 

Bavière, Munich. Académie royale des sciences. 

— Bamberg. 8ociété historique. 

— Nuremberg. Muséum germanique. 

— Ratisbonne. Société historique du Haut-Palatinat. 

Belgique, Bruxelles. Académie royale de Belgique. 

— — 8ociété royale de numismatique belge. 
— Anvers. Académie d’archéologie de Belgique. 

— Oand. Comité central des publications de la 
Flandre. 

— Liège. Société liégeoise de littérature wallonne. 

— Mons. Société des sciences, de6 arts et des lettres 
du Hainaut. 

Danemark, Copenhague. Société royale des Antiquaires du 
Nord. 

— Odensée. Société littéraire de Fionie. 

Espagne, Madrid. Académie royale d’histoire. 

— — Académie royale des beaux-arts de 8an- 

Fernando. 


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— 39 — 


— — Société libre des archives, bibliothèques 

et musées. 

— Valence.' Société archéologique. 

Etats-Unis, Boston. Société des Antiquaires. 

— New-York. Société ethnologique d’histoire na- 

turelle. 

— Philadelphie. Société philosophique américaine. 

— Topeka. Société historique de Tétât du Kansas. 

— Urbana . Association centrale scientifique de 

TOhio. 

— ^ Washington. Institut Smihtsonien. 

Grèce, Athènes. Société archéologique. 

Hesse-Darmstadt, Mayence. Société des Antiquaires. 
Hollande, Leeuwarden . Société d’histoire et des antiquités 
de la Frise. 

Italie, Rome. Académie des Lincei. 

— Modène. Académie royale des sciences, lettres et arts. 

— Turin. Académie royale des sciences. 

Luxembourg, Luxembourg. Institut Royal Grand-Ducal, sec- 
tion historique. 

Nassau, Wiesbaden. Société des Antiquaires. 

Portugal, Lisbonne. Académie royale des sciences. 

Prusse, Bonn. Société des Antiquaires du Rhin. 

— Iéna. Société d'histoire et d’archéologie de la Thu- 

ringe. 

Russie, Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences. 
Suède, Stockholm. Académie royale des inscriptions et 
belles-lettres. 

Suisse, Bâle. Société nationale des Antiquaires. 

— Genève. Société d’histoire et d’archéologie. 

— Lausanne. Société d’histoire de la Suisse Romande. 

— Lucerne. Société historique des cinq Gantons pri- 

mitifs. 

— Zurich. Société des Antiquaires. 

Turquie, Constantinople. Société centrale. 


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LISTE ALPHABÉTIQUE 

DES ASSOCIÉS CORRESPONDANTS NATIONAUX 
Au 15 Mai 1883. 


MM. 

Allard (Paul), Seine-Inférieure. 

Allmer (Auguste), Rhône. 

Arbaumont (Jules d’), Côte-d’Or. 

Auber (l’abbé), Vienne. 

Aubertin (Charles), Côte-d’Or. 

Aürès, Gard. 

Aymard, Haute-Loire. 

Azaïs (Gabriel), Hérault. 

Babeau (Albert), Aube.* 

Barrère (l’abbé), Lot-et-Garonne. 

Barthélémy (le comte Édouard de), Marne. 

Barthélémy (le docteur), Bouches-du-Rhône. 

Baye (le baron Joseph de), Marne. 

Bayet (Charles), Rhône. 

Bbauchbt-Filleau, Deux-Sèvres. 

Beaudouin (Jules), Côte-d’Or. 

Beaurepaire (Eugène de Robillard de), Calvados. 
Beaurepaire (Charles de Robillard de), Seine-Inférieure. 
Beauvillé (Victor Cauvel de), Somme. 

Beauvois (E.), Côte-d’Or. 

Beck de Fouquières, Pas-de-Calais. 

Bernard (l’abbé E.), Morbihan. 

Bertrand (Arthur), Sarthe. 

Bigarne (Charles), Côte-d’Or. 

Blancard (Louis), Bouches-du-Rhône. 


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— 44 — 


MM. 

Boucher de Molandon, Loiret. 

Bougard (le docteur), Haute-Marne. 

Bougot, Côte-d'Or. 

Bourgade La Dardtb (de), Puynle-Dôme. 

Brêmont d'Ars (le comte Anatole de), Finistère. 
Brocard (Henry), Haute-Marne. 

Brunet (Gustave), Gironde. 

Buhot de Kersers, Cher. 

Bulliot (G.), Saône-et-Loire. 

Caffiaux (Henry), Nord. 

Cagny (l’abbé Paul de), Somme. 

Caix de Saint-Aymour (Amédée de), Oise. 

Caron (E.), Seine-et-Oise. 

Gasati (Charles), Loiret. 

Castan (Auguste), Doubs. 

Cazalis de Fondouce, Hérault. 

Cerès (l'abbé), Aveyron. 

Cessac (le comte P. de), Creuse. 

Chambrun de Rosemont (Art. de), Alpes-Maritimes. 
Chantre (Ernest), Rhône. 

Chardin (Paul), Seine-et-Oise. 

Charles (l'abbé Robert), Sarthe. 

Charmasse (Anatole de), Saône-et-Loire. 

Chassaing (Augustin), Haute-Loire. 

Chatbl (Eugène), Calvados. 

Chatbllier (P. du), Finistère. 

Chautard, Nord. 

Chavrrondier (Auguste), Loire. 

Chevallier (l'abbé Ulysse), Drôme. 

Chevrier (Jules), Saône-et-Loire. 

Clausade (Gustave de), Tarn. 

Collignon (Maxime), Gironde. 

Colson (le docteur), Oise. 

Corblet (le chanoine Jules), Seine-et-Oise. 

Cougny (E.), Seine-et-Oise. 

Couret (Alphonse), Loiret. 

Cournault (Charles), Meurthe-et-Moselle. 


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— 42 — 


MM. 

Damour (Léon), Seine-et-Mame. 

Dangoisnb, Pas-de-Calais. 

Decombb (Lucien), Ille-et-Vilaine. 

Dehaisnbs (l’abbé), Nord. 

Delattre (Victor), Nord. 

Delaville Le Roülx (J.), Indre-et-Loire. 

Deloye (Auguste), Vaucluse. 

Demaison, Marne. 

Deschamps de Pas (Louis), Pas-de-Calais. 

Desnoyers (l’abbé), Loiret. 

Drouyn (Léo), Gironde. 

Du Fresne de BsAUcounT (le marquis G.), Calvados. 
Du Lac (Jules), Oise. 

Du Plessis (G.), Loir-et-Cher. 

Duquénelle, Marne. 

Durand (Vincent), Loire. 

Durand de Distroff (Anatole), Meurthe-et-Moselle. 
Duval (Louis), Orne. 

Duvernoy (C.), Doubs. 

Enoel (Arthur), Suisse. 

Estaintot (le vicomte Robert d’), 8eine-Inférieure. 

' Fabre (Marc), Basses-Alpes. 

Farcy (P. de), Mayenne. 

Favre (Louis), Deux-Sèvres. 

Fleury (Édouard), Aisne. 

Flouest (Édouard), Côte-d’Or. 

Fontenay (Harold de), Saône-et-Loire. 

Fontenille (Paul de), Lot. 

Fourdrignier (Édouard), Seine-et-Oise. 

Galles (René), Morbihan. 

Galy (le docteur), Dordogne. 

Gantier (Antoine), Haute-Garonne. 

Gariel, Isère. 

Gahiel (E.), Yonne. 

Garnier (Jacques), Somme. 

Gaultier du Mottày, Côtes-du-Nord. 

Gauthier (Jules), Doubs. 


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— 43 — 


MM. 

Gay (Victor), Dordogne. 

Germai* (L.), Meurthe-et-Moselle. 

Germer-Durand (François), Lozère. 

Girard (Paul), Haute-Garonne. 

Giraud, Rhône. 

Giyblet (Charles), Marne. 

Godard-Faultribr, Maine-et-Loire. 

Goivnard, Loire. 

Gouverneur (Aristide), Eure-et-Loir. 
Grbllbt-Balguerie (Charles), Gironde. 

Guigue (M.-G.), Rhône. 

Hardy (Michel), Dordogne. 

Hennbbert, 8eine-et-Oise. 

Homolle, Meurthe-et-Moselle. 

Hucher, Sarthe. 

Jacob (Alfred), Meuse. 

Janvier (Auguste), Somme. 

Jeannez (Édouard), Loire. 

Joannon (Paul), Bouches-du-Rhône. 

Joüon des Longrais, Rle-et-Vilaine. 

JoussBT (le docteur), Orne. 

Jullibn Lafbrrière (le chanoine), Charente-Inférieure. 
Julliot (G.), Yonne. 

Kbrmaingant (de), Seine-Inférieure. 

Kerviler (René Pocard), Loire-Inférieure. 

La Boullaye (E. Jullien de), Haute-Marne. 

La Croix (le R. P. de), Vienne. 

Lacroix (T.), Saône-et-Loire. 

Lafaye (Georges), Bouches-du-Rhône. 

Lagrèze (Bascle de), Basses- Pyrénées. 

Lallemand (rabbé), Alsace-Lorraine. 

Lalore (l’abbé Charles), Aube. 

Lapérouse (Gustave), Côte-d’Or. 

Laurière (Jules de), Charente. 

Lebègub, Haute-Garonne. 

Lebeurier (le chanoine), Seine-et-Oise. 

Lebreton (Gaston), Seine-Inférieure. 


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— 44 — 


MM. 

Lbclebc (Lucien), Vosges. 

Lecotntrb-Dupont (G.), Vienne. 

Lefort (Louis), Cher. 

Lequay (Louis), Seine. 

Lemière (P.-L.), Côtes-du-Nord. 

Lespinassb (René Leblanc de), Nièvre. 

Letrône (Ludovic), Orne. 

Lièvre, Charente. 

Libsville (le comte Alfred db), Calvados. 

Linas (Charles db), Pas-de-Calais. 

Loiseleur (Jules), Loiret. 

Lonqpérier-Grimoard (le comte Alfred Prévost de), Oise. 
Loriquet (Charles), Marné. 

Loustau (G.), Oise. 

Luçay (le comte de), Oise. 

Lucot (l’abbé), Marne. 

Magbn (Adolphe), Lot-et-Garonne. 

Mallay (Émile), Puy-de-Dôme. 

Mannier (E.), Nord. 

Mantblier, Seine. 

Marcellin (l’abbé), Tarn-et-Garonne. 

Marsy (le comte de), Oise. 

Martha (Jules), Rhône. 

Mary-Lafon, Tarn-et-Garonne. 

Masquelbz, Seine-et-Oise. 

Mathon, Oise. 

Maxb-Verly, Meuse. 

Mazard (H. A.), Seine. 

Michel (Edmond), Loiret. 

Moisy (Henry), Calvados. 

MonneCove (Félix le Sbroeant de), Pas-de-Calais. 
Montille (L. de), Côte-d’Or. 

Morand (F.), Pas-de-Calais. 

Moreau (Frédéric), Aisne. 

Morel (Jean-Pierre-Marie), Haute-Garonne. 

Morel (Léon), Vaucluse. 

Morin-Pon 6 (Henry), Rhône. 


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— 45 — 

MM. 

Mossmann, Belfort. 

Mougenot (Léon), Meurthe-et-Moselle. • 

Moimè (Auguste), Seine-et-Oise. 

Nicaise (Auguste), Marne. 

Nigoluère (3. de la), Loire-Inférieure. 

Noguîer (Henry), Hérault. 

Nyd (l’abbé), Ain. 

Palustre (Léon), Indre-et-Loire. 

Parrocel (E.), Bouches-du-Rhône. 

Pêcheur (l’abbé), Aisne. 

Pêcoul (Auguste), Seine-et-Oise. 

Penon (G.), Bouches-du-Rhône. 

Petit (Ernest), Yonne. 

Pibrac (Anatole du Faur, comte de), Loiret. 

Piette (Édouard), Maine-et-Loire. 

Pigeotte (Léon), Aube. 

Pilot, Isère. 

Pitre de Lisle, Loire-Inférieure. 

Ponton d’Amégourt (le vicomte de), Seine-et-Marne. 
Port (Gélestin), Maine-et-Loire. 

Potiquet (Alfred), Seine-et-Oise. 

Pruniêres (le docteur), Lozère. 

Puymaigre (le comte de), Meurthe-et-Moselle. 

Rabut (Laurent), Savoie. 

Révoil (Henry), Gard. 

Rhôné (Arthur), Gôtes-du-Nord. 

Ricard (Adolphe), Hérault. 

Rigaux (Henri), Nord. 

Robiou (Félix), Ille-et-Vilaine. 

Rochambeau (le marquis Achille de), Loir-et-Cher. 
Roman (Joseph), Hautes-Alpes. 

Roschach (Ernest), Haute-Garonne. 

Rosënzweig (Louis), Morbihan. 

Rouybr (Jules), Meurthe-et-Moselle. 

Rupin (Ernest), Corrèze. 

Sacaze (Julien), Haute-Garonne. 

Saige (G.), Monaco. 


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— 46 — 


MM. 

8 a iht- Paul (Anthyme), Haute-Garonne. 
Sainte-Marie (E. Phicot de), Grèce. 

Salmon (Philippe), Yonne. 

Sauvage (l’abbé E.), Seine-Inférieure. 
Septenvillb (le baron de), Seine-Inférieure. 
Sizeranne (le comte Monnier de la), Drôme. 
Sorlin-Dorigny, Constantinople. 

Soultrait (le comte de), Doubs. 

Storelli (André), Loir-et-Cher. 

Suchaux (Louis), Haute-Saône. 

Tartière (Henry), Landes. 

Tbissier (Octave), Bouches-du-Rhône. 
Terninck (A.), Pas-de-Calais. 

Tholin (Georges), Lot-et-Garonne. 

Tourret, Pyrénées-Orientales. 

Travers (Émile), Calvados. 

Vàllrntin (Ludovic), Drôme. 

Vallbntin (Florian), Drôme. 

Van Hende, Nord. 

Van Drival (le chanoine), Pas-de-Calais. 
Van JRobais, Somme. 

Voulot, Vosges. 

Wismes (le baron de), Loire-Inférieure. 


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EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 

DU 1" TRIMESTRE DE 1883. 


Séance du 3 Janvier. 

Présidence de MM. G. Perrot et G. Duplessis. 

M. G. Perrot, président sortant, prend la parole et s'ex- 
prime en ces termes : 

« Messieurs, 

« Notre Société a été cruellement éprouvée pendant l’année 
qui vient de s'écouler; elle a perdu, outre son doyen, de la 
Villegille, un de ses membres honoraires, Auguste Cocheris, 
et deux des hommes qu'elle avait été le plus fière de comp- 
ter dans ses rangs, Adrien de Longpérier et Jules Quicherat. 

c Sur la tombe de ces deux derniers, votre président, pour 
M. de Longpérier, et, pour M. Quicherat, votre vice-prési- 
dent, se sont ftiits les interprètes des regrets de la Compa- 
gnie, ou, pour mieux dire, de sa sincère et profonde douleur. 
Sous l’empire de ce sentiment, j’ai essayé de dire quel vide 
M. de Longpérier avait laissé au milieu de nous le jour où, 
en quittant le Louvre, il s'était éloigné de nos séances; j’ai 
rappelé quelle part il avait prise, pendant de longues années, 
à nos amicales discussions. Tous ceux d’entre nous qui ont 
sur leurs confrères le triste privilège de l’àge n'ont pas oublié 
quelle autorité lui donnaient ici, dans nos entretiens, sa pro- 
digieuse mémoire, son tact exquis d’archéologue émérite et 
la vivacité de son brillant esprit. Ce qui ajoutait encore à 
notre chagrin c’était, nous l’avons dit, la pensée que beau- 
coup de cette science si précise et si sûre périrait avec! le 


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maître. De Longpérier n’avait pas eu le goût des gros livres; 
il n’avait pas consenti à exposer sa doctrine dans des ouvrages 
où une autre génération aurait pu en recueillir les exemples 
et la méthode. Quand nous parlions ainsi , dans la première 
émotion d’une perte si sensible, nous ne savions pas encore 
que la piété de la famille et celle d’un disciple et d’un ami 
dévoué n’épargneraient rien pour arracher à l’oubli tout ce 
qui pouvait être sauvé des fruits de cette longue et multiple 
activité. 

< C’est ainsi que nous avons vu reparaître ou plutôt paraître 
un ouvrage que presque personne de nous ne connaissait, 
les Recherches sur la chronologie et l f iconographie des rois 
parthes Arsacides. Ce livre avait fondé la réputation de notre 
confrère et l’avait fait entrer à l’Académie de6 inscriptions ; 
cependant, par un singulier scrupule, l’auteur, craignant 
sans doute que des faits nouvellement observés ne vinssent 
démentir quelques-unes de ses théories, n’avait pas publié 
ces beaux mémoires, où il mettait, le premier, à leur vraie 
place, tous ces rois que l’on n’avait su jusqu’alors ni distin- 
guer, ni classer. Tirée depuis vingt-neuf ans, avec ses dix- 
huit planches, l’édition est sortie tout entière d’une armoire 
du Louvre où elle était restée prisonnière pendant tout ce 
temps. 

c Ce n’est d’ailleurs pas tout ce qui nous sera rendu de celui 
que nous nous plaisions, autrefois, à consulter dans les cas 
difficiles et à écouter avec déférence. De Longpérier a beau- 
coup écrit, beaucoup plus qu’on ne serait, au premier 
moment, tenté de le croire. Il répugnait aux longues entre- 
prises, aux ouvrages où il aurait fallu donner à sa pensée 
un tour dogmatique et remplir un de ces vastes cadres qui 
renferment nécessairement certaines parties un peu sacrifiées, 
toutes de transition et dans lesquelles l’intérêt languit. Par 
goût, il allait droit aux points controversés ; ce qu’il aimait, 
c’était à décrire, avec une élégante brièveté, un monument 
curieux, et à signaler rapidement les rapports par lesquels 
cet objet se rattachait à d’autres objets analogues, peu con- 
nus ou jusqu’ici mal définis. Rarement il prenait la peine 
d’établir des séries, par voie de catalogue complet et détaillé, 


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— 49 — 


suivant la méthode qui est chère aux archéologues allemands ; 
mais il réunissait les éléments de ces séries et il en traçait 
l’esquisse ; que de fois, depuis le début de ses recherches, 
des découvertes et des travaux postérieurs sont venus con- 
firmer ce qu’il avait tout d’abord entrevu et comme insinué, 
en laissant à d’autres la fatigue et les dangers de la démons- 
tration en forme ! Ces rapprochements et ces vues, dont la 
science contemporaine a largement profité, de Longpérier 
les a semés dans de nombreux articles, dans des notes de 
quelques pages et parfois de quelques lignes, qui ont paru 
dans l’ancienne et dans la nouvelle Revue archéologique , 
dans la Revue de numismatique , dans le Bulletin de l'Athe - 
nœum français , dans les Comptes-rendus de l'Académie et dans 
notre propre Bulletin . Malgré leur date, la plupart de ces 
articles sont encore très bons à lire; pour emprunter aux 
Anglais un terme expressif qui nous manque, ils sont au 
plus haut degré suggestifs ; ils éveillent la curiosité, ils pro- 
voquent la réflexion, ils font apercevoir à l’esprit des rela- 
tions dont l’analyse le conduit à des conclusions importantes. 
Toutes ces dissertations et ces courtes notes, qui souvent ne 
sont pas les moins précieuses, étaient disséminées et comme 
perdues dans des recueils où il était souvent difficile de les 
retrouver; grâce à l’un de nos confrères, nous les aurons 
bientôt toutes à notre disposition, réunies sur le rayon de 
notre bibliothèque où nous plaçons les livres qu’il faut avoir 
à portée de la main et que l’on ouvre bien des fois par jour ; 
elles composeront cinq beaux volumes accompagnés de 
planches et de vignettes ; encore l’éditeur n’a-t-il compris 
dans cette réimpression ni ces notices du Musée Napoléon III 
qui ne pouvaient se séparer des monuments qu’elles 
expliquent, ni les Rapports que, pendant bien des années, de 
Longpérier a rédigés avec tant de soin pour les diverses com- 
missions dont il était'membre à l’Académie. Le premier de 
ces volumes a déjà été déposé sur votre bureau ; les volumes 
suivants paraîtront avec la même promptitude ; nous pouvons 
compter, à cet égard, sur le zèle et sur l’intelligente ardeur 
de M. Gustave Schlumberger. 

< Nous prenons acte d’une autre promesse, dont l’accom- 

ANT. BULLETIN. 4 


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plissement ne nous sera pas une moins sensible consolation 
d’une autre perte douloureuse. Les élèves et les amis de 
Jules Quicherat nous font espérer la publication prochaine 
d’un recueil, semblable à celui que nous donne M. Schlum- 
berger, de plusieurs volumes où seront rassemblés les prin- 
cipaux mémoires et articles que l’éminent directeur de 
l’Ecole des chartes a fournis, pendant plus de quarante ans, 
à la Bibliothèque de oette école et aux mémoires et bulletins 
des différentes sociétés savantes qui s’honoraient de le comp- 
ter dans leurs rangs. On retrouvera là tout au moins quelques 
débris, quelques fragments épars du livre que Qtdcherat 
aurait seul pu faire et qu’il n’a jamais fait, de cette histoire 
de l’art français au moyen âge et à la Renaissance que l’on 
attendait toujours du savant professeur par lequel avait été 
créé l’enseignement de l’archéologie nationale. Quicherat 
laisse de beaux et grands ouvrages dont les titres et les 
mérites divers ont été rappelés, sur sa tombe, avec une corn- 
pétence que je ne possède point, par plusieurs de nos savants 
confrères, par MM. Léopold Delisle, Bordier et Duplessis; 
mais cette œuvre capitale, dont il avait réuni tous les maté- 
riaux, avec sa plume et avec son crayon, il n’a pas eu le 
temps de l’écrire et de la mettre au point ; malgré ses habi- 
tudes laborieuses et sa rare puissance de travail, le loisir lui 
a manqué. Gomme bien d’autres, il a souffert du régime des 
comités et des commissions. La vie est ainsi faite, pour les 
savants d’aujourd’hui; quand leur mémoire s’est meublée 
de faits bien classés, quand leur méthode s’est assurée et 
affermie, quand enfin ils sont en pleine possession de leur 
talent ou de leur génie et que d’ailleurs l’âge qui s’avance et 
qui penche vers son déclin rend précieuses jusqu’aux minutes 
mêmes, on vient arracher, comme par force, ces hommes 
d’étude au cabinet où ils recherchent et découvrent la vérité ; 
on leur prend la meilleure part de ces heures dont ils sau- 
raient faire un si bon usage. J’ai souvent entendu Quicherat 
se plaindre de ces honneurs qu’il n’avait pas désirés et qui 
coupaient en lambeaux un si grand nombre de ses journées. 
Quand je lui demandais où en était cette histoire qui devait 
être son monument et la gloire de son nom, il me répondait 


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en haussant les épaules: t Je suis membre de quatorze com* 
missions ! » Encore n’erût-ce été que demi-mal si, comme 
tant d’autres, Quicherat avait jeté au feu les lettres de ans* 
vocation et se fût contenté de paraître quelquefois dans ces 
réunions, quand il n’aurait eu rien de mieux à faire ; mais, 
avec son vif et austère sentiment du devoir, il était de ceux 
qui n’acceptent pas de fonctions, surtout quand elles sont 
gratuites, sans se croire tenus de les remplir. Sans doute les 
administrations qui ne cessaient de réclamer ses conseils y 
ont gagné de s’épargner beaucoup de méprises et de mauvais 
choix ; avec sa brusque franchise, il disait la vérité à ceux 
mômes qui ne la lui demandaient point, à plus forte raison 
ne la marchandait-il pas à ceux qui paraissaient, de bonne 
foi, faire appel à son expérience et à sa sincérité. Jamais 
homme n'a parlé plus haut et plus franc; quand il s’est 
trompé, dans ses jugements sur les hommes ou sur les choses, 
ce n’a jamais été que par l’effet d’une noble illusion ; il était 
de ceux qui ne prennent pas leur parti des inégalités et des 
iniquités de ce monde, mais qui voudraient inaugurer sur la 
terre le règne de la justice absolue. 

« Vous me permettrez, Messieurs, de rappeler beaucoup 
plus brièvement les titres des deux autres confrères que 
nous avons perdus; ils s’étaient depuis bien plus longtemps 
retirés de nos séances, où je les avais à peine entrevus, quand 
j’ai eu l’honneur d’entrer dans la Société; j’ai dû, pour pou- 
voir parler d’eux à nos jeunes confrères, faire appel aux sou- 
venirs d’un des doyens de notre Société, de notre cher biblio- 
thécaire-archiviste, M. Pol Nicard, qui connaît si bien le 
passé de cette Compagnie à laquelle il appartient depuis 
bientôt trente-deux ans et où il n’a jamais cessé de donner 
l’exemple de l’assiduité et du travail. 

« De La Villegille avait débuté par des études surnotre 
ancien droit criminel. La publication la plus importante 
qu’il ait faite est d’ailleurs celle des mémoires si instructifs 
et si amusants de l'avocat Barbier; mais, dans la première 
édition qu’il a donnée de cette chronique du règne de 
Louis XV, il avait cru devoir retrancher de nombreux pas- 
sages. Pour assurer le succès du livre, il a fallu en donner 


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— 52 — 


une seconde édition où ont été rétablies les parties du texte 
qui avaient été ainsi supprimées, par l'effet de scrupules 
dont le principe était honorable, mais dont sait s'affranchir 
le véritable historien. M. de La Villegille a rendu des services 
utiles à la Société de l’histoire de France, dont il a longtemps 
géré les finances comme président de la commission des 
fonds ; il a aussi, pendant bien des années, rempli la fonc- 
tion de secrétaire du Comité qui est chargé de la publication 
des monuments inédits de l'histoire de France. 

Au moment où Cocheris, en 1854, a été nommé membre 
résident de la Société des antiquaires de France, il n'avait 
encore publié qu’une thèse sur la grande chancellerie de 
France au xiv® siècle, qui lui avait valu le titre d'archiviste- 
paléographe, et la première partie d’une collection de docu- 
ments inédits qui concernaient la Picardie ; il était alors 
simple attaché à la bibliothèque Ma?arine. En l'appelant à 
siéger dans ses rangs, la Compagnie avait en quelque sorte 
escompté les travaux futurs de son nouvel élu ; en effet, dans 
les années qui suivirent, Cocheris a beaucoup travaillé. 
Parmi ses ouvrages, il nous suffira de citer les suivants : 

c La table méthodique et analytique du journal des Savants, 
précédée de Vhistoire de ce journal. 

« Ses Entretiens sur la langue française et son Traité de la 
formation des mots de notre langue. 

« Son Dictionnaire des communes de Seine-et-Oise. 

« Une seconde édition de Y Histoire de la ville et de tout le 
diocèse de Paris, par l’abbé Lebeuf, considérablement aug- 
mentée par les recherches de notre confrère. Par malheur, 
cette courageuse et louable entreprise n’a pas été conduite 
jusqu'à son terme ; de cette nouvelle édition il n'a paru que 
les trois premiers volumes. Peut-être la faute en est-elle au 
désastre qui a frappé notre confrère en 1870, pendant la 
guerre. Dans la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois, 
qu’il habitait pendant l’été, il possédait une belle bibliothèque 
que ses parents lui avaient léguée et qu'il avait fort enrichie ; 
au cours de l’invasion, elle fut détruite tout entière par les 
soldats étrangère qui s’établirent dans sa maison. Alors périt 
aussi le manuscrit, déjà très avancé, d'un ouvrage impor- 


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— 53 — 


tant qu’il avait commencé à publier sous le titre de Nouveau 
dictionnaire géographique de la France ou Glossaire chronolo- 
gique des noms de lieu contenant toutes les formes françaises 
et latines des noms de lieu de la France , précédé d'un traité 
de philologie géographique . 

« Ce qui empêcha sans doute notre confrère de chercher à 
rétablir l’œuvre ainsi détruite, ce furent les fonctions qui lui 
furent confiées dans la dernière partie de sa vie. Il avait été 
nommé d’abord bibliothécaire, puis bibliothécaire-trésorier 
de la Mazarine ; mais, après 1870, il devint conseiller-géné- 
ral du département de Seine-et-Oise, et, en 1877, inspecteur 
général de l’Université dans l’ordre de l’enseignement pri- 
maire. Les exigences de cette double situation lui firent perdre 
l'habitude de fréquenter nos séances. Du reste, pendant le 
temps même où il les suivait assez régulièrement, il n’avait 
jamais pris une part très active à nos discussions. Les cir- 
constances malheureuses qui accompagnèrent la chute de 
l’empire l’avaient amené à présider la Compagnie en 1870 et 
pendant la plus grande partie de 1871 ; or, dans le spirituel 
discours par lequel il a cherché à donner une idée des tra- 
vaux qu’avaient poursuivis, pendant ces jours troublés, les 
quelques membres présents à Paris, lui-même rappelait 
avec modestie que, jusqu’alors, son rôle au sein de la Com- 
pagnie s’était borné à écouter ce qui se disait autour de lui 
et à en faire son profit. 

« Une dernière vacance a été créée, sur la liste de nos 
membres résidents, par le vote qui a fait passer M. de Barthé- 
lemy, sur sa demande, au nombre des membres honoraires. 

< Les places que cette promotion et que ces morts ont ainsi 
rendues libres ont été remplies par MM. Ulysse Robert, 
d’Arbois de Jubainville, de Bougé et Thédenat. Je n’ai point 
à vous rappeler les titres qui vous ont décidés à porter votre 
choix sur des érudits auxquels nous unissent déjà les liens 
d’une affectueuse confraternité ; on me permettra seulement 
de dire combien nous sommes heureux d’avoir vu reparaître, 
dans la liste des membres de notre Compagnie, un des noms 
dont la science française est le plus ûère, le nom de l’illustre 
héritier et continuateur du grand Champollion. 


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c L’honneur d’appartenir à notre Compagnie, ne fût-ce qu’à 
titre de correspondant, est de plus en plus apprécié à sa juste 
valeur et désiré par tous ceux qui s’intéressent au mouve- 
ment et aux progrès des études que nous représentons. Dans 
le cours de l’année 1882, nous avons nommé quatorze cor- 
respondants et nous n’en avons perdu que cinq, dont l’un, 
M. de Chennevière, est démissionnaire. Les quatre que la 
mort nous a enlevés sont l’abbé Coffinet, à Troyes, Chabas, 
à Chalon-sur-Saône, Clerc, à Besançon, et Labatut, à Castres 
sur l’Agoût. 

c L’abbé Coffinet, chanoine de la cathédrale, occupait une 
place distinguée parmi les archéologues champenois ; il s’était 
formé, pour son usage personnel, une riche collection d’anti- 
quités de tout genre ; il avait beaucoup contribué à créer le 
musée de la ville, dont il était le conservateur. Il avait publié 
d’assez nombreuses dissertations, particulièrement sur des 
sujets d’archéologie religieuse; nous citerons surtout ses 
recherches sur les peintres verriers qui, du xiv # au xvn® siècle, 
ont fabriqué les vitraux de la cathédrale de Troyes. 

a Chabas était un égyptologue très instruit et très péné- 
trant ; il a fait des découvertes et donné des traductions de 
monuments importants qui lui avaient valu une renommée* 
européenne; on avait songé à lui pour remplacer Emmanuel 
de Rougé dans la chaire du Collège de France qui avait été 
jadis fondée pour Champollion, et peut-être aurait-il ambi- 
tionné et obtenu cet honneur si la vacance s’était produite 
quelques années plus tôt, avant que la santé de Chabas, 
déjà usée par l’àge et par le travail, lui rendit trop difficile 
l’apprentissage de l’enseignement et de la parole publique. 

t M. Edouard Clerc, président honoraire à la cour d’appel de 
Besançon, appartenait à notre Société depuis le 2 avril 1873 ; 
pendant plus de cinquante ans, il avait étudié avec soin les 
antiquités de sa province, et il avait publié le résultat de ses 
recherches dans un ouvrage qui a pour titre : La Franche- 
Comté à l 1 époque romaine. Un peu plus tard, il avait pris part 
à la lutte qui s’était engagée à propos de la vraie position de 
l’Alesia de César, lutte qui n’avait guère été moins acharnée 
que celle où succomba l’indépendance de nos pères. Tout 


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— 55 — 


attaché qu’il fût à sa province, il avait sa résister aux inspi- 
rations d'un patriotisme mal entendu ; ce n’était pas aux 
côtés de Quicherat qu'il avait combattu, et il n’avait pas 
pris parti pour l’Alaise des Séquanes. # 

c Labatut, docteur en droit, juge au tribunal de Castres, 
était correspondant depuis 1868; je l’avais connu, il y a déjà 
longtemps, au cours de M. Léon Renier, dont il recueillait 
les leçons avec beaucoup d’ardeur. C’est surtout grâce aux 
notes qu’il avait prises au Collège de France qu’il avait 
rédigé sur l’édilité et sur la préture romaine des mémoires 
qui ont été remarqués; ses études de droit l’avaient d’ailleurs 
aidé à tirer parti des matériaux ainsi recueillis et à y ajou- 
ter des remarques qui lui étaient personnelles ; nous signa- 
lerons les observations qu’il a présentées sur l’administration 
des travaux publics à Rome et sur les curatores. Il ne s’en 
était pas tenu là ; il Rivait entrepris des recherches qui ne 
manquent pas d’int^èt sur ces cultes orientaux qui ont eu, 
sous l’empire, tant de vogue en Occident, particulièrement 
sur celui d’Atys et de Cybèle ; il avait essayé d’en faire con- 
naître, d’après les médailles et les monuments figurés, l’es- 
prit et les rites. 

« Il ne semble pas, d’après nos procès-verbaux recueillis 
dans le Bulletin , qu’aucun de ces correspondants, depuis sa 
nomination, ait entretenu la Compagnie de ses travaux et 
lui ait communiqué ses découvertes. Nous ne saurions nous 
empêcher, à ce propos, d'exprimer un regret ; nos corres- 
pondants sont trop modestes, trop discrets ; nous aimerions 
à les voir comprendre qu’il n’y a pas de petite découverte 
qui, portée à la connaissance de gens compétents et capables 
d’établir des comparaisons, n’ait son prix et ne puisse con- 
duire souvent à des résultats importants. Pour tout dire en 
un mot, nous voudrions avoir des correspondants qui justi- 
fiassent, en correspondant avec nous, le titre qu’ils ont ambi- 
tionné. L’accueil hospitalier que fait notre bulletin à toutes 
les lettres, à toutes les nouvelles archéologiques qui lui sont 
adressées devrait encourager ces communications, qui restent 
encore trop rares. 

« Plusieurs de mes prédécesseurs, en pareille occasion, dans 


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des années que moins de deuils avaient attristées, vous ont 
entretenus de vos propres travaux et vous ont rappelé les dis- 
cussions, les notes, les mémoires qui avaient particulière- 
ment attiré votre attention, pendant les mois qui venaient 
de s’écouler. Aujourd’hui, il m’a paru plus urgent de rendre 
un dernier hommage à ceux que nous avons perdns; je ne 
suivrai donc pas un exemple auquel je me serais conformé 
volontiers dans d’autres circonstances. Vous trouverez le 
résumé de nos entretiens dans le Bulletin , et les dissertations 
plus étendues dans le volume de Mémoires qui est en prépa- 
ration. Vous me permettrez seulement d’exprimer à ce pro- 
pos deux désirs, qui sont, je le sais, partagés par plusieurs 
de nos confrères et que je prendrai la liberté de recomman- 
der au zèle des membres qui veulent bien se charger de sur- 
veiller l’impression de nos recueils périodiques. On souhai- 
terait que les cahiers du Bulletin jrassent paraître plus 
promptement; on voudrait aussi que jamais une note ne 
parût sans que l’épreuve en eût été soumise à l’auteur de la 
communication. De grands progrès ont été réalisés depuis 
quelques années ; le Bulletin est bien mieux imprimé qu’il 
ne l’était autrefois ; mais trop souvent on y trouve encore 
des méprises que, malgré tous les soins de nos secrétaires et 
de nos commissaires, l’œil seul de l’auteur aurait pu décou- 
vrir et corriger. 

c Je me bornerai, Messieurs, avant de quitter cette place, à 
vous rappeler l’heureuse innovation qui nous a mis cette 
année en relations plus étroites avec le public, d’année en 
année plus nombreux, qui s’intéresse aux études et aux 
recherches que nous tenons à honneur de représenter. Grâce 
aux démarches des membres de votre bureau et de plusieurs 
confrères qui ont bien voulu les aider dans cette tâche, les 
revues savantes et plusieurs organes importants de la presse 
politique ont ouvert leurs colonnes à un résumé de nos pro- 
cès-verbaux, résumé que notre secrétaire, M. Rayet, a su, 
dès le premier jour, réduire à la juste mesure, de manière à 
ne rien omettre d’important, sans que jamais pourtant nous 
risquions d’abuser des facilités qui nous étaient si obligeam- 
ment accordées. La publicité ainsi assurée aux plus intéres- 


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— 57 — 

sanies des communications qui nous sont faites ne peut 
manquer d’appeler davantage encore l’attention sur nos tra- 
vaux ; de plus en plus, on désirera, on sollicitera l’honneur 
d’appartenir à la Société, soit à titre de membre résident, 
soit en qualité de correspondant. 

< Vous avez encore, dans le courant de cette année, revu et 
amélioré votre règlement; vous en avez effacé certaines dis- 
positions qui ne s’expliquaient plus avec les habitudes nou- 
velles qu’a créées la facilité des déplacements : vous avez 
supprimé, très judicieusement, un privilège accordé aux cor- 
respondants, privilège qui aurait pu, dans certaines circon- 
stances, barrer la route à des candidatures dignes de toute 
votre sympathie. Vous avez aussi décidé que, pendant neuf 
mois de l’année, vos séances seraient hebdomadaires ; vous 
avez ainsi multiplié les occasions que nous aurons de nous 
rencontrer et surtout celles d’accueillir et d’entendre nos 
associés de province ; désormais ceux-ci, pendant les courts 
séjours qu’ils font à Paris, ne risqueront pas de trouver, un 
mercredi, la porte fermée. Nous espérons que le Conseil 
d’État ne refusera pas son approbation à ceux de ces chan- 
gements qui doivent lui être soumis; suivant votre désir, je 
lui ai transmis le résultat de vos délibérations, par l’inter- 
médiaire du ministère de l’Instruction publique. 

c Grâce à l’ensemble de ces mesures et à la curiosité 
qu’éveillent chaque jour davantage les recherches qui nous 
occupent, nos séances ne peuvent manquer de devenir de 
plus en plus remplies ; elles gagneraient encore en mouve- 
ment et en intérêt si nous voulions bien tous nous astreindre 
à écouter un peu plus ceux qui nous apportent ici le fruit de 
leurs découvertes et de leurs réflexions. Pas plus que mes 
prédécesseurs, malgré la sonnette, meuble inutile, vain épou- 
vantail, je n’ai pas réussi souvent à obtenir le silence pen- 
dant les communications et les lectures. Pour mettre ma 
conscience en repos, je me suis dit quelquefois que le mal 
n’était peut-être pas aussi grand qu’il le paraîtrait peut-être 
à l’étranger qui entrerait dans notre salle des séances. Je me 
suis demandé si la meilleure part du travail utile qui se fait 
ici n’était pas encore dans cet échange d’idées qui se pour- 


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suit, en dehors de la séance officielle. Chacun de ceux qui 
viennent ici a sa compétence et peut fournir au confrère qui 
le consulte un titre de livre ou d’article, un renseignement 
précieux et longtemps cherché sans résultat. Je ne sais quel 
sceptique a défini la vérité : « ce qui ne s’imprime pas. » 
î^’en peut-on dire autant de tout ce que nous nous enseignons 
les uns aux autres dans ces conversations particulières qui 
ne sont peut-être pas toujours assez discrètes, dans ces dia- 
logues qui ne laissent aucune trace à nos procès-verbaux ? 
N’est-ce pas encore là que nous apprenons le plus ? Peut- 
être aussi lit-on trop et ne parle-t-on pas assez volontiers. 
S’il m’est permis de vous communiquer le résultat des obser- 
vations que j’ai faites pendant le cours de cette année où 
votre confiance m’a imposé l’agréable devoir de suivre de 
plus près vos travaux, on écoute mieux — ou du moins on 
écoute moins mal — ceux qui parlent que ceux qui lisent. 
L'improvisation, avec scs' incertitudes mêmes et ses hasards, 
est amie de l’oreille ; on a toujours plaisir à suivre le travail 
de l’esprit qui, à mesure que se déroule le discours, travaille 
à mettre de l’ordre dans ses idées et invente les mots dont il 
se sert. Tout le monde écouterait peut-être, dans une société 
où le secrétaire seul serait autorisé à apporter une plume et 
du papier, où il n’y aurait que des entretiens à haute voix 
au lieu de lectures. Est-il possible de prendre une mesure 
aussi radicale ? Je ne sais; je me borne à vous soumettre les 
consolations que je me donnais à moi-même quand je sentais 
mon impuissance ; je vous fais confidence des projets, peut- 
être chimériques, que je formais pour corriger des habitudes 
qui ont, au moins en apparence, un côté f&cbeux. 

t Pardonnez-moi, Messieurs, d’avoir abusé peut-être de 
votre attention; il ne me reste plus qu’à vous remercier de 
l’honneur que vous m’avez fait en m’appelant à cette place, 
où j’invite à s’asseoir votre nouveau président, M. Duplessis. • 

Sur la proposition de M. Duplessis, président élu, des 
remerciements sont votés au président et au bureau sor- 
tants; la Société décide que le discours de M. Perrot sera 
imprimé dans le Bulletin. 


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— 59 — 


Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, n* 160. 
Chartres, in-8°. 

Revue des sociétés savantes des départements , 7® série, t. Yl. 
Paris, in-8*. 

Floubst (Ed.). De l'exploration des tumulus , ln-8°. 

Janvub (A.). Histoire d'Amiens racontée aux enfants des écoles 
primaires. Amiens, Douillet, 1882; in-18. 

Ram& (Alfred). De V étal de nos connaissances sur V architecture 
carolingienne . Paris, lmp. oat, 1882, in-8®. 

Correspondance . 

M. Ed. Le Blant, membre résidant, demande à être admis 
au nombre des membres honoraires. Le président désigne 
MM. Perrot, Pabbé Duchesne et R. de Lasteyrie pour for- 
mer la commission chargée de faire un rapport sur cette 
candidature. 


Travaux . 

M. Ulysse Robert, au nom de la commission chargée de 
donner des conclusions sur la candidature de M. de Ker- 
maingant, lit un rapport concluant à l'admission : on passe 
au scrutin et, M. de Kermaing&nt ayant réuni le nombre de 
suffrages exigé par le règlement, le président le proclame 
associé correspondant national au Tréport (Seine-Inférieure). 

Il est donné lecture d'une note adressée par M. G.-M. 
Tourret, associé correspondant à Perpignan (Pyrénées- 
Orientales). 

M. Tourret fait d’abord observer que les traces d'une ascia 
• sont encore visibles en tête d'un fragment d'inscription 
trouvée à Saint-Casslen, près Cannes, et publiée par M. Re- 
vellat 1 . Puis il ajoute : 

1. Notice sur la déeomoerte de la nécropole du temple de Vénus du Mont - 
Sainl-Cassien pris de Cannes. Nice, in-8*, p. 84. 


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— 60 — 


« Parmi les lampes trouvées à Saint-Cassien, on en remarque 
une particulièrement intéressante représentant un moisson- 
neur liant une gerbe de blé : M. Revellat en a donné un dessin 
dans sa brochure. Une autre lampe, de grande dimension, 
porte sur le disque une garniture de feuillage : la marque 
du potier est FLORANI. Au-dessus du nom, un petit creux 
est marqué dans la pâte. Enfin la 3* lampe qui présente 
quelque intérêt est signée ANNISER. Cette lecture ne peut 
faire aucun doute 4 . On sait que par suite de la découverte 
de lampes de cette officine, portant en grand nombre Pem- 
blème du Bon Pasteur, M. de Rossi avait exprimé l'avis que 
ce fabricant; était chrétien 1 2 . Depuis, M. Ed. Le Blant a 
découvert, dans divers musées, des lampes portant la même 
marque et dont la destination païenne est incontestable 3 . 
La lampe de Cannes, assez fruste, permet cependant de 
distinguer sur le disque un animal courant qui semble être 
une biche. Bien que le sujet n'ait en lui-même rien qui 
répugne aux idées chrétiennes, l’absence de tout autre objet 
chrétien dans les fouilles de Saint-Cassien ne permet pas de 
croire que cetté lampe doive être considérée autrement que 
comme païenne. 

« Le Musée de Marseille possède un certain nombre de 
lampes portant la marque ANNISER. L'une d'elles prove- 
nant d'Arles représente un buste de femme dont les cheveux 
sont relevés sur le sommet de la tête en forme de diadème ; 
d'autres, trouvées à Marseille dans le bassin du carénage, 
ne présentent aucun emblème ; mais la marque du potier 
est surmontée de cercles concentriques Une autre lampe 
enfin, de grand modèle, représente un personnage nu, 
debout, barbu, tenant de la main droite une haste, de la 
main gauche un objet à double pointe qui me parait être 
le foudre. Nous serions donc en présence d’une image de 
Jupiter. Je dois la communication de ces lampes à l’obli- 
geance de notre confrère M. Penon, qui a bien voulu me 
les montrer à mon passage à Marseille. 

1. M. Revellat lit NNISE. 

2. Bull, d’archéol. chrét ., 1870, p. 05 et soiv. (éd. française). 

3. Bevue archéologique , 1876, p. 377-378. 


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— 61 — 


c Le tome V du Corpus inscriptionum latinarum mentionne 
au n« 8114, 6 une lampe marquée ANNISER qui se trouve- 
rait à Nice dans la collection Guilloteau. Cette collection est 
aujourd'hui au Musée de Nice, qui en a fait l'acquisition. 
Mais j'ai vainement cherché la lampe dont il s’agit : M. Ed. 
Blanc, conservateur du Musée, m'a appris que ce monument 
est aujourd'hui perdu. Je n’ai pu savoir si le disque portait 
quelque dessin : le rédacteur du Corpus n’en dit rien. En 
terminant ces observations, j'émettrai l'avis que la marque 
ANNI SEI, donnée dans le tome V du Corpus (n* 8114, 6 a 
et b) comme appartenant à des lampes de Vérone et de 
Cividale, devrait peut-être être lue ANNISER. Une erreur 
de lecture s'expliquerait d'autant plus facilement que sur 
certaines lampes du Musée de Marseille la lettre finale est 
insuffisamment imprimée et ressemble à la lettre 1. 

« Dans des travaux récemment entrepris au monastère de 
Lérins, on a découvert un fragment d'inscription sur plaque 
de marbre. Les lettres sont d'une très belle forme et aucune 
des inscriptions déjà trouvées à Lérins n'en offre de sem- 
blables. L'exiguïté de ce fragment ne permet pas d'en don- 
ner une interprétation satisfaisante. L'examen du marbre 
permet seulement de constater que le fragment appartient 
aux deux premières lignes de l’inscription : 

dUS 

EC 

« U est difficile de proposer des compléments. » 

M. l'abbé Thédenat fait circuler les photographies de 
deux urnes funéraires étrusques, trouvées récemment aux 
environs de Livourne. Ces photographies lui ont été envoyées 
par M. de Laigue, consul général à Livourne. Un des sarco- 
phages représente une de ces scènes appelées par les uns 
scènes d'adieux, par les autres, scènes de réunion, suivant 
qu'on les place sur cette terre ou dans l'Hadès *. Au centre, 


1. Cf. RaTaitson; Va te funéraire antique , dans la Gazette archéologique , 1875, 
p. 21 tittnir. 


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le mari et la femme, tournés l’un vers l’autre, se tiennent 
la main ; près d’eux sont leurs enfants, le fils derrière le 
père, la fille derrière la mère. A chaque extrémité, une Ifasa 
ailée se tient debout, portant une torche renversée. Le cou- 
vercle est, comme cela arrive pour le grand nombre des 
urnes étrusques de cette forme, surmonté par un person- 



nage couché, accoudé sur un coussin, tenant d’une main 
une patère à ombilic, de l’autre une guirlande {séria). Le 
bas-relief dont cette urne est ornée a une grâce qui fait sou- 
vent défaut aux monuments étrusques du même genre. 


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— *3 — 


Sur l’autre sarcophage le défont est représenté à choral, 
suivi de deux personnages, sans doute des membres de sa 
famille. Le Charon étrusque, reconnaissable à son double 
marteau, l’introduit dans l’Hadès et tient le cheval par la 



bride. Derrière Charon on voit un personnage drapé ; peut- 
être une Lasa, quoiqu’elle n’en ait pas les attributs. Sur un 
miroir de Pérouse 4 , une femme drapée, n’ayant rien de ce 
qui distingue les Lasa , est cependant désignée comme telle 
par une inscription gravée dans le champ du miroir. Le 

i. Monument* di Perugia , t. IV, p. 460, tav. 101 ; cf. Dennis, Citiet and cerne- 
teriet of Etruria , t. II, p. 429. 


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— 64 — 




couvercle porte une figure analogue à celle du premier cou- 
vercle dont nous venons de parler, avec cette particularité, 
remarquée déjà sur d'autres urnes, que la tête est mobile et 
peut être enlevée. 

M. Héron de Villefosse présente une pierre gravée romaine, 
découverte en Algérie, qui lui a été donnée par notre 
confrère M. A. de Barthélemy. C'est une cornaline; on y 
voit un navire monté par sept hommes ; on distingue qua- 
torze rames en mouvement. La poupe se dresse en forme 
de cou de cygne; au centre s’élève un mât muni d'une 
vergue autour de laquelle la voile est ramassée ; deux balan- 
cées maintiennent la vergue dans une position horizontale. 



Au-dessus du navire on lit : 

BENAGI 

Au-dessous la légende est mutilée; primitivement l'ovale 
était parfait, mais les bords de la pierre ont été rongés par 
suite d'un séjour prolongé dans le sable où on Ta recueillie. 
On ne distingue plus que : 

' ..UK., (restes du mot NIKA) 

Benagi nika ! 

Benagius est un nom fort rare. Je n’en connais qu'un seul 
exemple, dans une inscription de Lyon où il se présente 
sous sa forme grecque Bevayioç. On lit en effet, sur la face 
antérieure d’un sarcophage découvert, en 1778, dans le 
cimetière de Saint-lrénée, à Lyon 1 : 

XAIPCBCNAn XaTps Bevift 
YriAINCBGNAn Trouve Bevdty 


J . Boissieu, Inscriptions antiques de Lyon , p. 309. 


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— 65 — 


Quant au mot niha, il indique que le sujet gravé se rap- 
porte aux jeux. Le navire représenté rappelle probable- 
ment une naumachie ; Benagius est le nom du comman- 
dant de l'équipage, de celui qui dirigeait le navire, et 
concourait pour le prix, ou le nom du navire lui-même. 
L'expression ntfaz, nica que les Romains avaient emprun- 
tée aux Grecs, comme nous avons pris notre mot bravo 
aux Italiens 4 , était très fréquemment employée dans les 
jeux publics et les concours pour encourager les acteurs, 
en même temps que le mot vincas ou vince. Sur des médail- 
lons contorniates relatifs aux jeux du cirque et représentant 
des auriges, des chars ou des chevaux, on lit les noms des 
cochers favoris, Eutimlus, Asturius, Pannonius, Aelianus, 
Ursus, Exuperantius, etc., inscrits au vocatif et accompa- 
gnés des expressions nika ou vincas 1 2 . Les médaillons romains 
de terre cuite 3 4 , et même les médaillons de verre, ornés de 
figures dorées 4 , qui se rapportent aux jeux, présentent les 
mêmes formules et fournissent encore la preuve que cette 
pierre gravée appartient à la même série. Je la signale avec 
d'autant plus d'empressement que je suis convaincu qu'elle 
ne doit pas être seule de son espèce. J'espère que ma note, 
malgré sa brièveté, attirera l’attention des amateurs de ces 
petits monuments et donnera peut-être l'idée à un antiquaire 
de rechercher toutes les pierres gravées analogues. 

M. Chabouillet, dans son Catalogue des camées et pierres gra- 
vées de la Bibliothèque , a signalé (n°* 1852 à 1876 et 3502 à 
350/j) un certain nombre d'intailles relatives aux jeux et 
surtout aux courses de chevaux, mais aucune ne porte la for- 
mule caractéristique inscrite sur l'intaille dont je viens de 

1. Cf. Roulez, Trois médaillons de poteries romaines (du» la Gazette archéo- 
logique, 1877, p. 72, note 3). 

2. Sabatier, Description générale des médaillons contorniates , pl. III, n** 11 
et 15; IV, 13; V, 2, 7, 12; VI, 1, 10; VIII, 2, 5 à 6; IX, H ; X, 8 ; Ch. Robert, 
Médaillons contorniates inédits (dans la Rev. numismatique , 1868, pl. VII, 
n- 2, 3); Id., Etude sur les médaillons contorniates , pl. III, n® 1 ; IV, 1, 5 (extr. 
de la Rev. numism. belge , 1882). 

3. Frœhner, Les Musées de France , p. 54, pl. XIV, n® 3; Roulez, loc. cit ., 
p. 72, pl. XII. 

4. R. Garrueci, Vetri omati di figure in oro, p. 181, tav. XXXIV, n* 4. 

ANT. BULLETIN. 5 


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parler. 11 fauttoutefois rappeler un camée décrit sous le n» 253 
du môme catalogue, camée qui porte la légende EDISENH 
NEIKA. On y voit un personnage nu, ithyphallique, debout, 
dans un char traîné par deux femmes nqes. M. de Longpé- 
rier 1 2 qui, le premier, a mis en lumière cette curieuse pierre, 
reconnaît Elagabal dans le personnage nu qui tient les rônes 
et rappelle fort à propos le passage où Lampride nous 
apprend que cet empereur avait des attelages de deux et de 
quatre femmes qui, nues, le traînaient nu. Je ne crois pas 
qu'on puisse supposer avec l'éminent archéologue que ce 
camée avait été fabriqué pour orner le char de l'empereur. 
J'aime mieux y voir avec M* Ghabouillet un monument sati- 
rique. J'ajoute qu'il se vendait probablement à la porte 
du cirque peu de temps après la mort d’Elagabal, en 222 ou 
223, à une époque où tout le monde comprenait l'allusion. 
C'est ainsi que je crois pouvoir le rattacher aux monuments 
relatifs aux jeux ; l’exclamation NEIKA me paraît fournir un 
argument solide à cette opinion. 

Un monument qui peut ôtre rapproché de la petite pierre 
gravée africaine a été publié par Passionei * ; ce savant l’a 
classé à tort parmi les inscriptions votives. Outre la repré- 
sentation d'un navire en marche avec la voile tendue et les 
rames en mouvement, la pierre porte une inscription qui 
fait allusion à la victoire du navire dans les jeux : 

VICTOR (navire en marche VINGA8 

NABIGE " nd “ n e FEELIX 

8ALBV8 mouvement) REDLAS 

Victor vincas ! Naviges felix! Salmis redeast 

C’est, comme on le voit, une tabula lusoria. On y a gravé 
trois lignes horizontales également distantes l'une de l'autre 
et contenant chacune douze lettres, ce qui forme un total 
de trente-six lettres. La sentence est disposée de telle sorte 
qu'elle comprend six mots composés de six lettres chacun 3 . 
C'est la disposition ordinaire des Inscriptions sur ces petits 
monuments. 


1. Rev. archéol 2« année, 1845, t. II, p. 20. 

2. Jserisioni antiche. Lucca, 1773, in-fol., p. 8, 22. 

3. Sur cette disposition et l’usage des tabulae lusoriae , voir L. Bruira, Tavole 


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Un médaillon contomlate publié par Sabatier * représente 
une naumachie donnée dans l’intérieur du port d’Ostie, avec 
la légende PORT OST. Or, sur certains médaillons contor- 
niates on rencontre la tête de Sérapis; il me paraît probable 
que c'est aussi un souvenir des naumachies d’Ostie où il y 
avait, comme on le sait, un célèbre temple de ce dieu. 

M. Héron de Vlllefosse communique ensuite la copie d’une 
marque de potier en caractères grecs qui lui a été adressée 
par M. Roubet, ancien juge de paix à la Guerche (Cher). 
Cette marque a été rencontrée, en double exemplaire, sur 
deux fragments de tuile récemment découverts dans un 
champ situé entre la Guerche et le Gravier : 


r-A o 


Ces trois lettres sont les initiales des tria nomina du pro- 
priétaire de la fabrique. Le prénom était rdiïoç, en latin 
Goûts; dont l'abréviation constante est en grec r et en 
latin G. Quant au gentilicium ou nom de famille, il est 
impossible de le transcrire d'une manière certaine ; on peut 
penser à Afopfcioç), nom de famille assez répandu. Pour le 
cognpmen ou surnom, on éprouve la même difficulté en pré- 
sence des nombreux cognomina commençant par la lettre O ; 
’0(vvj<n(jjOç) est un de ceux qui se rencontrent le plus fréquem- 
ment. Les marques de ce genre sont assez communes en 
Gaule, particulièrement sur les anses ou les goulots d'am- 
phores, mais les trois lettres, dont se composent ces marques, 
sont ordinairement des lettres latines. Ici le fabricant était 
un grec; cependant l'estampille appartient, sans aucun 
doute, à l'époque de la domination romaine. 


lutoriê del Castro pretorio (dans le Bullettino délit commmione archeologica 
communale di Borna, 1877, p. 81-99). 

1. Op. laitd., pl. XVm, n° 11; cf. Catalogue des médaillons contomiates 
réunis par M. P . Charles Robert, p. 22, n # III Naumachie (extr. de V Annuaire 
de la 8oe. de Numismatique, 1878). 


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— 68 — 

M. Chabouillet demande la parole et s’exprime en ees 
termes : 

c M. E. Poinssot, représentant de la Société de géogra- 
phie et d’archéologie de la province d’Oran, aujourd’hui en 
mission en Tunisie, m’a chargé de vous présenter, au nom 
de cette compagnie, ainsi qu’au sien et à celui de M. L. 
Demaeght, les deux premiers fascicules d’un recueil dont la 
publication, commencée seulement depuis six mois, témoigne 
d’un zèle éclairé, ainsi que d’un dévouement méritoire aux 
intérêts de la science, de la part des hommes qui en ont 
accepté la direction. Ce recueil, c’est le Bulletin trimestriel 
des Antiquités africaines , recueillies par les soins de la Société 
de géographie et <f archéologie de la province d'Oran, dont 
le premier numéro est daté de juillet 1882 et le second d’oc- 
tobre 1882. 

« La Société d’Oran a un vaste champ à explorer; c’est 
la première fois qu’une compagnie savante entreprend de 
rechercher, de recueillir et de faire connaître les antiquités 
qui abondent dans cette province ; ce qu’elle a déjà fait 
depuis six mois ne permet pas de douter de ses succès 
futurs, et l’on peut prédire qu’elle rendra à l’archéologie 
des services comparables à ceux qui ont fait la renommée 
de son aînée, la Société archéologique de Constantine. 

c On remarquera particulièrement, dans les deux fasci- 
cules que je viens de déposer sur le bureau, le commence- 
ment d’un ouvrage de M. Gh. Tissot, membre de l’Institut. 
Sous le titre de Fastes des provinces africaines , cet ouvrage 
sera le pendant des Fastes des provinces asiatiques de T'Em- 
pire romain que l’on doit à M. W. H. Waddington. De 
même que M. Waddington a publié ce livre au retour de 
voyages et de séjours en Asie, H. Tissot, aujourd'hui ambas- 
sadeur à Londres, a rassemblé les éléments du sien dans les 
rares loisirs que lui ont laissés les missions diplomatiques 
qu’il a remplies en Afrique et dont ici il serait superflu de 
rappeler les résultats. Je n’ai pas à faire l’éloge de M. Tissot; 
je ne prétends pas non plus analyser son livre dont le titre 
explique clairement le sujet et laisse deviner l'importance; 
j’annoncerai seulement que la Société d’Oran en possède le 


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manuscrit entièrement terminé et qu'elle compte le publier 
sans interruption, rajouterai qu'indépendamment de ce 
morceau capital, les deux premiers fascicules du Bulletin 
des antiquités africaines renferment des Notes <f épigraphie 
de notre confrère M. Héron de Villefosse, où Ton trouvera 
d'intéressantes observations sur la flotte impériale d'Alexan- 
drie, plus de 50 inscriptions Inédites de la Maurétanie césa- 
rienne découvertes ou publiées par MM. Poinssot et Demaeght, 
une dissertation de M. É. Babelon sur une monnaie de 
Syphax, à légende punique, appartenant à M. Poinssot, des 
nouvelles archéologiques, des notes bibliographiques et 
même un commencement de catalogue du Musée d'Oran 
par les deux directeurs du recueil. 

c En présentant à la Société ces deux fascicules, j’ai 
encore une mission : c’est de demander une faveur à la 
Compagnie de la part des directeurs du Bulletin des anti- 
quités africaines . La Société d'Oran désirerait vivement 
être admise à échanger ses publications avec les nôtres, et 
obtenir, si cela était possible, ceux de nos anciens volumes 
que nous aurions en nombre. Enfin, MM. Poinssot et 
Demaeght ne m’ont pas laissé ignorer qu'ils seraient très 
heureux, si la Société nationale des Antiquaires de France 
voulait bien écrire une lettre d'encouragement à la Société 
d'Oran. A l’appui de ces demandes, j'ajouterai que l'on 
trouverait difficilement une Société qui, dès ses débuts, 
ait montré une aussi sérieuse activité que la Société d’Oran. 
Sans énumérer les membres actifs de cette Compagnie, il 
serait facile de montrer tout ce qu’on peut attendre d'elle; 
qu'on veuille bien lire son titre ; on y verra qu'elle s’est 
placée sous le patronage de plusieurs membres de l'Institut 
et de divers savants qui ont promis leurs avis, et même leur 
collaboration, à ses directeurs. » 


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— 70 — 


Séance du 1 0 Janvier. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Journal des Savants , décembre 1882, in-û°. 

Guérin (Victor). Rapports adressés à M. le ministre de V ins- 
truction publique sur une mission scientifique dans le Liban. 
Paris, in-8®. 

Raven (J. -J.). The Church Beïïs of Cambridgeshire, 2* édition. 
Cambridge, Beigton, in-8°. 

Roman (Joseph). Note sur les invasions sarr usines dans les 
Hautes- Alpes, in-8\ 

— Origine des églises des Hautes-Alpes : Saint Marcellin, 
saint Démétrius . Grenoble, Allier, In-8°. 

— Inscriptions et armoiries de la chapelle de Tallard, in-8*. 

Correspondance. 

M. de Kermalngant écrit pour remercier la Compagnie au 
sujet de son admission au nombre des associés correspon- 
dants nationaux. 

Le président du cercle des officiers de Fougères sollicite 
la concession des publications de la Société pour la biblio- 
thèque du cercle. Renvoi à M. le bibliothécaire-archiviste. 

M. Bigame, à Chorey (Côte-d'Or), présenté par MM. de 
Barthélemy et Aubert, demande à être admis au nombre 
des associés correspondants nationaux. Le président désigne 
MM. (Jl. Robert, Mowat et Michelant pour former la com- 
mission chargée de faire un rapport sur les titres scienti- 
fiques du candidat. 


Travaux. 

M. Victor Guérin, en offrant à la Société des Antiquaires 
les trois rapports adressés à M. le ministre de l'instruction 


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— 74 — 


publique sur la dernière mission scientifique qu'il vient 
d'accomplir dans le Liban, les résume d'abord en peu de 
mots et donne quelques détails sur la contrée qu'il a par- 
courue : 

« Le Liban, dit-il, forme une grande chaîne continue qui 
s'étend du nord-est au sud-ouest dans une longueur de 
160 kilomètres environ; à cette chaîne répond une seconde 
qui lui est parallèle et qu'on appelle l’Anti-Liban. Entre les 
deux existe une belle et riche vallée qui est l'ancienne 
Coele-Syrie. Elles doivent l'une et l'autre leur nom, en hébreu 
Lébanon , en arabe Lebnan , qui veut dire blanc, aux neiges 
qui, pendant les trois quarts de l'année, blanchissent leurs 
Cimes. L'un des plus hauts sommets do l'Anti-Liban est cou- 
ronné par les ruines d'un ancien temple dont saint Jérôme 
parle comme étant encore le but d'un pèlerinage célèbre de 
la part des païens de son temps. Sur l'une des cimes les plus 
élevées du Sannin, qui appartient à la chaîne du Liban, se 
trouvent également les débris d'un sanctuaire païen, mais 
moins remarquable que le précédent. » 

M. Guérin a étudié le Liban au triple point de vue géogra- 
phique, historique et archéologique. Chemin faisant, il a* 
visité plus de 300 villages. L’influence française est prépon- 
dérante dans la plupart des districts, les Maronites formant 
plus de la moitié de la population totale de la contrée. La 
paix la plus complète règne maintenant entre eux et les 
Druses, leurs anciens ennemis. 

M.^ l’abbé Thédenat communique la copie de deux inscrip- 
tions romaines : 

« La première est une inscription funéraire, trouvée à 
Reims, au mois de septembre dernier, dans les fouilles exé- N 
cutées par M. Fruchart près de la Porte-Mars. J'en dois la 
copie à l'obligeance de notre confrère M. Maxe-Werly. La 
forme des caractères est mauvaise et la gravure des lettres, 
exécutée avec négligence, indique une basse époque. C’est 
un cippe quadrangulaire, haut de 1 B 50 et large de 0*55, 
dont le sommet a été taillé en forme de triangle. Voici le 
texte : 


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— 72 — 


D M 
I N G I N 1 0 8 S E 
INGI N VIFILII 

D(tis) M(anibus) Inginiosse lngxnui Jilie. 

« Le dernier mot filie (pour filiae ) paraît se terminer par 
un I ; mais la lettre étant tout à fait sur l'extrême bord de 
la pierre/la place a manqué au graveur pour tracer les 
barres horizontales qui auraient dû compléter la lettre. 

a Les noms de cette inscription sont des formes altérées 
des noms latins Ingeniosa et Ingenaus. 

« La seconde inscription, trouvée, il y a quelques années, 
à Scarpone (Meurthe-et-Moselle), a été transportée au Musée 
lorrain. J’en ai reçu une copie de M. Bretagne, de Nancy, 
et un estampage et un dessin exécutés par notre confrère 
M. Maxe-Werly. 

« Le monument est un cippe carré, dont le sommet est 
taillé en forme de triangle ; la partie inférieure est brisée, 
mais l’inscription est complète. Une double moulure, en 
relief, l’entoure de tous côtés. Au-dessous de l’inscription, 
sur le bord de la cassure, on a gravé deux rosaces. Dans 
la partie supérieure du cippe, au-dessus de l'inscription, 
on a tracé en creux un triangle. 

D M 
MONIMIN 
8IOREESCI 
TATVS MA 
RITVS 

c La première ligne n’est pas sans offrir quelque difficulté ; 
plusieurs lectures pourraient être proposées; la suivante 
est celle que je préfère : 

D(iis) M(anibus ), Monimin(tum) Store Escitatus maritus 
[fecit). 

« On a trouvé, en Gaule, un certain nombre d’inscriptions 
funéraires portant le mot monimentum, écrit soit en entier 
soit en abrégé. M. Ern. Desjardins en a publié, 11 y a deux 


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ans, dans la Revue archéologique, tonte une série, prove- 
nant d'un cimetière des environs de Dijon, et conservées 
dans la collection de M. de Torcy 1 2 3 4 . 

« Le nom de la défunte, Siora, est fort rare. On a trouvé à 
Lyon a et à Feysin (Isère ) 3 deux inscriptions d'une Opiatia 
Siora ; une inscription de Lambèse 4 nous fait connaître une 
Ivlia Ziora, ce qui est une autre orthographe du môme nom. 

« Escitatm est une forme dégénérée du nom, très connu,. 
Excitatus. Le changement du x en s se rencontre fréquem- 
ment. Cette même forme, Escitatus, se lit sur une inscrip- 
tion publiée par Brambach 5 . On a des exemples du cognomen 
Sestus pour Sextus 6 , Estricatus pour Extricatus 7 , des mots 
confus pour conjux 8 , esculpere pour exculpere 9 10 , visit pour 
trâri* 40 , etc. » 

M. Ch. Read présente un cadre en fer repoussé et émaillé, 
paraissant dater du règne du dernier Valois; il porte la 
devise : credo spirantibus auris , et rappelle la manière 
d’Etienne Delaulne. 

M. de Lasteyrie communique un petit calendrier en bois, 
de la fin du xiv e siècle, ou du commencement du xv*, appar- 
tenant à la Bibliothèque nationale. Ce calendrier, monument 
de la plus grande rareté, est couvert de caractères runiques 
et offre, en regard de chacun des jours du mois, les 
figures des saints correspondants. Jusqu’ici on n'en con- 
naît qu'un second exemplaire, au Musée de Boulogne. — La 


1. Retue archéologique , septembre 1880. 

2. Boissieu, Inscription» de Lyon , p. 36, n* XXILL. 

3. A il mer. Inscriptions antiques de Vienne , t. 111, n* 434. Ces deux inscriptions 
mentionnent, non des homonymes, mais la même personne. 

4. C. I. Z., t. VIII, n° 2967 (Renier, n° 1130). Une autre inscription d'Afrique 
(n* 9829) présente le nom Siona qui est peut-être une mauvaise lecture de SIORA. 

5. Corpus inscriptionum Rhenanarum, n° 825. 

6. D. Gallius Sestus : Héron de Villefoeee et H. Tbédenat, Cachets d'oculistes 
romains, t. I, p. 69. 

7. C. /. Z., t. VUI, n« 6461. 

8. C. /. Z., t. VUI, n® 3617. 

9. C. /. Z., t. VUI, n* 2482. 

10. C. I. Z., t. Vm, n«« 7237, 8112. 


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— 74 — 


Compagnie invite M. de Lasteyrie à faire, de cette commu- 
nication, l’objet d’un travail destiné au volume des Mémoires. 

M. de Laurière, associé correspondant, communique l’ins- 
cription suivante qui vient d’étre trouvée en Portugal, à 
Faro, par M. Eetacio da Veiga, auteur d’importantes fouilles 
exécutées dans ce pays : 

D • M • 8 • 

L * ATTIV8 NISVS 
VIXIT • ANNIS * LII 
MENS • I • DIE8 V 
HSE-STTL 
HOC MISOLIO 
8VB A8CIA EST 

c La particularité qui fait le principal intérêt de cette 
inscription consiste dans la formule 3VB ASCLA qui appa- 
raît pour la première fois en Lusitanie et en Espagne. 

< Le mot MISOLIO est aussi une nouvelle variante des 
altérations du mot MAVSOLEVM : on connaissait déjà HOC 
MAESOLIVM dans une inscription de la Lusitanie : Corpus 
inscr. lat., t. II, n° 21é ; MESOLEVS, Espagne, Ibid.., 
n. tx\l à; MAE80LAEVM, Wilmanns, Exempta, n. 690; 
MAESOLEVM, Ibid ., n. 312. » 


Séance du 17 Janvier. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Atti délia R. Accademia dei Lincei , 3 e série, t. VII, fasc. 1, 
in-4*. 

Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge 
et de VAunis , t. IV, livr., in-8°. 

lndici generali per gli anni 1870-1881, délia terxa séria del 
Bulle ttino di archeologia cristiana , in-8\ 

L Investigateur, nov.-déc. 1882, ln-8*. 

Germain (Léon). Monnaie inédite de Jean V Aveugle, roi de 
Bohême , comte de Luxembourg , ln-8°. 


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— 75 — 

' — Ferry /•' de Lorraine , comte de Vaudemont , 1398 - 1415 . 
Nancy, Crépln, in-8°. 

— * Notice sur le tombeau de Warin de Gondrecourt. id., in-8». 

— Note sur Vorigine de Florentin de Thierriat. Id., in-8\ 

— LestombeauxdePéglisedeLenoncourt,XVl*etXVIFsiècles . 

Id., in-8*. 

— Le titulaire de Viglise de Cons-La-Grandville. Id., in-8°. 

— Notes historiques sur la maison de Lorraine. Id., ln-8°. 

— Chartes des archives communales de Marville (Meuse), des 
XIII • et XIV • siècles. Luxembourg, Buck, in-8». 

— Flaque de foyer aux armes de François Taafe , comte de 
Carlinford . Nancy, Créplu, in-8°. 

— La croix d? affranchissement de Frouard. Tours, Bousrez, 
ln-8°. 

Lallemand (Paul). Notice historique sur V école Massülon , 
ancien hôtel Fieubet . Paris, Sauton, In-8*. 

Lonqpèhier-Grim o abd (le comte Alf. de). M. Peigné- Delà- 
court. Senlis, Payen, in-8*. 

Correspondance. 

M. Léon Germain, présenté par MM. A. de Barthélemy et 
Schlumberger, sollicite le titre d’associé correspondant à 
Nancy. MM. Michelant, R. de Lasteyrie et de Montaiglon 
formeront la commission chargée de rédiger un rapport sur 
les titres scientifiques du candidat. 

Travaux . 

M. Mowat présente un poids de bronze recueilli à Rome 
par M. Dutuit, et façonné en forme de porc couché sur le 
ventre, les jambes repliées sous lui ; l’intérieur est rempli 
par une masse de plomb qui y a été coulée. L’animal est 
supporté par une base quadrangulaire munie d’un pied 
d’équerre sous chaque angle ; sur le dos s’élève une poignée. 
Sur le côté droit on lit très nettement une inscription en 
relief : 

G • HELVIVS -GF 
VALENS 
AED 


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— 77 — 


qui paraît être la répétition de la précédente. Les édiles 
étant, comme on sait, les magistrats chargésde la surveillance 
et de la police des marchés, M. Mowat conclut de la pré- 
sence du mot aedüis que l'inscription a un caractère offi- 
ciel et que le bronze en question servait d'étalon dans le 
bureau du poids public attenant à un marché de boucherie 
ou de charcuterie, s'il est permis de voir dans la forme de 
l'animal une allusion à cette destination spéciale. A cette 
occasion il rappelle que le Musée du Louvre possède un 
poids de bronze découvert à Feurs, en forme de sphéroïde 
aplati et portant, en lettres incrustées d'argent, l'inscription 

DEAE • 8EG • F 
PX 

Deae Segetiae Fori ; pondo decem. 

Cette consécration à la divinité protectrice de Fortu 
(Feurs) assigne aussi à ce poids un caractère public qu'on 
ne lui avait pas encore reconnu ; le travail de luxe de l'in- 
crustation est l'indice de la munificence du donateur, proba- 
blement un des magistrats municipaux de la localité. 

M. G. Perrot croit que la forme donnée au poids ne prouve 
pas qu’il fût destiné à une charcuterie. — M. Ch. Robert 
demande s’il y a un rapport entre ce poids et la livre. — 
M. Mowat répond que l’on a coulé, à l'origine, du plomb 
dans la cavité pratiquée dans le bronze ; mais il n'est nul- 
lement prouvé que ce plomb n’ait pas disparu en partie. 
Le poids actuel de l'objet ne fournit donc que des indica- 
tions incomplètes. 

M. l'abbé Duchesne lit un mémoire sur deux questions 
relatives à la géographie administrative du sud-est de la 
Gaule au v® siècle. 

En s'autorisant d'une signature d'évôque au concile de 
Vaison, en M2 (ex provincia Alpium marUimarum cwitate 
Etur amine, Severianus episcopus ), il identifie la civitas Rxgo- 
magensium , dont la situation était restée inconnue jusqu’à 
présent, avec la vallée de Thorame, dans le département 
des Basses-Alpes, à huit lieues environ à l'est de Digne. 


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La seconde question abordée par M. Duchesne est celle 
des relations ecclésiastiques de Nice. H discute la lettre 
adressée à ce sqjet par le pape Hilaire à l’évêque d’Arles, 
Leontius, et montre que les négociations décrites dans 
cette pièce supposent que l’évéque de Marseille était, 
vers le milieu du V siècle, en possession du droit de faire 
élire et de consacrer les évôques de Nice. Nice était un évê- 
ché suffragant de Marseille. Cette situation ecclésiastique 
est calquée sur la situation administrative. On peut suivre 
jusqu’au ni 6 siècle la série des documents qui montrent que 
Nice faisait toujours partie de la àvitaa MotsüUnrium . La lettre 
du pape Hilaire peut servir à prolonger cette série jusqu’aux 
dernières années de l’empire d’Occident. Elle explique en 
outre l’anomalie des deux sièges épiscopaux deCimiez et de 
Nice, distincts et indépendants, bien que situés à une demi- 
heure l’un de l’autre. 

Ce mémoire est renvoyé à la commission des impressions. 

M. Pierre de Goy présente une épée en fer trouvée à 
Lachaise, commune de Vornay (Cher) : 

c Des fouilles, exécutées au nom de la Société des Anti- 
quaires du Centre 1 , ont mis au jour une épée de fer, à soie 
plate, à rivets de bronze et à crans. Deux tumulus voisins 
ont été fouillés. L’un, d’un très faible relief, a été violé à une 
époque éloignée de nous ; l’autre, de 2 m de hauteur, avait 
15 m de diamètre. Au centre, à l m 10 de la surface supé- 
rieure du tumulus, on trouva un corps allongé dans une 
fosse, entourée de pierres plates. Des pierres assez minces 
avaient dû servir de couvercle. L’épée brisée en deux frag- 
ments était allongée sur la poitrine du mort, la poignée 
contre la hanche droite, la pointe contre le cftté gauche du 
crâne. Cette épée, de la forme et des dimensions des épées 
de bronze trouvées dans le Berry, mesure 0“695 ; la poi- 
gnée 0 m 090. Les trois rivets sont encore en place, deux à la 
base, un à 0 m 0A0 au-dessus. L’épée est à pointe aiguë. Des 


!. Les propriétaires du terrain, M. et M** Gressin de La Chaise, ont généreuse- 
ment tenu à faire les frais des fouilles. 


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traces de tissus grossiers se retrouvent près des crans, et 
sur différentes parties de la lame ; on voit près des rivets 
des traces de la poignée qui devait être en bois. 

« Différents autres fragments de fer ont été trouvés auprès 
du corps; l’un d’eux mesure 0 m 085 de long; M. de Goy y 
reconnaît un fragment de couteau. Il était placé contre la 
hanche gauche du cadavre. 

« Cette épée de Vornay, la seconde à soie plate trouvée en 
Berry, vient d’étre publiée dans le X e vol. des Mémoires de 
la Société des Antiquaires du Centre. > 

M. Bertrand fait observer, au sujet de la communication 
de M. de Goy, que cette épée, d’un type particulier, est 
d’autant plus intéressante qu’elle vient corroborer ce que 
l’on savait déjà de la substitution des épées de fer aux épées 
de bronze. On connaît aujourd’hui trois de ces armes, trou- 
vées sur trois points différents et procédant également, toutes 
trois, de prototypes en bronze. 

M. Courajod lit une notice sur une sculpture en plâtre de 
la collection Timbal, qui passe pour représenter sainte 
Catherine de Sienne, mais dans laquelle il faut voir en 
réalité un fragment d’une composition représentant la 
Vierge et l'Enfant. Il est disposé à croire que cette œuvre 
sort de l’atelier de Mino de Fiesole. Cette notice, destinée aux 
mémoires, est renvoyée à la commission des impressions. 

M. Saglio,tout en s’associant aux observations de M. Cou- 
rajod, hésite à voir dans la sculpture de la collection Tim- 
bal une œuvre de l'atelier de Mino. 

M. Courajod ajoute quelques renseignements sur les 
moulages italiens de la Renaissance. Très souvent on vulga- 
risait les œuvres célèbres à l’aide des reproductions en 
stuc qui, par suite de la disparition des prototypes, ont par- 
fois la valeur de véritables originaux. 

M. Read fait circuler un petit buste de Henry, prince de 
Galles, fils de Jacques I er d’Angleterre; la tôte est en ivoire, 
le buste en fer ciselé. 


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M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau l'estampage 
d'une inscription grecque. Cette inscription se lit sur la 
partie antérieure d'une petite base quadrangulaire, en 
marbre blanc, qui aurait été découverte près de Toulon, au 



Brus, commune de Six-Fours, d'après les renseignements 
qui ont été fournis à notre confrère par le capitaine Pottier, 
auteur de l'estampage. On lit très distinctement le nom 
"Hpto; qui se rapportait sans doute à une figure placée sur 
cette base, figure dont il n’a été recueilli aucun débris. 

M. Héron de Villefosse fait ensuite la communication 
suivante : 

« M. de la Tour, attaché au Cabinet des médailles, à la 
Bibliothèque nationale, m'a communiqué le frottis d'une 
petite inscription, trouvée aux environs de Vesoul, et qui 
paraît contenir un nom gaulois nouveau. Elle est gravée sur 
le flanc d’une capsule, en bronze, haute d’environ cinq cen- 
timètres. Sur cette capsule est placée une petite statuette 
de Mercure coiffé du pétase, haute de 12 à 15 centimètres. 


€ A S 

t Exascas est probablement le nom de celui qui a consacré 
la statuette du dieu. Je ne connais pas d’autres exemples de 
ce nom, mais il existe, dans l’onomastique gauloise, un cer- 
tain nombre de noms terminés en as et, pour n’en citer 


« L’inscription est ainsi conçue 


X A 


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qu’un seul, on lit le nom Escencolas dans une Inscription 
funéraire encastrée dans le mur de l’ancienne maison de 
campagne de l’abbé Barthélemy, près d’Aubagne. » 

M. Héron de Villefosse présente en outre de la part de 
M. Frédéric Moreau, associé correspondant, le fragment 
d’un moule en terre cuite, découvert au mois d’avril 1876, 
à Sablonnière (Aisne), dans un terrain qui avait été déjà 
bouleversé antérieurement. Les objets recueillis dans les 
fructueuses fouilles de Sablonnière remontent aux périodes 
gauloise, romaine et mérovingienne ; ce fragment appartient 
au contraire au moyen âge et probablement au xiv* siècle. 
Le moulage qui en a été tiré laisse voir le débris d’une com- 
position religieuse dans laquelle on croit reconnaître la mort 
de la Vierge ? Le moule complet devait mesurer environ O m li 
de diamètre; en tenant compte du bord circulaire du moule 
l’épreuve tirée ne devait pas avoir plus de 0 m 095. D n’y a 
aucune trace de légende, ce qui empêche de songer à une 
matrice de sceau ; l’épaisseur du relief ne permet pas non 
plus d’y reconnaître un moule à pain d’hostie. Ce débris 
représente la partie inférieure du sujet : on y voit une figure 
assise (la tête manque), vêtue d’une longue robe, accoudée 
dans l’attitude de la douleur; à sa gauche une table sur 
laquelle est posé un livre de prières ; devant, un cierge allumé ; 
au fond on aperçoit un lit avec des rideaux; le reste de la 
scène est brisé. Ce moule servait peut-être à tirer des 
épreuves en plomb analogues aux médailles dites de pèle- 
rinages; dans ce cas les dimensions de la médaille auraient 
été assez considérables. 

M. l’abbé Thédenat offre, de la part de l’auteur, M. l'abbé 
Lallemand, la Notice historique sur V école Massillon , ancien 
hôtel Fieubet. L’école Massillon a servi de prétexte à M. l’abbé 
Lallemand pour donner au public une étude très intéres- 
sante, et, ce qui ne gâte rien, très agréablement écrite, sur 
l'ancien hôtel Fieubet, et sur le quartier au milieu duquel 

ANT. BULLETIN. 6 


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il s'élevait. Ce coin du vieux Paris fut, on le sait, le théâtre 
d’événements nombreux et variés. Tous ces souvenirs, évo* 
qués par l’auteur, donnent beaucoup d’attrait à la lecture 
de son livre. 


Séance du 24 Janvier 1883. 

Présidence de M. 6. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Académie dtRippone, réunion du bureau du 28 décembre 
1882, in-8°. 

Annual report of the board of regents oj the Smithsonian 
Institution. Washington, 1871, in-8 # . 

Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie , 1882, n* 3. 
Amiens, iu-8\ 

— de la Société historique et archéologique du Périgord , t. IX, 
livr. 6. Périgueux, 1882, in-8°. 

— du Comité des travaux historiques et scientifiques, section 
d’histoire et d’archéologie, 1882, n° 3. 

— du Musée historique de Mulhouse , n° 11, 1882. Mulhouse, 
1882, in-8°. 

Mémoires et documents publiés par la Société cf histoire et d’ar- 
chéologie de Genève, 2* série, 1. 1. Genève, 1882, in-8\ 
Proceedings of the American phüosophical Society held at Phi- 
ladelphia, for promoting useful knowledge, t. XX, 1881, 
n* 110 et 111, in-8*. 

Lasteybie (R. de). Documents inédits sur la construction du 
Pont-Neuf. Paris, 1882, in-8*. 

Correspondance. 

M. G. Lafaye, présenté par MM. Perrot et Saglio, et M. l’abbé 
Lallemand, présenté par MM. G. Schlumberger et A. Héron 
de ViUefosse, sollicitent le titre d’associés correspondants 
nationaux, le premier à Aix-en-Provence et le second à 
Vergaville (Lorraine allemande). MM. Rayet, Müntz et 


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Duchesne sont désignés pour former la commission chargée 
de présenter un rapport sur les titres scientifiques du pre- 
mier candidat ; MM. Thédenat, Mowat, Schlumberger sont 
désignés pour examiner les titres du second. 

Travaux. 

M. J. de Rongé met sous les yeux de la Société une 
palette de scribe égyptien : ce petit monument, dont l'orne- 
mentation est d'un style délicat, porte les cartouches du roi 
Ramsès XIII, le dernier de la XX 0 dynastie; on possède 
peu de monuments de ce prince. 

M. Read complète les renseignements qu'il a donnés à la 
séance précédente sur le portrait d'un prince anglais. Il 
s’agit du fils de Jacques I er , né en 1594, mort en 1912. 

M. A. de Barthélemy donne lecture d'un mémoire de 
M. Ambroise Tardieu sur l'établissement gallo-romain de 
Royat. Ce mémoire est renvoyé à la commission des impres- 
sions. 

M. Héron de Villefosse, à propos de la communication 
faite par M. Mowat à la précédente séance, au sujet d'un 
poids en bronze portant un nom d’édile, communique une 
lettre qui lui a été adressée en juillet 1882 par M. Fr. Lenor- 
mant, de laquelle il résulte que ce poids se trouvait alors 
entre les mains de M. Barone, marchand d'antiquités à 
Naples. M. Barone le signalait comme ayant .été découvert 
à Ganosa, l’antique Canusium, en Apulie. 

Le môme membre, à propos de la petite inscription de 
Vesoul portant le mot EXASCA8 (voir la précédente 
séance), signale un nom analogue inscrit sur un saumon de 
plomb du Musée britannique. Cette masse de plomb, qui 
pèse environ 156 livres et qui porte la date de l'année 59 de 
notre ère, laisse voir imprimé sur un de ses côtés le mot 
CAPASCAS qui semble appartenir également à l'onomas- 
tique gauloise et à la môme famille de noms. Cette remarque 


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— 84 — 


a été suggérée à notre confrère par M. Mowat qni a exa- 
miné le monument original à Londres. 

M. Roman fait la communication suivante : 

< Il y a peu de temps, en creusant une tranchée pour rec- 
tifier un chemin vicinal dans la commune de Barcillonnette, 
chef-lieu de canton du département des Hautes-Alpes, on 
découvrit un cimetière de l'époque mérovingienne ou 
carlovingtenne. Les travaux faits n'ont heureusement pas 
endommagé ce cimetière, car on n’en a atteint qu’une 
extrémité et aucune tombe n’a été détruite. Les tombes 
étaient superposées par deux et trois rangs et les sépul- 
tures étaient de deux natures différentes : les unes con- 
sistaient en grandes auges de tuf avec leurs couvercles; 
les autres étaient composées de briques de grande dimen- 
sion au nombre de dix-huit, quatre sur chacun des grands 
côtés et une à chaque extrémité, sans apparence de 
ciment ou de mortier quelconque; elles étaient si bien join- 
toyées et le terrain avait été si solide qu'il n’y était entré 
aucune parcelle de terre. Elles étaient marquées de deux 
cercles se coupant. On a extrait de ces tombes quelques 
ossements, mais on n’y a trouvé aucun objet qui puisse en 
préciser l’époque. Il est vrai qu’on n’a pu en apercevoir 
qu’un très petit nombre, cinq ou six peut-être, et qu'il en 
reste encore probablement un grand nombre à explorer. » 

M. G. Duplessis signale des peintures récemment décou- 
vertes à Gisors, dans une maison particulière. Les compo- 
sitions, exécutées à l’huile sur une couche de piètre, repré- 
sentent le triomphe de Jules César. Elles se rattachent à 
l'École de Fontainebleau. 

M. Saglio communique, de la part de M. le d r Marchant, 
de Dijon, le dessin d'une petite boîte à orviétan, apparte- 
nant au xv« siècle, sur laquelle on lit ces mots : ORVIE- 
TAN DE BEAUFORT. 

M. Flouest signale à ce sujet, pour la Bourgogne, des 
récipients d’eau bénite portant des ornements analogues. 


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Séance du 31 Janvier 1883. 

• Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Archives des missions scientifiques et littéraires , 3* série, t. IX. 
Paris, Imprimerie nationale, 1882, in-8\ 

Arckiv fur Œsterreichische Geschichte , t. LXIII, Wien, in-8°. 

Archivio storico artistico archeologico e litterario délia ciità 
fi provincia di Borna , 1882-83, in-8\ 

Atti délia R. Accademia dei Lincei , an. CCLXXX, 1882-83, 
t. VH, 2 e fasc. 

Bulletin de la Société archéologique de Touraine , t. V, 1881, 
3 e et U 9 trlm. Tours, 1882. 

— de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 
t. VH, n* 113, 1882, 2« trimestre, in-8*. 

— delà Société de statistique , sciences , lettres et arts du dépar- 
tement des Deux-Sèvres , n°* 7 à 9, ln-8*. 

— delà Société industrielle de Mulhouse , novembre-décembre 
1882. Mulhouse, 1882, ln-8*. 

Revue de Vart chrétien , 26* année, janvier 1883, in-4*. 

Süzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaf- 
ten; phüosophisch-historische Classe , t. XCVIII, 3 e 11 vr., 
t. XC1X, 1™ et 2* llvr. Wien, 1881. 

Viestnik hrvatskoga arkeologickoga Druztva . god. IV, br. U- 
Agram, in-8*. 

Duhamel. Les architectes du Palais des papes . Avignon, 1882, 
in-8*. 

Gov (Pierre de). Rapport sur une épée en fer trouvée à Vomay . 
Bourges, Pigelet, 1883, ln-8". 

Hennin (Michel). Inventaire de la collection (T estampes léguée 
en 1863 à la Bibliothèque nationale , rédigé par G. Duplessis. 
Paris, Champion, 1882, in-8*. 

Marsy (le comte de). Le langage héraldique au xra e siècle. 
Paris, 1882, in-8*. 

Perrot (Georges) et Chipiez (Charles). Histoire de Vart dans 
V antiquité; t. H, La Chaldée , V Assyrie, la Phénicie . Paris, 
Hachette, 1883, ln-8*. 


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Correspondance . 

M. le ministre de l'instruction publique demande l'inser- 
tion de plusieurs articles additionnels dans le projet de sta- 
tuts soumis à l’approbation du Conseil d’État. Cette lettre 
est renvoyée à la commission. 

M. Ernest Petit, présenté par MM. Prost et Rey, solli- 
cite le titre d’associé correspondant à Vausse (Yonne). 
MM. Ulysse Robert, R. de Lasteyrie, Gourajod sont dési- 
gnés pour former la commission chargée de présenter un 
rapport sur les titres scientifiques du candidat. 

M. Clément Duvernoy, présenté par MM. A. de Barthé- 
lemy et A. Héron de Villefosse, sollicite le titre d’associé 
correspondant à Montbéliard. MM. Nicard, Demay et Mowat 
sont désignés pour former la commission chargée de pré- 
senter un rapport sur les titres scientifiques du candidat. 

M. Rivett-Carnac, esq., annonce à la Société l’envoi de 
plusieurs objets préhistoriques provenant de l’Inde. 

Travaux. 

M. G. Schlumberger fait la communication suivante : 

< J’ai l’honneur de présenter à la Compagnie le dessin 
d’un objet fort curieux qui fait depuis bien des années par- 
tie de la collection de M. E. Piot. C’est un petit aigle de 
bronze, aux ailes éployées, très singulier d’aspect, et de tra- 
vail tout particulier, monté sur l’extrémité brisée d’une tige 
cylindrique. M. Piot a acheté cet objet à la vente Pourtalès, 
dans le catalogue de laquelle il est désigné comme suit, sous 
le n° 5 AA, p. 110 (objets d’art; bronzes) : « Aigle debout, 

« travail barbare, hauteur : 9 centim. » 

« L’exécution de cet aigle est, je le répète, fort particu- 
lière; ce n’est point un objet antique, mais il n’en est pas 
moins intéressant. Il présente, en effet, tous les caractères 
des œuvres de la Sicile, aux xi® et xif® siècles, alors que 
régnait dans ce pays cet art mixte à la fois byzantin et 


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— 87 — 

arabe, voire même normand. Les planes des ailes et de la 
poitrine sont traitées suivant on mode très spécial qui est 
une imitation évidente du travail bysantin. Ce qui complète 
l’originalité de ce petit monument, ce sont deux inscriptions 
gravées sur sa face postérieure qui, sans cela, est absolu» 
ment lisse et nullement ciselée. 

« La première inscription, en caractères coufiques du 
xn* siècle environ, occupe le revers des ailes et signifie : 
Bénédiction au possesseur . Un mot isolé nous donnant le nom 
même du possesseur, Aly, est placé entre les deux épaules. 
— Sur la partie inférieure du dos et de la queue court une 
autre inscription probablement plus ancienne, inscription 
plus profondément et moins régulièrement gravée. Celle-ci 
est en grec, en caractères byzantins de la fin du xi* siècle, 
et se compose de trois mots : CXGI YnO A£PAN (2x«ï 
uxb îépav) dont le sens n'est pas encore bien clair pour 
moi. Quelques-uns des caractères sont liés de manière à 
constituer des monogrammes comme dans les légendes de 
certains sceaux byzantins de cette époque. 

« M. de Longpérier a publié dans la Revue archéologique , 
sous ce titre : Vase arabo- sicilien de V ouvre Salemon } 
un de ses pins carieux mémoires que j'ai reproduit à la 
p. àhSt du t. I de ses Œuvres éparses Le précieux vase 
de cuivre en forme de paon, qui a fait le sujet de ce travail, 
appartient au Musée du Louvre; il. présente des ressem- 
blances évidentes avec l'aigle de M. Plot. 81 on veut bien jeter 
un coup d'œil sur la planche qui accompagne le mémoire 
de M. de Longpérier, on verra que le dessin des plumes des 
ailes et du corps offre pour les deux oiseaux la plus frappante 
analogie. Ce qui complète l’air de famille c'est la présence, 
sur le vase du Louvre, d'une inscription en caractères cou- 
fiqnes absolument semblables à ceux qui sont gravés sur 
l'aigle de M. Plot. Une seconde inscription se voit encore 
sur le vase du Louvre, mais celle-ci : « Opus Scdomonis 
erat , t est en latin et non en grec. M. de Longpérier a 
prouvé de la manière la plus nette que ce vase « était une 

i. PI. xi. 


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œuvre fabriquée en Sicile pour l'usage de ces chrétiens qui 
avaient adopté tant de coutumes musulmanes et qui déco- 
raient leurs édifices, leurs ustensiles, leurs vêtements d'ins- 
criptions arabes. » L'aigle de bronze dont je présente ici le 
dessin rentre certainement dans la même classe de monu- 
ments, et ces deux objets, tous deux à inscriptions bilingues, 
sont de curieuses illustrations de cette époque bizarre entre 
toutes, si bien caractérisée par les monnaies des princes 
normands de Calabre et de Sicile, monnaies bien connues 
des numismatistes et qui portent des légendes à la fois 
grecques, arabes et latines. L'aigle de M. Piot, avec sa double 
inscription grecque et coufique, me paraît être un couron- 
nement de sceptre, imité du travail byzantin, exécuté pour 
quelque haut personnage sicilien du xi* ou du xn* siècle, 
et devenu peut-être plus tard la propriété de quelque émir 
musulman du nom d'Aly. » 

M. de Barthélemy lit, au nom de la commission des impres- 
sions, un rapport sur les travaux destinés à figurer dans le 
prochain volume des Mémoires. Les conclusions de ce rap- 
port sont adoptées. 

M. Nicard, à propos d'une publication récente de M. Bon- 
naffé, signale l'analogie entre quatre chiens de bronze, 
exposés au Musée de la Renaissance, provenant du château 
de Fontainebleau, et les chiens autrefois conservés au châ- 
teau de Rueil. 

M. de Montaiglon répond que ces représentations sont 
assez fréquentes. Les chiens du Musée de la Renaissance 
sont d’ailleurs parfaitement conformes à la gravure publiée 
par le Père Dan, dans sa description de Fontainebleau. 

Telle est aussi l'opinion de M. Courajod, qui renvoie à un 
article de la Chronique des Arts où il s'est occupé, dès 
1877, de cette question. 

M. Héron de Villefosse présente un bracelet romain, 
trouvé en Dauphiné. Ce bracelet se compose d'une feuille 
d'or assez épaisse; l'intérieur était rempli d'une matière 
qu'on ne peut reconnaître, mais qui était peut-être de la 


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— 89 — 


pâte de verre. Des bracelets analogues ont été présentés à 
la Compagnie avec le trésor de Monaco. Ces sortes d’objets 
ne sont pas à l’usage funéraire, comme on Ta dit, mais 
faisaient partie des bijoux ordinaires. 

M. Héron de Villefosse entretient ensuite la Compagnie 
des fouilles faites à Lezoux (Puy-de-Dôme) par le docteur 
Plicque. Déjà, à plusieurs reprises, il a eu l’occasion de 
signaler les travaux et les découvertes de ce vaillant explo- 
rateur. Ce qu’il y a de très Intéressant dans les fouilles du 
docteur Plicque, c’est qu’elles sont faites d’une manière 
méthodique et par conséquent très profitable pour la science. 
Le terrain sur lequel il opère est, du reste, particulièrement 
favorable à cette façon de procéder, car Lezoux était à 
l’époque romaine le centre de fabrication céramique peut- 
être le plus considérable de toute la Gaule. M. Plicque étu- 
die tour à tour chacune des fabriques dont il retrouve les 
fours et les produits ; il arrive ainsi à établir des séries de 
poteries du plus haut intérêt. 

Dans sa dernière campagne il a mis à découvert Vofficina 
LIBERTI ; dans cette fabrique et dans son voisinage immé- 
diat il a reconnu huit fours. Trois de ces fours dépendaient 
de l' officina Primi, OFPRIMI (les deux I liés avec le M), 
qui ne fabriquait que des poteries roses, noires et blanches. 
Près de là était le four de Plautinus qui produisait des 
moules, des vases ornés, des vases tournés et marquait ainsi 
ces derniers : PLAVTINI M = Plautini m(anu ), PLAVTI- 
NI*0 — Plautini o(fficina). Les moules, qui sont au nombre 
d’une vingtaine, portent tous la signature cursive sur cru 
PLA VTINÏ. Cette découverte de moules est très intéressante ; 
elle vient confirmer ce qui a déjà été dit à ce sujet, à savoir 
que les potiers de Lezoux expédiaient des creux dans toute 
la Gaule. 

Le potier Libertus avait un incomparable assortiment de 
poinçons, mais ses ouvriers avaient peu de goût et les dis- 
posaient mal; néanmoins quelques-uns de ses vases sont 
ingénieusement décorés ; M. Plicque pense que ce Libertus 
est le premier qui ait fabriqué à Lezoux des vases rouges. 
Tous ses produits sont d’une irréprochable fraîcheur; mal- 


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heureusement ses successeurs les ont moulés et surmoulée, 
comme des barbares, au point de les rendre méconnais- 
sables. Cette officine a produit surtout des vases noirs à 
lustre métallique; on y a rencontré aussi des gobelets 
minuscules dont l'ornementation à personnages rappelle par 
sa finesse celle des poteries d'Arezzo. 

Dans la maison d'un autre potier nommé Miaticus , 
A8IÀTICI OF = Ariatici of(ficina), contemporain ou prédé- 
cesseur immédiat de Borillus BORLLLTO = Borüli o(J£- 
cina), le docteur Plicque a trouvé des débris de peintures à 
fresque, six poinçons et maquettes, des vases pastillés-bar- 
botlnés et surtout un vase précieux et fort rare, dans la 
confection duquel se trouvent combinés trois genres de 
décor : le fond est de couleur noire à lustre bronzé avec des 
reflets bleutés ; six dépressions verticales godronnées plissent 
les flancs; la panse est rehaussée de barbotine blanche 
déposée sous forme de gouttelettes et au pinceau. Malheu- 
reusement le vase a été recueilli en 74 morceaux. 

Dans une autre fouille le docteur Plicque a rencontré un 
petit cimetière renfermant quinze sépultures. Au centre, et 
dans les cendres de la plus riche, se trouvait une médaille 
de Vespasien. Toutes les poteries recueillies dans ces sépul- 
tures sont roses, blanches ou noires. A côté de la principale 
urne cinéraire on avait placé trois vases A lustre bronzé, 
dont l'un est orné de quatre dépressions godronnées et 
symétriques. 

Les poteries marquées des noms d'Asiaticus *, de Borillus 9 , 
de Libertus 1 * 3 et de Primus 4 5 sont très répandues et se 
retrouvent dans toute la Gaule 3 et en Bretagne 6 ; celles de 
la fabrique de Plautinus sont plus rares. 

1. Schuermana, Siglei / Igulint , n. 506-508. 

S. Ibid., n. 844-847. 

3. Ibid., n. 2056-2058. 

4. Ibid., n. 4400-4411 ; 44264431 ; 4454-4457. 

5. H. de Fontenay, Inscription* céramique* cTAutun, n. 88 ( BoriUu s) ; n. 201- 
202 (Libertus)] n. 310-328 (Primus). — Aurès, Marque* de fabrique* du Musée 
de Nîmes, n. 230 {Primus). — Lombard- Damas, La céramique antique dan* la 
vallée du Rhône, p. 37 (Libertus); p. 41-42 (Primas), etc. 

6. C. /. L. t U VII, n* 1336, 04-95; 166-171 ; 555-556; 856-865. 


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M. MOntz demande la parole pour offrir un livre à la 
Société. 

a Dans un travail récent 4 que j'ai l'honneur d'offrir à la 
Société, M. Duhamel, archiviste du département de Vaucluse, 
a réuni divers renseignements propres à élucider la biogra- 
phie des trois architectes, jusqu'ici connus, du Palais des 
Papes à Avignon : Guillaume de Cucuron, Pierre Poisson et 
Pierre Obrerl. L'exploration des archives confiées à ses 
soins lui a notamment permis de nous fournir quelques 
détails précis sur Obreri, le maître auquel on a, jusqu’à ces 
derniers temps, fait honneur de la construction du palais 
tout entier, alors qu’il n'en a, en réalité, élevé qu’une partie, 
celle qui date du pontificat de Clément VI. 

< Je suis heureux de pouvoir ajouter quelques noms nou- 
veaux à ceux qu'a passés en revue M. Duhamel. Sous le règne 
d'innocent VI, nous trouvons l'un à côté de l'autre, 

< Johannes de Luperiis, magister operum palacii, » ou 
« magister ædificii turris novæ vestiaril, » et « Raymundus 

< Guitbaudi director operum palacii. » Le premier de ces 
maîtres figure dans les comptes de 1355 à 1357, le second 
de 1355 à 1360. Un peu plus tard, < dominus Bertrandus 
« Nogayroli » porte le titre de t director operum d. n. 
t papæ. » Ce personnage travaille à Avignon de 1361 à 1367, 
c'est-à-dire de la fin du règne d’innocent VI à la fin du règne 
d’Urbain V. Il a pour successeur « B. de Manso, director 
a operum palacii domini nostri papæ Urbani quinti (1370). » 

< Je n’ai pas la prétention d'avoir épuisé la liste des archi- 
tectes du Palais des Papes, mais je crois qu’il est bien établi 
désormais que ce monument gigantesque est l'œuvre d'une 
dizaine d’artistes, non d'un seul, comme on l’a si longtemps 
cru. J'ajouterai que tout tend à prouver que ces artistes 
étaient tous français, non italiens. » 


1. Les Architectes du Palais des Papes. Avignon, Segnin frères, 1882, 39 pages. 


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— 92 — 


Séance du 7 Février. 

Présidence de M. Georges Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société scientifique , historique et archéologique 
de la Corrèze , t. IV, octobre-décembre 1882. Brive, in-8\ 

— historique de la Société des antiquaires de la Atorinie, 
XXXI* année, nouvelle série, octobre, novembre, dé- 
cembre 1882. Saint-Omer, 1882, in-8°. 

Mémoires de la Société des lettres , sciences et arts de Bar-le- 
Duc, 2 e série, t. IL Bar-le-Duc, 1883, in-8\ 

Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, t. IV de la 
2® série, 1880. Poitiers, in-8\ 

Revue historique et archéologique du Maine , t. XII, 1882, 
second semestre. Mamers, 1882, in-8*. 

Babkau. La représentation du Tiers-état aux assemblées pour la 
rédaction des coutumes au XVI* siècle , in-8*. 

Hélbig (J.). La Sainte Vierge et l'enfant Jésus ; les groupes 
sculptés des anciens sanctuaires de Liège. Bruges, 1878, in-8*. 

— Les châsses de Saint-Domitian et de Saint-Mengold de 
l'ancienne collégiale de Huy; le reliquaire offert en don 
expiatoire à la cathédrale de Saint-Lambert de Liège. Bruges, 
1875, in-A*. 

— Les reliquaires donnés par saint Louis , roi de France , au 
couvent des dominicains de Liège , in-A*. 

Thédenat (H.). Encore les inscriptions latines deTexposition 
des fouilles dUtique. Vienne, 1882, in-8*. 

Correspondance. 

M. Jules Helbig, présenté par MM. de Barthélemy et 
Müntz, et M. Bunnell-Lewis, professeur au collège de la 
Reine à Cork (Irlande), présenté par MM. de Barthélemy et 
Schlumberger, sollicitent le titre d'associé correspondant 
étranger, le premier à Liège (Belgique) et le second à Cork 
(Irlande). 


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Les commissions chargées de faire des rapports sur les 
titres présentés par les deux candidats seront composées, 
ponr le premier, de MM, de Lasteyrie, Courajod et de 
Montaiglon, et pour le second, de MM. Héron de Villefosse, 
Duchesne et Courajod. 


Travaux. 

L'ordre du jour appelle le vote sur l'élection de M. Le 
Blant au titre de membre honoraire. En l'absence du rap- 
porteur, l’élection est renvoyée au mercredi 1 U février. 

M. l’abbé Thédenat, au nom de la commission nommée à 
cet effet, lit un rapport sur la candidature de M. l’abbé 
Paul Lallemand. On procède au vote et M. l’abbé Paul Lalle- 
mand, ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le règle- 
ment, est proclamé associé correspondant national, résidant 
à l’étranger, & VergaviUe (Lorraine allemande). 

M. Ulysse Robert, aux noms des commissions nommées à 
cet effet, lit deux rapports, l’un sur la candidature de 
M. Ernest Petit et l’autre sur celle do M. Charles Bigame. 
On passe au vote : M. Ernest Petit est proclamé associé 
correspondant national à Yausse (Yonne) ; M. Charles Bi- 
game à Chorey (Côte-d’Or). 

M. de Barthélemy, au nom de la commission chargée 
d’examiner les modifications à faire aux statuts, lit un rap- 
port sur les observations transmises & ce sujet par 11. le 
ministre de l'instruction publique. Les conclusions de ce 
rapport sont adoptées. 

M. Read présente un petit bas-relief en ivoire représen- 
tant Marie Tudor. 

M. de Lasteyrie fait passer sous les yeux de la Compagnie 
l’estampage d’une inscription retrouvée dans l’église de 
Ylllemanoche (Yonne), derrière une boiserie. Cette inscrip- 


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tlon qui est du xvi® siècle fait connaître le nom de la famüle 
de la nourrice du roi saint Louis; elle s'appelait Lenfant. 
Voici le texte de cette Inscription : 

1) Noble fe(m)me Roberte Lenfant vefve de feu Nicolas Pichelm* 

2) escuyer s r et dame en p(ar)tie et p[ar) indivis de la terre et 
seigneurie 

3) de Villemanaitche, Dismon a , les Bordes 3 , Vülecheptive 4 , et 
la Motte 

4) gravart gist et repose cy-desoubz la tumbe de feu noble hom- 

5) me Boson Lenfant son pere en son viva(n)t seigneur desd(its) 
lieux 

0) et chauffecire de la chancellerie de France et est a noter q(ue) 

7) en considéracion que la octayeulie dud(it) Boson Lenfant 

8) aooit nourry et alacté de ses mamelles le roy S 1 Loys icel - 

9) luy créa quatre offices de ckauffeçires hereditàbles pour les 

10) quatre enfant masles de sad(ite) nourrice afin de y succéder 

11) a jamais par les plus prouchains hoirs masles descend[an)s 

12) d'elle et laq(ue)lle Roberte t(re)spassa le xxv*jo(ur) de mars 
jo(ur) de 

13) Nostre-Dame de Vano[n)ciacion lan mil Ve XXXII1I. 

Pries Dieu pour elle. 

Au-dessous du texte sont disposés trois écussons dont 
nous donnons la description à défaut de dessin : 

(1) (3) (2) 

1. D'or, au chef diapré d'azur et d'or, à la hallebarde de 
sable brochant sur le tout. 

2. D’or aux trois lévriers courant, de sable, l'un sur l'autre. 


1. Il est question d’un Pichelin de Villemanoche dans le chant XV de CLMarot, 
commençant ainsi : 

« Les Pichelins par le monde espandos 
« Sont de si haut et si loin descendus. » 

Voir aussi : Pasquier, Lettre * , lir. 19. 

2. Dismon, aujourd’hui Dixmont, commune de Villeneuve-aur-Yonne. 

3. Les Bordes, commune du canton de Villeneuve-sur-Yonne. 

4. Vülecheptive, aujourd’hui Villechetive, canton de Cerisiers. 


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— 95 — 


3. D'or, au chef d’azur chargé de... d’or, une hache de 
sable brochant sur le tout, parti d’or aux 3 lévriers de sable. 

Hauteur de la pierre en son milieu : 0®81 1/2, sur les 
côtés 0*73 1/2 ; largeur : 0 m 55. La pierre se termine à sa 
partie supérieure en forme de pignon. 

Au sujet de cette communication M. Mowat fait observer 
que dans Téplgraphie romaine on trouve assez souvent men- 
tionnées des nourrices au service de la famille impériale. 


Séance du 14 Février. 

Présidence de M. Georges Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin , 
t. XXX, l w livr. Limoges, 1882, in-8*. 

Mémoires de la Société académique des sciences , arts , belles- 
lettres , agriculture et industrie de Saint-Quentin, h 9 série, 
t. IV, juillet 1880 à juillet 1881. Saint-Quentin, 4882, in-8*. 

Allmer. Revue épigraphique du midi de la France , n* 21, 
novembre-décembre 1882. Vienne, Savigné, in-8*, 

Bunnell-Lewis. Antiquities in the Muséum of Palermo , in-8*. 

— Antiquities in the south west oj France, 2 pl., in-8*. 

— The antiquities of Tarragona, in-8*. 

— Remarks on ivory cabinets in the possession of Wickhan 
Lowel, esq. Cambridge, 1871, in-8*. 

— Remarks on Roman coins found near Woodbridge. Suf- 
folk, in-8°. 

Maxe-Werly (L.). Collection des monuments épigraphiques du 
Barrois. Paris, Champion, 1883, in-8*. 

— V enfant à la crèche (extr. des Mémoires de la Société de 
Bar-le-Duc, 1883), in-8°. 

— Nantois (extr. de V Annuaire de la Meuse , 1883), in-8*. 

Nadaud-Leclebc (l’abbé A. J.). Nobiliaire du diocèse et delà 

généralité de Limoges . Limoges, 1882, in-8°. 

Rupin (E.). Notice sur Marmontel . Brive, 1882, in-8 d . 


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96 — 


Correspondance . 

MM. l’abbé Lallemand et Petit écrivent pour remercier 
la Compagnie de leur admission parmi les associés corres- 
pondants nationaux. 

M. le ministre de l’instruction publique invite la Compa- 
gnie à prendre part à la prochaine réunion des Sociétés 
savantes, à la Sorbonne. 


Travaux, 

M. Georges Perrot, au nom de la commission nommée à 
cet effet, lit un rapport favorable à l’élection de M. Ed. lie 
Blant au titre de membre honoraire. On procède au vote et 
M. Le Blant, ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par 
le règlement, est proclamé membre honoraire. 

M. Al. Bertrand, à propos de l'envoi fait à la Société par 
M. Rivett-Carnac (voir la séance du 31 janvier), insiste sur 
l’intérêt des fouilles exécutées par ce savant. M. Rivett- 
Carnac a recueilli en peu de temps plus de 400 haches en 
dlorite dans une seule province de l’Inde. Notre confrère 
propose' de lui voter des remercîments et d’attribuer au 
Musée de Saint-Germain les objets offerts. Ces propositions 
sont adoptées. 

M. A. de Barthélemy, au nom de M. Aubert empêché, lit 
un rapport sur la situation financière de la Société pendant 
l'exercice 1882. Les conclusions du rapport sont adoptées, 
et la Compagnie vote des remercîments au trésorier. 

M. G. Perrot présente à la Compagnie une petite statuette 
égyptienne en bois qui lui a été léguée par M. Delaroche- 
Vernet et qui se fait remarquer par son extrême finesse. 

M. l’abbé Thédenat communique une inscription inédite 
dont il doit le dessin à M. Bretagne, de Nancy. Cette inscrip- 


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tion est gravée sur une petite plaque en bronze, munie de 
deux ailerons ; à la partie supérieure était un anneau de 
suspension, aujourd’hui brisé. 



c Les dimensions de l'inscription, si on ne tient pas 
compte des ailerons, sont de trois centimètres et deux mil- 
limètres de hauteur, sur six centimètres et trois millimètres 
de largeur : 

FIDEilS SILVANl 
LIBERTVS APOLLI 
NI 

V0S0L0M0 

Fidelis , Silvani liber lus , Ajpollini v(otum) s(olvit) l(tbens) 
m(erito). 

« Après chacune des lettres de la formule finale V-8 L M- 
est une hedeta ; les lettres de la dernière ligne sont de pins 
grande dimension que les autres. 

« Le dieu n’a pas de surnom ; les noms de l'affranchi Fide- 
lis, auteur du vœu, et de son patron Silvanus, sont fréquents 
dans Tépigraphie romaine. 

a La forme des lettres, qui indique une bonne époque, 
est intéressante. » 

Cette inscription, trouvée à Grand (Vosges), est conservée 
au Musée d’Epinal. 

ànt. bulletin. 7 


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A propos de cette communication, M. Al. Bertrand annonce 
que les fouilles entreprises à Grand seront continuées sous 
le patronage de la Société d'émulation des Vosges. M. Héron 
de Viilefosse rappelle que, grâce à la libéralité de M m « Jol- 
lois, le Musée du Louvre s'est enrichi, il y a peu d'années, 
d'un camée intéressant trouvé â Grand. 

M. Roman fait la communication suivante : 

« Il y a quelques années, en 1879, je communiquai au 
congrès tenu à Vienne par la Société française d'archéologie 
la découverte que je venais de faire d'un camp romain, d'une 
conservation exceptionnelle, et encore inconnu, situé dans 
la commune d’Àspres-les-Veynes (Hautes- Alpes), au lieu 
nommé la Beaumette. Je suis retourné cette année examiner 
ce camp et j'ai pu en prendre les dimensions exactes. Il 
mesure 125 mètres sur 105; il est entouré d'un relève- 
ment de terre de l m 50 à 2 m de hauteur. Aux quatre angles 
il y avait probablement des tours, car on y trouve des tas 
de pierres mêlées de mortier. Enfin le fossé du camp a envi- 
ron quatre mètres de profondeur, dimension prise du som- 
met du relèvement de terre. Le camp lui-même est aplani 
très régulièrement, mais on ne peut le parcourir en tous 
sens, car il est obstrué par une forêt de buissons impéné- 
trables. Ce camp est sur une colline d’où l'on jouit d'une 
vue admirable. Au bas de la colline sont des substructions 
romaines considérables ; on suit des murailles à fleur de sol 
sur plus de 250 mètres de longueur. On ÿ a trouvé, dans, 
quelques fouilles sommaires, trois petites chambres dont 
les murs étaient recouverts de stuc peint; une salle de 
bains contenant six baignoires de dimensions variées, et un 
aqueduc qui y conduisait des eaux. Ces constructions sont 
faites sans soin et dénotent la fin de l'empire. Presque 
toutes les monnaies qu’on a découvertes dans les ruines 
sont de cette époque. On a trouvé également un oertain 
nombre de poteries avec des marques de potier dont voici 
les principales : 

1) FELIX FEC. 2) C. N. (ADF. 3) ATI. 

4) P (ATIMET)I 5) C-S(ENT)I 6) HERO 


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— 09 — 

7) OF • GOGI 8) OF • RV8TI 9) VIBI 

DIOME 

10) L * GELLI 11) AE (rameau) 

QVADR EVROD 

t Toutes ces estampilles sont sur terre rouge ; la suivante 
est sur une anse d'amphore en terre blanche : 

12) DOMITIAN. 

Séance du Février. 

Présidence de M. Georges Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Bulletin de la conférence scientifique d Abbeville et du Ponthieu, 
1» année, n # 2. Abbeville, 1882, in-8\ 

— de la Société archéologique d’ Eure-et-Loir , B° 161, j&Dr 
vier 1883, procès-verbaux. Chartres, 1883, in-8*. 

Journal des savants , janvier 1883, in*A°. 

Mémoires de la Société d émulation du Doubs , 6 e série, VOL VI, 
1881. Besançon, 1882, in-8°. 

Proceedings of lhe Royal Society of Edimburg , 1880-1881. 
Proceedings of antiquaries of London , december 16, 1880 
to june 23, 1881. London, in-8«. 

Transactions of the Royal Society of Edimburg, vol. XXX, 
part. 1 for the session 1880-81, in-A°. 

Aurès. Essai sur le système métrique assyrien ; 3 e partie : 

essai sur les mesures pondérales , in-4*. 

Gouverubur (à.). Essais historiques sur le Perché. Nogent-le- 
Rotrou, 1882, in-8°. 

Prost (Aug.). L’immunité ; étude sur Torigine et les développe* 
ments de cette institution. Paris, 1882, in-8°. 

Thuot. Forteresses vitrifiées de la Creuse. Une erreur archéo- 
logique en matière de géographie , In-8*. 

Correspondance . 

M. Flouest, présenté par MM. E. Egger et E. Aubert, 
écrit pour poser sa candidature A la place de membre rési- 
dant, laissée vacante par suite de la nomination de M. E. Le 


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— m — 

Blant comme membre honoraire. Le président désigne 
MM. Héron de Villefosse, Bertrand et Gaidoz pour former la 
commission chargée de faire un rapport sur les titres scien- 
tifiques du candidat. 


Travaux. 

M. Ulysse Robert communique un mémoire sur la Roue 
des Juifs ; il donne lecture de la plus grande partie de ce 
travail. 

* 

M. Mowat offre de la part de M. Aurès un travail auto- 
graphié sur le système des mesures chez les Assyriens. 

M. Chabouillet lit un mémoire sur l'empreinte d'une mon- 
naie frappée en 1373 à Moirans (Jura) par l'abbé Guillaume n, 
de la maison de Beauregard. Cette empreinte, conservée au 
Cabinet de France, fait connaître une variante du franc du 
môme abbé, dont le premier et unique epécimen a été trouvé 
à Paris, rue Vieiile-du-Temple, en 1882. Le mémoire de 
H. Chabouillet est renvoyé à la Commission des impressions. 

M. l'abbé Thédenat fait la communication suivante : 

< Notre confrère , M. Mowat , nous a présenté , dans 
la séance du 17 janvier, un poids en bronze, en forme de 
porc, portant le nom d'édile C. Heîvius Valens . A la séance 
suivante, M. Héron de Villefosse a, d'après un renseigne- 
ment fourni par M. François Lenormant et une lettre de 
M. Barone, marchand d'antiquités & Naples, indiqué Canosa 
comme provenance de ce petit monument. Depuis l'époque 
où il avait fourni ce renseignement, M. Lenormant est 
retourné dans le pays, et, en prenant des informations 
plus précises, il a acquis la certitude que ce poids a été 
trouvé non pas & Canosa même, mais dans une autre ville 
des environs, Ostuni. Ostuni est une ville de la province 
de Lecce (terre d'Otrante), située à 37 kilomètres O. N. O. 
de Brindisi, près de l’Adriatique. La découverte d’un sem- 
blable monument, à cet endroit, a une certaine importance. 

< Pline 1 et Ptolémée 2 mentionnent un municipe des Stul- 

1. b. N. ni, xn. 7. 

2. III, 1, 77. 


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niiu, en Calabre, dont remplacement n'a pas été déterminé 
d'une manière définitive. On l’a identifié avec Sternaccio ; 
d’Anville an contraire, dans son Orbis Romanus , place le 
municipe des Stulnini à l'endroit où est aujourd'hui Ostuni; 
cependant, cette opinion ne paraît pas avoir été admise, et 
le dictionnaire de Smith signale encore l'identification avec 
Sternaccio comme la plus généralement acceptée. La décou- 
verte à Ostuni d'un monument officiel, portant le nom d'un 
édile, doit faire pencher la balance en faveur de cette ville. 
U est bon d'ajouter que lé aussi on trouve, plus qu’en tout 
autre endroit, les monnaies portant la légende STY et attri- 
buées à la ville des Stulnini. Il parait donc désormais pro- 
bable que C. Helvius Yalens était édile du municipium 
Stulninorum , et que la situation géographique de cette ville 
doit être définitivement fixée à Ostuni. » 

M. Read présente un cachet en argent aux armes de Col- 
bert. — M. Gourajod rappelle à ce sujet que notre confrère 
&1. A. de Boislisle a publié un intéressant travail sur les 
prétentions nobiliaires de Colbert. 

M. de Laurière fait la communication suivante : 

< Yai l'honneur de soumettre à l’appréciation des membres 
de la Société l'empreinte d’une monnaie en bronze qui m'a 
été envoyée de Portugal par M. Est. da Yeiga, et dont voici 
la description : 



< BÆSVRI entre deux épis placés horizontalement. 

« i*IM- AN * ANT * ET CONL, au-dessus un poisson. Les 
lettres AN, ANT, et NL sont liées. 


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— 402 — 


« Cette monnaie provient de Castro-Marino, au sud du 
Portugal et près de l’embouchure de la Guadania, 

* L’itinéraire d’Antonin, dans l'édition Parthey et Pinder, 
nomme deux fois une ville d'Esuri qui, d’après le calcul des 
distances qui la séparent d’Ossobona et de Myrtllls, parait 
devoir ôtre Située sur l’emplacement de Castro-Marino. Déjà, 
M. Aloïs Heiss, dans son grand ouvrage sur les monnaies 
antiques d’Espagne, avait publié un exemplaire de la mon- 
naie dont nous donnons ci-dessus un dessin plus complet ; 
la pièce qu'il avait étudiée et qu’il considérait alors comme 
unique, fait partie du Cabinet de Madrid; elle est beaucoup 
moins bien conservée que celle de M. Est. de Yelga. M. Heiss 
l’attribuait à Esuri et sa conjecture était alors d’autant plus 
admissible que l’état de la monnaie du Cabinet de Madrid 
ne permettait pas de distinguer le commencement du nom 
de lieu. Aujourd’hui, il n’est pas douteux que la lecture ne 
soit Baesuri. Faut- il voir ici le nom d’une ville conservé seu- 
lement par la numismatique ? Doit-on supposer que le copiste 
qui transcrivit les manuscrits de l’itinéraire écrivit Esuri 
pour Baesuri ? La solution de ce petit problème est à étu- 
dier et ne sera peut-être trouvée que par quelque décou- 
verte épigraphique. Je n’ose proposer d’interprétation pour 
la légende du revers dans laquelle, pour la première fois, 
en numismatique, je crois, on déchiffre le mot CONL. > 

M. Prost annonce que depuis la communication faite aux 
Antiquaires le 19 juillet 1882, d’après une note envoyée avec 
les dessins ci-joints par M. Bellevoye, membre de l'Acadé- 
mie de Metz, il a vu à Metz, chez M. Marly, les objets décou- 
verts dans sa propriété, sur le territoire de Cheminot près 
Metz (vallée de la Seille). Ces objets ont été trouvés au milieu 
des ruines d'une vüla gallo-romaine, dans le sol d’un bois 
défriché, sur le parcours de la voie romaine de Scarpone à 
Metz qui passait de la vallée de la Moselle dans celle de la 
Seille vers Pont-à-Mousson. Cette villa , dont il ne reste 
que des substructions avec des débris d’hypocauste, de 
mosaïques et d’enduits peints, était composée de plusieurs 
chambres. 

C’est dans deux chambres différentes, lé long de là 


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B' 



Objets découverts à Cheminot, pris Mets. 


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muraille, qu'ont été trouvés les deux instruments, avec des 
fragments d'armes, de poteries et quelques monnaies 
romaines. 

L’instrument A est tout entier en fer . 

L'instrument B est pour les deux tiers inférieurs en /er, 
pour le tiers supérieur en bronze . Dans ce dernier la forme 
de la palette pourrait bien avoir été originairement arron- 
die comme dans l’autre ; et sa forme actuelle résulterait 
alors d'une usure qui a engendré à la partie supérieure une 
sorte de tranchant. 

Cette considération ne pourrait-elle pas fournir un indice 
sur l'usage de l'instrument, et lui donner le caractère d'un 
outil ? 11 ne faut pas perdre de vue non plus que le manche , 
augmenté vraisemblablement d'une partie en bois, devait 
être très long et destiné par conséquent à donner une 
longue portée à la palette. 

La première découverte de la villa de Cheminot par 
M. Marly remonte à près de 20 ans. Elle a été l'objet d'une 
notice de M. Victor Simon, publiée dans les Mémoires de la 
8ociàté d? archéologie de la Moselle , 1864 (page 79). En 1881- 
1882, M. Marly a fait au même endroit de nouveaux Tw u ^ 
pour extraire des pierres des substructions subsistant encore 
dans les terres cultivées de sa ferme. Ce sont ces travaux qui 
ont procuré la découverte des deux instruments en question. 

M. V. Simon a mentionné, parmi les objets trouvés dans une 
fouille au Hiéraple (Moselle), en 1839, un instrument en 
bronze analogue à ceux trouvés en 1 882 à Cheminot (V. Simon 
dans les Mémoires de V académie de Metz , 1840-1841, p. 171, 
fig. 15) et dont nous reproduisons la figure ci-contre. 



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M. Héron de Villefosse offre, au nom de M. Bunnell-Lewis, 
professeur an collège de la Reine, à Cork (Irlande), plusieurs 
mémoires archéologiques destinés par l’auteur à la biblio- 
thèque de la Compagnie. Ces travaux se rapportent aux anti- 
quités de divers pays, à celles de la Grande-Bretagne, de 
l'Espagne (Tarragone), de l’Italie (Palerme) et de la France. 
Notre confrère signale particulièrement un mémoire sur les 
antiquités du sud-ouest de la France dans lequel est gravé un 
sarcophage chrétien peu connu, celui de Luc de Béarn. 

M. Héron de Villefosse annonce qu’il a reçu de M. L. De- 
maeght, commandant de recrutement dan% la province 
d’Oran, la communication d’une intéressante borne militaire, 
récemment découverte par M. Zuani, capitaine de port à 
Arzew. Cette borne est du règne de Philippe, et probable- 
ment de l’année 244. En voici le texte : 

IMP • C A E 8 • M- 
IVLIO PHILIPPO 
INVICTO PIO F 
ELICI AV G • PO 
NT • MAX TRIB-PO 
TEST PPA POR 
TV MAG* MP* 

III 

Imp(eralori) Caes(ari) M\arco) Julio Philippo invicto pio 
félici Aug(usto ), pont(ifici) max(imo), trib(unitia) potest(ate ) , 
p(atri) p(atriae). A Portu Mag{no) m(illia) p(assuum) III. 

« Elle a été découverte, écrit M. Demaeght, entre Saint- 
« Leu et Port-aux-Poules, à 4400 mètres des ruines romaines 
« de Portus Magnus , c’est-à-dire exactement à la distance 
« indiquée par l’inscription ; à 80 mètres à gauche, du côté 
« de la mer, de la route d’Oran à Mostaganem, entre les 
e bornes kilométriques 53 et 54. » 

On voit que c’est une des bornes de la voie romaine de 
Portus Magnus à Caesarea qui longeait le bord de la mer 
en passant par Quiza, Arsennaria, Cartenna, Cartilis et 
Gunucus. Cette voie est indiquée dans l’Itinéraire d’Ànto- 


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— 406 — 


nin*. une borne presque contemporaine 1 2 3 et qui a dû appar- 
tenir à la môme route a été relevée par Wilmanns à trois 
kilomètres au sud-ouest de Saint-Leu. L'identification de 
Portus Magma avec le Vieil-Àrxew ou Saint-Leu est certaine 1 . 

M. Héron de Vlllefosse fait ensuite la communication sui- 
vante : 

« Une inscription latine a été découverte sur le mont 
Beuvray par notre confrère M. G. Bulliot, au sommet d’un 
mamelon de roche vive appelé le Theurot de la Roche , situé 
à l'ouest du grand plateau de Bibracte; il a existé certaine- 
ment un oratoire sur ce rocher dont l’exploration n’est pas 
achevée : on y reconnaît des traces assez apparentes de 
murailles ; on y voit encore de nombreux débris, des tuiles 
et quelques pierres de taille. L'emplacement de ce petit 
temple est très escarpé ; on y jouit d’une vue superto. A 
côté de l’édifice se trouvait une maison isolée, probablement 
celle du desservant. 

c Cette inscription, dont un moulage a été adressé à la 
Commission de géographie de l’ancienne France, est en très 
mauvais état; la pierre est rongée et même trouée en plu- 
sieurs endroits de sorte qu’une partie du texte a disparu, 
mais la découverte de M. Bulliot n'en est pas moins fort 
importante ; elle vient confirmer les conclusions auxquelles 
le vaillant explorateur était arrivé par l’étude des objets 
trouvés dans ses précédentes fouilles ; elle démontre de la 
façon la plus certaine l'existence d'un culte païen au som- 
met du Beuvray. Du reste, les ruines d’un temple romain au 
mont Beuvray ont été depuis longtemps constatées par 
M. Bulliot, et l’examen des monnaies qu’il y a recueillies lui 
a servi à démontrer que ce temple avait été ruiné à la fin 
du iv e siècle, à l’époque de la mission de saint Martin 4 . 
Malheureusement, sur le nouveau document, le nom de la 
divinité qui était inscrit à la première ligne du texte est 
trop mutilé pour être reconnu avec certitude. L’inscription, 


1. Itiner. Antonini , édit. Parthey et Pindar, n. 14, 15. 

2. C. I. L., t. VIII, n. 10457. 

3. Cf. C. 1. L. y t. VIII, p. 835. 

4. Mémoires de la Société Ethienne, n»* série, t. III (1874), p. 157-161. 


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gravée sur une pierre très rugueuse, était entourée d'un 
encadrement à queues d’aronde dont les dimensions sont 
en largeur 0,60, sans tenir compte des queues d’aronde, et 
en hauteur 0,40. 

« Les compléments que je propose ne me paraissent pas 
à l'abri de toute critique ; aussi c’est avec les réserves les 
plus formelles que je les présente en attendant mieux ; ils 
sont au moins conformes au sens général du texte : 


au g. lAercurio 
Soc • NEG • jegrOM 
rERETI * F 
eX * vOTO * SVSCEPT 


[Aug(uito)] MfercurtoJ ? s[ac(nm)] neg (otiatori), [£cgr]om 
(am) ? [F]eretif(ilius), [e]x [v]oto suscept(o). 

< Le dieu dont le nom se rencontre le plus fréquemment 
dans les inscriptions votives de la Gaule est Mercure : la 
présence d’un M à la première ligne permet de songer 
à ce dieu. Néanmoins il est nécessaire de dire que le M 
est gravé sur un fragment isolé du reste du texte, mais 
dont M. Bulliot a cru retrouver la place à la première 
ligne. Avant le M il y a la place de trois lettres envi- 
ron : au mot deo qui pourrait être inscrit à cette place, 
je préfère le qualificatif aug . qui parait toujours ainsi, en 
tête du texte et avant le nom de la divinité, sur la plupart 
des pierres votives découvertes dans la région centrale de 
la Gaule, à laquelle appartient le mont Beuvray*. C’est une 
raison analogue qui me fait songer au nom Segom(arus) pour 
remplir une partie des lacunes de la seconde ligne : ce 
nom se Ht en effet sur le manche de la célèbre patère de Gou- 
chey (Côte-d’Or), Doiros Segomari 2 ; il était donc en usage 
dans le pays des Eduens. Quant au père du consécrateur, 




1. Voyez les exemples donnés parM. Boucher de Molandon, Nouvelles étude» sur 
t inscription romaine de Mesms, p. 30 à M. 

2. Bulletin des Antiquaires de fronce, 1881, p. 278. 


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iJ s'appelait certainement Veretus; l'extrémité supérieure 
d'une des branches du V est encore visible sur la pierre. 

« Reste à expliquer le surnom de Mercure, negotiaior : 
j'ai cru pouvoir interpréter ainsi le groupe NEG parce que 
le même surnom est donné à Mercure dans une inscription 
trouvée, en 1843, à Heddernheim (Nassau) et maintenant 
conservée au Musée de Wiesbaden 4 . En voici le texte : 

(Mercure assis sur le bélier.) 

I • HO • NO - REM • DD 
MER • CV * RI • O * NE * G 
O TI- A TO • RI O 

« Les syllabes sont séparées par des points. 

l(n) honorent d(omus ) d(ivinae ) Mercurio negotiatori. 

a Une inscription de Metz, malheureusement perdue, 
mentionnait aussi le Mercurius neyotiator* : 

MERCVRIO || NEGOTIA || TORI || 8ACR || NVMISIV8 
|| ALBIN VS || EXVOTO 

c Dans les fouilles faites au sommet du Puy-de-Dôme, au 
milieu des ruines du vaste temple de Mercure Dumias, on a 
recueilli une inscription mutilée, gravée en l'honneur du 
dieu par des negotiatores appartenant à une cité dont le 
nom manque 1 2 3 : 

NO 

CI VE 8 nego 

T I A T O Rc5 

« C'est encore une nouvelle preuve du rôle important tenu 
par Mercure, en Gaule, comme dieu du négoce. 

< Le mont Beuvray était déjà au temps de l'indépendance 
des Gaules un centre d’affaires de premier ordre ; pendant 
la période classique, pendant tout le moyen âge et, on l'a 
démontré, jusqu’à la Révolution française son importance 
commerciale s'est maintenue. Il semble donc assez naturel 


1. [Klein et Becker] Inscriptiones latinae in terris Nassooiensibu* reperlae , 
n. 17 ; Brambach, C. I. B ., n. 1460. 

2. P. Ch. Robert, Epigraphe gallo-romaine de la Moselle , p. 55-56. 

3. P. P. Mathieu, Le Pvy-de-Dàme , ses ruine* , 1876, p. 83-34. 


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— m 



d'y retrouve^ à l'époque romaine, après la disparition de la 
cité gauloise, alors que le plateau était resté le siège d'un 
des plus vastes et des pins importants marchés de la Ganle, 
un temple, on au moins une chapelle consacrée à une divi- 
nité protectrice du négoce et portant un surnom significatif. 

« La formule finale, ex voto suscepto , se rencontre souvent 
dans les inscriptions de Home et de l'Italie ainsi que dans 
celles de la Gaule où on lit cependant le plus ordinairement 
à la fin des textes votifs : votum solvi libens merito. Un petit 
texte trouvé & Novare 1 , et gravé précisément en l'honneur 
de Mercure, contient la mention du votum susceptum et du 
votum solutum , ce qui est exprimé en vers, d’une façon 
usez originale : 

Susceptum merito votum tibi , Mercuri , solvi ; 

Ut fadas hilares semper tua templa colamus. 


Séance du 28 Février. 

Présidence de M. Georges Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Atti délia R . Accademia dei Lincei , anno CCLXXX, 1882-83, 
sérié terza. Transunti , vol. CLXXI, fasc. 3, 1883. 

Bulletin de la Diana , t. H, n° 7. Montbrison, in-8°. 

— delà Société archéologique du midi de la France, séances 
du 18 avril au 25 juillet 1882. Toulouse, in-4\ 

Mémoires de la Société archéologique du midi de la France , 
t. XII, liv. l pe . Toulouse, 1883, in-4°. 

Report of the proceedings of the numismalic and antiquarian 
Society of Philadelphia for the year 1882. Philadelphia, 
1883, in-8*. 

Revue Savoisienne , publiée par la Société Florimontane 
d'Annecy, 1882, 23* année. Annecy, 1882, in-4°. 

Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord , séance 
du 25 juin 1882, in-8". 

Tillaag til aarboger for nordisk old kyndighed og historié , 
aargang 1881, adgivet of det kongehiged nordische old 
schrift. Copenhague, 1882. 

«. c. /. L. t u v, n. MW. 


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— 410 — 

ÀHBOIS DS JubaInvillb (d’). Introduction à I étude de ta litté* 
rature celtique. Paris, Thorin, in-8\ 

Bouedbillx (Pierre db), seigneur de Brantôme. Œuvres com- 
plètes, publiées par Ludovic Lalaune. Paris, Benouard, 
1832, in-8 # , 

Chatellibr (Paul nu). Exploration de quelques sépultures de 
l’époque du bronze dans le nord du département du Finisr 
tère. Saint-Brieuc, Guyon, 1883, in-8*. 

Goulas (Nicolas). Mémoires , publiés par Charles Constant, 
t. III. Paris, Renouard, 1882, in*8°. 

Martbns (V. E.). Ueber centralasiatische Moüusken . Saint- 
Pétersbourg, 1882, in-4\ 

Méloizbs (Albert des). Rapport sur les fouilles des deux tumu- 
lus à Morthomiers (Cher). 

Molinier (Emile). Les majoliques italiennes en Italie. Picard, 
1883, in-8°. 

Riqord et Guillaume Le Breton, historiens de Philippe- 
Auguste; Œuvres publiées par M. François Delaborde. 
Paris, Renouard, 1882, in-8*. 

Spanheim (Ezéchiel). Relation de la cour de France en 1690 
publiée par M. Ch. Scheffer, Paris, Renouard, 1832, in-8°. 

Correspondance. 

M. Alfred Ramé, présenté par MM. Ch. Robert et An. de 
Barthélemy, écrit pour annoncer qu'il maintient sa candi- 
dature au titre de membre résidant. MM. Longnon, R. de 
Lasteyrie et Corroyer sont désignés pour former la commis- 
sion chargée de faire un rapport sur les titres du candidat. 

Travaux. 

M. Pol Nicard donne lecture d’une note de M. Clément 
Duvernoy relative à une statuette en bronze récemment 
trouvée à Mandeure : 

« Cette statuette, découverte près du pont, représente non 
« pas un Jupiter, mais un Neptune. Elle a 15 centimètres de 
« haut. Le dieu est debout appuyé sur la jambe droite qui 
« devait reposer sur un socle ; l’autre jambe ne touche le sol 
« que par l’extrémité des doigts du pied. La tête est fine et 
c chargée d’une abondante chevelure bouclée. Les deux 


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— 444 — 

« avant-bras sont brisés; mais le mouvement du bras droit 
« montre que le dieu s’appuyait probablement sur son tri- 

< dent Le torse, un peu penché, est élégant et bien modelé ; 

< c’est une des plus belles pièces trouvées depuis longtemps 
« à Mandeure. La Société d’émulation de Montbéliard 
a regrette de n'avoir pu encore l’acquérir. » 

M. Grellet-Balguerie annonce l’envoi du calque d’une 
inscription du moyen âge dans laquelle il croit reconnaître 
l’épitaphe d’Aimoin, historien et poète du ix e -x« siècle. 

M. Courajod présente de la part de M. Emile Molinier 
un mémoire intitulé les Majoliques italiennes en Italie . 
Il expose que l’auteur, qui est attaché au Musée du 
Louvre, a été chargé par le ministère de l’instruction 
publique et des beaux-arts d’une mission dont il s’est 
acquitté à son honneur. M. Molinier a parcouru en Italie 
les principales collections de majoliques dans le but de com- 
pléter, par l’étude des monuments qu’elles renferment, les 
renseignements fournis sur cet art industriel par la collec- 
tion des majoliques du Louvre. Les observations qu’il a faites 
au cours de son voyage pourront conduire à quelques attri- 
butions raisonnées de certains produits à certains centres 
de fabrication. Le mémoire, où se trouvent consignés les 
résultats de ses recherches, est accompagné de nombreux 
dessins dus à l’auteur lui-même, et constitue une intéres- 
sante contribution à l’histoire de la céramique. 

M, Flouest, associé correspondant national, présente de 
la part de M. Paul du Châtellier, qui en fait hommage à la 
Société, un exemplaire de son récent mémoire sur l'Explo- 
ration de quelques sépultures de V époque du bronze dans le 
nord du département du Finistère. Ge travail fournit à l’ar- 
chéologie armoricaine de nouvelles et très intéressantes 
données. 

On connaît assez bien aujourd’hui tout ce qui concerne 
les inhumations faites, en Bretagne, sous monuments méga- 
lithiques; on était moins fixé sur une série de monuments 
funéraires affectant d’ordinaire la forme des tumulus, et 
recélant, sous leur enveloppe de terre, une construction de 


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quelque importance. Cette construction procède de la tra- 
dition dolménique, puisqu'elle a encore pour couverture 
une table monolithe, mais les supports en grandes dalles 
ont disparu : ils sont remplacés par des muretins en pierre 
sèche qu'on édifiait arec beaucoup moins de peine. Ces 
muretins, disposés circulairement, constituent parfois deux 
enceintes concentriques. Les morts, dont ils protègent les 
restes, ont été le plus souvent incinérés, et les produits de 
la combustion recueillis et enfermés dans un vase en terre. 
Il s'était fait par conséquent, lors, de l'établissement de ces 
sépultures, une transformation des rites funèbres qu'il est 
rationnel de rattacher à une immigration ayant modifié 
notablement les mœurs des populations précédentes. Des 
armes et objets de parure en bronze s'y rencontrent d'ail- 
leurs communément avec des poteries dont rornementation 
est beaucoup plus distinguée que par le passé. Ce progrès 
de la céramique et l'intervention du métal confirment l'im- 
portance de l'évolution accomplie. 

Les vases cinéraires reposent sur un plancher composé dè 
forts madriers de chêne et établi, à la base de la construc- 
tion, sur une aire de sable ou d'argile soigneusement pré- 
parée. Quelquefois ce plancher se répète et forme comme 
un étage, à quarante ou cinquante centimètres du fond, 
dans la hauteur de la construction. Il s'engage alors dans 
l'épaisseur de la maçonnerie, ou repose sur une banquette 
spéciale, accolée à cet effet au muretln supportant la cou- 
verture. 

M. du Chfttellier a pu constater, grâce à la finesse d'em- 
preintes conservées par un lit d'argile, qu'un des défunts 
s'était fait déposer sur un amas de feuilles de chêne. Faut-il 
en conclure que les habitants de la contrée couchaient alors 
sur des lits de feuilles sèches ? Faut-il y voir un écho de ces 
croyances ou superstitions d'origine orientale, que Pytha- 
gore, au dire de Pline *, avait introduites dans le monde grec 
et romain ? 


1 (Juin et defuncto» tete multi fictilibus doliis candi maiuere , sicmt 

AS. Varro , Pythagorico modo, in myrti et oleae atquepopuli nigrae foliit (H. N. 
XXXV, 46). Le* saperalitiôoi ou préoccupation* ritualiatee, auxqoeUe* m 

a 


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Il convient de relever encore, et peut-être dans le même 
ordre d'idées, la rencontre d'un crâne ayant été, pendant la 
vie, l'objet d’une trépanation opérée par l’enlèvement d’une 
rondelle dont la perte n’avait pas empêché le défunt de vivre 
longtemps encore après sa guérison. C’est, paraît-il, le pre- 
mier exemple, en Bretagne, de cette trépanation singulière 
qu'on a déjà constatée plusieurs fois dans le centre de la 
France, à l’occasion de sépultures remontant à la haute 
antiquité. 

Peu d’écrits auront autant profité à l'archéologie armori- 
caine que celui dont M. du Châtelller vient de l’enrichir. 

M. G. Perrot, au nom de la Commission des fonds, lit un 
rapport approuvant la gestion du trésorier; la Société 
adopte les conclusions de ce rapport et vote des remercie- 
ments au trésorier. 

M. de Boislisle présente une plaque circulaire, en or, 
appartenant à M. de Gosselin, et trouvée à Anvers (Oise) en 
1881. Cette plaque, d’après une observation de M. Héron de 
Villefosse, offre, au point de vue de la décoration, une 
grande analogie avec le casque d’Amfreville appartenant au 
Musée du Louvre. 

M. de Lasteyrie ajoute quelques observation à celles qui 
ont été présentées par M. de Boislisle. L’objet en question 
est du plus grand intérêt. Il n’a son pareil dans aucun 
Musée de France. Selon toute apparence c’est un umbo de 
bouclier. On peut objecter, il est vrai, que l’ornementation 
en est bien délicate, pour qu’on l’ait placée sur une arme 
exposée comme le bouclier à des chocs violents, mais on 
sait que les barbares décoraient souvent leurs boucliere 
d’une façon aussi riche que délicate. Parmi les armes figu- 
rées sur le socle de la colonne Trajane se voient des bou- 
cliers ornés de verroteries cloisonnées, bien plus fragiles 
assurément que l’omet trouvé à Auvers. M. de Lasteyrie 

rattache le fait relaté par Pline, procèdent sans doute de traditions remontant à la 
haute antiquité et qui, après avoir été communes à de vastes groupes de popula- 
tions, ont fini par se spécialiser, à mesure que les peuples, qui les maintenaient 
en honneur, s’individualisaient davantage. 

A NT. BULLETIN. 8 


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hésite cependant à se prononcer, sans plus ample examen, 
sur la nature de cet objet, car il n'ignore pas qne Ton a 
découvert dans les sépultures de la Marne un certain nombre 
de rondelles ou bossettes de métal que l’on s’accorde à con- 
sidérer comme des pièces du harnais de cheval. Quant à la 
date de l’objet, il est difficile de la déterminer d’une façon 
précise; le principal point de comparaison qui se présente 
immédiatement & l’esprit c'est le casque u’Amfreville ; or 
les gens compétents ne sont pas tous d'accord sur l’époque 
à laquelle il peut appartenir, les uns l’attribuant à l’époque 
gauloise, les autres à l’époque franque; la seule chose cer- 
taine c’est qu’on se trouve en présence de deux spécimens 
du même art. La façon dont la feuille d’or est appliquée sur 
une lame de bronze dont elle reproduit tous les reliefs, ces 
incrustations d’une matière terreuse, dont on a voulu faire 
à tort de l’émail, enfin cette ornementation dont l’élément 
essentiel est une sorte de S combinée de diverses façons, 
d'autres détails encore que l’on remarque en plaçant les 
deux objets côte à côte, tout concorde à démontrer que ce 
sont des œuvres contemporaines, des produits du même art. 
En terminant, M. de Lasteyrie demande à la Société de faire 
reproduire par la photogravure ce précieux objet. 

M. Mowat fait observer que ce disque pourrait bien avoir 
formé le fond d’un carquois. 

M. Courajod place sous les yeux de la Société le moulage 
d’un buste en marbre du Musée de Berlin offrant les plus 
grandes analogies avec le buste du Musée de Viileneuve-lex- 
Avignon qu’il a précédemment étudié. Il ajoute que ces deux 
bustes, ainsi que sept ou huit autres de même nature, se 
rattachent certainement A un même atelier. 

M. Courajod annonce en outre la découverte dans uh dépôt 
public, qu’il n’est pas autorisé à faire connaître, des statues 
de Jeanne de Commynes, comtesse de Penthièvre, de Louis 
de Rouville et de sa femme, de deux fragments de la cha» 
pelle de Birague à Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers. 

M. G. Schlumberger lit la note suivante, au nom de 
M. Sorlin-Dorigny, associé correspondant national à Cons- 
tantinople : 


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« M. l’abbé Thédenat, en communiquant l’an dernier à la 
Société une lampe trouvée en Asie-Mineur ® 1 2 3 4 et représen- 
tant deux colombes posées sor le bord d’un vase à deux 
anses, orné de pampres et de grappes de raisin, faisait remar- 
quer que beaucoup de personnes considèrent, à tort, ce sqjet 
comme ohréUen. M. Thédenat aurait pu jouter que ce 
motif n'est ni grec, ni romain, mais bien d'origine orientale» 
C'est aux peuples sémitiques que les chrétiens 1 et les 
Romains ont emprunté ce symbole qui a la même significa- 
tion qu'un autre sujet bien connu, emprunté également par 
les chrétiens 3 et les Romains aux Sémites : les oiseaux bec- 
quetant des raisins. 

< La colombe et la vigne tiennent une place considérable 
dans les mythes orientaux et dans les livres juifs. Le vase à 
deux anses et la grappe de raisin se retrouvent sur les mon- 
naies de Simon Barcocebas et d’flérode-Archélaüs 4 ; le 
temple de Jérusalem, reconstruit par Hérode le Grand, était 
orné d'une vigne d'or de laquelle pendaient des grappes de 
raisin de la taille d’un homme 5 ; le centre de la frise du 
tombeau des rois à Jérusalem, le qoubour el molouk ou, 
plus exactement, le qoubour es Salathîne (tombeau des sul- 
tans) est occupé par une grappe de raisin 6 ; les sarcophages 
donnés par M. de Saulcy au Louvre sont ornés de pampres 7 , 
et le vase juif publié par M. de Longpérier est décoré de 
grappes 8 . Si sur tous ces monuments nous ne retrouvons 
pas la colombe associée à la vigne, c'est que le Seigneur 
avait défendu aux Israélites c de faire aucune sculpture qui 
< soit la ressemblance d’un oiseau ailé qui vole vers le 
c ciel 9 , i 

« Les peuples sémitiques, chez lesquels n'existait pas cette 

1. Bulletin , 1881, p. 228. 

2. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, ta mot tas», 2* 4L, 
1877. 

3. Marti gu y, op. cit. aux mots Paradis et Vient. 

4. Saulcy, Recherches «tir la numismatique judaïque, pl. X, n<* 1 et 2. 

9. Saulcy, Hist. de l'art judaïque, p. 391. 

6. Héron de VUlefoaae, Notice des monuments judaiqUes du Louvre , n* !Y. 

7. H. de VUlefoaee, op. dt., n° 18. 

8. Œuvres complètes , édit. Schlumberger, t. t, p. 192. 

9. Deutéronome, IV, 17 ; Exode , XX, 4. 


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défense, se sont plu à reproduire des oiseaux becquetant 
des raisins. Nous retrouvons en particulier ce motif sur un 
curieux fragment de frise hymiarite en albâtre que j'ai 
reçu d'un officier turc revenu récemment de Sana. Ce frag- 
ment mesure 0“33 de larg. et 0“20 de haut, et offre une 
certaine analogie de travail avec les sarcophages du tom- 
beau des rois, de Jérusalem. L’Inscription qui se trouvait au 



sommet de la frise a été coupée et il n’en reste que la 
moitié ou le haut d’une lettre, peut-être un ain ou un thaf. 
Par malheur, ce morceau de sculpture a passé dans les 
mains d’un marchand antiquaire de Sana qui a cru donner 
plus d’intérêt à la pierre en y gravant neuf lettres hymia- 
rites*. Malgré cette mutilation, ce monument n’en est pas 
moins intéressant. Avec la stèle sabéenne d’Agil, fils de Sada- 
lat, également ornée de pampres et de raisins, il nous offre 
un des plus anciens spécimens d’un sujet reproduit d’abord 
par les chrétiens de Syrie et d’Afrique, puis par ceux de 
Rome et de la Gaule 1 2 ; sujet qui s’est conservé dans l’art 


1. L'Israélite Moïm Abshouih, de Sanâ, a la déplorable habitude d'ajouter des 
inaoriptiona aux bav-reliefa et de graver des bonshommes sur lea inscriptions 
hymiarites qui lui passent par ies mains. 

2. Martigny, op. ci t. au mot Vuink. 


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— U7 — 


arabe et que noos retrouvons encore sur les briques émail- 
lées fabriquées à Damas au xvnr siècle. » 

M. le vicomte J. de Bougé lit un Mémoire sur les antiqui- 
té* égyptiennes du Musée de Nantes . A l'occasion d’un des 
monuments étudiés dans ce mémoire, M. Héron de Yillefosse 
signale à l’auteur un petit cachet hébraeo-phénicien, en 
forme de scarabée, conservé au Musée judaïque du Louvre 
et portant le nom de Chebaniah. Le mémoire de M. de Bougé 
est renvoyé à la Commission des impressions. 

M. l’abbé Thédcnat communique un petit autel provenant 
d'Augst, canton de Bâle (Suisse). 

< Ce monument minuscule, reproduit ci-contre aux dimen- 
sions de l’original, faisait partie de la belle collection réunie 



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autrefois par M. Marqualre, président du tribunal de Col- 
mar, avant la guerre de 1870. 

« Après la mort de celui qui avait réuni la collection, elle 
fut dispersée. Cet autel est un des rares objets restés entre 
les mains de la veuve dô M. Marqualre. 

« L’inscription est une dédicace à Mithra : 

DEOIN 

YICTOSE 

CVNDVS 

Deo invicto Secundus . 

c On sait combien le culte de Mithra s'était répandu dans 
l'empire romain. 

f J'ignore à quelle époque cette inscription est entrée 
dans la collection de M. Marqualre. La provenance d’Augst 
est certaine. Sous Auguste, après la conquête de la Gaule, 
L. Munatius Plancus conduisit une colonie à Augst : < In 
Galliam colonias deduxit Lugdunum, Rauricam, > nous 
dit l'inscription de GaëteL Les textes d'auteurs disent 
généralement Augusta Rauracorum. Mais l’inscription de 
Gaéte porte Raurica; c’est sans doute ce qui a déterminé 
Mommsen à adopter dans ses inscriptions de la 8uisse le 
nom Augusta Rauricorum . t 


Séance du 7 Mars. 

Présidence de M. Georges Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société Linnéenne de la Charente-Inférieure , 
6® année, vol. Il, 1882, in-8*. 

L Investigateur , 48® année, liv. suppl. Paris, 1882, in-8*. 
Mémoires de V Académie des sciences , lettres et arts d? Arreu , 
2® série, t. XIII. Arras, 1882, in-8*. 

— de la Société littéraire , historique et archéologique de Lyon , 
1879 à 1881. Lyon, 1882, in-8*. 

1. C. /. N., n» 4089. 


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Bapst (Germain). Le Musée rétrospectif du métal . Paris, Quan- 
tin, 1881, in-8*. 

Düybbmot (Cl.). Lee Montbéliard en Palestine . Mulhouse, 
Bader, 1876, in-8*. 

— Note sur un groupe antique trouvé à Mandeure , in-8\ 

— Notice sur le pays de Montbéliard . Montbéliard, Barbier, 
1869-1872, in-8«. 

Germain (Léon). Etude historique sur la croix d'affranchisse- 
ment de Frouard 9 XIII • siècle . Nancy, Grépin, 1882, in-8°. 

Lacroix (Noé). Journal de Noé Lacroix , Chqlonnais , de 1610 
à 1631, publié par Anatole de Charmasse. Ghalon-sur- 
Saône, 1883, in-A*. 

Longpérier (A. de). Œuvres complètes réunies et mises eu 
ordre par G. Schlumberger ; Antiquités grecques , romaines 
et gauloises, 1» partie (1838 à 1861), t. 11. Paris, Leroux, 
1883, in-8®. 


Travaux . 

M. Michelant, au nom de la commission chargée d’exami- 
ner les titres de M. Léon Germain, lit un rapport favorable. 
On passe au scrutin et M. Léon Germain est proclamé asso- 
cié correspondant national à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. Pol Nicard, au nom de la commission chargée d’exa- 
miner les titres de M. Clément Duvernoy, lit un rapport 
favorable. On passe au scrutin et M. Clément Duvernoy est 
proclamé associé correspondant national à Mandeure (Doubs). 

M. Héron de Villefosse, au nom de la commission chargée 
d’examiner les titres de M. Bunnell-Lewis, lit un rapport 
favorable. On procède au vote et M. Bunnell-Lewis est 
proclamé associé correspondant étranger à Cork (Irlande). 

M. Léon Morel, associé correspondant national à Carpen- 
tras (Vaucluse), envoie la photographie d’un bras en bronze 
doré découvert à Reims, en 1878, au fond d’un puits romain ; 
cet objet fait partie des collections de M. Morel, « La main 
< est d'un modelé très fin et complètement détachée du bras, 


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420 — 


c mais les deux parties se rejoignent assez bien ; l'ensemble 
« mesure 0 m 55 de longueur et le pourtour du bras au pol- 
c gnet 0 m 225. Le petit trou que Ton remarque au-dessus de 

< l'articulation du coude était destiné à recevoir le rivet qui 
« rattachait cette partie au reste de la statue. Le bronze 
<r ayant manqué au-dessus de la main, au moment de la 
« fonte, le fondeur, pour cacher ce défaut, avait rapporté 

< une petite pièce de métal qui a disparu. Les doigts s’inflé- 
c chissent naturellement comme pour retenir un caducée, 
c une lance ou un sceptre. — Un pied en bronze doré plus 
« grand que nature a été trouvé à Reims, il y a une ving- 
« taine d'années, et vendu à un Anglais pour le Musée de 
c Londres. Peut-être était-ce le pied de la même statue? Il 
« y aurait là un rapprochement à étudier. » M. Morel, en 
terminant sa note, rappelle que les statues en bronze doré 
sont fort rares dans les musées ; il en signale une à Rome, 
au Musée du Vatican, et une autre provenant de Lillebonne, 
conservée à Paris, au Musée du Louvre. 

M. Héron de Villefosse rappelle à ce propos que les sta- 
tues de bronze étaient communes dans l'antiquité ; beau- 
coup étaient dorées. Malheureusement le bronze, et surtout 
le bronze doré, a tenté la cupidité des barbares de toutes 
les époques : de là le nombre relativement restreint de ces 
monuments parvenus jusqu'à nous, surtout quand les statues 
étaient de dimensions considérables et peu faciles à cacher. 
C’est par une sorte de miracle que la statue équestre de 
Marc-Aurèle, qui décore actuellement la place du Capitole 
à Rome, a été épargnée ; cette statue était entièrement dorée. 
Les célèbres chevaux de bronze, qui surmontent le portail 
de Saint-Marc, portent également des traces apparentes de 
dorure et le Musée de Saint-Germain a acquis il y a quelques 
années une jambe de cheval, en bronze doré, trouvée à 
Lyon, dans le Rhône, qui provient sans aucun doute d’une 
grande statue équestre. Comme l’écrit M. Morel, parmi les 
statues en bronze doré les plus connues, il faut citer le 
célèbre Hercule trouvé, en 1864, au théâtre de Pompée à 
Rome et qui porte au Musée du Vatican le nom à'Eercnle 
Mastaï; cette statue est haute de S"^. L’Apollon trouvé à 


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Llllebonne et acquis par le Louvre en 1853 mesure l m 90 * ; 
plusieurs petits fragments de l'Apollon de Llllebonne sont 
conservés au Musée de Rouen. Sans sortir de la Gaule on 
peut signaler un pied en bronze doré, d'un très bon style, 
découvert à Royat en 1877 et conservé au Musée de Cler- 
mont-Ferrand ; d'après ses dimensions il devait appartenir 
à une statue qui avait environ 3 mètres de hauteur 1 2 3 . En 
outre, notre confrère le R. P. de la Croix a découvert récem- 
ment, dans ses belles fouilles de Sanxay, des fragments de 
bronze doré provenant probablement d'une statue 3 . Il serait 
intéressant de savoir si le pied trouvé à Reims, dont parle 
M. Morel, est réellement au Musée Britannique; on en obtien- 
drait alors facilement le moulage et on pourrait, en compa- 
rant le style et les dimensions des deux débris, reconnaître 
d'une manière à peu près certaine s'ils ont appartenu à une 
môme statue. — Les petits objets en bronze doré tels 
que statuettes, médaillons en relief, boutons, etc. sont 
moins rares dans les musées que les grandes statues. — Une 
inscription trouvée à Constantine et conservée au Louvre 
mentionne des vases à boire dorés, scyphi auro inluminati , 
cantharum auro inluminatum 4 5 . — Une inscription devienne 
(Isère) fait mention de tegulae aeneae auratae 5 ; on a eu 
la bonne fortune de retrouver en 1850, à Vienne, unq 
grande et épaisse tuile en bronze doré qui avait sans 
doute appartenu à la toiture dont parle l'inscription. — 
Autant qu'on peut en juger sur la photographie envoyée 
par M. Morel, le mouvement du bras indique qu'il était 
tendu en avant, et la disposition de la main montre qu'elle 
soutenait un attribut qui a malheureusement disparu. U ne 
paraît guère possible de songer à une lance ou à un sceptre 
à cause de l'inclinaison des doigts : généralement, dans les 
statues, ces deux attributs se présentent verticalement tan- 
dis qu’ici l’objet porté était incliné. Il serait plus raison- 


1. A. de Lonçpérier, Notice des broutes antiques du Louvre , n* 71. 

2. Bulletin de la Société des Antiquaires de France , 1879, p. 287. 

3. Ferdinand Delaunay, Les fouilles de Sanxay , p. 23. 

4. C. /. L ., t. VIII, n* 6982. 

5. Allmer, Inter, de Vienne , n« 191. 


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nable de songer à an caducée : toutefois dans la plupart des 
figures de Mercure le dieu porte le caducée de la main 
gauche tandis que la figure de Reims l’aurait porté de la 
main droite. La disposition des doigts de la main en bronie 
doré de M. Morel paraît être la même que celle qu'on peut 
observer à la main gauche de la célèbre statue du Louvre 
dite F Orateur romain ou le Germanicus , qui est probable- 
ment un Mercure . 

M. le marquis de Vogué signale à cette occasion une ins- 
cription gravée sur les bases de deux colonnes du grand 
portique, dans le temple de Baalbeck, et mentionnant deux 
chapiteaux en bronze doré, offerts aux Dieux par un tribun 
légionnaire en accomplissement d'un vœu, capita columna * 
rum duo aura inluminata *. — M. Prost cite une très belle 
main en bronze doré, trouvée à Metz dans la fondation du 
bâtiment des écoles et conservée aujourd'hui au Musée de 
cette ville. 

M. Mowat signale trois nouveaux cachets d'oculistes 
romains. 

L'un d'eux, de provenance inconnue, actuellement à 
Rouen, dans une collection particulière, porte deux in»* 
jeriptions en caractères directe, produisant, par conséquent, 
des empreintes rétrogrades, ce qui est contraire à la desti- 
nation apparente des objets de ce genre. Le déchiffrement 
donne pour lecture : 

G ALIENI MATVRI 
C VASSILLI CHELIDO(iitum) 

Le deuxième cachet, découvert à Gontines (Tarn-et- 
Garonne), est remarquable par l’indication d’un collyre itali- 
cum ad cicatrices , qui n'était connu jusqu’à présent que par 
un passage de Paul d’Égine. Inscriptions des quatre tranches, 
d'après les empreintes communiquées par M. Mary-Lafon : 

M IVLI 8ABINI — DIASMYR ACRE 
M IVLI SABINI - EVODES AD DlA(theses) 


l . C. /. L., t. III, b* 138. 


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M IVLI SABENI - ITALICV AD CLC(atriees) 
M IVLI SABINI — CHLORON AD ADV(*fûm«) 

Le troisième cachet, découvert à Rouen, porte, d’après les 
empreintes exécutées par feu l’abbé Cochet : 

M * CASS • MARCIANt - LENEM(«i/u») 

M • CASS • MARGIANI — DIAMYSVS 
M • CASS • MARCIANt — dtaLEPIDOS 
M • CASS • MARCIANt — DIARHODON 

MM. Thédenat, Héron de Villefosse et Rey présentent 
quelques observations sur le premier de ces cachets qui 
provient de Clermont-Ferrand, et signalent diverses anoma- 
lies qui peuvent faire suspecter son authenticité. 

M. Prost donne lecture de la note suivante : 

« J’ai fait à la Société des Antiquaires, en novembre 1881, 
une brève communication sur des mosaïques trouvées dans 
le courant de cette année à Téting, dans l’ancien départe- 
ment de la Moselle. Cette trouvaille a depuis lors provoqué, 
au môme lieu, des fouilles dirigées par M. Tornow, archi- 
tecte actuel du département, qui en a relevé les résultats. 
Ces fouilles ont mis à découvert, sur une étendue de plus 
de 12,000 mètres carrés, des substructions considérables 
dont je présente un croquis exécuté à 1/1000 ; ces subs- 
tructions paraissent avoir appartenu à des thermes. Le pays 
contient des sources «sulfureuses qui peuvent avoir été 
captées autrefois, et qui ont peut-être alimenté ce grand 
établissement — Le caractère gallo-romain de ces antiques 
édifices résulte aussi bien de l'ensemble des substructions 
découvertes, que de la nature des débris divers (conduites 
souterraines, poteries, etc.) qui les accompagnent, mais 
tout particulièrement des deux belles mosaïques trouvées 
en place au milieu d’elles. 

c Le plan général des substructions comporte deux 
masses de bâtiments, distantes de 87 mètres l’une de l’autre, 
reliées entre elles par une * construction dessinant un arc 
de 27 mètres de rayon sous A3 mètres de corde. Des cons- 
tructions accessoires, rattachées au côté convexe de cette 


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— 425 — 


partie courbe, montrent que, de ce côté, celle-ci se rat- 
'tachait à des dépendances, et donnent à penser que sa 
façade libre pouvait être, du côté concave, flanquée des 
deux masses de bâtiments dont il .vient d'être question. Le 
mouvement des lignes observées au plan montre que ces 
édifices devaient être d'un grand effet. Ils paraissent avoir 
été, sur tous leurs contours, bordés d'une galerie formée 
probablement par une colonnade. 

< Une luxueuse décoration de ce genre serait d’accord avec 
le goût général que dénotent les deux belles mosaïques for- 
tuitement conservées au milieu de ces ruines. Ces mosaïques 
sont du reste les seuls débris importants de décoration 
qu'aient livrés les fouilles de Téting ; on n'y a trouvé notam- 
ment aucun fragment de colonnes, ni de sculptures. Il ne 
reste vraisemblablement rien de tout ce qui s'élevait au-des- 
sus du sol. Les ruines de l'édifice ont été très probablement 
exploitées comme carrière de matériaux propres aux cons- 
tructions ultérieures; ce qui est arrivé trop souvent aux 
édifices antiques, voisins des centres de population. — Les 
fouilles ne sont pas terminées; il reste encore une partie 
des bâtiments découverts à dégager, sans parler de ceux 
dont l'existence pourra se révéler encore. Le site de ces 
substructions est en plein champ, sur le territoire et dans le 
voisinage immédiat du village de Téting, canton de Foulque- 
mont, arrondissement de Metz, à 62 kilomètres de cette ville. 

f II est bon de rappeler ce qui a déjà été dit des deux 
mosaïques de Téting, dans la première communication faite 
à la Société : elles ne contiennent la représentation d'aucun 
objet naturel, mais seulement des éléments géométriques 
combinés avec goût; elles sont exécutées en pierres de 
plusieurs couleurs. L'une formait le sol d'une salle semi- 
circulaire; l’autre celui d'une salle carrée. Leur empla- 
cement est indiqué sur le plan-croquis joint à la présente 
note. i 

M. Schlumberger, au nom de M. Sorlin-Dorigny, associé 
correspondant national à Constantinople, donne lecture de 
la communication suivante : 


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c Le Musée impérial ottoman de Tohinly-Kiosk rient de 
recevoir de Koniah, l’ancien Iconium de Lykaonie, plu- 
sieurs statuettes barbares en plomb et deux plaques d’or, 
estampées, de l’époque byzantine. Ces deux plaques d'or sont 
identiques ; toutes deux sont munies d’une bélière, toutes 
deux portent sur chacune de leurs faces les mômes repré- 
sentations empruntées à la vie de Jésus-Christ. 

f Ces plaques sont formées de deux feuilles de quelques 
millimètres d'épaisseur et de huit centimètres de diamètre. 
La soudure de la tranche est dissimulée par un double rang 
de grénetis. 

< Sur le droit des plaques, la bordure, qui entoure le 
médaillon central, est ornée d’une grecque. Sur ravers> ce 
motif est remplacé par les bustes du Christ, de la Vierge 
et par ceux des douze apôtres. 

c Les scènes figurées sur le droit des plaques sont répar- 
ties en trois registres et se rapportent toutes anx événe- 
ments qui ont accompagné la naissance du Sauveur. Ce 
sont, sur le premier registre, l’annonciation et la salutation; 
sur le second, la crèche et la Alite en Egypte, et, sur le troi- 
sième, l’adoration des mages. 

< I. L’annonciation. La Vierge est représentée de face, nim- 
bée et assise sur un trône. A sa gauche, s’avance un ange 
ailé, vêtu d’une longue tunique ; à droite de la Vierge est 
un petit personnage agenou illé et coiffé d’un bonnet phrygien . 

Leg. XePEKAIXAPITO 
MC NIOK 

V PI 

OC N (sic) 

e t 

A 

« POur Xcrtpe, Kcxapittqptlvî) • *0 K\5p«x per^[*ov]» PlTOleS 
empruntées à l’Evangile selon saint Luc, I, 28. 

c II. La visitation. La Vierge et sainte Elisabeth s’avancent 
l'une vers l’autre. 

< III. La crèche. 

nAONI pour nrfOv?). Saint Luc étopîôle la formé 9 *^. 


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< L'enfant Jésus, le corps entouré de bandelettes, repose 
sur une crèche dont les extrémités sont ornées d'une tète 
d'âne au chevet et d'une tête de bœuf aux pieds. Une lampe 
suspendue par trois fils éclaire la scène. 

« Dans son Dictionnaire des antiquités chrétiennes , l’abbé 
Martigny recherche les origines de la tradition qui place 
un bœuf et un âne près de la crèche du Sauveur (art Bœuf 
et due, édit 4877). Le savant chanoine de Belleÿ pense que 
le point de départ de cette tradition n'est autre que le pas- 
sage d’Isaïe: c cognovit bos possessorem suum et asinus prae- 
sepe domini sui (1, 3) ». Il n'est pas besoin de remonter si 
hant. Un ouvrage, écrit vers le vi e ou le vn* siècle, d’après 
l'abbé Variot, et que l'on nomme Le livre de la naissance 
de Marie et de V enfance du Sauveur , le même que Tischen- 
dorf désigne sous le nom d'Evangile du Pseudo-Mathieu, 
raconte que, le troisième jour de la nativité du Christ, 
Marie quitta la grotte, pénétra dans l'étable et vint déposer 
l'enfant dans la crèche où le bœuf et l'âne l'adorèrent : 
« Tertia autem die nativitatis Domini, egressa est Maria de 
spelunca et ingressa est stabulum, et posuit puerum in 
praesepio; et bos et asinus adoraverunt eum (c. XIV). » 

« IY. La fuite en Egypte. La Vierge, assise de face sur un 
âne marchant à droite, tient dans ses bras l'enfant Jésus, 
également de face. Devant l'âne, et séparé de lui par une 
palme, saint Joseph l(OC~H<t>, nimbé et presque de face, se 
dirige vers une porte surmontée d'un dôme et représentant 
l'Egypte ; entre le saint et la porte, on lit, en quatre lignes, 
le mot Vr-Vfl-TO-C, 

c Y. V adoration des liages. La Vierge est assise sur un trône 
et présente l'enfant Jésus qui étend la main droite pour 
bénir les trois rois mages. Ceux-ci s'avancent précédés d'une 
étoile et portant des présents. Le costume et le type des 
rois ne répond nullement aux données de l’iconographie 
byzantine telles qu'elles sont formulées dans le Guide de la 
peinture , l’Epp^vcta r»î; Çtoypaçtxîjç, publié par Didron. Les 
mages sont barbus et portent le costume actuel des Kurdes, 
c’est-à-dire le bonnet pointu à turban et la longue robe 
fendue sur le côté. 


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• Derrière les rois et appuyé sur un bâton, on voit un 
homme, peut-être un des bergers, n’ayant qu'un caleçon 
pour tout costume et levant en l’air le bras droit. 

? 

Légende ...|AG O BÀCI-AGG... en deux lignes. 

t A côté de cette scène, l’artiste byzantin a représenté 
parmi les rochers un personnage agenouillé et soutenant 
dans ses mains sa tête couverte d’un voile. Le nouveau Tes- 
tament ne contient, à ma connaissance, aucun passage qui 
puisse expliquer cette représentation. Un évangile apocryphe 
raconte qu’après le départ des mages, saint Jean-Baptiste, 
pour se soustraire au massacre des Innocents, se retira dans 
une montagne qui s’entr’ouvrit pour le recevoir et se referma 
sur lui. Est-ce h cet épisode qu’on a voulu faire allusion? 
Nous l'ignorons. 

« Le revers des plaques est également divisé en trois 
registres. Les sujets qui y sont représentés ont trait & divers 
miracles du Christ' et n’offrent rien de particulier ; aussi 
nous contenterons-nous de les énumérer. 

Premier registre : 

1° Guérison des aveugles. TtüN TV-0-ÀO*N? en quatre 
lignes. 

2° Guérison des lépreux. TU)N A-GIVP-0“N en cinq 
lignes. 

Deuxième registre. 

i° L’hémorroîsse. THN G-MOPO-YC-ÀN en quatre lignes. 

2 ° Guérison des paralytiques. TON IlAP-ÀAVTIKn-N, 
en trois lignes. 

3o Les démoniaques. TON AGMO-NIZOMGN-ON en trois 
lignes. 

Troisième registre : 

1* Résurrection de Laxare. AAZ“A“‘£-P-"0 en cinq 
lignes. 

2° La Samaritaine . TIN CAMAP-I-*-*"* en six lignes. 

« Il est assez difficile de se prononcer sur la date des 
plaques d’or de Koniah et sur l’usage auquel elles étaient 
destinées. La seule chose qui pourrait servir à dater ces 


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— -1 29 — 


monuments par les monnaies, c’est le trône de la Vierge dans 
lascènede l’annonciation et dans celle de l'adoration des rois; 
où, sur aucune des monnaies publiées par Sabatier, on ne 
trouve de trône à montants droits dépassant la barre trans- 
versale du dossier. La numismatique byzantine ne peut 
non plus nous fournir aucun renseignement sur l’âge des 
caractères alphabétiques. On ne trouve que sur les bulles 
de plomb du vu® et du vm® siècle des omégas dont la forme 
soit, sur le même monument, tantôt fl et tantôt tü f et des 
alphas dont la tige transversale soit perpendiculaire & 
l’un des montants. » 

M. Al. Bertrand lit la note suivante qui lui a été adressée 
de Constantinople, par M. Sorlin-Dorigny : 

« J’ai eu l'honneur de vous adresser, pour la collection 
ethnographique du Musée de Saint-Germain, quelques silex 
provenant de Moustapha-Pacha, localité située sur la ligne 
de Constantinople à Philippopoli, au kilomètre 353. 

« Ces silex, dont j'avais déjà remis quelques échantillons 
à mon regretté maître, le D® Broca, reproduisent assez exac- 
tement les grattoirs, racloirs et pointes de lance du type de 
Moustiers (cf. Joly, V homme avant les métaux , p. 27 et 63). 
L’une des faces est lisse, l’autre est formée normalement de 
trois plans. Malgré la diversité de leurs formes, ces instru- 
ments de pierre éclatée et non polie servent tous au même 
usage et sont fabriqués dans ies mêmes ateliers près de 
Moustapha-Pacha, village célèbre par ses forgerons. C’est 
de là qu’on expédie ces silex à Andrinople et à Constanti- 
nople, d'où ils se répandent dans toute la Thrace, la Bithynie 
et la Mysie. A Constantinople, on les vend au poids environ 
cinquante centimes le kilog. Les paysans les achètent pour 
les planter à la face inférieure d’un chariot, formé de deux 
planches recourbées à l’avant et réunies par deux barres de 
bois. M. Dauzats a donné dans le Tour du monde (t. III, p. 155 
et 158) une description et un dessin de ces chariots qui 
servent en même temps à battre le blé et à hacher la paille; 
en Orient on ne donne aux chevaux que de la paille hachée 
et non en gerbe comme en France. 

AN T. BULLETIN. 9 


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« Du côté de la Oappadoce et de l’Arménie, ces silex sont 
remplacés par des éclats de diorite, d’obsidienne, etc. 

< L’usage des instruments de pierre en agriculture est 
général en Orient, et, s'il faut en croire Rich, cette habi- 
tude existait aussi chez les Romains (cf. Dici. des antiquités , 
Paris, 1862, art. tribulum ), mais je n’ai pu contrôler ses 
sources. » 

M. de Lasteyrie présente quelques observations sur la 
communication faite par M. Grellet-Balguerie à la séance 
du 28 février : 

< La restitution proposée par M. Grellet-Balguerie est 
complètement inadmissible. M. Ramé, vice-président du 
Comité des travaux historiques, l’a démontré avec une grande 
abondance de preuves dans un rapport qu'il a lu au Comité 
au mois de janvier dernier. Deux objections également 
sérieuses ont été opposées aux hypothèses de M. Grellet- 
Balguerie. Aimoin est mort au commencement du xi® siècle, 
et l’inscription est des premières années du xn®. Il faudrait 
donc supposer qu’elle a été restituée cent ans à peine après 
la mort d' Aimoin. Mais cela même ne suffit pas; en effet, la 
ligne où devrait se trouver le nom est mutilée. Or il y a 
quarante ans on y pouvait lire encore la première lettre du 
nom dont M. Grellet-Balguerie fait AIMOINVS. Cette lettre 
était un M, au dire de M. Marchand qui a publié l'inscrip- 
tion en 1838, dans sa notice sur Saint-Benoft-sur-Loire. » 

M. de Vogûé communique à la Société les photographies 
d’un curieux vase de bronze appartenant à M. le comte 
Wilczek, de Vienne (Autriche). Ce vase, de grandes dimen- 
sions, a environ 0 m 74 de diamètre à la base et 0 m 37 de hau- 
teur totale s l’ouverture paraît n’avoir que 0 m 57. Deux petites 
anses sont fixées de chaque côté à moitié de la hauteur. 
Toute la surface du métal est recouverte d’une ornementation 
fine qui paraît exécutée au repoussé et au pointillé . Les élé- 
ments de la décoration sont, sur la panse, des cercles paral- 
lèles, et, 80 us le fond, des cercles concentriques, formant 
des zones de largeur inégale dont le champ est occupé par 


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— m — 


de petits cercles, des zigzags, des stries verticales ou obliques, 
et enfin des séries de figures bizarres et compliquées, dont 
Tintention échappe : quelques-unes semblent nées des com- 
binaisons multiples d'un galon perlé, tantôt arrondi, tantôt 
replié en chevron ; d'autres offrent une ressemblance très 
éloignée avec des poissons ou des oiseaux. La physionomie 
générale du monument rappelle celle des disques de bronze 
conservés au Musée de Pérouse, et d'autres monuments 
analogues dont la série chaque jour plus nombreuse a été 
désignée par Conestabile sous le nom de italique primitive . 
Notre savant confrère M. Bertrand et les archéologues qui 
étudient comme lui cet ordre d'antiquités, attribuent ces 
curieux monuments aux populations qui ont précédé les 
Etrusques. Le lieu de provenance du vase du comte Wilczek 
est inconnu : il est probable pourtant qu'il a été trouvé dans 
une des vallées du Tyrol ou de la Haute-Autriche; s'il 
en était ainsi, il appartiendrait à un de ces dépôts d'anti- 
quités italiques jalonnant, comme la nécropole de Hallstadt, 
les routes commerciales qui, dès les temps les plus recu- 
lés, mettaient en communication l'Italie avec l'Allemagne et 
l'Europe du Nord. 

M. Read annonce à la Société qu'à la suite d’un vote du 
conseil municipal les travaux de démolition des arènes ont 
commencé ; il insiste sur la nécessité de tenter une nouvelle 
démarche pour arrêter cet acte de vandalisme. — La Société 
décide qu'il sera adressé au président du conseil municipal 
une protestation rédigée dans les termes suivants : 

« Monsieur le Président, 

« J'ai l'honneur de vous adresser la délibération suivante 
prise par les membres de la Société nationale des Anti- 
quaires de France dans la séance du 7 mars 1883. 

«Informée que la question de voirie municipale, impliquant 
« celle de la conservation des arènes gallo-romaines de la 
« rue Monge, est venue tout récemment et à l'improviste 
« au conseil municipal ; que, sans qu'il ait été tenu un compte 
« sérieux de la protestation motivée que la Société des Anti- 
« quaires de France, en même temps que l'Institut, avait for- 


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— 4 32 — 


c roulée et fait parvenir à qui de droit pour la conservation 

< définitive de ces précieux débris de l'histoire parisienne, 
« il aurait été passé outre, et que l'autorisation demandée 
c de percer une rue devant faire disparaître à tout jamais 
c les dernières traces desdites arènes aurait été accordée, 

< la Compagnie renouvelle avec une grande insistance l’ap- 
c pel pressant qu'elle avait adressé au conseil municipal et 
c à l'administration préfectorale, en les adjurant d’avoir 
« égard aux intérêts considérables de l'histoire et de la 

< science engagés dans cette affaire, intérêts qu'il est d’ail- 

< leurs si facile de sauvegarder en servant les véritables 
« intérêts de la ville de Paris elle-même. » 

« Veuillez être assez bon, monsieur le Président, pour 
appuyer chaudement auprès des membres du conseil muni- 
cipal la requête que j'ai l'honneur de vous transmettre et 
agréez, etc. 1 


Séance du 14 Mars. 

Présidence de M. 6. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Archaeological Intitule of America , régulations, officiers, 
list of members. Boston, 1883, in-8\ 

Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord , 
t. X, livr. 1 M . Périgueux, janvier-février 1883, in-8°. 

— de la Société industrielle de Mulhouse , janvier, février, 
mars 1883. Mulhouse, 1883, in-8°. 

Publications de la section historique de V Institut R . G . D . de 
Luxembourg , année 1883, XXXV, i (XIV). Luxembourg, 
1883, in-8*. 

— delà Société archéologique de Montpellier, n* 42. Montpel- 
lier, août 1882, in-4°. 

Revue africaine , 26* année, n* 156, novembre-décembre 1882. 
Alger, 1882, in-8 # . 

— épigraphique du midi de la France , n # 22, janvier, février, 
mare 1883, in-8°. 


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Babïngton (Charles). Ancient Cambridgeshire, 2* édit. Cam- 
bridge, 1883, in-8*. 

Marsy (comte de). L* exposition nobiliaire de la Haye , 1880. 
Paris, 1882, in-8°. 

— Le Glotsaire archéologique de M. Victor Gay . Paris, 1882, 
in-8*. 


Travaux. 

M. le président fait connaître à la Compagnie qu'il a 
transmis à M. le président du conseil municipal la protesta- 
tion relative aux arènes de la rue Monge. 

M. Guillaume annonce que les fouilles de la salle des Caria* 
tides ont été continuées dans la partie sud, appelée ordi- 
nairement la Chapelle. Aucune disposition architecturale 
n*a été retrouvée. Dans l'angle sud-est seulement existait 
un reste informe de construction en pierre de grand appa- 
reil. Les fondations sont ici aussi formées de matériaux pro- 
venant de la démolition du Louvre ogival, mais employés 
irrégulièrement, sans soin, quoique le mortier soit très bon 
et aussi dur que la pierre. Deux de ces blocs offrent un 
intérêt particulier. L’un présente une tête en bas-relief, ana- 
logue à celle des culs-de-lampe de la grande salle, et des 
feuilles semblables à celles des chapiteaux des piliers; l’autre, 
sur des moulures d’encadrement d'une grande baie, montre 
un ange vêtu d’une longue tunique, portant de grandes ailes 
et tenant devant lui un écu sur lequel se trouvent sculptées 
des armes un peu frustes , mais cependant déchiffrables. 
M. Guillaume en présente le moulage à la Société, ainsi que 
des parties de carrelage en terre cuite émaillée, où se 
trouvent une fleur de lis (xrv« siècle), une rosace et le frag- 
ment d’un lion héraldique. 

Des ossements humains et deux crânes ont été trouvés 
dans cette nouvelle fouille, mais cette fois encore sans trace 
de cercueil ni d’enveloppe d’aucune sorte. 

M. Read et M. Ch. Robert entretiennent la Compagnie des 
dispositions du conseil municipal relativement au rachat des 


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— m — 

arènes de la rue Monge. — La Société décide que le prési- 
dent adressera une lettre au ministre de l'instruction 
publique et des beaux-arts pour lui exprimer, au nom de la 
Compagnie, le vœu que la Commission des monuments his- 
toriques soit saisie de la question. Les termes de cette lettre 
sont arrêtés ainsi qu’il suit : 

< Monsieur le Ministre, 

« Yous n'ignorez pas assurément l'émotion que causent, 

< parmi tous ceux qui s’intéressent à nos origines nationales, 

< les chances de destruction immédiate qu'une délibération 

< du conseil municipal fait courir aux arènes gallo-romaines 

< de Lutèce. 

< La Société nationale des Antiquaires de France, qui s'est 
« fait un devoir, à plusieurs reprises, de signaler l'intérêt 
« de premier ordre qui s’attache aux restes de ce monument, 
« nous a chargé d'appeler, sans délai et de la façon la plus 
« pressante, votre haute sollicitude sur les mesures protec- 
« trices qui peuvent encore intervenir utilement. 

« Elle estime qu'une délibération de la Commission des 
« monuments historiques serait de nature à attirer sur cette 
« question si importante la plus sérieuse attention du con- 
« seil municipal. Elle a, en conséquence, l’honneur de vous 
t prier de vouloir bien la provoquer, 
a J’ai l’honneur d’être, etc. » 

M. Héron de Villefosse présente à la Compagnie M. Schmit- 
ter, de Cherchell, qui fait les communications suivantes : 

« On a récemment découvert près de Cherchell, dans la 
propriété Aptel, un petit torse de femme nue en marbre 
blanc. Il mesure, de la clavicule au genou, trente-neuf cen- 
timètres. Ce marbre est d’une blancheur mate et laiteuse : 
il a l'apparence d’un biscuit de Sèvres un peu sali. La tête, 
qui avait subi un raccommodage dès l'antiquité, manque; la 
cassure des bras est à peu près la même qu'à la Vénus de 
Milo; la jambe droite est brisée au-dessous du genou, la 
gauche, au milieu de la cuisse. Sauf une partie du sein droit 
tout ce qui subsiste est intact. 

« Là tête regardait à gauche, le buste s’incline en avant, 


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la main droite rejoignait le sein gauche, et la gauche, le haut 
de la cuisse droite. Les tenons de ces deux mains sont très 
visibles sur le torse. Le corps portait sur la jambe gauche, 
la jambe droite était mollement repliée. 

« On a maintes fois représenté Vénus dans cette attitude 
qui est précisément celle de la Vénus de Médlcls*. 

« La propriété Aptel occupe l’emplacement d’une luxueuse 
habitation romaine. Entre autres antiquités, on y a décou- 
vert une belle mosaïque représentant un cheval de course 
vainqueur; M. Héron de Villefosse l’a fait connaître dans le 
Bulletin épigraphique de la Gaule (1881, p. 109) a . Ta! aussi 
publié dans ce recueil (1882, p. 281) une inscription de 
même provenance, et qui n’est pas étrangère à mon sujet : 

VITE A QV OTLONGIS SVNT (VNT liés) 
TECTA EXCEPTA COLVMNIS 
AC JDOCILi LIBRA TERETEM Q 
VOT FLEXVS IN ARCVM EST (VM liés) 
MARMOREQVOTPAREOVIVNT (MA, VNT liés) 
SPIR ANTIa 8IGN A AEQ VOR ( ANT, NA liés) 

.... VARIO QVOTV. . . . 


Vitea quot longis sunt tecta excepta columnis, 

Ac docili libra teretem quot flexus in arcum est, 
Marmore quot Pareo vivunt spirantia signa, 

Aequor... vario quot » 

M. Schmitter présente ensuite le croquis d’une mosaïque 
représentant les trois Grâces , dans la pose traditionnelle ; 
cette mosaïque a été récemment découverte à Cherchell. 
Il montre aussi le dessin d’un vase grec au sqjet duquel il 
donne les éclaircissements suivants : 

« Ce vase me vient d’un parent de M. le consul Pellissier 
de Reynaud, et semble provenir des fouilles pratiquées par 

1. La Vénus du Capitole et la Vénus de Troas, dont nous arons la copie d’un 
certain Ménophante, ont la même attitude. 

2. Et dans le Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France , 
lest , p. 189. 


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— 436 — 


ce dernier dans la Régence de Tunis. C'est une belle oeno- 
cboé à couverte noire et luisante 1 . L’orifice est en forme 
de trèfle, et l'anse vient s'y insérer, imitant la tige de cette 
feuille dont le lobe supérieur fait l’office de lèvre. 

« La panse est décorée d'une figure d’éphèbe nu, courant 
à droite vers un cippe qu&drangulaire au-dessus duquel il 
étend la main gauche. La tète regarde en arrière ; il tient 
et semble montrer, de la main droite, un objet recourbé 
affectant la forme d’un grand strigile. La base du cippe et 
le sol qui le supporte sont coupés obliquement à droite par 
un trait noir qui doit figurer en perspective une raie tracée 
sur le sable du stade pour y aligner les coureurs au départ. 

« La partie antérieure du col, sur la ligne qui se joint à 
la panse, est décorée d'une rangée de cinq oves, colorés 
en rouge comme la figure. » 

M. Schmitter signale ensuite deux monnaies qui ne sont 
pas décrites dans la Numismatique de V ancienne Afrique de 
Müller, une intaille antique et une marque de potier : 

T) REX IVBA. Tête de Juba U, diadémée, à droite. 

«V ANNO XXXXV. Massue. — Grènetis des deux côtés. 

Æ. U 1/2. 

Un denier d’argent de cette même année présente un 
revers à peu près semblable, mais la date, en caractères 
grecs, est dans le champ et le tout est entouré d’une cou- 
ronne de laurier. 

2*) Incertaine de Maurétanie : Tête d'Isis, coiffée d'une 
dépouille de vautour et surmontée du croissant avec le 
disque ; un voile descendant sous la coiffure couvre le cou 
et la nuque ; devant la tête un long caducée. 

«V Trois épis réunis en bas Æ. à. 

Ce caducée ou sceptre est semblable à celui qui se voit 
au revers d’une médaille de Micipsa (Müller, III, p. 18). 

3*) Intaille ovale, de jaspe vert, brisée à droite. 

Le Soleil ? radié, debout, à droite, dans un quadrige, la 
main droite étendue et tenant un fouet de la main gauche. 
Au revers : £YT 

Evt[vxûç] 

1. Hauteur 0*145. 


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o o o o Ooeooooooooeoooooooooo 


Les caractères sont gravés normalement, et je ne pense 
pas qu’il y ait un nom propre, mais un souhait de bonheur. 

A*) Sur le fond d’un vase de terre rouge : 

OFSABIN 

Oficina Sdbin(i). 

M. Héron de Villefoese fait la communication suivante : 

< Notre confrère M. L. Maxe-Werly m’a communiqué le 
dessin d’une intéressante petite plaque de bronze apparte- 
nant à M. Léon Foucher. Cette plaque provient du revête- 
ment d’un coffret en bois dont elle formait la garniture 
area aerata, et qui était muni d’une poignée et d’une ser- 
rure ; ce coffret a été découvert, il y a quelques mois, sur 
le territoire de Reims, dans une fouille faite par M. Léon 
Foucher. La décoration très simple a été exécutée au 
repoussé et se compose de globules de différentes gros- 



j© 9 © © © Q © ©~© © 9 © © © © 9 Q I 

ApQO-QOOOOOOOOOOOPOOPOPOOOOOOOOOOOOOO oo<*o oogoooo 00000o0 oooo^ 


seurs, imitant des têtes de clous. Ces globules sont disposés 
de façon à former un triple encadrement rectangulaire au 
centre duquel on a gravé au pointillé les mots : 

VTERE FELIX 

Utere Jeiix ! 


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« On a retrouvé à Pompe! de grands coffres portant une 
décoration analogue 1 ; nos fabricants modernes de caisses 
et de cassettes ont conservé la tradition antique ; ils emploient 
encore aujourd’hui ce système d’ornementation en forme 
de tètes de clous. 

< La formule VTERE FELIX se rencontre sur un grand 
nombre de monuments, et souvent sur de petits objets d’un 
travail délicat ou de matière précieuse 2 . C’était ordinaire- 
ment un souhait adressé par le donateur à la personne qui 
se servait de l’objet offert. Souvent le nom du donataire au 
vocatif précède la formule. Les exemples datés que je con- 
nais sont tous d’une époque postérieure au i w siècle. » 


Séance du 21 Mars. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Académie d'Hippone ; assemblé* générale du 15 février 1883, 
in-8 # . 

Atti délia R . Accademia dei Lincei , anno CCLXXX (1882-83), 
3* série, t. VU, fasc. 1. Roma, 1883, in-4 # . 

Bulletin de la Société archéologique , scientifique et littéraire 
du Vendâmois, t. XXI, 1882. Vendôme, in-8\ 

— delà Société des Antiquaires de Picardie , t. XIV (1880-82). 
Paris, 1882, in-8°. 

Mémoires de V Académie des sciences , inscriptions et belles- 
lettres de Toulouse , 8' série, t. IV, fasc. 1-2. Toulouse, 1882, 
in-8*. 

— de la Société académique <T archéologie, sciences et arts du 
département de VOise , t. XI, 3* partie. Beauvais, 1882, in-8*. 

— de la Société des Antiquaires du Centre , t. X (1882). 
Bourges, 1882, in-8*. 


1 . M. Saglio en a reproduit trois dans son Dictionnaire d’antiquité », au mot area. 

2. J’ai cité dans le Bulletin épigraphique de la Gaule , t. III, fasc. 3, un assez 
grand nombre de monuments portant cette formule. 


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— 439 — 

de la Société des Antiquaires de Picardie, 3* série, t. Vil. 

Paris-Amiens, 1882, in-8\ 

Revue sauoisienne, 31 janvier 1883, in-6*. 

R. 0 88i (G.-B. de). Bulleitino di archeologia cristiana, k' série, 

1 M année. Roma, 1882, in-8». 

Correspondance. 

Le président du cercle des officiers de Bouse (Tunisie) 
demande l'envoi des publications de la Compagnie. 

Travaux. 

M. l’abbé Thédenat fait circuler l’estampage et le dessin, 
dus à notre confrère M. Maxe-Werly, d’une inscription iné- 
dite, provenant de Grand (Vosges), et conservée au Musée 
d’Epinal. 



Elle a été gravée, avant la cuisson, sur une brique dont 
on n’a retrouvé qu’un fragment reproduit ici à la moitié de 
ses dimensions. Les caractères sont cursifs et assez soignés. 

NOLITE O IVVENEBj 
MARTIVILLA 
NOLITE O I f 


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— 440 — 


On a trouvé, en assez grand nombre, et un peu partout, 
des inscriptions en caractères cursifs, gravées, avant la cuis- 
son, sur des briques. Beaucoup de grafittes sont dos au 
caprice et à la fantaisie ; il serait puéril de rechercher les 
motifs qui ont déterminé leurs auteurs à les écrire, et sou- 
vent inutile d’essayer d'en comprendre le sens. Les hommes 
n’ont guère changé ; depuis l’antiquité jusqu'à nos jours, les 
murs des promenades, des écoles, des casernes et des pri- 
sons ont toqjours été couverts de ce genre d’inscriptions, 
et il en sera toujours ainsi, partout où il y aura une réu- 
nion d'individus, hommes ou enfants, désœuvrés. 

En peut-on dire autant de ces briques? Je ne parle ici 
que de celles qui ont été gravées avant la cuisson. 8e pro- 
curer une brique encore molle afin d’y graver une inscrip- 
tion, puis la rendre au potier qui la met au four, c'est une 
série d'actes bien volontaires, bien réfléchis, et que ne suf- 
fisent pas à expliquer le caprice ou la distraction d’un 
désœuvré. On peut, à la rigueur, attribuer quelques-unes 
de ces inscriptions à des ouvriers potiers, mais non pas 
toutes, celles par exemple qui supposent, chez leur auteur, 
une certaine culture littéraire. 

Force est donc de trouver une autre solution : 

La rareté du papier, la difficulté, pour les habitants de 
certaines localités éloignées des centres, de faire graver sur 
le marbre et sur la pierre, ou de faire peindre sur les murs 
des avis destinés au public, ont pu être parfois une des 
causes de cet usage, quoique les petites dimensions de ces 
monuments soient souvent une objection contre cette inter- 
prétation. 

Toutefois il existe certaines briques pour lesquelles on 
peut fournir une autre explication : 

On connaît cette belle plaque de marbre, trouvée à Rome, 
portant gravés sur chacune de ses faces plusieurs alpha- 
bets 1 . Quel pouvait être son usage ? Je serais porté à croire 
qu'elle servait, dans une école, à apprendre leurs lettres aux 
enfants. Cette école était à Rome, dans une ville riche, où les 


1. C. /. L. % t. VI, n* 6831. 


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ressources ne faisaient pas défaut Mais dans les provinces, 
dans les endroits reculés, on ne pouvait pas faire aussi bien 
les choses. (Test pourquoi en Pannonie Supérieure, dans la 
colonie Claudia Savaria, où on fabriquait beaucoup de 
briques, on a trouvé un alphabet tracé non pas sur le marbre, 
mais sur une brique L 

Les briques gravées devaient avoir un autre usage dans 
les écoles. Les jeunes Romains, pour apprendre à écrire, 
copiaient des modèles. Nous ne le saurions pas par les 
auteurs, que nous pourrions hardiment le supposer ; mais 
les auteurs le disent : Sénèque 1 2 3 et Quintilien 3 nous 
apprennent même que ces modèles d'écriture s'appelaient 
prœscripta. Le maître tenait les doigts de l'enfant, et les 
promenait sur les lettres figurées 4 . Quintilien imagina 
une nouvelle méthode : il fit graver les modèles sur une 
tablette; l'écolier promenait dans le creux des lettres son 
style qui ne pouvait pas s'égarer ; sa main n'avait plus besoin 
d'être guidée par celle du maître 5 . 

U est assez naturel qu'une méthode recommandée par 
Quintilien se soit répandue; ne pourrait- on pas alors hasar- 
der l’opinion que quelques-unes de ces briques, portant des 
sentences soigneusement gravées en caractères cursifs, 
étaient employées au même usage que les tablettes dont 
parle Quintilien T 

Pourquoi, par exemple, tracer sur une brique, en beaux 
caractères, les premiers vers de l 'Énéide de Virgile 6 ? Cette 
bizarrerie apparente devient un fait tout naturel s’il s'agit 

1. C.I. L., t. MI, p. 962, XXVII, i. 

2. Ad Lucilium, XCIV, 51. 

3. Inst . orat., I, i, 27. 

4. Sénèque, loc. cit. : « Pueri ad praescriptum discunt ; digiti illorum tenentur , 
et aliéna manu per litterarum simulacra ducuntur. » 

5. Quintilien, loc. cit. : « Cum vero jim ductus sequi coeperit, non inutile eri* 
eu tibellæ quam optime insculpi, ut per illos relut sulcos duc&tur Stylus. Nam neque 
errabit, quemadmodnm in cens ; continebitur enim u trinque marginibus; neque 
extra praescriptum poterit egredi; et celerius ac eaepiua sequendo certa vestigia, 
formabit articules; neque egebit adjutorio manum suam manu superimposita 
regentia. » 

0. C. I. Z., t. U. n« 4967, 31. 


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— 442 — 


d'un modèle d'écriture pour un écolier. — Cette autre ins- 
cription, en belles lettres cursives, également tracée en 
creux sur une brique, n'est-elle pas une de ces sentences 
morales qui, de tout temps, ont fleuri sur les modèles du 
maître d'école : 

Senem severum semper esse condecet. 

Bene debet esse povero (= puero) qui discet bene*. 

Il me parait probable que la brique de Grand appartient à 
cette catégorie. Le début, nolile o juvenes , annonce bien une 
sentence morale ; la répétition de la même sentence, sur le 
même modèle, vient aussi à l'appui de cette opinion, ou, 
tout au moins, est conforme à ce que nous voyons aujour- 
d'hui sur les modèles de nos écoles. 

M. Roman, associé correspondant, demande la parole et 
s’exprime en ces termes : 

< M. Guillaume a présenté à la dernière séance le moulage 
d'une sculpture qu'il a découverte dans les travaux qu'il 
dirige dans le sous-sol de la galerie des Cariatides au Louvre; 
il a bien voulu me demander de rechercher à qui peuvent 
appartenir les armoiries qui sont représentées sur un écus- 
son mutilé, tenu par un ange. On distingue sur cet écusson, 
d'un côté un dauphin, de l'autre les armoiries de Bourgogne 



». C. /. L., t. III, p. 962, XXVII, 2. 


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— *43 — 


ancien, un petit fragment de Bourgogne moderne et entre 
les deux un demi-écusson sur lequel est figurée la moitié 
d'un lion, armoirie de Flandre. La disposition de ces armoi- 
ries indique qu'elles appartiennent à la femme d’un dauphin. 
Il m'a donc suffi, pour retrouver le nom de cette dauphine, 
d’ouvrir le dictionnaire de Moreri, et j’ai constaté que la 
seule princesse de Bourgogne qui ait épousé, pendant le 
cours des xiv* et xv* siècles, un fils aîné du roi de France 
était Marguerite de Bourgogne, fille aînée de Jean Sans- 
Peur et de Marguerite de Bavière. Cette princesse épousa, 
le 30 août 1404, Louis, dauphin, fils de Charles VI, nommé 
généralement le duc de Guienne. Ce prince mourut sans pos- 
térité le 18 décembre 1415, âgé de moins de dix-neuf ans. 
Marguerite de Bourgogne resta veuve jusqu'au 10 octobre 
1423 ; elle épousa alors, en secondes noces, Artus de Bretagne, 
duc de Richemond, connétable de France. Cette princesse 
eut droit, pendant son mariage et pendant son veuvage, 
c'est-à-dire de 1404 à 1423, de porter les armoiries gravées 
sur Técusson trouvé au Louvre ; c’est donc pendant ces dix- 
neuf ans que la chapelle, d’où provient le fragment de sculp- 
ture dont il s'agit, a été construite. » 

M. Aayet lit un fragment de son travail sur l'adora 

Athènes. 

M. Héron de Villefosse fait les communications suivantes : 

« 1* — M. Schmitter, receveur des douanes à Cherchell, 
province d'Alger, m'a adressé la copie d'une inscription qui 
est gravée sur le linteau de la porte extérieure d'une cons- 
truction antique, de forme quadrangulaire, encore debout sur 
la route de Cherchell à Tipasa. Cette inscription qui avait 
été déjà remarquée, mais jamais publiée, présentait des 
difficultés de lecture dont M. Schmitter a triomphé. Sa copie 
est ainsi conçue : 


IN HIS PREDIS M* 
CINQ M F HILARI 
ANI* FLAMINIS AV 


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GY8TI PPET YETI 
DN IMPERATAE 
EIVS 

Dans IMPERATAE, le T est lié avec le dernier A. 

« Toutefois je pense qu'il faut rectifier ainsi l’avant-der- 
nière ligne : 

ET VETI 

DIAE IMPETRATAE 
EIYS 

Dans YETIDIAE le D est probablement conjugué avec le I 
suivant et, dans IMPETRATAE, le premier T doit être lié 
avec le R ou le premier A. 

« H faut transcrire : 

« In kii pr[a]edi(i)s M(arci ) Ctaci’(t), M(arci) /( t/tt), Hila- 
riani, Jlaminis Augusti p(er)p(etui ) , et Vetidiae Impelratae 
(uxoris) ejus. 

« La formule in kis praediis suivie du nom du propriétaire 
se rencontre assez souvent au début des inscriptions élevées 
dans les propriétés privées par les agents ou fermiers, pour 
rappeler des constructions d'édifices ou des améliorations 
introduites dans l'exploitation 4 . Ici c'est une simple enseigne 
placée au-dessus de la porte pour annoncer aux passants 
que les praedia voisins appartiennent à M. Cincius Hilaria - 
nus et à sa femme Veiidia Impet rata, i 

« 2* — M. Demaegh, commandant du recrutement dans la 
province d’Oran, m’a communiqué la copie d’un fragment 
d'une nouvelle borne milliaire appartenant à la voie romaine 
de Portus Magnus à Caesarea 1 2 , fragment qu’il vient de 
découvrir dans le mur d'un gourbi, sur le bord de la route 
d'Oran à Mostaganem. Ce gourbi est situé à 2,300 mètres 
du point où se trouve la borne III de la même voie dont j'ai 
entretenu la Compagnie à une précédente réunion (séance du 
21 février), et par conséquent le fragment en question a été 
découvert entre cette borne et Port-aux-Poules. Il est con- 

1. Pour l’Afrique, cf. C. /. L t. VIII, n° 8209 (Ain-Tin), n # 8600 (Djidgelli), 
n* 9725 (Ammi-Mousft)..., etc. 

2. Itiner. Antonini , éd. Parthey et Pinder, n«* 13. 14, 15. 


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▼exe, et mesure, dans son état actuel, l m 18 de hauteur sur 
0 m 52 de largeur; la partie supérieure de la borne manque 
avec les premières lignes; les lettres sont de très belle 
facture et mesurent 0 m 05. Voici le texte tel qu'il a été 
relevé par M. Demaegh : 


BRITT • MAX • GERMANICO 

MAX • PONTIFICI * MAX • TRI (RI liés) 

BYNIGIAE POTESTAT • XVini 

IMP * III COS UH * P • P * PRO 

C08VU //////////////////////////////// 

MIL * PASS • IIII POS 

« Comme on le voit, cette borne marquait le quatrième 
mille de Portus Magnus vers Caesarea (ou d’Arzew à Cher- 
chell) ; elle a été élevée en 216 sous le règne de Caracalla 
et il me paraît probable qu’elle doit être ainsi complétée : 

imp . caes. 
m. aurelio antonino 
p . f. aug. parth. max 
BRITT • MAX • GERMANICO 
MAX * PONTIFICI • MAX • TRI (RI liés) 

BVNICIAE POTESTATXYini 
iMP in cos nn p p pRO 
COSVLI a portu mag 
mil • PA 88 • nn POS 

« Je ne sais quelle explication donner des lettres POS, à 
la dernière ligne ; je ne puis certifier l’exactitude de la lec- 
ture : une borne du même empereur trouvée à Arzew, mais 
datée de Tannée suivante, 217, porte également après le 
chiffre des milles une mention qui n’a pas encore été lue 
d'une façon certaine 1 . » 

« 3° — M. Alfred de Surville m’envoie de Nimes la copie 
de plusieurs Inscriptions funéraires qui viennent d’être 
découvertes dans cette ville et qui y sont conservées 
chez M. Pocheville, mouleur. 

i. Cf. C. I. L.y t. VIU, n* 10456. 

ANT. BULLETIN. 10 


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< a. Sur une stèle à fronton triangulaire : 

Dns MANIB 

LCORNELIO 
ATHE N AEO 
ANTHVS PATER 


La première ligne est inscrite dans le fronton. 

Dit» Ma,nib(us). L(ucio) Comelio Athenaeo Anthus pater. 

« b. Sur une stèle à double compartiment et à double fron- 
ton : 


D- M* 
TVTAE 
MAXVMIF 
VTVLLIV8F 


D- M* 
VERI 

VELAGENIF 

VTVLLIVSF 


D(iis) M(anibus) Tutae Maximi f{iliae), Ulullius f(ilius). 
D(tis) Af(anibus) Vert Velagenif(iln) f Utullius f[ilius). 

« Tuta et Verus étaient les parents d’Utullius qui a fait 
élever le monument. 

< c. Sur une stèle à fronton : 


D* M 

8 AT VLLI 
HOSPITI8 • F 
AYITA VXOR 


< La première ligne est inscrite dans le fronton. 
D(iis) M(anibus) Satulli Hospitis , Avita uxor. 

« d. Sur une stèle à fronton : 

MAN 

MNE8TERIS 


« Le reste du texte manque. La première ligne est inscrite 
dans le fronton. 

Man(ïbus) Mnesteris ... 1 


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Séance du 28 Mars. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrage offert : 

Palustre (Léon). La Renaissance en France , livr. 6, 7, 8 (t. II). 

Paris, Quantin, inf°. 

Correspondance. 

Le président de la commission de la bibliothèque militaire 
de la garnison d'Amiens écrit pour demander l'envoi des 
publications de la Compagnie. 

Travaux . 

M. Mowat dépose sur le bureau les deux numéros du 
Bulletin municipal de la Ville de Paris, dans lesquels a été 
insérée la lettre du président de la Société relative aux 
arènes de la rue Monge. 

M. Bertrand rend compte de la visite qu'il a faite aux 
arènes. Il annonce que, dans la prochaine séance, il présen- 
tera à la Compagnie le plan très exact des fouilles dressé par 
M. Vacquer. Il ajoute que l'administration municipale a pris 
toutes les mesures nécessaires pouf sauvegarder les objets 
intéressants dont les travaux pourraient amener la décou- 
verte. 

M. Palustre, associé correspondant, offre les livraisons 6, 
7 et 8 (tome II) de son grand ouvrage sur la Renaissance en 
France. 

M. A. de Barthélemy, au nom de la commission des 
impressions, lit un rapport concluant à l'impression, dans le 
volume des Mémoires , du travail de M. de Bougé sur les 
Antiquités égyptiennes du Musée de Nantes : les conclusions 
de ce rapport sont adoptées. 


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M. Courajod lit une note sur un bronze du Cabinet des 
Antiques de Vienne, Bellérophon arrêtant Pégase emporté , 
œuvre de Bertoldo, et s'exprime ainsi : 

« Que de fois, en voyant un bel objet d'art, on se prend 
à regretter de ne pas posséder de renseignements précis 
sur son histoire, et, d'autre part, que de fois, en lisant 
dans un texte la description d'une œuvre d'art remarquable, 
on gémit de ne pouvoir la contempler en nature 1 Cepen- 
dant, dans bien des cas, le monument et le document qui 
se complètent l'un et l'autre nous sont tous deux parvenus 
isolément sans que nous le sachions, et attendent, obscurs, 
séparés par des distances énormes, un rapprochement for- 
tuit d'où jailliront sur eux la lumière et la célébrité. 

« Les collections du Cabinet des Antiques du château impé- 
rial de Vienne renferment quelques pièces excellentes de la 
plus belle époque de la Renaissance italienne, parmi les- 
quelles il faut citer un petit portrait en bronze d'Andrea 
Riccio, pareil à celui que possède le baron Davillier, une 
porte de tabernacle, bas-relief de bronze avec addition 
d'émail comme dans certains ouvrages connus de Turin! 
à Sienne et de Filarete à Rome, et, avant tout, un groupe 
admirable, d'une hauteur de 30 à 40 centimètres, sculpté 
en ronde bosse, fondu en bronze à cire perdue et représen- 
tant Bellérophon arrêtant Pégase emporté. Revue et exami- 
née à plusieurs reprises depuis 1875, cette dernière sculp- 
ture a fait sur moi une impression très vive. Je lui ai donné 
le premier rang dans tout ce qu'a produit à ma connaissance 
l'école de Padoue postérieure à Donatello. Cependant, si 
mon enthousiasme, proclamé bien haut et constaté par des 
notes répétées sur mes carnets de voyage, a toujours été 
grandissant, je dois reconnaître qu'il n'a guère recruté de 
prosélytes et je suis forcé d’avouer que, jusqu'à présentée 
n'avais pu trouver par mot-môme, ni me procurer à Vienne 
aucune espèce de renseignements sur les origines du chef- 
d'œuvre en question *. La lecture de l'excellent livre de notre 


1. Voyez E. von Sacken, Die Sammlungen des k. k. Mûnx und Antiken 
Cabinetes. Wien, 1866, in-8*, p. 481, n* 19. Hauteur du groupe : un pied. 


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— 449 — 


confrère M. Mflntz sur les Précurseurs de la Renaissance m’a 
ouvert les yeux. M. Müntz s’exprime ainsi en parlant de Ber- 
toldo, l’élève de Donatello, page 188 : < On cite de lui deux 
« enfants sculptés en bois, en I486, et un Bellérophon en 
< bronze conservé au xvi« siècle à Padoue, chez Messire 
« Alexandre Capella. » Et en effet l’Anonyme de Morelli 
(Notixia cTopere di disegno , p. 16) nous apprend qu’à Padoue, 
au commencement du xvi* siècle, chez cet Alexandre 
Capella, existait une sculpture ainsi décrite : a lo Bellerofonte 
« de bronzo, che ritiene el Pegaso, de grandezza d’un piede, 
« tutto ritondo, fu de mano de Bertoldo, ma gettado da 
« Adriano suo discipulo et è opéra nettissima e buona. > 

« Le Bellérophon signalé par l’Anonyme de Morelli comme 
existant au xvi e siècle est certainement celui qui m’a si fort 
intéressé à Vienne. Il est facile de saisir les analogies que 
présente ce petit groupe avec le célèbre bas-relief en 
bronze de Bertoldo exposé au musée du Bargello, à Florence, 
sous le titre d’une bataille mythologique. Le style est le 
même, et le mouvement des chevaux cabrés est tout à fait 
semblable des deux côtés. On peut même dire que le groupe 
de Vienne paraît presque détaché du bas-relief de Florence, 
tant la manière est identique dans les deux œuvres com- 
parées, et tant la sculpture de ronde-bosse est traitée comme 
un travail de haut-relief. Dn pareil monument ne devrait pas 
avoir besoin d'être recommandé à l’attention publique par 
une pompeuse généalogie. Cependant Vincognito trop mo- 
deste, dans lequel il a vécu jusqu’ici, lui a été préjudiciable. 
Trop souvent, pour les œuvres d’art, le succès dépend uni- 
quement de l’étiquette. » 

M. Palustre, associé correspondant, présente la photo- 
graphie d’un buste en marbre qui se voit au ch&teau 
d’Ussé (Indre-et-Loire). Ce buste, d'origine italienne, 
paraît avoir été exécuté à Florence vers l’an 1500. Sa trace 
se retrouve dans les Inventaires du ch&teau de Saint-Mandé, 
publiés récemment par M. Bonnaffé (le surintendant Fouquet , 
librairie de l’Art). Il aura été acheté par Louis Bemin de 
Valentinay, gendre de Vauban et seigneur d’Ussé à cette 


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— 450 — 

époque, eu môme temps que les deux momies entrées au 
Louvre en 18 UU. 

M. Read annonce que la Commission des monuments his- 
toriques a été convoquée à la suite de la démarche faite par 
la Société et qu'elle a demandé à l’unanimité la conservation 
des arènes romaines de la rue Monge. 

M. Auguste Nicaise, associé correspondant à Châlons- 
sur-Marne, fait la communication suivante : 

« Le cimetière de la Fosse-Jean-Fat, à Reims, est un 
cimetière mixte, où Ton rencontre l'incinération et l’inhu- 
mation. Le premier de ces modes de sépulture y est beau- 
coup plus fréquent. 

< Ce cimetière est situé au nord de Reims, entre la route 
de Neufchàtel et le faubourg de Laon, c'est-à-dire, entre 
deux voies romaines, l'une allant de Reims à Trêves, l'autre 
se dirigeant sur Charleville par Bault-sur-Suippes. 

« En 1881 et 1882 on y a découvert de nombreuses urnes, 
dont plusieurs sont de grandes dimensions, en terre blanche, 
rose, grise, noire et gris bleuâtre appelée grès craquelé, ainsi 
qu'une grande urne en verre, brisée et remplie d'ossements 
incinérés, en forme d’olla, munie d’un couvercle avec bou- 
ton à tige, et ornée de chaque côté de deux anses géminées 
en forme de nœud. 

< Parmi les vases découverts à la Fosse-Jean-Fat, un cer- 
tain nombre montre trois trous disposés deux et un, pra- 
tiqués avec un couteau dans l'argile après la cuisson, en 
accomplissant le rite funéraire de l'inhumation du vase ren- 
fermant les ossements incinérés. 

« Ces trois trous représentent les yeux et la bouche du 
visage humain et rappellent ainsi les vases à visage, trouvés 
dans des sépultures appartenant à des civilisations beaucoup 
plus anciennes. Des vases analogues, datant de l'époque 
romaine, ont été recueillis sur les bords du Rhin, notam- 
ment à Cologne et à Mayence ; sur ces derniers le visage 
humain est tracé avec la barbotine. 

« C'est la première fois que ces vases troués sont signalés. 


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— 454 — 

Les premiers ont été découverts à Reims, en 1875, rue de 
Merfy, par M. Blavat. » 

Dans le cimetière de la Fosse-Jean-Fat ces vases étaient 
surmontés de monuments en pierre, stèles funéraires dont 
M. Nicaise présente des dessins en couleur, au nombre de 12 : 

« 1) Haut. 30 cent. , larg. 23 ; cette stèle représente la façade 
d'une maison ou plutôt d'un columbarium, avec le loculus 
ou case, où Ton plaçait le vase renfermant Les ossements 
incinérés. Dans ce monument la cavité est probablement 
destinée à recevoir les offrandes et libations. 

« 2) Haut. 82 cent., larg. 33 cent.; cette stèle porte l'ins- 
cription : 

D M 

MATONE 
MARTIN VS 

Au-dessous est représentée, sculptée en demi-relief, Ya$cia 
qui constitue une véritable rareté dans notre région. 

< 3) De forme carrée avec fronton triangulaire. Haut. 
84 cent., larg. 35, épaiss. 16. Inscription : 

D M 
LVCILLA 

a 4) Haut. 93 cent., larg. 39, épaiss. 32. Inscription : 

D M 

SERONNO 

GAVVAMA (MA liés) 

Seronno Cauvama. 

« La lecture de Seronno n’est point certaine. Au bas de 4a 
stèle une cupule à libations surmontant une rigole qui 
descend jusqu'au pied du monument. 

< 5) Haut. 35 cent., larg. 24. Elle représente une femme 
assise, vêtue de la tunique et de la stola , qui tient dans ses 
mains, appüyées sur les genoux, deux objets trop frustes 
pour être déterminés. On peut y voir une ampuüa et un vase. 

« 6) Haut. 46 cent., larg. 20, épaiss. 9. Elle représente 
une femme vêtue de la tunique, coiffée de larges ban- 
deaux plats. De la main droite elle tient un flacon carré 


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— 452 — 


à col arrondi; le bras gauche entoure on vase placé 
sur la cuisse du môme côté. La tunique porte encore des 
traces de couleur rouge. Ces personnages offrent l'image 
des défünts, dont les ossements incinérés sont placés dans 
les vases. 

c 7) La figure n* 7 représente un aigle haut de AO centi- 
mètres et de même largeur. Les deux pieds de l'oiseau sont 
placés sur un socle hémisphérique. 

< 8) Haut. AO cent., larg. A3, haut, des lettres A5 milli- 
mètres. Au-dessous du fronton carré, entaillé, on lit l’ins- 
cription : 

AVG VSTVS 
APRILIS FILI 

« 9) Haut. 20 cent., larg. 13, épaiss. 10. Petit monu- 
ment avec fronton triangulaire, au-dessous, trois cases 
d'un columbarium, ou niches. L'Inscription SECVNDA 
se lit deux fois sur cette stèle, dans le fronton triangulaire 
et à la base. 

< 10) Haut. 85 cent., larg. 38, épaiss. 26, haut, des lettres, 
7 cent. Carrée à la base ; triangulaire à la partie supérieure. 
Inscription : 

BOYD I 
LLY 8 VI 
MPVRILA 

« Une patère en bronze, découverte à Evaux (Creuse) vers 
1840, montre, sur son manche, l’inscription : 

VIMPVRO FERMI 
LIB* IV AV 
V-S-L-M- 

V impur o, affranchi de Firmus d’Evaux, s* est acquitté avec 
reconnaissance de son vœu . 

< Vimpuro est un nom gaulois, d’où Vimpurila de la stèle 
de Reims. Les monuments épigraphiques ont déjà donné 
Vmpia et Vimpus. 

< 11) Haut. 65 cent., larg. 35, haut, des lettres 5 cent. 


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— 458 

Monument de forme triangulaire. Dans le fronton l’inscrip- 
tion : 

DM 

CIA 

MA 

Ciama ou Giama. Ce dernier, forme initiale de Giamilos, 
connu par des monnaies gauloises. 

< 12) Cippe arrondi. Dans une niche un personnage debout, 
revêtu d’une tunique qui porte des traces de couleur rouge ; 
il est chaussé de brodequins ( calcei) peints en noir. > 

M. Auguste Nicaise possède deux autres stèles dont les 
inscriptions ont été peintes en lettres rouges sur un enduit. 
Elles sont trop détériorées pour être lues. 

M. Gaston Le Breton, directeur du Musée Céramique de 
Rouen, associé correspondant de la Compagnie, donne lec- 
ture d’un travail sur des peintures murales, de l'École de 
Fontainebleau, récemment découvertes à Gisors en réparant 
une vieille maison de cette ville, située rue du Bourg. 

Ces peintures étaient dissimulées par une cloison qui les a 
protégées en grande partie contre les ravages du temps. D’une 
exécution très large, elles ont été obtenues par des tons plats 
juxtaposés sur un enduit de plâtre qui, en se durcissant avec 
elles, a offert toute l’imperméabilité et la résistance néces- 
saires pour assurer leur conservation. Elles se composent 
de deux Dises superposées représentant un triomphe de César . 
Les sujets sont accompagnés de légendes explicatives en 
écriture minuscule gothique de la fin du xv* siècle. L’ordre 
des sujets représentés est indiqué par différentes lettres de 
l’alphabet. Ces peintures mesurent l m 90 de hauteur sur 
7“50 de largeur ; la hauteur moyenne des personnages est 
de 0 m 63 à 0 m 68 centimètres. 

M. Gaston Le Breton décrit ensuite ces peintures, en 
Indiquant le sens des légendes qui les accompagnent. Il a 
eu le regret de constater que ces deux frises superposées 
ont été raccourcies sur leurs extrémités ; si l’on en juge 
par les lettres de l’alphabet qui manquent, deux sujets ont 


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été détruits sur le côté droit et quatre autres sur le côté 
gauche. 

Eu ce qui concerne les légendes, elles paraissent avoir 
été inspirées par une compilation de Tite-Live, de Sué- 
tone, de Lucain et de Saliuste, analogue à celle qui fut 
imprimée à Paris, le 22 décembre 1490, par Pierre Le 
Rouge, pour Antoine Vérard. Cet incunable a pour titre : 
Jyucan, Suetoine et Saluste en françois; les sommaires des 
chapitres qu'il renferme ont une rédaction qui rappelle celle 
des légendes des peintures de Gisors. 

Quant aux peintures, il ne paraît pas douteux qu’elles appar- 
tiennent à l’école de Fontainebleau. On y retrouve l'allure 
élancée des personnages ; le caractère des figures permet 
de les attribuer à quelque élève du Primatice ou de Niccolo 
dell' Àbbate, venu de Fontainebleau. Le triomphe de César 
par Mantegna n'a pas été sans influence sur l'esprit de 
l'artiste qui a exécuté les peintures de Gisors, mais, si ce 
dernier a pu être impressionné par l'œuvre du grand maître 
italien, il en est cependant resté peu de traces dans sa com- 
position ; l'exécution un peu sommaire dans certaines par- 
ties en a même parfois affaibli l'ensemble qui constitue 
surtout son œuvre décorative. 

M. G. Le Breton recherche dans quelles circonstances 
les peintures de Gisors ont pu être exécutées. En 1528, 
François I er érigea le domaine de Gisors en comté ; ce fut 
en faveur de sa cousine Renée de France, fille de Louis XII, 
épouse d’Hercule II d’Este. On connaît l'amour de cette 
princesse pour les lettres et les arts; habituée à vivre 
dans cette brillante cour de Ferrare, il ne serait pas 
impossible qu'elle n'eût été pour quelque chose dans la 
commande des peintures de Gisors. Les revenus importants 
que lui procuraient son comté devaient du re6te l'appeler 
de temps à autre dans cette ville. Il n'y a là de la part 
de M. Le Breton qu'une pure hypothèse, car selon lui 
ces peintures pouvaient aussi bien avoir été commandées 
par François I er , et même par Henri II. En consultant les 
comptes des bâtiments du roi, de 1528 à 1570, on trouve, en 
effet, la trace d’un nommé Pierre Moreau , maistre des œuvres 


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— 455 — 


de maçonnerie pour le Roy au bailliage de Gisort , lequel 
mourut vers 15M. On sait que le grand conseil fut convoqué 
à Gisors en 1534 et qu’il y fonctionna jusqu'au 1 er novembre 
suivant; rien ne prouve cependant que François I er soit 
venu dans cette ville à cette époque. Henri II visita Gisors 
le 25 décembre 1555 et fut accueilli avec un tel enthousiasme 
par les habitants qu’il permit d’ajouter trois fleurs de lis aux 
armes de la ville. On peut également se demander, ajoute 
M. Le Breton, si les peintures en question n’auraient pas été 
exécutées à l’occasion du passage de ce prince dans cette 
ville où il fut si bien reçu ? L'absence de documents oblige 
Fauteur à une certaine réserve, dans laquelle il se tient jus- 
qu’à ce que de nouvelles recherches aient été plus fruc- 
tueuses. Les archives de la Seine-Inférieure et de l’Eure ne 
lui ont encore rien appris sur ce sujet, ni le manuscrit de 
Robert Denyan, du xvii* siècle, sur l’histoire politique et la 
création de Gisors. Quant aux titres de propriété du posses- 
seur de la maison où se trouvent les peintures, ils ne 
remontent également qu’au commencement du xvn e siècle, 
et n'offrent aucun détail intéressant à noter. 

Plusieurs essais ont été tentés par M. Le Breton pour obte- 
nir une reproduction photographique des peintures de Gisors ; 
la présence des rouges et des jaunes en trop grande quantité 
et le manque de lumière ont empêché jusqu’ici d’obtenir 
un résultat satisfaisant. 

L’auteur termine en insistant sur l’intérêt que présentent 
ces peintures qui appartiennent à un art et à une époque 
dont il reste fort peu de spécimens en France, et il exprime 
le vœu qu’un jour ou l’autre elles soient recueillies par une 
de nos collections publiques. 


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— 456 — 


EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 

DU 2® TRIMESTRE DE 1883. 


Séance du 4 Avril. 

Présidence de M. 6. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée , 29 e année 
(1882). La Roche-sur-Yon, 1882, in-8°. 

Mémoires de la Commission des antiquités du département de 
la Côte-d'Or, t. X, 1™ livr. Dijon, 1882, in-A°. 

— delà Société d'émulation de Cambrai , t. XXXVIII, séance 
publique du 16 août 1881. Cambrai, 1882, in-8*. 

Travaux de l’Académie nationale de Reims , t. LXX-LXXI 
(1881-1882). Reims, 1883, in-8'. 

Duval (Louis). La nouvelle édition de la France illustrée ; 
VOme. In-12. 

Eogbr. La tradition et les réformes dans renseignement uni- 
versitaire. Paris, Masson, 1883, in-8®. 

Prost (Aug.). Les sciences et les arts occultes an XVI • siècle. 
Paris, Champion, 1882, in-8°. 

Travaux . 

Au commencement de la séance, M. G. Duplessis, prési- 
dent, prend la parole en ces termes : 

< Je crois être l’interprète de tous les membres de la 
« Société des Antiquaires de France en exprimant à notre 
« éminent confrère, M. Léopold Delisle, la satisfaction pro- 
« fonde que nous a causée la haute distinction que le gou- 
c vernement vient de lui accorder. Son dévouement à la 

< science et ses éminentes qualités d’administrateur lui ont 

< valu depuis longtemps la reconnaissance de tous les éru- 


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— 457 — 


< dits. Le sàle avec lequel il a défendu les intérêts de la 

< France, à propos de la vente des mss. de lord Ashburn- 

< ham, lui a acquis un nouveau titre à notro reconnaissance, 

< et le Président du conseil, en choisissant la réunion des 

< Sociétés savantes pour remettre à M. Léopold Delisle la 

< croix de commandeur de la Légion d'honneur, a tenu à 
« affirmer une fois de plus l’intérêt que le gouvernement 

< portait à nos études. > 

L'ordre du jour appelle le scrutin pour l'élection d'un 
membre résidant, en remplacement de M. Ed. Le Blant, 
nommé membre honoraire. MM. Longnon et Héron de Ville- 
fosse donnent lecture des rapports rédigés par eux au nom 
des commissions chargées de présenter des conclusions sur 
les candidatures de MM. Ramé et Flouest. On passe au vote, 
et M. Ramé, ayant obtenu, au second tour de scrutin, la 
majorité exigée par le règlement , est proclamé membre 
résidant. 

M. Rayet lit un rapport favorable au nom de la commis- 
sion chargée d'examiner la candidature de M. 6. Lafaye au 
titre d'associé correspondant; on procède au vote, et 
M. Lafaye, ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par 
le règlement, est proclamé associé correspondant national 
à Àix (Bouches-du-Rhône). 

M. Heuzey présente à la Société deux haches en bronze 
d'un type particulier, provenant de Syrie, qui viennent 
d'étre acquises par le département des antiquités orientales 
du Louvre. 

M. Bertrand fait remarquer les analogies qui existent entre 
le type de ces haches et celui d'autres haches rapportées du 
Caucase par M. Chantre, et conservées au Musée de Saint- 
Germain. 


M. de Goy fait la communication suivante : 

< Au mois de février 1882, 104 saïgas mérovingiens furent 
découverts au Creuzet, au lieu dit « Cris de Fontemeurant, » 


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commune de 8aînt-Pierre-des-Btieux, canton de Charenton 
(Cher). Cette découverte fut tenue soigneusement cachée 
jusqu’en janvier 1883. C’est alors qu’invité par le proprié- 
taire, M. A. Corbln, je fouillai le tumulus gaulois où avaient 
été trouvés les saïgas ; les fouilles m'ont donné deux sépul- 
tures, environnées de pierres plates. Le premier cadavre 
possédait 2 bracelets et un torques en bronze ; le second, un 
seul bracelet, et différents fragments de poterie noire, gros- 
sière. Voici les dimensions du tumulus : diamètre il m. 
En coupe, il était formé d’une couche de terre grls&tre 
de 0*20 d’épaisseur, d’un lit de pierres sèches de 0 œ 55 et 
enfin d’une couche de terre végétale de 0 m 15. La première 
sépulture était orientée la tête à FO., la seconde, la tète 
au N. N-O. . 

« Il n’y a évidemment aucune relation entre la découverte 
des saïgas et celle des bijoux : Charenton fut de tout temps 
habité, et nous savons qu’en 640, un disciple de saint Colum- 
ban y fonda un couvent de femmes qui acquit une grande 
réputation. • 

M. de Kermaingant, associé correspondant, rappelle la 
communication faite autrefois par M. Courajod, au sujet de 
quelques sculptures de la collection du cardinal de Riche- 
lieu, aujourd’hui au Musée du Louvre. Trois d’entre elles 
sont particulièrement intéressantes : les bustes de Henri II, 
Charles IX et Henri III, attribués à Germain Pilon. 

M. Courajod avait remarqué « que le groupe du Louvre 
n’était pas isolé et se rattachait à d'autres ouvrages. Une 
pièce connue partageait avec ces monuments une origine 
commune. C’était le buste en bronze de Henri III, qui fai- 
sait autrefois partie de la collection Pourtalès. » 

M. de Kermaingant a eu l’occasion d’admirer, chez M. le 
baron d’Hunolstein, le buste en bronze de Henri H, qui est 
l'analogue du buste du Louvre, comme le bronze de la col- 
lection Pourtalès l’était déjà pour le Henri III. Il a obtenu 
de AL le baron d’Hunolstein , qui la lui a gracieusement 
accordée, la permission de faire photographier le buste de 
Henri II, et il dépose, sur le bureau de la Société, des 


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459 — 


épreuves de cette photographie, en exprimant le vœu que 
le Charles IX soit retrouvé à son tour. 

M. Maxe-Werly, associé correspondant à Bar-le-Duc, 
entretient la Compagnie d*un monument récemment acquis 
par le musée de Reims : 

« Dans les séances du mois de novembre de l’année 1880, 
à l’occasion de l’autel de Saintes dont M. A. Bertrand a fait 
une étude toute particulière, la Société a entendu les obser- 
vations émises par nos confrères MM. Gaidoz , Mowat et 
Héron de Villefosse, au sujet des différentes représentations 
d’un dieu cornu, dont le monument de Reims offre un des 
types les plus curieux. 

« Informé qu’un fragment de sculpture, encastré dans la 
muraille d’une maison de Reims, offrait quelque ressemblance 
avec le sujet en question, j’avais fait des démarches pour 
en obtenir un moulage que je désirais soumettre à la Société. 
Si ma tentative est demeurée infructueuse, je suis heureux 
toutefois de pouvoir annoncer à nos confrères que ce débris 
Intéressant vient d’être acquis pour le musée de Reims. 

« Ce fragment fort mutilé offre, sur une même ligne, un 
groupe de trois têtes séparées les unes des autres; la cas- 
sure s’étant faite à la section du cou, on ne peut s’assurer 
si celle du milieu porte le torques comme la divinité placée 
au centre du bas-relief de Reims, mais les cornes étant très 
visibles, il y a lieu de croire qu’il s’agit ici d'une représen- 
tation identique, puisque la tête placée à la droite du tableau 
est celle de Mercure, bien reconnaissable au pétase ailé qui 
lui couvre la tête. » 

Séance du 11 Avril. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Atti délia R. Accademia dei Lincei , 3 e série, t. VII, /asc. 5 

et 6. Roma, 1883, in-4*. 

Commission royale pour la publication des anciennes lois et 


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ordonnances de la Belgique, procès-verbaux des séances, 
t. VI, cahier 8 e . Bruxelles, 1882, in-8°. 

Journal des Savants , mars 1883. Paris, ln-Zj°. 

Ministère de Vinstruction publique et des beaux-arts ; Comité 
des travaux historiques et scientifiques : Rapport au minis- 
tère et arrêté . Paris, 1883, in-é°. 

Lucas (Charles). Les églises circulaires d'Angleterre. Paris, 
1882, in-8°. 

Perrot (Georges) et Chipiez (Charles). Histoire de Vart dans 
Vantiquité , t. II, la Chaldée , V Assyrie, la Phénicie . Paris, 
1883, ln-8°. 

Rey (B.). Les colonies franques de Syrie aux XII* et 
XIII * siècles . Paris, 1883, in-8\ 

Wright (Harrison). A mémorandum description of Indian 
earthenenware pots, 1883, in-8°. 

Correspondance. 

M. Henniguer, de Lorient, écrit à la Société pour deman- 
der quelques renseignements sur la pierre gravée commu- 
niquée par M. Héron de Villefosse, à la séance du 3 janvier. 

M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts 
invite la Société à préparer le programme des sujets que ses 
membres se proposent de traiter, lors du prochain congrès 
des Sociétés savantes à la Sorbonne. 

M. de Bougé présente un bouclier en fer récemment trouvé 
près de Clermont-Ferrand. M. Héron de Villefosse fait obser- 
ver que la présence dans cette ville d'un faussaire bien connu 
doit rendre défiant au sujet des antiquités qui en pro- 
viennent. 

M. l'abbé Bernard lit quelques passages d'un travail qu'il 
fait imprimer, sur une statue récemment découverte dans 
la rue des Fossés-Saint-Jacques, à Paris. M. Bernard croit y 
reconnaître un Bacchus ; il s’étend, à ce sujet, sur le culte 
de Bacchus dans l'empire romain et sur la religion des habi- 
tants de Lutèce. Il est difficile de déterminer à quel monu- 
ment appartenait la pierre qui porte cette sculpture. 


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M. Ulysse Robert donne lecture d'an mémoire de M. Clé- 
ment Duvemoy sur Une enceinte récemment découverte à 
Mandeure , et annonce que le Neptune trouvé dans cette loca- 
lité (voir plus haut, p. 110) a été vendu pour 900 francs à 
un habitant de Bâle. — M. Ramé ajoute quelques détails sur 
les fouilles de Mandeure. — Le mémoire de M. Clément 
Duvernoy est renvoyé à la Commission des impressions. 

M. Guillaume fait connaître à la Société qu'il a visité 
aujourd’hui même, avec notre confrère M. C. Robert, les 
fouilles que la Ville de Paris fait exécuter sur l’emplacement 
des arènes de Lutèce. Ces fouilles sont peu avancées encore. 
Sur quelques points seulement on a retrouvé des restes de 
murs en moellons ; plusieurs d’entre eux affectent la forme 
elliptique et ont l m 40 d’épaisseur. Quand les fouilles, plus 
complètes, permettront de relier ces rares débris, peut-être 
l’ensemble prendra-t-il un certain intérêt. — Les fragments, 
peu nombreux, retrouvés jusqu'ici, proviennent de tuiles en 
terre cuits et de poteries communes. 

M. Guillaume entretient ensuite la Compagnie d’une excur- 
sion faite par lui il y a peu de jours aux châteaux de Fleury- 
en-Bierre et de Courances, situés près de Melun. A Fleury- 
en-Bierre, dont les plans furent, dit-on, dressés par Pierre 
Lescot, pour Cosme Clausse, ministre de Henri 11, se trouve 
une grande et belle cour d’honneur, entourée sur trois côtés, 
de bâtiments en briques, moellons et grès, dans le style de 
Fontainebleau; deux C entrelacés, formés de briques, sou- 
vent répétés sur ces murs, rappellent les initiales de Cosme 
Clausse. 

Dans la partie la plus ancienne du château proprement 
dit, sur la voûte d’une petite chapelle, aujourd’hui transfor- 
mée en cuisine, sont des peintures remarquables, malheu- 
reusement trop effacées, de l’Ecole de Fontainebleau. 

Un salon, dont la décoration fut changée à l’époque de 
Louis XVI, offre encore la partie supérieure d’une cheminée 
du plus beau style renaissance et d’une admirable exécution. 
Cest un cadre oblong, en marbre blanc. A la partie supé- 

ANT. BULLETIN. lt 


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rîeure sont placées les armes de Gosme Glausse (on chevron 
et trois tètes de léopard), à droite et à gauche des enfants 
couchés, puis des guirlandes, des tètes de femme, deux 
chimères aux angles inférieurs et un cartouche, tout cela 
sculpté en haut-relief. 

Dans ce magnifique cadre se trouve aujourd’hui le portrait 
de Gosme Glausse, en costume du temps de Henri II. Ge 
portrait, peint sur panneau en bois, paraît être du temps, 
mais il ne semble pas qu’il ait été fait pour cette place. 

Une petite église attenante, de style roman, contient de 
curieux chapiteaux; les armes de Gosme Glausse y sont 
peintes en plusieurs endroits. 

M. de Montaiglon ajoute quelques détails sur les peintures 
du salon, qui sont probablement, conformément à l’opinion 
soutenue par M. Reiset dans la Gasette des beaux-arts , l’œuvre 
de Nicolo deirAbbate. 


Séance du 18 Avril. 

Présidence de M. G. Duplbssis, président. 

Ouvrages offerts : 

Revis ta de archtvos , bibliotkecas y museos , 2® série, an. IX, 
1-2. Madrid, 1883, in-8°. 

Baye (baron J. de). Notes pour servir à V histoire de V abbaye 
du Reclus . Arcis-sur-Aube, in-8°. 

Rudolf Rahn (I.). Die Kirche von Oberwinterthur und ihrer 
Wandgemaelde. Zurich, 1883, in-4\ 

Roman (J.). Le comte de la Roche. Valence, 1883. 

Correspondance . 

Le président de la Société archéologique de Senlis remer- 
cie la Compagnie de l’envoi de ses publications. 

Le président de la Société des archives, des bibliothèques 
et des musées de Madrid écrit pour demander l’échange de 


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968 publications avec celles de la Compagnie. Cette demande 
est renvoyée à M. le bibliothécaire archiviste. 

M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts 
transmet l'ampliation du décret qui autorise la Compagnie 
à modifier les articles 14, 20 et 24 des statuts. 

Travaux . 

M. de Bougé présente un bras de fauteuil égyptien, en 
bois, terminé par une tête de lion d'un très beau travail, 
appartenant à M. Hoffmann. 

MM. A. de Barthélemy, Mowat, Guérin sont élus membres 
d'une commission chargée d'examiner une modification au 
règlement, proposée par M. Pol Nicard. 

M. Guillaume offre à la Société deux photographies repré- 
sentant les fouilles exécutées au-dessous de la salle des 
Cariatides, sous la partie du vieux Louvre appelée la cha- 
pelle. 


Séance du 25 Avril. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société Belfortaine (T émulation, 1881-1882, n* 5. 
Belfort, 1882, in-8\ 

— de la Société des archives historiques de la Saintonge et de 
PAunis , t. IV, 2 e et 3 e livr. Saintes, in-8\ 

— de la Société poly mat hique du Morbihan , années 1881-1882. 
Vannes, 1882, in-8\ 

— de la Société des sciences , lettres et arts de Pau , 1881-1882. 
Pau, 1882, in-8\ 

Memorie délia regia Accademia di scienxe , letlere ed arti in 
Modena , 1881-1882, in-4*. 

Recueil de la commission des arts et monuments historiques de 
la Charente-Inférieure ) et Société d'archéologie de Saintes , 
2 e série, t. I et II. Saintes, 1881-1882, in-8\ 


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— m — 

Revue belge de numismatique , 38* année, 1882, 3* liv. Bruxelles, 
in-8*. 

Frossard (Charles-Louis). Le calendrier historial ; notice biblio- 
graphique. Paris, 1879, in-8°. 

— Le dieu Erge. Paris, 1872, In-8°. 

— Etudes sur une grotte renfermant des restes humains de 
V époque paléolithique, découverte à Bagnères-de-Bigorre, le 
U mai 1869. Paris, 1880, in-8°. 

— Numismatique protestante ; description de quarante et un 
méreaux de ta communion réformée. Paris, 1873, in-8*. 

Correspondance. 

M. l'abbé Eugène Bernard, présenté par MM. A. de Bar- 
thélemy et Héron de Villefosse, et M. Frossard, présenté par 
MM. Courajod et Perrot, sollicitent le titre d'associés corres- 
pondants nationaux, le premier à Gourin (Morbihan) et le 
second à Bagnères-de-Bigorre. Les commissions chargées de 
faire un rapport sur les titres des candidats seront compo*- 
sées, pour le premier, de MM. Mowat, Gaidoz et Guérin, et, 
pour le second, de MM. de Montaiglon, de Barthélemy et 
Ulysse Robert. 

Travaux. 

La parole est donnée à M. G. Bapst pour lire un mémoire 1 
sur la rondelle d'or découverte, en 1882, à Anvers (Seine- 
et-Oise), sur les bords de l’Oise, et dont MM. de Boislisle et 
de Lasteyrie ont précédemment entretenu la Société 2 (voir 
la planche ci-jointe). 

Cette plaque, de 0 m 10 centimètres de diamètre, est en 
bronze, recouvert d'or ; < au centre se trouve une espèce de 
bouton proéminent, d'environ 2 centimètres ; de chaque côté 
de ce bouton, et en ligne droite, deux chatons également 
proéminents, mais beaucoup moins élevés. Autour du bouton 
central sont des S accotés en relief, représentés au moyen 
de filets cordés ; entre ces S, des larmes figurées tantôt 
par l'or, en relief, tantôt par une certaine substance qui 

! . Le mémoire de M. Bapst doit être publié in-extenso dans la Revue archéologique. 
2. Voir plus haut p. 113 (séance du 28 février). 


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PLAQUE EN OR TROUVEE À AUVERS fSeme-et-Oisej 
» Cabinet des Médailles de France I 


lmp Dunujj VarKtt 


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— 465 — 

nous a paru être des turquoises osseuses, aujourd'hui com- 
plètement décolorées. » 

Examinant les procédés techniques employés pour exécu- 
ter l'ornementation de la plaque d’Auvers, M. Bapst dit qu'il 
n'y a que deux procédés admissibles. Ou bien la plaque 
d’or a pu être finie provisoirement sur une feuille de cuivre, 
les deux bords rivés et posés sur ciment; dans ce cas le tra- 
vail exécuté sur la plaque de cuivre a été reproduit sur les 
feuilles d'or, le tout étant renforcé par une troisième plaque 
en bronze destinée à dissimuler le travail. Ou bien la plaque 
de cuivre a pu être remplacée par une couche de résine ou 
de cire, sur laquelle l'ornementation a été repoussée au 
ciselet et à la bouterolle. Dans les deux hypothèses, il s'agit 
d'une plaque d'or travaillée au repoussé, appliquée ensuite 
sur une plaque de cuivre et fixée à celle-ci par des petits 
clous. 

En examinant le casque d’Amfreville, conservé au Louvre, 
M. Bapst constate son analogie avec la plaque d'Auvers, au 
double point de vue du travail et de l’ornementation ; ce 
que MM. Darcel, Viollet-le-Duc et de Linas ont pris pour 
de l'émail ne serait que le ciment sur lequel étaient modelés 
et ciselés les ornements; ceux-ci sont semblables sur les 
deux monuments qui présentent également des turquoises. 

Après avoir fait observer que la plaque d’Auvers n’a pu être 
ni un pectoral, ni un umbo de bouclier, M. Bapst y recon- 
naît une bossette de cheval, du genre de celles que M. Fréd. 
Moreau a recueillies dans une sépulture gauloise à Trugny; 
mais celles-ci sont en bronze. 

Reste la question de la date à attribuer & la plaque d'Au- 
vers et au casque d’Amfreville; celui-ci, jusqu’à ce jour, 
avait été considéré comme remontant à l'époque gauloise. 
M. Bapst conclut à l’époque franque et propose le règne de 
Dagobert; il apporte principalement, à l’appui de son sys- 
tème, plusieurs arguments tirés de l'emboîtement des pierres 
dont on ne trouverait pas d'exemple avant les temps mérovin- 
giens ; de la décoration composée de S accotés, fréquente sur 
les objets recueillis dans les sépultures de cette époque; de 
l'examen des fibules franques, en bronze, recouvertes d'une 


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— 466 — 


plaque en or appliquée au moyen de petits clous, et ornées 
de turquoises, de la collection de M. Fréd. Moreau. Enfin U 
ne pense pas que les Gaulois aient connu l'incrustation des 
pierres et considère la couverture de l’Évangéliaire de 
Monza (commencement du vn* siècle) comme le plus ancien 
exemple que l'on en ait jusqu'à ce jour. 

M. de Lasteyrie s'était engagé à présenter à la Société 
une notice détaillée sur la bossette d'Auvers, mais, après le 
travail si consciencieux de M. Bapst, il croit la Société suf- 
fisamment édifiée sur l'intérêt que présente ce curieux objet. 
Il lui semble cependant opportun de faire quelques réserves 
sur divers passages de la notice de M. Bapst. 

Il reconnaît volontiers que l'objet en question n’est proba- 
blement pas un umbo de bouclier, car cet objet n'aurait pu 
tenir sur un bouclier qu'à l'aide de plusieurs rivets ; or il 
n'en porte que deux, et la façon dont ils sont disposés donne 
à penser qu'ils étaient fixés à une courroie. Rien donc ne 
s'oppose à ce qu'on en fasse une bossette ornant un harnais 
de cheval, mais il est bon de rappeler que les barbares 
employaient des rondelles, décorées de diverses façons, 
ailleurs que dans le harnachement des chevaux. Rien ne 
prouve par exemple qu9 celle-ci n'ait pu orner la poitrine 
de quelque chef à la façon des phalères antiques. 

M. Bapst a raison de ne voir dans le casque d’Amfreville 
aucune trace d'émail ; la matière terreuse qu'on y remarque 
provient soit de turquoises ossifiées, soit du mélange résineux 
dont on s'était servi pour repousser l’or. La bossette d'Au- 
vers devait être ornée, elle aussi, de turquoises; quant au 
mélange résineux que M. Bapst a cru reconnaître dans le 
casque, M. de Lasteyrie n'en retrouve pas trace dans la bos- 
sette. 

Mais ce sont là des questions secondaires ; le point vrai- 
ment important à étudier, c’est la date do ce curieux objet, 
c’est la provenance qu'on peut lui attribuer. M. Bapst y voit 
une œuvre du vu® siècle de notre ère : une foule d'objections 
peuvent être faites à cette opinion. Les deux ou trois objets 
qu'il a cités comme présentant un dessin analogue sont en 


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— 467 — 


réalité d'un style absolument différent. Enfin l'argument 
capital sur lequel il appuie tout son système est des plus 
contestables. Cet argument consiste à dire que l'application, 
sur des objets d'orfèvrerie, de pierres ou cabochons sertis, 
ne remonte pas au delà du vi* siècle de notre ère; or, s'il est 
parfaitement vrai que l'emploi des cabochons sertis est un des 
éléments de décoration les plus usités dans l'orfèvrerie de 
l'époque mérovingienne, il ne faut pas croire que la sertissure 
des pierres ne fut pas employée bien avant le vi" siècle. U existe 
un grand nombre de bijoux antiques sur lesquels sont serties 
de petites pierreries; une foule de bagues portent des pierres 
ou des camées sertis dans leur chaton. H importe au sur- 
plus de remarquer que les turquoises de la bossette d'Auvers 
sont fixées par un procédé qui diffère assez notablement de 
la sertissure, telle qu’elle était pratiquée par les orfèvres 
mérovingiens. 

Pour dater cet objet, M. de Lasteyrie croit qu'il faut en 
chercher d'autres offrant le même dessin. M. Bertrand en a 
déjà signalé : ce sont des plaques de bronze, trouvées dans 
le département de la Marne. On peut citer encore ce beau 
bandeau d'or découvert dans le tumulus de Gallscheid près de 
S&int-Goar 1 , en même temps que des coupes de terre cuite 
qui peuvent appartenir au ni* siècle avant notre ère ; et cette 
cuiller et ces coupes de terre cuite, ornées de feuilles d'or 
estampées, que l’on a trouvées dans le tumulus de Klein- 
Asperg en Wurtemberg 2 . S'appuyant sur ces points de com- 
paraison, M. de Lasteyrie n'hésiterait pas à considérer la 
bossette d'Auvers comme un objet remontant à l’époque 
gauloise, s'il n'avait trouvé, dans le recueil publié par 
M. Lindenschmitt, une boucle qui semble bien appartenir à 
l'époque franque, et qui offre le même dessin. Que conclure 
de là, sinon que ce genre de décoration a pu se perpétuer 
comme bien d'autres pendant plusieurs siècles, et qu'il est 
difficile de dater avec certitude tous les objets qui peuvent 
en être ornés ? De prochaines fouilles doivent être faites à 

1. Il est reproduit dans la planche VIII de l’A/èum archéologique de M. Morel. 

S. Elles sont reproduites dans le 3* ▼©!., 12* Ihrr. des Alterthümer de M. Lin- 
denschmitt. Le Musée de Saint-Germain en possède des moulages. 


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— 468 — 


Auvers, sur le lieu môme où la bossette a été trouvée; M. de 
Lasteyrie croit devoir en attendre les résultats pour pré- 
senter à la Société des conclusions plus précises. 

M. Alexandre Bertrand prend la parole après M. de Las- 
teyrie : 

< Je serai, dit-il, plus affirmatif que mon honorable confrère 
relativement au caractère de l'ornementation de la bossette 
d'Auvers et du casque d’Amfreville. Ces motifs d'ornemen- 
tation ne se rattachent ni à l'art classique (grec ou romain), 
ni à l'art étrusque proprement dit, ni à l'art mérovingien, 
mais à l'art celtique ou gaulois, comme on voudra l'appeler. Je 
veux dire à cet art d'origine orientale, importé directement 
sur le Rhin et en Gaule par la vallée du Danube, et que 
nous retrouvons en Italie dans les cimetières de la Cisalpine 
auxquels Conestabile donnait le nom de antico-italici ou pré- 
étrusques, chez des populations qui, pour parvenir sur les 
rives du Pô, avaient suivi cette même grande voie danu- 
bienne. Tandis que Ton fait d'inutiles efforts pour découvrir 
quelque objet mérovingien, franc, burgunde ou wisigoth sur 
lequel se montre le dessin de la bossette et du casque, ce 
dessin apparaît, identiquement le môme, sur nombre d’objets 
recueillis dans les tumulus ou les cimetières préromains de 
la rive droite comme de la rive gauche du Rhin. J'en avais 
signalé quelques-uns à M. de Lasteyrie ; je demande la per- 
mission de compléter cette énumération, qui sera certaine- 
ment encore bien incomplète, en faisant observer que les 
objets signalés se sont rencontrés avec des vases de bronze, 
amphores ou œnochoés qu’il est impossible de ne pas classer 
au nombre des antiquités étrusques des m* ou iv« siècles 
avant notre ère. On sait que le mélange d'objets étrusques 
et d’objets d’origine gauloise est, sur le Rhin, un des carac- 
tères distinctifs des tombeaux de cette période qui corres- 
pond à l'époque où nos pères étaient en constants rapports 
avec la Haute-Italie. 

« Or nous retrouvons le motif de la palme, tel que nous 
l'offrent la bossette d'Auvers et le casque d'Amfreville, sur 
divers objets appartenant aux découvertes suivantes : 


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— 460 — 

< 1* Tombe sous tumulus du petit Asperg près Stuttgard 
(Wurtemberg). 

< 2* Tumulus de Waldalgesheim (Prusse-rhénane). 

« 3* Tumulus de Weisskircheu (id.). 

« A* Tumulus de Doerth (forêt de Gallscheid) près Mayence. 
« 5* Tumulus de Schwarzenbach (Prusse- rhénane), 
c 6* Tumulus de Eygenbilsen (Belgique). 

« 7* Tombe d’Etrechy (département de la Marne). 



1 . 

Plaque de bronze trouvée à Etrechy (Marne). 


« Soit donc six tombes ou tumulus votifs parmi les plus 
riches qui aient été explorés dans les pays gaulois. Et remar- 
quons que ces tombes ont livré & nos études un ensemble 
d'objets se datant mutuellement et remontant tous, pour le 
moins, au commencement du n* siècle avant notre ère. 

< Les objets sur lesquels se montre la palme sont au nombre 
de dix : 

« 1* Les deux coupes en terre peinte du petit Asperg. 

« 2* Une des cornes d'or du petit Asperg. 

« 3* Le vase de bronze de Waldalgesheim. 

«A* Le fourreau de poignard de Weisskirchen. 


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« 5* L’applique d’or de Weisskirchen. 

« 6* Le bandeau d'or de Doerth. 

« 7* Le bandeau d’or d’Eygenbiisen. 

« 8* Les deux plaques de bronze d’Etrechy (n* 1 et 2). 



2 . 

Fragment dïune plaque de bronxe trouvé à Etrechy (Marne). 

« Les cornes d’or du petit Asperg et l’applique d’or de 
Weisskirchen présentent de plus un procédé de travail ana- 
logue à celui des bossettes et du casque. 

« Il y a là un ensemble de faits, nettement délimités géo- 
graphiquement et chronologiquement, qui justifient suffisam- 
ment l’attribution que nous proposons. Si un motif d’orne- 
mentation semblable se retrouvait à l’époque mérovingienne, 
il faudrait y voir un de ces phénomènes de survivance si 
fréquents dans l’histoire de l’art, sans être aucunement 
autorisé pour cela à rattacher ce motif à l’art mérovingien. * 

M. Flouest, associé correspondant, rappelle le casque 
dont il a entretenu la Société il y a quelques mois; comme 
M. Bertrand, il croit le casque d’Amfreville antérieur & la 
conquête romaine. 

M. de Boislisle annonce qu’il sera bientôt en mesure de 
donner des détails sur les nouvelles fouilles entreprises à 
A u vers. 

M. l’abbé Thédenat fait la communication suivante : 

« 11 y a quelques semaines, j’ai eu occasion de passer deux 
heures à Saint-Lizier, près Saint-Girons (Àriège). Cette ville 


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— 474 — 


possède encore une grande partie de ses remparts romains, 
qui, en certains endroits, atteignent une assez grande 
hauteur; de nombreux débris antiques y sont encastrés 
ainsi que dans l'abside de l'église. Une inscription, placée 
dans un des contre-forts qui soutiennent le porche de cette 
église, a été publiée par M. BarryL 

< Au bas de la ville, sous une des arches du pont jeté sur 
le Salat, on voit, engagée dans la maçonnerie, une autre 
inscription, dédiée par Q. Valerius Mont anus à la déesse 
Minerva Belisama. 

< Cette inscription est loin d'être inédite. 

« Oihénart, dans sa notice de Gascogne 1 2 3 , reproduit un 
texte qu'il emprunte à Masson (Papire) « oculatus testi t. » 

MINERVAE 

BELISANAE 

8ACRVM 

OVALERIV.. 

MONTAN.. 

« Le texte de Gruter 8 , qui l’avait reçu de Sirmond, offre 
des variantes. Ligne 2, Gruter lit correctement Belisamae , 
1- U, Q • Valerius ; 1. 5, il transcrit à tort monim au lieu de 
Montan . L'indication de la provenance n'est pas suffisante : 
c apud Conseranos in Novempopulonia ». 

« Doni 4 , tout en maltraitant le nom du lieu où est l’ins- 
cription, donne une indication plus précise : c in suburbio 
Conteranensis oppidi, ad pontem (Saint-Lizier) ; » mais il 
emprunte à la notice de Gascogne la lecture fautive Belisana. 

« Muratori 5 , quoiqu’ayant reçu de Bimard une copie 
indépendante des précédentes, conserve le nom Belisana et 


1. Inscription s inédites des Pyrénées, dans Mémoires lus à la Sorbonne , 
archéologie , 1863, p. 70. Sur l’histoire de Saint-Lizier, cf. Anthyme Saint- Paul, 
dans le Bulletin monumental, t. XXIX (1863), p. 560-577 et 657-660. 

2. Notifia utriusque Vasconiae , p. 519. Paris, 1638, in-8*. Dom Martin, Reli- 
gion des Gaulois % 1. 1, p. 504, a reproduit, Mot modification, le texte d’Oihénart. 

3. P. 1067, n* 2. 

4. Qattis I, n» 163. 

5. P. uii, n° 13. 


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enrichit ce malheureux texte d’une nouvelle erreur en l'attri- 
buant à Saint-Bertrand de Comminges : « in oppido 8. Ber- 
a trandi Convenant n. » 

« Ges lectures différemment inexactes et cette double 
attribution géographique égarèrent Orelii, qui crut à l’exis- 
tence de deux inscriptions différentes. 

« Une première fois, en effet, il réédite le texte de Gruter 
avec la môme indication de lieu 1 2 3 4 5 . 

< Plus loin, il reproduit le texte de Muratori et l’attribu- 
tion h Saint-Bertrand de Comminges 9 . 

« La dissertation du baron Chaudruc de Crazannes, sur la 
déesse Belisama *, laisse subsister les erreurs des précédents 
éditeurs. 

« La transcription de A. du Mège 4 est tellement inexacte 
que, à première vue, j'ai failli, comme Orelii, croire à l’exis- 
tence d’une seconde inscription : 

BELLISSIMEMINERYAE 

SACHVM-Q-VMONT-A 

« L'auteur ajoute que ce texte était gravé sur le frontis- 
pice en marbre d’un temple de Minerve! 

c Le meilleur texte de l’inscription de Belisama a été 
publié par M. Anthyme Saint-Paul, dans le Bulletin monu- 
mental*; il est conforme à la copie que j’ai prise sur le 
monument. Toutefois, comme les éditeurs précédents, l’au- 
teur ne s’est pas aperçu qu’il existe, sur le bord de la cas- 
sure inférieure, la trace d’une lettre qui permet de restituer 
à ce texte une sixième ligne. 

« L'inscription de Belisama est gravée sur un autel rec- 
tangulaire, en marbre blanc, orné, au sommet, de deux acro- 
tères ; cet autel est encastré sous une arche du pont de 
Saint-Lizier. La partie inférieure et le côté droit sout brisés. 

1. N* 1431. 

2. N« 1969. 

3. Dans Mémoire $ de la Société royale des Antiquaires de France , t VI, 
nonreUe série (in* de la collection, 1842), p. 50. 

4. Archéologie pyrénéenne, t. III, p. 359. Toulouse, 1858-62, in-8 # . 

5. T. XXIX, p. 660. 


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— 473 — 

Tel qu’il est, il mesure environ 0 m 60 de hauteur. Les lettres 
sont belles, et hautes de 0 m 04 environ. 

< U existait une dernière ligne que la cassure a emportée; 
toutefois, on voit encore, sur le bord de la cassure, l'extré- 
mité supérieure de deux traits obliques qui n'ont pu appar- 
tenir qu'à un V. 

« Il ne faut pas penser à la formule V-S’L M, le Y étant 
placé exactement au centre, mais aux formules E*V*P ou 
E-V-8. 

« Notre inscription doit donc être lue ainsi qu’il suit : 
MINERVAE 
BELISAMAE 
SÀCRVM 
QVALERIV* 

MONTANtu 
e V jp 

Minervae Beïisamae sacrum . Q(uintus) Valeriu[s\ Montan[u$\ 
[e] v(oto) [p(oittt*)] ou [e] v(oto) [, s(u$cepto )]. 

« Le nom Belisama est celui d’une divinité topique iden- 
tifiée avec Minerve après la conquête. 

< Une inscription gauloise, trouvée à Yaison, nous fait 
connaître la déesse avant cette identification 1 ; il est , à ce point 
de vue, intéressant de la rapprocher de celle de Saint-Lizier. 

seroMAPOc 
OYIAAONGOC 
TOOYTIOYC 
NAMAYCATIC 
EinPOYBHAH 
CAMICOCIN 
N CM HT ON 

EeyopLopoç OuiXXoveoç, toovtiovç NapwwffoiTiç, si top ou BrjXrjffaju <ro<xiv 

Vf(lTJTOV. 

1. A. Pictet, Nouvel essai sur les inscriptions gauloises, lettres adressées au 
général Creuly , dans la Revue archéologique , nouvelle série, t. XV (janvier- 
juin 1867), p. 885 ; Dictionnaire archéologique de la Gaule , I” pl. des inscrip- 
tions gauloises. 


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— 174 — 

c Segomaros, fils de ViUotms , magistrat de Nîmes, a fait à 
Belisama ce sanctuaire . 

< Il est curieux de retrouver le mot BeXCaaya dans un 
texte géographique. Ptolémée appelle BeXi<xd|ia dmmç 4 l’em- 
bouchure d’un fleuve de la Grande-Bretagne, aujourd’hui 
le Mersey. > 

M. Mowat présente une explication de la légende d’une 
monnaie apportée récemment à la Compagnie par M. J. de 
Laurière (séance du 21 février). Il la lit ainsi : M(arcus) 
Ant(onius) ou Aut(ronius) Avit(us) et conl(egae). Le caractère 
insolite de cette formule indique que la pièce a été frappée 
dans des circonstances exceptionnelles ; on peut songer & un 
intérim des magistratures municipales devenues vacantes 
toutes h la fois pendant une période électorale prolongée 
par des scrutins de ballottage, dont on a un exemple épigra- 
phique très remarquable dans le décret édicté par les décu- 
rions de la colonie de Pise pour un deuil public, à l’occasion 
de la mort de G. César, petit-fils d’Auguste. A défaut de 
duumvirs, d’édiles ou d’autres magistrats délégués par le 
conseil des décurions & la fabrication de la monnaie, ce 
sont les décurions qui y pourvoient directement; mais leur 
grand nombre empêche qu’ils soient tous mentionnés nomi- 
nativement sur la monnaie, comme on le voit quand il s’agit 
de quatuorvirs, par exemple. C’est alors le premier d’entre 
eux, princeps munie tpii, qui appose la signature collective, 
comparable à ce que nous appelons, en langue moderne, la 
raison sociale, soit Hachette et C'*. 

M. de Barthélemy lit, en communication, une note de 
M. Castan sur un triens mérovingien présumé de la ville 
d* Antre en Franche-Comté 1 2 . 

M. Flouest, associé correspondant, présente de la part 
de M. Eysseric, ancien magistrat, des photographies repré- 

1. Lib. II, c. 3, 2. 

2. Cette note a paru dans la Revue Numismatique, 1883, p. 162. La triens en 
question porte les légendes : + ANTRO VICO FITVR — TEODOMARIS MON1TA. 


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— m — 


sentant, sous deux aspects, un autel votif de l’époque 
romaine qui sert de support à un bénitier dans l’église d'Au- 
bignasc (arrondissement de Sisteron, Basses- Alpes). 

L'inscription qui le consacre à Sylvain n'est pas inédite, 
mais sa lecture n’est peut-être pas définitivement acquise. 

Il semble qu’un certain doute subsiste sur la véritable forme 
du cognomen attribué au dédicant. Un estampage que 
M. Flouest espère obtenir tranchera probablement la diffi- 
culté. En tout cas, cet autel est de bon style, et son bel état 
de conservation mérite qu’il soit reproduit. 

M. d’Arbois de Jubainville fait la communication suivante : 

< Si nous en croyons les documents mythologiques irlan- 
dais, les dieux celtiques paraissent s’être divisés en deux 
groupes qui sont souvent opposés l’un à l’autre. L’un est 
celui des Tûatha dê Danann, dieux solaires, dieux de la 
science et de la vie, l'autre est celui des Fomôré ou Fomô - 
raig , dieux de la mort, de l’ignorance et de la nuit. Les 
Fomôré sont des géants. Leur nom est rendu par Gigas dans 
la Topographia hibemica de Girauld de Cambrie. Certains 
d'entre eux n’ont qu’un pied et qu’une main. Le père de 
Balar, l’un d’eux, est nommé Buar-Ainech , c’est-à-dire à face 
de taureau, de bœuf ou de vache, dans un texte que nous 
a conservé le livre Leinster, manuscrit du milieu du 
xii* siècle, appartenant au collège de la Trinité de Dublin. 
Une composition magique transcrite dans le même manuscrit 
parle de la bête à cornes, taureau, vache ou bœuf, buar, de 
Téthra autre Fomôré qui, vaincu par les Tûatha dê Danann, 
est devenu le roi du pays, habité par les héros morts : Cia 
buar Tethrach tibi ( idon falid ) ? a A qui est-ce que la bête & 
t corne de Téthra sourit? (c’est-à-dire fait un signe de joie 
< ou souhaite la bienvenue). » Un morceau qui se lit sur le 
premier feuillet du manuscrit dit Leabhar na huidhre , écrit 
à la fin du xi« siècle, et aujourd’hui dans la bibliothèque de 
l’Académie d’Irlande, nous apprend qu’à l'époque chrétienne , 
on discutait la question de savoir si les Fomôré descendaient 
de Cham ou de Caïn, et qu'on leur associait des personnages 
à tête de chèvre, gobor-chind , et des nains qui appartenaient 


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— 476 — 


tu même groupe et auraient eu la même origine. Ainsi la 
mythologie irlandaise a connu des dieux monstrueux, dont 
quelques-uns sont cornus : les uns, hommes à face de taureau, 
de vache ou de bœuf, les autres, hommes à tête de chèvre. 
Enfin elle nous offre un dieu auquel appartient une bête à 
cornes, taureau, vache ou bœuf. Ce dieu est Fomôré; le dieu 
à face de taureau, de vache ou do bœuf est Fomôré. Les 
dieux à tête de chèvre sont associés aux Fomôré et les Fomôré 
sont dieux de la nuit et de la mort. Il semble y avoir là une 
indication de quelque intérêt. Peut-être pourra-t-elle être 
utile aux savants qui s'occupent d'archéologie celtique et 
fournir une base au classement des statues des dieux gau- 
lois. > 

M. Héron de Villefosse demande la parole et s'exprime en 
ces termes : 

« Notre confrère M. Guiffrey a eu l'obligeance de me com- 
muniquer trois lettres du célèbre intendant de Caen, Nicolas 
Joseph Foucault 1 2 , qui m'ont paru dignes d'être publiées dans 
le Bulletin de notre Compagnie. Ces lettres sont adressées 
à un savant antiquaire, Nicolas Thoynard, seigneur deVillau- 
Blein, numismatiste distingué, collaborateur du cardinal 
Noris pour les Epockae Syromacedonum y connu également 
par ses travaux littéraires 3 et surtout par sa concordance 
des Evangiles 3 . 

« La première de ces lettres, datée de 1692, offre un 
intérêt particulier; elle est relative à un insigne monu- 
ment épigraphique, désigné ordinairement sous le nom 
de marbre de Thorigny, qui fut découvert & Vieux au 
xvi® siècle. Par suite de différentes circonstances le texte de 
cette inscription est resté incertain sur plusieurs points ; la 
lettre de Foucault ne contient rien de nouveau au sujet du 


1 . Les Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault ont été publiés et annotés par 
M. F. Baudry (dans la Collection des Documents inédits). Paris, lmp. nat., 
1862, in-4°. 

2. Voir la notice qui lui a été consacrée dans le Dictionnaire de Moreri, 1 8* édi- 
tion, MDCCXL, t. VIII. 

3. Cf. Brunet, Manuel du libraire , t. IV, Thoynard. 


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— 477 — 


texte ; le monument était déjà mntllé quand fl le vit en 1092; 
mais elle renferme un précieux renseignement relatif à une 
copie de l’inscription, copie qui était déjà ancienne de son 
temps et qu’il importerait beaucoup de retrouver : 

t A Caen ce 2/i juin 1692. 

« M. Dron * m’ayant envoyé, Monsieur, les sçavantes dis- 
« sériations que vous avés faictes sur quelques médailles 
« grecques, j’attendois à vous en remercier que j’eusse trouvé 
« le moyen de vous en marquer ma reconnoissance en vous 
■ envoyant la copie des inscriptions qui se trouvent sur un 

< marbre de Thorigny qui a servi de piédestal à une statue 
« eslevée par trois provinces des Gaules à l’honneur d’un 
« T. Sennius Solemnis, originaire de la cité des Viducasses 
« et qui vivoit sous le consulat d’Àn. Pie et Proc., consuls 1 2 . 
« Pay tiré avec beaucoup de peine cette copie des mains de 

< M. Petite, official de Bayeux, qui, de tous ceux qui ont tra- 

< vaillé à déchiffrer ces inscriptions, est celuy qui y a le plus 

< heureusement réussi. J’ai confronté cette copie à l’original 

< et autant qu’il a esté possible à mes yeux de retrouver les 

< traces de caractères à moitié effacés, ils m’ont paru con- 
« formes, au moins pour les deux costés que j'ay entière- 
a ment leües à quelques lettres près qui se trouvant à la fin 

< des lignes et au deffaut du marbre, car, pour l’inscription 

< du milieu, le malheur a voulu que le seigneur de Thorigny 

< qui ne connoissoit pas ce trésor a souffert qu’on ait pen- 
• dant longtemps taillé de l’ardoise sur cette face, ce qui a 
« emporté une partie des caractères en sorte qu’il m'auroit 

< esté très difficil [sic) de les déchiffrer sans le secours de la 
« copie dudit sieur Petite qui m’a aydé à trouver la liaison 
« des mots. Ceux TRES • PROV • GALL • sont entiers et 
« d’un caractère beaucoup plus grand que celuy du corps 

< de Tlnscription. La copie que je vous envoyé, Monsieur, 
« a esté tirée sur la planche que le dit S r Petite a faict gra- 


1. (Tétait un chanoine de Saint-Thomas du Louvre qui entretenait avec Thoy- 
nard et Foucault un gTand commerce de lettres ; il mourut en juillet 1702; Foucault 
lui faisait une pension de 400 livres pour partie du prix des médailles qu’il lui 
avait vendues (Mém. de Foucault , p. 340). 

2. Pio et Procvlo contulibus (année 238). 

ANT. BULLETIN. 42 


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c vér, mais elle n’a pas sorti de son cabinet et je tous prie 
« de me la renvoyer lorsque vous l’aurés faict copier. 

« ray mesuré moy mesme le pied d’estail où estoit cette 

< statue. U a quatre pieds et demi d’hauteur y compris la 
4 corniche qui a deux pieds sept poulces de face et sept 
t poulces de hauteur. La pierre est inscrite de trois costés 
« et le quatriesme qui respond à la face est brut. La face a 
« deux pieds deux poulces inscrits et va jusques à terre sans 
« base. Les costés qui font l’espaisseur de la pierre ont vingt- 
« deux poulces depuis la corniche jusques en bas chargés 

< d’escriture. Il paroist que la pierre a esté percée en trois 
« endroits au dessus et que ces trous ont esté faicts pour 
« les barres de fer qui arrestoient ce qui estoit dessus. Elle 
c est d’un marbre qui se tire des carrières d’un village 
c nommé Vieux qu'on croit estre l’ancienne cité des Vidu- 
« casses où l’on trouve encore des médailles et autres monu- 

< mens antiques. Ce vilage est à trois lieûes de Caen. 

« Vous verrés, Monsieur, par la lettre que ledit S r Petite 
« vous escrit qu’il attend beaucoup de vos lumières pour 

< l'intelligence de plusieurs endroits de cette inscription 
c qu’il prétend insérer dans son Histoire du diocèse de 
a Bayeux, mais je doute qu’elle voye sitost le jour et peut 
c estre de son vivant, l’ouvrage estant imparfaict et l’au- 
« theur ayant 72 ans. Je joints à sa lettre un cahier de 
c remarques faictes sur ce monument par un haillif de Thori - 
« gny, mort depuis plusieurs années et qui avoit de V érudition. 
« Je Vay tirée des archives de Thorigny où ü faut que je la 
• remette . 

c Permettés moy s’il vous plaist, Monsieur, de vous assu- 
c rer de l'estime avec laquelle je suis vostre très humble et 
« très obéissant serviteur. 

< Foucault. » 

« L’official de Bayeux, Jean Petite 1 * * 4 , cité dans cette lettre 


1. J’ai publié (dans la Revue de Champagne et de Brie , octobre 1876, p. 242) 

Une notice but cet érudit dont l’épitaphe se lit encore dans la cathédrale de Bayeux. 

Cf. ce que j’en ai dit dans l’ avant-propos bibliographique (p. 27 à 33), qui précède 

la lecture de l’inscription de Thorigny publiée par le général Creuly (Mémoires 


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— 476 — 

comme ayant le pins heureusement réussi à lire l'inscrip- 
tion du marbre de Thorigny, est, en effet, le premier qui 
ait signalé ce texte, en 1670. Il en copia les inscriptions 
déjà en assez mauvais état et les communiqua, au moins en 
partie, à Ducange qui en fit connaître un fragment dans son 
Glossaire Après en avoir reproduit quelques mots, Ducange 
ajoute : « Integrum hocce rarumque antiquitatls monumen- 
« tum dabit propediem vir clarissimus Bàjocensis canonicus 
v in historia Bajocensi. 1 Malheureusement, comme le pré- 
voyait Foucault, l’histoire du diocèse de Bayeux ne vit 
jamais le jour ; elle faisait sans doute partie des manuscrits 
laissés par Petite qui furent conservés jusqu’à la Révolution 
dans la bibliothèque capitulaire de Bayeux 9 . La lettre de 
Foucault nous apprend que Petite avait fait graver la trans* 
cription du marbre de Thorigny : il en a donc été tiré, pro- 
bablement, plusieurs exemplaires et on peut espérer -d’en 
retrouver une épreuve. Mais ce qui me semble le plus inté- 
ressant, c'est la mention des remarques faites par un bailli 
de Thorigny « qui avait de l’érudition, mort depuis plusieurs 
années » au moment où Foucault écrivait. Si la copie du 
bailli de Thorigny était déjà ancienne en 1692, on peut con- 
jecturer, ou au moins espérer, qu’elle avait été faite avant 
la mutilation de la face antérieure du piédestal ; dans ce cas 
11 serait très précieux de la retrouver. Foucault dit qu'il l’a 
tirée des archives du château de Thorigny et qu’il a l’inten- 
tion de l'y remettre. Que sont devenues ces archives ? 

« Le château de Thorigny appartenait à la famille de Mati- 
gnon. Âu commencement du xvni® siècle Jacques-Léonor de 
Goyon-Matignon, comte de Thorigny, épousa Louise-Hippo- 
lyte Grimaldi, et, comme le prince Antoine I er de Monaco 
n’avait pas d'autre héritier que cette fille, au moyen d'une 
substitution le comte de Thorigny devint lui-même prince 

de la Société des Antiquaires de France, t. XXXVII) ; c’est sur la demande de 
la Commission des impressions et pour accompagner le trarail de déchiffrement du 
général Creuly que j’ai rédigé cet ayant-propos. 

1. Edit, de 1678, t® secta. 

2. Fr. Pluquet, Essai historique sur la ville de Bayeux, p. 423. 


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— 180 — 

héréditaire de Monaco*. Les papiers des Matignon passèrent 
à Monaco arec le nouveau prince, et c'est dans les archives 
de la principauté actuelle que j'ai songé tout de suite à 
rechercher ce document 

« A cet effet, je me suis adressé à notre confrère 
M. G. Saige, conservateur des archives et de la bibliothèque du 
palais de Monaco. Il a bien voulu me répondre c qu'il exls- 
c tait dans les débris des papiers de Thorigny au moins deux 
« copies de l'inscription ; l'une assez courte, l'autre qui 
t parait complète. » U se propose d'envoyer prochainement 
à la Compagnie une copie de tout ce qu'il retrouvera dans 
ses archives au sujet de cette inscription 3 . Si mes prévisions 
ne se réalisent pas en ce qui concerne l'antériorité de 
la copie du bailli de Thorigny, la publication de la lettre de 
Foucault aura du moins contribué à faire connaître ces nou- 
veaux documents manuscrits qui n'avaient point été utilisés 
jusqu’ici. 

« Foucault, qui était un lettré curieux et un véritable 
érudit, qui possédait même plusieurs textes épigraphiques 


1. Dans Y Almanach de Gotha pour 1883, Charles III, prince souverain de 
Monaoo, porte, en tr’ autres titres, ceux de sire de Matignon , comte de Thorigny , 
baron de Samt-LA. 

2. Depuis que la lettre de Foucault a été communiquée à la Société, M. Saige a 
eu l'obligeance de m’envoyer une expédition de la copie qu’il considérait comme la 
plus complète ; cette . copie est en lettres courantes, avec des compliments inad- 
missibles, et ne peut malheureusement être d’aucune utilité. Elle est précédée du 
préambule suivant : 

« Coppie d’une inscription latine gravée sur un morceau de marbre rouge très 
« ancien, lequel est en Normandie, au château de Thorigny, terre appartenant à 
« M. le duc de Valentinois, pair de France. 

« Ce marbre forme un quarré irrégulier qui a de hauteur, compris le chapiteau, 
« trois pieds unie poulces six lignes ; sa face sur ce devant est de deux pieds un 
« poulce six lignes, et sur chacun des costés, d’un pied sept poulces huit lignes. 

« 11 estoit le pied d’ estai de la statfle de Titus Sennius Solennis, prestre gaulois; 
« on l’avoit trouvé dans les ruines de l’ancienne ville des Viducassiens qu’on 
« appelle aujourd’hui Vieux scitûée proche de Caen, et l’on juge que son antiquité 
« remonte jusqu'au temps des commencements de l’empire romain. Il fut appout* 
« a Tuoiuomr » 1580 par les ordres de feu M. le Maréchal de Matignon, trisayeul 
« de M. le duc de Valentinois. » 

Ainsi l'année 1580 n’est pas la date de la découverte de la pierre, mais seule- 
ment celle de son transport de Vieux à Thorigny. 


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— 484 — 


dans son cabinet 1 , avait étudié souvent le marbre deThori- 
gny. Une lettre du savant orientaliste Antoine Galland, de 
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui fut son 
secrétaire intime, renferme au sujet des visites de Foucault 
à Thorigny de curieux renseignements 2 . Des fouilles consi- 
dérables furent faites à Vieux par son initiative et sous sa 
direction. 

< Les deux autres lettres présentent moins d'intérêt. La 
première est de l'année 1697, la seconde de l’année 1700. 
Elles sont néanmoins curieuses à faire connaître pour l’his- 
toire des relations qui existaient entre les érudits français, 
à la fin du xvii® siècle. 

< A Monsieur 

c Monsieur Thoisnard 

« à Paris. 

« Je vous suis, Monsieur, très obligé de l'honneur de vostre 
« souvenir dont M. Dron m'a donné des marques dans la 

< dernière lettre qu'il m’a escrite. Je vous suplie de me man- 

< der vostre sentiment sur les médailles que j'ay acquises 
« de M. Halé. J’y en ay veu de très curieuses et M. Dron 
c me mande que vous en avés aussi trouvé de belles. Je 
« souhaitte qu’il s’en rencontre parmi elles dignes d'entrer 
c dans le bel ouvrage que vous donnés au public, mais ose- 
t rais je vous demander si vous estes si fort attaché à con- 
c server les poids romains, dont je scais il y a longtemps 
« que vous avés fait un amas, que je ne doive pas vous pro- 
t poser de m’en accommoder, car, pour peu qu’ils vous 
« tiennent au cœur, je me garderoy bien d’y penser. J’avois 

< prié M. Dron pendant que j'estois à Paris de vous en par- 

< 1er, mais je crois qu’il l'a oublié. Je vous suplie, Monsieur, 


1. Voir le recueil de Muratori, p. lxii, 10 ; cxxn, 3 ; ncccix, 8. — Le cabinet 
de Foucault était célébré : cf. Montfaucon, L'antiquité expliquée , t. I, 2« partie, 
pl. CLXVII, p. 250 ; Chabouillet, Catalogue du Cabinet des médailles et 
antiques . n, 2878 ; A. de Longpérier, Œuvres , t. 111, p. 422. 

2. Cette lettre, datée du mois de septembre 1698, a été publiée par U. Léchandé 
d’Anisy, dans les Mémoires de la Soc. des antiq. de Normandie , 1826, p. 140 
et suiv. 


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— 482 — 


c d'oublier vous-mesme que je tous eu ay eecrit, si cela tous 
« faict la moindre peine et de me croire aTec toutte l'estime 
« possible Tostre très humble et très obéissant serviteur. 

« Foucault 

« A Caen, ce 19« janvier 1697. 

< M. Thoysnard. » 

a A Monsieur 

a Monsieur Thoisnard, 

c rue Mazarin, chez un espronier, faubourg S 1 Germain, 

a à Paris. 

o Oüy, Monsieur, j’escriray avec plaisir à M r l'abé de 
« Ravennes en faveur d'un ouvrage qui sera assés recom- 
c mandé par luy-mesme et par le mérite de son autheur 
« pour n'avoir pas besoin de ma sollicitation. Tay beaucoup 

< d’impatience de le voir soubz la presse. 

o M. Galland a reçeu nos médailles Samaritaines. Je sou- 
« haitte que vous en ayés esté oontent et que vous les ayés 
a trouvées dignes de trouver place dans votre sçavant 

< ouvrage. 

< J’escriray à M. l’evesque de Montauban et à quelques 
« autres lorsque j’auray receu la liste de Mess, les députés 
« qui composent rassemblée du clergé. 

« Je vous rends, Monsieur, mille grâces du soin que vous 

< prenés de me procurer des médailles. Continués s’il vous 
« plaist et me croyés toujours, Monsieur, plusqu'hommedu 

< monde, vostre très humble et très obéissant serviteur. 

« Foucault. 

« Je pourrois fournir à M. Halma un bon nombre d’inscrip- 
« tions qui fairait honneur à son recûeil, mais l’exemple 

< qu’il prend sur M. Vaillant n’advancera pas l’impression 

< de son livre, surtout depuis la réimpression du recûeil 
t des villes grecques en Hollande. 

« A Caen, ce 22 aoust 1700. » 

< L'évéque de Montauban dont il est question dans cette 
lettre est Jean-Baptiste-Michel Colbert de Villacerf. » 


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Séance du 2 Mai. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du département 
de la Loire-Inférieure , t. XXI, 1882. Nantes, 1883, ln-8*. 

— de la Société d'histoire naturelle de Colmar , 22 et 23 e année, 
1881 et 1882. Colmar, 1883, In-8°. 

Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon- 
sur-Saône, t. VII, 1™ partie. Chalon-sur-Saône, 1883, fn-4°. 
Revue celtique , publiée par H. Gaidoz, t. VIII, n* 1, avril 1883, 
in-8\ 

Septrnyille (le baron Ed. de). Faits militaires et maritimes 
de Portugal : V expédition de Ceuta en 1415. Paris, 1879, 
In-18. 

— Histoire héroïque et chevaleresque des Alphonse d'Espagne . 
Paris, 1879, 2 vol., in-18. 

Correspondance. 

M. le Président du Cercle historique de Paris écrit pour 
demander l’échange des publications. Cette proposition est 
accueillie favorablement. 


Travaux. 

M. Mowat lit un rapport favorable au nom de la commis- 
sion chargée d’examiner les titres de M. l’abbé Bernard ; on 
passe au scrutin ; et M. l’abbé Bernard, ayant obtenu le 
nombre de suffrages exigé par le règlement, est proclamé 
associé correspondant national h Gourin (Morbihan). 

M. R. de Lasteyrie, au nom de la commission chargée 
d’examiner les titres de M. Jules Helbig, lit un rapport favo- 
rable ; on passe au vote ; et M. Jules Helbig, ayant obtenu le 
nombre de suffrages exigé par le règlement, est proclamé 
associé correspondant étranger à Liège (Belgique). 


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II. de Kermaingant, associé correspondant, entretient la 
Compagnie d’un important buste en bronze de Henri IV qu'il 
a en l'occasion de voir, il y a quelques jours. Le roi porte 
une cuirasse à rinceaux, d’un dessin connu, et l’écharpe en 
sautoir ; il est couronné de lauriers. La statue est soutenue 
par un piédouche carré, également en bronze et faisant 
corps avec elle, sur la face antérieure duquel on lit l’ins- 
cription suivante : 

Voicy Vinoinsible monarque 
soubx qui Punivers a tremblé 
et qui revit , malgré la Parque , 
en cest ouvrage de Tramblé. 

Ce buste du roi, intéressant en soi, encore que l’on puisse 
lui reprocher la sécheresse de l’exécution , à laquelle ne fait 
pas compensation le fini des détails, est l'une des rares 
œuvres connues de Barthélemi du Tremblay et, par suite, 
mérite de fixer l’attention. 

M. de Kermaingant regrette de ne pouvoir fournir à la 
Société une reproduction photographique de cette œuvre 
d’art, mais jusqu’ici il n'a pu être autorisé à la faire exécuter. 

En voyant ce buste, M. de Kermaingant a été frappé de 
sa ressemblance avec l’un des bustes du Louvre ; mais, se 
rappelant que celui de notre musée était attribué à un autre 
sculpteur, il a voulu être certain que sa mémoire ne le trom- 
pait pas et s’est rendu immédiatement à la salle des sculp- 
tures de la renaissance, où la parité des figures et l’identité 
des armures l'a convaincu que le buste en marbre-albâtre, 
figurant sous le n° 145 du catalogue de M. Barbet de Jouy, 
attribué à Barthélemi Prieur, devait être restitué à son 
auteur, Barthélemi du Tremblay. 

Dans son dictionnaire de biographie et d’histoire, à l’ar- 
ticle consacré à Tremblay, dont les détails sont empruntés 
pour la plupart à la notice publiée, en 1854, parM. deMon- 
taiglon, sur Henri de Gissey, M. Jal dit qu’il a « trouvé dans 
c le seul des registres des bâtiments du roi, tenus pendant la 
« période de 1615 à 1666, qui ait échappé à la destruction, un 
c article de dépense se rapportant à une œuvre de Trem- 


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< blay : à Germain Jessé, m* sculpteur à Paris, la somme de 
« 600 1. pour partie de sou payement d'une figure du def- 
« funct Roy, en marbre blanc, qui avoit esté commencé par 
« le s r Tremblay, son beau-père » (an 1639, p. 135). 

Ce buste est sans doute celui qui est au Louvre. 

M. de Kermaingant termine en proposant aux personnes 
que cela intéresserait de les conduire chez M. Paul Récappé, 
qui ne refusera pas de leur montrer le bronze du roi. 

Nota : Depuis la communication qu’il a faite à la Société 
des Antiquaires, M. de Kerm&ingant a eu l’occasion de 
causer avec M. de Montaiglon, qui lui a fourni quelques 
nouveaux renseignements. 

Ce buste a figuré à l'exposition rétrospective d’objets d’art 
faite à Tours, en mai 1873, et a été vu par lui. 11 a donné lieu 
à une note de M. Alfred Darcel, dans son compte-rendu de 
l'exposition de Tours, paru le 1" septembre 1873, dans la 
Gazette des beau&vrts, p. 243. 

A l’exposition de Tours, il était catalogué ni. Magnifique 
« buste en bronze de Henri IV par Tramblé, à M. le baron 
« de Chabrefy, à Chançay (Indre-et-Loire). » 

Personne, jusqu’ici, n'avait songé à le rapprocher du 
buste du Louvre. 

M. l'abbé Thédenat communique une inscription romaine 
trouvée près de Saint-Michel-d'Euzet (Gard) : 

t Dans une ferme de la commune de 8aint-Michel-d’Euzet, 
près Bagnols (Gard), on a trouvé, dans un champ, une longue 
pierre rectangulaire, haute de près de deux mètres, brisée 
en deux morceaux, et portant l'inscription suivante dont je 
dois la copie à M. l’abbé Méhric, curé de Bagnols : 

IMP 

CAES 

FLAVIO 

VAL 

CON8TAN 
TINO * PIO 
NOP (sic) 


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CAESAR 

DIVI 

G0N8TANTI 

FILIO 

Imp(era(ori) Caes(ari) Flavio Val(erio ) Constantin *) , pio, 
nob[üissimo) Caesar(i) ) divi Constanti(i) fÜio. 

« Cette pierre ne porte pas, comme on le volt, d’indica- 
tion de distance ; en outre, elle n'a pas la forme habituelle 
des bornes mllliaires de cette époque qui sont généralement 
cylindriques. Toutefois, on a trouvé à ATn-Regada, sur la 
route de Sétif à Djimilah, une borne milliaire de Constantin, 
qui, s’il faut en croire le dessin reproduit dans la Revue des 
Sociétés savantes 1 , est de forme rectangulaire. On conserve 
aussi au Musée d’Angoulôme un milliaire de Maximien, prove» 
nant du cimetière d’Ambernac (Charente), et qui a la forme 
d’un fût quadrangulaire a . 

« Une voie romaine de second ordre, signalée par M. Char- 
vet, passait à Saint-Michel-d’Buzet ; elle se détachait, au 
Pont-Saint-Esprit, de la route de Lyon à Nîmes ; de là elle 
se dirigeait < vers Carean, Saint-Michel-d’Euzet, La Roque, 
« où un pont romain existe encore sur la Cèze, et Saint- 
« Marcel-de-Carreiret, pour se relier à la voie transversale 
c de Lussan à l'Ardoise 1 2 3 . » 

c Cette inscription présente plusieurs particularités inté- 
ressantes. Constantin y est qualifié Imp(erator) Caes(ar) et 
n’est pas encore Augustus . Constance était mort à l’époque 
où cette inscription a été gravée, puisque Constantin y est 
nommé divi Constantii Jilius. 

t Constance mourut à York, en Angleterre, le 25 juillet de 
l’an 306 ; notre inscription est donc postérieure à cette date. 
L'année suivante, en 307, probablement le 31 mars, Constan- 


1. 7» série, t. VI (1882), p. 66. 

2. L. de Fleury, Découverte d’une borne milliaire romaine dans V ancien 
cimetière d’Ambemac , dans le Bulletin de la Société archéologique et histo- 
rique de la Charente , année 1881, et tirage à part, 1882. 

3. G. Charret, Les voies romaines chez les Volkes Arékomiques. Alaie, 1874. 

p. 00. 


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— 487 


tin, après avoir épousé la fille de Maximien Hercule, Flavia 
Maxima Fausta, fut proclamé Auguste 4 . 

< Ce texte a donc dû être gravé entre le 25 juillet 306 et 
le 31 mars 307. 

« En effet, cette période est la seule pendant laquelle 
Constantin porta le titre de Caesar, sans être Auguste. On 
sait que Constantin, craignant la haine et la jalousie de 
Galère, se réfugia en Bretagne, près de son père; c’est ainsi 
qu'il assista à sa mort. Aussitôt les troupes le proclamèrent 
Auguste; mais Galère ne ratifia pas cette nomination, et 
Constantin dut se contenter du titre de Caesar avec le com- 
mandement de la Grande-Bretagne et de la Gaule. Si l’ins- 
cription de Saint-Michel-d’Euzet n’est pas une borne mil- 
liaire, il est probable qu'elle fut érigée à ,1’occasion de cet 
événement. 

« 11 est à remarquer que Constantin, quoiqu'il ne soit pas 
encore Auguste, porte cependant le prénom Imperator. Ce 
fait n’est pas commun, mais il en existe d’autres exemples. 
Nous savons, par les auteurs, que Titus, Trajan et Antonin 
le Pieux, associés à l’empire, portèrent ce prénom du vivant 
des empereurs qui les avaient adoptés 9 . Nous pouvons citer, 
au sujet d’un prince contemporain de Constantin le Grand, 
un fait absolument analogue dont une inscription fait foi : 

• Flavius Yalerius Severus fut nommé Caesar le jour 
même où Constance fut proclamé Auguste, en l’année 305. 
En 306, Galère lui donna le titre d’Auguste qu’il refusait A 
Constantin. Or, nous avons une inscription trouvée en Etru- 
rie où Flavius Valerius Severus, qualifié nobilissimus Caesar , 
porte le prénom Imperator sans être encore Augustus. Cette 
inscription doit certainement avoir été gravée à la fin de 305 
ou au commencement de 306, quand ce prince reçut le titre 
de Caesar : 

IMP 

FL • YALERIO 
SEVERO 


1. Cf. Tillemoot, Histoire des empereurs, L IV, p. 100. 

S. Borgheti, Œuvres , t. IV, p. 184; cf. Henzen, ad. n* 5569. 


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NOBILISSI 

MOGAESARE 

CASTRONO 

VANORVM 

Imp(eratore) Fl(avio ) Valerio Severo , nobilissimo Caesare, 
Castronovanorum [< colonia ]L 

< Une borne milliaire de la môme période, découverte dans 
le pays rhénan, donne également le prénom imperator à 
un César : 

IMPERATORI CE8ARI • ER liés. 

VALERIO LICINIANIo 
LIGINIO NOBILIS 
8 I M O GE8ARI 

G * N L*nil p. chr. 317-323. 

Imper ai o ri Cesari Valerio Licinianio Licinio , nobilissimo 
Cesari , c{witas) N(emetum) } l{eugae ) quattuor decem 1 2 3 . 


M. A. de Barthélemy, au nom de M. Chardin, associé cor- 
respondant, lit un mémoire sur un calvaire breton. A l'oc- 
casion de cette lecture, M. Ramé donne quelques détails sur 
les croix bretonnes. Le mémoire de M. Chardin est renvoyé 
à la Commission des impressions. 

M. L. Maxe-Werly, associé correspondant, appelle l'atten- 
tion de la Compagnie sur le fait suivant qui n'a pas encore 
été remarqué, et que dernièrement il a signalé à notre con- 
frère M. de Lasteyrie. 

Sur le mur extérieur du chœur de quelques églises de la 
région de l'est (Meuse, arrondissements de Bar et de Com- 
mercy) existe, soit à gauche soit à droite, mais le plus sou- 
vent du côté de l'évangile, une ouverture de forme ronde, 
de 0 m 30 à 0 œ 40 de diamètre, pratiquée à environ l m 80 du 
sol, et qui, après avoir traversé le inur de part en part, abou- 


1. Muratori, 1105, 1 ; Orelli, n* 1009 b; cf. Henzen, p. 107, ad n* 1009. 

2. Brambach, C. I. Rh., n® 1952; Henzen, n» 5569; Wümanns, Exempt* 

inter, lot ., n* 1069. 


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Xemlley (Meurthe et Moselle) 

Jrrtp Dunuut Vbr/x&t 


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— 489 — 

tit à une petite niche, parfois en forme de dais et très orne- 
mentée, élevée de l m 30 à l m ûO au-dessus du pavé de l'église. 

Percé dans une direction telle que de l’extérieur il est 
permis d’apercevoir la lumière de la lampe suspendue devant 
l'autel du chœur, ce petit oculus est généralement taillé 
dans un bloc de pierre ; il est fermé et garanti au dehors, 
soit par des croisillons en fer, soit par une sculpture à jour, 
de formes très variées, présentant un S ornementé, une 
triskèle, une rosace à quatre branches, une étoile à cinq 
pointes, etc. 

M. L. Maxe-Werly ignore quelle était la véritable desti- 
nation de cette ouverture, mais, s’il fallait en croire l’opinion 
de quelques curés de campagne consultés à ce sqjet, le petit 
dais placé à l'intérieur du chœur aurait reçu autrefois le 
saint ciboire qui, on le sait, antérieurement au xv* siècle, 
n’était point renfermé comme aujourd’hui dans le tabernacle 
placé sur l'autel. 

M. L. Germain dit qu’il a rencontré des oculus dans plu- 
sieurs églises de Lorraine ; ils correspondent à des niches 
très ornées, dont la décoration appartient à la période ogi- 
vale flamboyante ; il les a toujours vues placées dans le mur 
du chœur, du côté de l’évangile, qui est la droite liturgique, 
c’est-à-dire le côté plus honorable. De là, il lui paraît, confor- 
mément à l’opinion que vient de lui exprimer M. l’abbé Thé- 
denat, que ces niches ont pu recevoir la réserve eucharis- 
tique, à l’époque où l’on cessa de l’élever au-dessus de 
l’autel. Dans la Belgique actuelle, le saint ciboire était vers 
la seconde partie du xv* siècle, et au commencement du 
suivant, déposé dans un tabernacle en forme de lanterne, 
surmonté d’une flèche et supporté par une colonne isolée, 
non loin du maître-autel, du côté de l’Evangile. Un taber- 
nacle analogue existe dans la clôture du chœur de la remar- 
quable église d’Avioth (canton de Montmédy, Meuse, ancien 
comté de Ghiny) ; par exception il est placé du côté de 
l’épître; à l’opposé s’élève un édicule renfermant une statue 
miraculeuse de la Vierge, objet d'un pèlerinage très ancien 
et très fréquenté. La place assignée dans cette église au 
tabernacle eucharistique doit s’expliquer, soit par une fausse 


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entente de la droite liturgique, soit par le désir de ne point 
déplacer la statue de la Vierge, que le peuple avait sans doute 
l'habitude de vénérer depuis longtemps à l’endroit qu'elle 
occupe. 

M. de Lasteyrie rappelle les baies analogues pratiquées 
dans des monuments du xu* au xiu* siècle. 


Séance du 9 Mai 4 . 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Arc hiv fur Oesterreichische Geschickte, t. LXXXIV, i” partie* 
Wien, in-8°. 

Atli délia R. Accademia dei Lincei, anno CCLXXX, 1882- 
83, série 3, t. Vil, fasc. 7-8. Roma, 1883, in-è*. 

Journal des Savants, avril 1883, in-Zi*. 

Proceedings of the American pkilosophical Society, t. XX, 
juin-décembre 1882, n* 119, in-8°. 

— of the Canadian Instituts Toronto, t. I, fasc. 3. Toronto, 
1882, in-8°. 

— of the numismatic and antiquarian Society in célébration 
of the 25 anniversary of its foundation, january 1, 1858. 
Philadelphia, 1883, in-8*. 

Revue de Vart chrétien, 26® année, avril 1883. 

Sitxungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, 
philosophische-historische classe , t. G, CI, livr. 1-2. Wien, 
1882, in-8*. 


i. Dans une lettre adressée à M. Alexandre Bertrand, directeur de la Revue 
archéologique , M. G. Bapst déclare abandonner l'opinion qu'il avait émise devant 
la Compagnie, le 25 avril 1883 (voir p. 184 et sv.), au sujet de la date assignée 
à la bosBette d’Auvers. L’étude d’un casque d’or découvert dans une tombe celtique 
et conservé au Musée de Berlin l’a amené à reconnaître la justesse de l'avis 
exprimé par M. A. Bertrand qui considérait cette bossette comme un objet d’art 
gaulois. {Note de la Committion des impretiions.) 


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— 49 * — 


àuberttn (Charles). Ephémérides biographiques de Beaune et 
des environs . Beaune, 1883, in-18. 

Bernard (l'abbé Eugène). Découverte d’une statue de Bacchus 
dans la rue des Fossés-Saint-Jacques. Paris, 1883, in-8°. 
Croix (le Père Camille de la). Mémoire archéologique sur les 
découvertes d’Rerbord , dites de Sanxay. Niort, 1883, in-8*. 
Lasteyrie (Robert de). Jules Quicherat ; sa vie et ses travaux . 
Paris, 1883, in-8°. 


Correspondance . 

M. 6. L&faye écrit pour remercier la Compagnie de l'avoir 
admis au nombre des associés correspondants nationaux. 

Travaux. 

M. L. Maxe-Werly, associé correspondant, soumet à l'exa- 
men des membres de la Société quelques dessins reproduits 
d'après les estampages pris sur diverses pièces de bronze, 
provenant d*une boucle de ceinturon et de ses garnitures. 



La croix gammée qui y est représentée comme type 
unique d'ornementation, et reproduite d'une manière uni- 
forme sur tous les fragments de cette boucle, lui paraît 
mériter l'attention des archéologues livrés à l'étude de ce 
symbole, dans lequel on croit reconnaître une des formes 
plus ou moins dissimulées du signe de la croix. 


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— <92 — 



Ces objets, trouvés aux environs de Reims, font partie de 
la collection de M. Léon Foucher, négociant de cette ville. 

M. Bertrand signale un certain nombre d'ornements ana- 
logues se rencontrant sur des sculptures gallo-romaines. D 
insiste pour que les dessins communiqués par M. Maxe- 
Werly soient publiés dans le Bulletin. 

M. Bertrand annonce que les fouilles de Grand ont produit 
des résultats intéressants. D'après les renseignements trans- 
mis par M. Voulût, on vient de découvrir dans cette localité 
deux statuettes et une mosaïque représentant une scène de 
comédie. 

M. Héron de Villefosse fait la communication suivante : 

« Notre confrère M. J. Roman, associé correspondant 
national à Embrun, vient de m'adresser la copie d’une ins- 
cription qu’il a découverte le 5 mai dernier. Elle est gravée 
sur un petit autel carré en pierre calcaire qui sert de sup- 
port au bénitier de l’église paroissiale de la Piarre, com- 
mune du canton de Serres, arrondissement de Gap (Hautes- 
Alpes). La lecture n’ofTre aucune difficulté ; le monument 
est en fort bon état, sauf deux lettres, la l re et la 3 e du 


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— 493 — 


nom de la divinité, qui sont certainement des A ayant cha- 
cun perdu un jambage ; la hauteur de l'autel est de 0 m 85 ; 
sa largeur dans la partie inscrite est de 0 m 41 : 

ALAMBRI 

MAE 

SEVERV8 

PERPETVI 

FILEXSVOT 

Alambrimae Sevenu Perpetui JU[ius) exs vot(o). 

« Le nom de la divinité topique, Alambrima, apparaît pour 
la première fois. Il est curieux de le rapprocher d'un autre 
nom divin relevé également dans les Alpes, mais à une cer- 
taine distance du premier. Au nord de Brescia, à Ossimo 
dans le val Gamonica on a découvert l'inscription suivaute 
qui paraît perdue aujourd'hui 1 : 

ALANTEDOBA* 

8EX • CORNELIVS 
PRIMVS 

V • 8 • L • M 

Alantedoba[e] Sex(tus) Cornélius Primus v(otum) s(olvil) 
l(ibens ) m(erito). 

t Le préfixe Alam , Alan, qui rappelle le nom hébreu Helam 
mérite d'être mentionné : les philologues diront s'il est pru- 
dent de faire ce rapprochement. On en a fait un analogue 
pour Bel, syncope de Baal, qui entre comme préfixe dans 
la composition de plusieurs noms de divinités locales de la 
Gaule, par exemple B élus, Belenus et Belisama . 

« A la dernière ligne exs est mis pour x, comme dans 
Alexsander, uxsor , exsemplum , conjunxs , Feroxs..., etc., dont 
on trouve des exemples épigraphiques. » 

1. C. I. L., t. V, n. 4934. Cf. I0V1 ALÀNNINO dans une inscription de Breeeia 
(même région que lt précédente), si toutefois le texte donné par Muratori, VIII, 
7, mérite confiance ; les éditeurs du Corptu, t. V, l’ont classé parmi les intcrip- 
tiones faltae , n° 520* 

ANT. BULLETIN. 13 


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— 494 — 

■ M. Héron de Villofosse annonce qu’on vient de découvrir, 
sous le maître-autel 1 2 * 4 de l’église paroissiale de Roquebrune, 
près Fréjus (Var), une borne milliaire d’Auguste dont le texte 
lui a été adressé par M. Aube, notaire au Luc. 

« Elle est en pierre calcaire, ronde, légèrement conique 
à la partie supérieure ; sa hauteur est de 1“20 et son dia- 
mètre de 0 m 50 environ ; les lettres ont 0 ,n 09 de hauteur aux 
lignes i et 2, et 0 n, 07 aux lignes suivantes : 

IMP • CAE8AR 
AVGVSTVS • imp • X 
TRIBVNICIA 
POTE STATE • XI 

mu 


lmp(erator) Caetar Augustin, imp(erator) X, Iribunicia poin- 
tait XI — mu . 

« Cette borne appartient à la vole Aurélia, lou camin Aure- 
lian comme disent encore les Provençaux, qui allait de Rome 
& Arles par Fréjus*. 

« Les militaires d’Auguste appartenant à la voie Aurélia 
sont datés, comme celui de Roquebrune, de la XI e puis- 
s ance tribunicienne d’Auguste (741-742 de Rome = 13-12 av. 
J.-G-) 3 . Ils sont conçus d’une manière uniforme, Imperator 
Caetar Augustin, sans la désignation divijiliut*. Un seul mil- 
itaire fait exception, o’est celui qui est connu sous le nom 
de militaire du Puget-les-Fréjus et qui, portant le chiffre 11U, 
précédait Immédiatement, en allant de Forum Julii à Forum 
Voconli, le milliaire UIU qui vient d’être découvert à Roque- 
brune 5 . Gomment se fait-il que le texte de ce milliaire du 


1. D’après M. Aube ce maître-autel datait de 1535. 

2. Itiner. Antonini , n* 289. 

3 La i r * puissance tribunicienne d’Auguste court du 27 juin 731 au J * 

4. Voir dans le tome V du C. I. L., les bornes d’Onegüa (n» 8085) de San- 
Remo (n» 8086), de Vintimille (n° 8088), de Monaco (n« 8094), du val de Lag e 
(n«- 8098 et 8105), de la Turbie (o°- 8100 et 8101); cf. Ed. Blanc, Eptgrapfue 
antique des Alpes-Maritimes , n- 281, 286, 288, 289, 293, 312. 

5. On remarquera la façon insolite de représenter le chiffre des distances qui 


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495 


✓ 


Puget ne soit pas confonne au texte des autres militaires 
d’Auguste placés la même année, sur la même route ? C’est 
ce qu’il s’agit d’examiner. 

« Le militaire du Puget existe encore, contrairement aux 
affirmations de plusieurs auteurs contemporains, le comte 
de Cessole', Bourquelot* et Carlone*. Il est conservé aujour- 
d’hui dans le jardin de la cure au Puget-lez-Fréjus, mais 11 
se trouve maintenant dans un état de mutilation très regret- 
table. 

« Du temps de Peiresc et même du temps de Glrardln ce 
militaire était loin d’être aussi mutilé, car ces deux savants 
nous en ont laissé des copies à peu près complètes : 


(Peiresc 4 ) 

IMP • CAESAR 
AVGVSTVS • IMP • XI 
TRIBVNICIA 
POTE8TATE XI 


(Girardln*) 

CAESAR 

AVGVSTVS IMP X 
TRIBVNICIA 
POTESTATE XI 


iiiii 


< Dans tous les ouvrages où la borne du Puget a été publiée 
depuis Bergier jusqu’à M. Aubenas, le texte imprimé diffère 
notablement de ces copies. 

est écrit IIIII au lieu de V ; la distance est comptée depuis Forum Julii. Sur deux 
monuments africains le chiffre 5 est écrit de la même façon; cf. C. I. L., t. VIII, 
u** 8401 et 10031 add. 

1 . Conte Giuseppe Anselmo Ilarione Spitalieri di Cessole, Notifie sul monumento 
dei trofei cTAugusto di Torbia et sulla via Giulia Augusta , p. 177 (dans Mémo- 
rie délia reale Accademia delle scienze di Tçrino, sérié II, t. V, scienze moral!, 
storiche et filologiche, p. 161 -184). 

2. Inscriptions antiques de Nice, de Cimies et de quelques lieux environnants , 
n* 140 (dans Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XX, p. 43 
à 146). 

3. Vestiges épigraphiques de la domination gréco-mcusaliote et de la domi- 
nation romaine dans les Alpes-Maritimes , p. 352, n* 84 (dans Congrès archéo- 
logique de France, XXXIV* session tenue à Paris en 1867, p. 207 à 462). 

4. B. N. mss. f. lat. n* 8058, f» 18 : « in ecclesia vici du Puget, sesquileuca 

« a Forojulii ; sub aqua lustrali. » 

5. Description historique du diocèse de Fréjus , manuscrits de Girardin et 
(TAntelmy publiés par l’abbé Disdier, p. 88 : « Les curieux y pourront Toir [au 
« Puget] une pierre militaire qui sert de base au bénitier de l’église paroissiale, » 


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< Bergier 4 et Doni 2 , auxquels le texte avait été communi- 
qué par Peiresc lui-même, ont publié la leçon suivante : 

IMP • CAESAR • DIVI • F * 

AVGVSTVS * IMP • XI 
TRIB VNITI A 
POTESTATE XI 

I II I 

< Bouche 8 , souvent Inexact, a copié, en l'altérant, le 
texte de Bergier ; il a été suivi par Cessole 4 , Bourquelot*, 
Carlone* et Bonstetten 7 : 

IMP • CAE8 * DIVI F || AVGVSTVS • IMP • XI • || TRIBV- 
NITIA POT • XI i nn. 

< Gomment se fait-il que Peiresc ait communiqué & Ber- 
gier et à Doni une copie différente de celle que nous retrou- 
vons dans le manuscrit cité plus haut ? Le fait est facile à 
expliquer. En effet, dans le même manuscrit 8 se trouve une 
autre copie du même texte dans laquelle plusieurs lettres 
sont tracées au pointillé, ce qui indique que ces lettres 
n'existaient pas sur la pierre et que ce sont des suppléments 
ajoutés par Peiresc : 

IMP CAESAR DIVI • F 
AVGVSTVS IMP XI 
PMTRIBVNICIA 
POTESTATE XI 

1 1 II I 

< Or c'est précisément là le texte qui a été communiqué 


1. Histoire de» grands chemins de l'empire romain , édit, de 1728, 1. 1, p/456. 

2. Inscriptiones antiquae , cl. II, n® 92, p. 93. 

3. La chorographie ou descr. de Provence , t. I, p. 129 et p. 463 (POTESTATE). 

4. Op. laud ., p. 177 et pl. t n» 17 ; 1. 3, TRIBVNIOA. 

5. Op. laud., p. 100, n» 146 ; 1. 3, id. 

6. Op. laud., p. 352, n* 84 ; 1 . 3, id. 

7. Carte archéologique du département du Var, p. 31 . 

8. F* 22 : « au Puget-lez-Fréju», dans l’église parrochiale de Saint-André. * 


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à Bergier et à Boni, après suppression de PM, changement 
de G en T dans TRIBVNITIA et rectification du chiffre des 
distances en IIII. Il a été constamment reproduit par tous 
les auteurs qui se sont occupés de cette borne 4 . 

« Il y a encore une autre preuve que les lettres au poin- 
tillé sont bien des suppléments de Peiresc. On lit, en effet, 
dans le ms. de Girardin, publié par l'abbé Disdier*, < M. Ber- 
« gier et M. Bouche qui rapportent cette Inscription ajoutent 
« à la première ligne ces deux mots DIVI FILFVS qui n'y 
< ont jamais été et mettent aussi XI pour X à la seconde 
« ligne. » 

< Girardin qui habitait Fréjus avait évidemment vérifié sa 
lecture avant d'écrire cette affirmation 3 . 

« Ges explications suffiront, je pense, pour prouver qu'il 
ne faut pas tenir compte des suppléments de Peiresc et que 
le texte de la borne du Puget-lez-Fréjus doit être rétabli 
conformément à celui de toutes les autres bornes d'Auguste, 
de la voie Aurélia, datées comme elle de la XI* puissance 
tribunitienne de ce prince. 

< Du reste, je donne ici le texte, d'après ma copie, dans 
l’état où il se trouve actuellement avec les compléments qui 
me paraissent certains : 

imp. CA ES A R 
a u GVSTVS IMP * X 
t ribuniclA 
potestate Xt 

'an 

[Imp{erator)] Caesar [Au]guslus imp(erator) X, [tribunic]ia 
[potestate] X[I] — [IIII]. 

4 . Aux auteurs que nous trous cités plus haut, il faut ajouter : Graerius, Thé- 
saurus romanarum antiquitatum , t. X, col. 305; Muratori, p. 442, n« 6; Herzog, 
Galliae Narbonensis historia, appendix, n* 619 ; Desjardins, Géographie de la 
Gaule d'après la Table de Peutinger , p. 436; Aubeuas, Histoire de Fréjus , 
p. 779. 

2. Op. lavd ., p. 88 . 

3. Nous derons dire cependant que, sur la pierre, après le mot CAESAR et un 
interralle de deux lettres on distingue comme la pointe d’un V ; c'est ce qui a donné 
lieu au V complet de Peiresc et à sa restitution ; mais nous croyons que c’est un reste 
de lettre parasite. 


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— m — 


t Pour le chiffre des distances il convient d'adopter la cor- 
rection que Peiresc avait faite lui-même. Cette borne est 
sans aucun doute la borne LUI du numérotage d'Auguste, & 
partir de Fréjus, puisque la borne IIIII est celle de Roque- 
brune. D'après le chiffre elle devait se trouver originaire- 
ment sur la voie en venant de Fréjus, un peu après le Puget. 
Quant à celle de Roquebrune, elle devait être placée à peu 
de distance de l'endroit où la route actuelle franchit le ruis- 
seau de la fontaine des anguilles. » 


Séance du 16 Mai 1 . 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord , 
t. X, 2® livr. Périgueux, mars-avril 1883, in-8®. 

Report presented to the Cambridge antiquarian Society ai iis 
forty first annual general meeting mai 30, 1881 ; also com- 
munications mode to the Society , t. X, n° xxm. 

Revue épigraphique du midi de la France , n° 23, avril-mal 1883, 
in-8®. 

De Vrije Vries : Mengelingen uitgegeven door het Friesch 
genootschap van Geschied -, Oudheid- en Taalkunde. Leeu- 
warden, 1882, in-8°. 


1. Nous insérons ici le dessin représentant le triens mérovingien présumé de la 
ville d'Antre en Francho^Üomté et communiqué par M. Cas tan à la séance do 



25 avril dernier. Il porte les légendes + ANTRO VICO F1TVR — TEODOMARIS 
MONITA (voir plus haut, p. 174). [Note de la Commission des impressions.} 


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— -199 — 

Vier-en-vijfttgste Venlag der Handelingen van het Friesch 
genootschap van Geschied -, Oudheid- en Taalkunde. Leeu- 
warden, 1881-1882, in-8\ 

Bernard (l'abbé Eugène). Les origines de V Eglise de Paris ; 

Saint-Denys de Paris , 1870, in-8°. 

Boucher de Molandon. La délivrance d'Orléans et Vinstitution 
de la fête du 8 mat; chronique anonyme du XV • siècle. 
Orléans, 1883, in-8*. 

Germain (Léon). L’auteur des statues de la porte Saint-Georges. 
Nancy, 1883, in-8*. 

— Du lieu de naissance de frère Guillaume, illustre peintre 
verrier . Nancy, 1883, in-8*. 

Schlumberqer (Gustave). Sceaux byzantins ; les églises , les 
couvents , Us palais, U cirque de ConstantinopU , in-8*. 

Correspondance. 

M. Jules Helbig écrit pour remercier la Compagnie de son 
admission au nombre des associés correspondants étrangers. 

Travaux. 

M. l'abbé Thédenat fait la communication suivante : 

« On conserve au Musée de Lucques (Italie) une inscrip- 
tion chrétienne que M. de Laigue, consul de France à 
Livourne, dont le zèle pour l'archéologie est connu, m'a 
prié de communiquer à la Compagnie. 

t Le texte est complet, à part quelques lettres emportées 
par une cassure, mais qu'on peut restituer : 

IN HVNG LOCO SCO * HIC RE 
QYISCIT IN PACE ANTONI 
NV8 QYI VIXIT ANN * LXV 
DEP • EST SVB D • KALENDR 
MAIAR tttrPCPAVLINI IVNI 
ORIs Y C • IND • Xini 

In hune loco s(an)c(t)o , hic requi(e)scit in pace Antoninus, 
qui vixit ann(is) sexaginta quinque , dep(ositus) est sub d(ie) 
kalend{a)r(um) maiar(um ), [iter(um)] p(ost) c(onsvlatum) Pau- 
Uni lunioris , t?(ro) c(larissimi ), ind(iclione) décima quarta. 


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— 200 — 


« Il est facile de restituer les lettres qui manquent avant 
les mots p(ost) c(onsulatum) : 

< Paulinus Junior fut consul en l'année 536 ; il entra en 
charge le 1 er janvier. A ce moment, la douzième des quinze 
indictions, dont la série avait commencé le 1 er septembre 522, 
courait depuis le 1 er septembre 533. 

« La première année après ce consulat commença le t n jan- 
vier 535, pendant la treizième indiotion, et se termina le 
31 décembre, pendant la quatorzième indiction. 

« C'est le 1 er janvier de l'année 536 que commença la 
seconde année après le consulat de Paulinus Junior. Cette 
année, jusqu’au 1 er septembre, appartient à la quatorzième 
Indiction. 

< Or Antoninus fut enterré le 1 er mai de la quatorzième 
indiction. Ce fait eut lieu en 536, pendant la seconde 
année après le consulat de Paulinus Junior. Il faut donc, la 
lacune qui précède PC* laissant place pour quatre lettres, 
restituer 1TER, abréviation de iterum , et lire ainsi la date 
de notre monument : 

Süb die kalendarum maiarum , iterum post consulatum Pau - 
Uni Junioris , v(iri) c(larissimi) p indictione décima quarta . 

« En style moderne, le 1 er mal 536. 

« On connaît plusieurs autres inscriptions chrétiennes, 
datées du second postconsulat de Paulinus Junior, deux entre 
autres trouvées en Gaule, l'une à Vaison 1 2 , l'autre à Vienne 
en Dauphiné 3 . 

« On sait que pendant longtemps, dans certaines contrées 
de l'occident, le consulat de Paulinus Junior servit de point 
de départ pour dater les monuments. Dans lè sud de la 
Gaule, cette période ne dépassa pas l'année 537 et dura par 
conséquent quatre ans 3 ; mais, dans le nord de l'Italie, elle 
se prolongea au moins jusqu'au dix-huitième postconsulat 4 , 
c’est-à-dire jusqu’à l’année 532-533. » 


1. Le Blant, Iiucr. ehrét . de la Gaule , n« 487. 

2. Ail mer, fnscr. de Vienne , n° 1804. 

3. Tertio post consulatum Paulini Iunioris , Le Blant, op. cit., n“ 393, 477. 
— Allmer, op. cit. t n # 1806. 

4. Inscr. de Lodi vecchio (Laos Pompeia), C. I. L., t, V, n° 6103 : sub 
diae («le) XIIII kal. novemb ., XVIfl p. c. Paulini Iun. v. c., ind. prima. 


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— 201 — 


M. Mowat iignalo rinscription d'une alla cinéraire de 
marbre blanc, en forme de cassette à couvercle, mise en 
montre dans une salle de l'Exposition des Arts décoratifs, au 
palais de l'Industrie, et étiquetée comme découverte vers 
1780 à Pompéi. La rédaction insolite du texte, les signes de 
ponctuation placés sur l'alignement du pied des lettres et à 
la fin des lignes conformément à l'usage moderne, l'irrégu- 
larité des dénominations du titulaire L. Calvino Pubiano 
Sabino , tout concourt à faire tenir cet objet en suspicion. 
M. Mommsen ne l'a pas admis dans son Recueil des inscrip- 
tions du royaume de Naples , ni dans le Corpus Inscriptionum 
latinarum , t. X (relatif à l'Italie méridionale). 

J1 communique ensuite une inscription d'Antibes sur 
laquelle le colonel Gazan désire des éclaircissements à pro- 
pos des mots sacer(dos) Aethucolis qui s'y lisent. Ce dernier 
mot ne s'expliquant ni par le latin, ni par le grec, ni par le 
punique, M. Mowat est disposé à y voir le nom d'une nou- 
velle divinité gauloise. 

M. Courajod donne lecture d'un mémoire sur un buste du 
Musée du Louvre dans lequel on a cru reconnaître le por- 
trait du président d'Ormesson, mort en 1600. M. Courajod, 
en s'appuyant sur le témoignage des auteurs anciens, 
démontre que ce buste représente en réalité le beau-père 
du président d'Ormesson, Jean d'Alesso, mort en 1572. Ce 
mémoire est renvoyé & la Commission des impressions. 

M. Maxe-Werly fait la communication suivante : 

< La bague que j'ai l'honneur de soumettre à la Société 
présente une particularité qui me parait mériter l'attention. 

« Les objets de cette nature affectent des formes d'autant 
plus multiples que le goût de l'époque et la fantaisie de l'ar- 
tiste président seuls à leur confection. La disposition toute 
particulière de la partie supérieure de cette bague, en forme 
de petit coffret, n’a en elle-même rien de remarquable, 
quoique l'usage des chatons ronds ou ovales ait prédominé 
à toutes les époques. 


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< Cette bague m'a été confiée par M. le baron J. Pichon ; 
elle est ornée d'une pierre rouge de forme irrégulière, sans 
bataille ni inscription. A l'intérieur du coffret setrouTe un 
objet, relique ou amulette, dont on ne peut déterminer la 
nature, la boîte étant soudée sur toutes ses faces et la pierre 
trop peu transparente pour permettre de distinguer ce qu'elle 
recouvre ; c'est au-dessous du chaton, sur la feuille d'or 
formant le fond du coffret, à la place pour ainsi dire secrète, 
que se trouve la partie véritablement intéressante de ce 
petit monument. 



< Dans un cercle formé par un grénetis, on distingue un 
buste tourné à droite ; le caractère de la tête et la forme 
du paludamentum permettent de le faire remonter aux pre- 
mières années du vi* siècle : c'est, en effet, le type repré- 
senté sur les monnaies d'Anastàse, de Justin et de Justinien I er . 
Autour du buste est inscrite la légende 6E0V XAPIN, dont 
quelques lettres sont en partie cachées par les extrémités 
du jonc, aplaties et soudées sans précaution, non sur les 
flancs du coffret, mais bien sur le champ de sa partie infé- 
rieure. Ce que Ton sait du mode de fabrication en usage à 
cette époque permet de supposer que cette mince feuille 
d'or a été estampée sur une médaille à légende religieuse 
dont l'existence nous serait ainsi révélée, et dont un jour 
peut-être on retrouvera l'original. 

« L'exclamation 0eoO x®P lv ne laisse aucun doute sur l'ori- 
gine chrétienne de cette bague. N'y retrouvant aucun des 


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— 203 — 


caractères du style byzantin, je suis tenté de la croire de 
fabrication occidentale. » 

M. de Montaiglon fait observer que les dimensions de 
cette bague prouvent qu'elle a dû appartenir à une femme. 
Le chaton ne lui paraît pas renfermer une relique, mais 
uniquement un paillon, détaché de la pierre au-dessous de 
laquelle il était originairement fixé. 


Séance du 23 Mai. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Bulletin d’ archéologie chrétienne de M. le commandeur J.-B. 
de Rossi ; édition française publiée par l'abbé Duchesne, 
4 e série, année, livr. 3. Paris, 1882, in-8*. 

Mémoires et comptes-rendus de la Société scientifique et litté- 
raire cPAlais , t. XIII. Alais, 1882, in-8°. 

Proceedings of the Society of antiquaries of London , 24 nov. 

1881 au 26 janvier 1882. London, in-8°. 

Marsy (le C* de). Document concernant les seigneurs de Ham 
(1227-1228). Gènes, in-8\ 

— Fragment â?un cartulaire de Vordre de Saint-Laxare en 
Terre sainte. Gênes, 1883, in-8°. 

— Un traité d* hygiène composé à Reims en 1599. Arcis-sur- 
Aube, in-8®. 

Correspondance. 

M*« la baronne de Girardot annonce la mort de M. le baron 
de Girardot son mari, associé correspondant national. M. le 
président exprime les regrets que cette triste nouvelle cause 
à la Compagnie. 

M. le docteur Plicque, présenté par MM. A. de Barthélemy 
et Thédenat, sollicite le titre d'associé correspondant natio- 
nal à Lezoux (Puy-de-Dôme). Le président désigne MM. Héron 
de Villefosse, Courajod et Mowat pour former la commission 
chargée de faire un rapport sur cette demande. 


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Travaux . 


M. Ernest Petit, associé correspondant, dépose snr le 
bureau deux deniers bourguignons trouvés à Thil-Ch&tel, 
près de Dijon, et remontant aux années 1218-1219. 

M. J. de Bougé annonce que le Musée du Louvre vient de 
faire, U y a une heure à peine, deux acquisitions impor- 
tantes à la vente de la collection égyptienne de M. 6. Posno. 

La première est celle d'une remarquable statuette en 
bronze, qui mesure 0 m 48 de hauteur. On a fait remonter à 
l'ancien empire égyptien, c'est-à-dire, au minimum, à 
3000 ans avant l'ère chrétienne, l'antiquité de cette sta- 
tuette. M. J. de Rougé croit que cette opinion, déjà expri- 
mée par M. de Longpérier, peut parfaitement se soutenir. 
L'attitude du personnage, le modelé énergique des jambes, 
la coiffure à petites tresses, tout rappelle le style des statues 
les plus anciennes. En tout cas, cette statuette est d'une 
finesse d’exécution étonnante : le personnage est debout en 
marche, la main droite est tendue en avant pour porter un 
bâton. Le torse et les jambes sont nus et modelés avec 
beaucoup de soin ; les reins sont couverts de la schenti ; la 
tête est pleine de vie et d'expression. Sur le côté gauche de 
la poitrine on lit une inscription gravée au trait. Il est pos- 
sible que le début de cette inscription soit encore caché 
sous l'oxydation ; toujours est-il qu'elle se termine par un 
nom propre < Pe-schasou , ce que l'on pourrait traduire par 
le nomade , l 'Arabe, car Schasou était le nom générique 
donné par les Égyptiens aux populations nomades de la 
presqu'île de Slnaï. Il serait difficile de dire en ce moment 
si ce nom propre est celui du personnage lui-même ou celui 
de son père. — Ce bronze a été adjugé au prix de 35,100 fr.; 
le public a accueilli par des applaudissements l’annonce que 
le Musée du Louvre était l'acquéreur de cette petite merveille. 

La seconde acquisition, qui a moins d'importance, est celle 
de quatre fragments de terre émaillée, représentant des pri- 
sonniers nègres, asiatiques et lybiens. Ces morceaux, très 
intéressants au point de vue de l'art, doivent provenir de 


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— 205 — 

Tett-J*hudah , non loin d’HélîopolIs dans la Basse-Égypte, 
car des pièces analogues, acquises il y a quelques années 
par le Britlsh Muséum, araient ôté trouvées dans la môme 
localité. C’est à Tett-Jehudah que le grand-prêtre des Juifs 
Onlas, réfugié près de Ptolémée IV, obtint la permission 
d’élever un temple à Jéhovah. Ptolémée lui abandonna à cet 
effet, ainsi que le raconte l’historien Josèphe, un ancien 
temple de la déesse Pacht, construit par Ramsès II. Les 
fragments de terre émaillée proviennent sans doute de 
l’ornementation de l’ancien temple égyptien et attestent la 
splendeur de sa décoration. On ne saurait trop féliciter le 
Musée du Louvre de ces deux acquisitions, qui augmentent 
d’une façon si heureuse sa collection égyptienne, sans rivale 
par l’ensemble de ses monuments. 

M. Héron de Villefosse rappelle qu’il a eu l’occasion, à 
diverses reprises, d’entretenir la Compagnie des fouilles 
faites à Lezoux par le docteur Plicque. 

Cet infatigable explorateur ne cesse de faire de nouvelles 
découvertes et de recueillir de nouveaux spécimens des 
poteries romaines fabriquées à Lezoux. Ce grand centre 
industriel était complètement adonné à la céramique et 
envoyait ses produits dans tout le nord de la Gaule et jus- 
qu’en Bretagne. 

Les dernières fouilles ont fait découvrir au docteur 
Plicque douze fours de potiers assez bien conservés, dont 
les produits présentent une grande variété de fabrication et 
font connaître des procédés tout à fait intéressants et nou- 
veaux. Près de ces fours se trouvaient deux maisons d’habi- 
tation. — Dans l’une, qui a été détruite par un incendie, 
dix-huit monnaies de Gallien et de Salonine et une pièce de 
Philippe l’Arabe ont été recueillies au milieu des déblais, 
ainsi que deux maquettes-poinçons en terre cuite dont l’une 
représente Jupiter avec le foudre et l’autre Bacchus couronné 
de pampres, tenant une grappe de raisin à la main ; une pan- 
thère est à ses pieds. Ces deux poinçons portent l’un et 
l’autre un nom tracé à la pointe AMATON. . . — La seconde 
habitation, située à quelques mètres de la précédente, a 


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également péri par le fieu; le toit s'est effondré presque 
tout d’un coup ; les tuiles plates sont à peine dérangées. 
Cette maison renfermait un véritable magasin de poteries, 
au moins 300 vases dont les débris se retrouvent enfouis à 
deux mètres sous terre. Un petit miroir métallique brisé, 
une fibule de bronze plaqué d’argent, un beau bronze bien 
conservé de Tibère proviennent des mêmes déblais. Mais, 
ce qui rend cette fouille particulièrement intéressante, c’est 
la découverte d'un vase en forme de coupe, monté sur un 
pied mince et élevé dont la base manque, et muni de deux 



petites anses sous chacune desquelles on lit une inscription 
tracée à la pointe avant la cuisson. Une boule, de la même 
pète et de la même couleur, retrouvée à côté de ce vase, a 
paru au docteur Plicque en être l’extrémité inférieure, de 
sorte que, d’après lui, le vase aurait eu la forme d’un entons 
noir terminé par une boule pleine. Il n’aurait pas eu ainsi 
l’assiette nécessaire pour reposer sur une surface plane et, 
dans cette hypothèse, on ne pouvait le présenter convena- 
blement qu’avec le secours d’un trépied. Il vaut mieux 
conjecturer qu’il avait un pied plat et arrondi comme les 
pieds de coupe ordinaire. Il y a, du reste, une analogie frap- 
pante, au point de vue de la forme, mais non pas de la déco- 
ration, entre le vase de Lezoux et certains vases grecs pri- 


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mitffs provenant des tombeaux de Ialysos, île de Rhodes. 
Un des types reproduits dans l’ouvrage de notre savant 
confrère M. Albert Dumont 1 peut être rapproché du vase 
trouvé par le docteur Plicque, et nous permet de compléter 
la forme du spécimen découvert à Lezoux. 

Ce vase est d’une pâte jaunâtre, très perméable ; il n’est 
pas recouvert d’un vernis, mais d'une peinture mate, opaque, 
de couleur orangée ; il présente tous les caractères des plus 
anciennes poteries de Lezoux. Ce qui le rend particulière- 
ment précieux, ce sont les deux inscriptions cursives placées 
chacune dans un cadre rond au-dessous d’une des anses. 
Voici la première inscription qui occupe le point A de la 
figure du vase ci-dessus : 



Magio est un nom simple gaulois qu’on retrouve dans le 
nom composé Magio-rix ; il a été relevé sur des poteries 
ainsi que le mot Nonu *. 11 faut probablement transcrire 
Magio-nonu manu et voir dans A fagiononos le nom de l'ou- 
vrier qui a fabriqué le vase. 

La seconde inscription, placée au point B, est ainsi conçue : 


1. Le* Céramiques de la Grèce propre, partie, Vases peint s, p. 41, pl. 111, 
•f. «• 

1. Scbaermaos, Siglet figuUnt, n« 3147 (MACIO. F), 3112 à 3119. 


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— 208 — 



Ici encore on retrouve un nom gaulois, Büicedo , très connu 
par les poteries 4 . Nous citons, sans la partager, l'opinion 
de M. Plicque qui voit dans VVTLO un terme indiquant le 
nom du vase ; il le rapproche du mot latin futile qui désigne, 
en effet, un vase pointu par le bas et large par le haut, ce 
qui s'accorderait avec la forme donnée au vase, d'après sa 
restitution. 

Plusieurs moulages d’inscriptions céramiques découvertes 
à Lezoux ont été adressés & M . Héron de Villefosse par le 
docteur Plicque ; elles font connaître des noms de potiers, 
dont voici quelques-uns : 

1) OFSACRI, en relief sur la panse extérieure d’un vase. 

2) SUC VN D INI Secundini , grafitte. 



1. Schuermans, loc. cit., n» 808 (BILICEDO. F) à 812; cf. BILICATVS fréquent 
sur les poteries d’Auvergne. — Ce nom se présente ici sous la forme Bilieedomut 
et semble composé avec un autre nom ; on serait porté à lire en un seul mot 
Vutlo-bilicedoni. 


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— 209 — 


3) ARECVMBV Arecumb* , grafitte. 



4) AFA/M/TS Burdafus ?, grafitte. 



5) BAXSANTINOS, Baxsantinos, grafitte sur le fond exté- 
rieur d'un vase noir qui doit être plus ancien que les précé- 
dents et d’une fabrication différente. Ge grafitte rappelle ceux 
que M. Bulliot a relevés sur les vases noirs du Mont-Beuvray. 



A NT. BULLETIN. 14 


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Les monnaies trouvées au milieu des fabriques rainées de 
Lezoux ne descendent pas plus bas que les règnes de Valé- 
rien et de Gallien. Il paraît donc certain que la destruction 
de ce grand centre céramique eut lieu au milieu du 111 e siècle 
de notre ère, c’est-à-dire au moment de l’invasion de Chro- 
cus. On sait par Grégoire de Tours que ce barbare, à la tête 
de scs hordes d’Alemans, parcourut la Gaule à cette époque, 
ravageant tout sur son passage et détruisant jusqu’aux fon- 
dements les édifices anciens. L’Auvergne et, en particulier, 
le temple de Mercure au Puy-de-Dôme furent le théâtre de 
ses dévastations. 

M. R. Mowat exprime la satisfaction qu’il a éprouvée en 
apprenant que les deux précieuses coupes en argent ciselé, 
de la collection Charvet, avaient été acquises par un ama- 
teur français, M. Dutuit. 

M. le président annonœ que l’administration du Musée du 
Louvre vient d’exposer dans le salon carré un tableau récem- 
ment acquis, représentant Apollon et Marsyas et connu 
depuis longtemps sous le nom de Raphaël de M. Moore. 


Séance du 30 Mai. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Atti ddla R. Accademia dei Lincei , 3 e série, t. VII, livr. 9. 
Roma, 1883, in-A*. 

Bulletin de correspondance hellénique , 6 a année, livr. 8 (déc. 
1882), > année, livr. 1-A (janvier-avril 1883). Athènes- 
Paris, In-8\ 

— delà Société des antiquaires de TOuest, 1882, A # semestre, 
1882. Poitiers, 1883, in-8°. 

Liste of the membres 0/ the Cambridge antiqvarian Society , 
mai 1883, in-8®. 


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— 24* — 


Précis analytique des travaux de V Académie des sciences , belles • 
lettres et arts de Rouen pendant Vannée 1881-1882. Rouen, 
1883, in-8°. 


Correspondance . 

Le R. P. Camille de la Croix prie la Compagnie d’ap- 
puyer, auprès de M. le ministre de l’instruction publique et 
des beaux-arts, une demande d’acquisition du terrain des 
fouilles de Sanxay. La Société décide qu’une lettre sera 
écrite dans ce sens à M. le ministre. 

Travaux . 

M. de Laurière, associé correspondant, donne des détails 
sur les fouilles de Sanxay ; il en signale l’importance : leè 
thermes offrent, grâce à leur remarquable état de conserva- 
tion, un intérêt exceptionnel. M. de Laurière fait circuler 
et offre à la Compagnie des photographies prises par lui sur 
les lieux. 

M. R. Mowat annonce la mort de M. Florian Vallentin, 
fondateur et rédacteur du Bulletin épigraphique de la Gaule. 
Le Président exprime, au nom de la Compagnie, les regrets 
qu'inspire ce triste événement. 

M. Héron de Villefosse rend compte à la Société de sa 
visite aux arènes de la rue Monge. Dans la partie corres- 
pondant au couvent des dames anglaises, on a découvert 
récemment un vomüorium assez considérable, large d’envi- 
ron 8 mètres et long de 30 mètres ; de distance en distance 
on remarque, dans la maçonnerie latérale de ce vomitoire, 
des niches dont on n’a pu encore reconnaître la destination. 

M. Charles Robert ajoute que la partie fouillée dans ces 
derniers temps offre autant d’intérêt que celle qui a été 
recouverte en 1870. 

M. Read annonce que la Commission municipale de la 
voirie a émis un vote favorable à la conservation des arènes. 


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Séance du 6 Juin. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Académie d'Hippone , réunion du bureau du samedi 5 mai 1883. 
Bône, in-8®. 

Bulletin de la Société archéologique cT Eure-et-Loir , n* 162, 
mai 1883. Chartres, 1883, in-8*. 

— de la Société de Mulhouse, avril à juin 1883. Mulhouse- 
Paris, 1883, in-8*. 

— de la Société archéologique de VOrléanais , t. VH, n°® lié, 
115, 3 e et é® trimestres 1882. Orléans, 1882, in-8% 

— delà Société des sciences historiques et naturelles de P Yonne, 

1882, t. XXXVI, in-8\ 

Journal des Savants , mal 1883. Paris, in-é®. 

Répertoire des travaux historiques , 1882, supplément-index, 
in-8*. 

Bàbbau (Albert). Une corporation d'arts et métiers à Troyes ; 
les tondeurs de grandes forces . Troyes, 1883, in-8*. 

— les correspondants de Grosley. Troyes, 1883, in-8*. 
Grellet-Balguerie. Biographie et bibliographie, Ribérac, 

1883, in-8*. 


Correspondance . 

M. Quarré-Heybourbon, présenté par MM. de Barthélemy 
et Aubert, sollicite le titre d'associé correspondant national 
à Lille. MM. Ul. Robert, Saglio et Prost sont désignés pour 
former la commission chargée d'examiner cette demande. 

Travaux. 

M. de Montaiglon, au nom de la commission chargée 
d’examiner la candidature de M. Frossard, lit un rapport 
favorable ; on passe au scrutin et M. Frossard, ayant réuni 
le nombre de suffrages réglementaire, est élu associé corres- 
pondant national à Bagnères-de-Bigorre. 


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— 243 — 


M. Héron de Vfllefosse fait les communications suivantes : 

I. — « On a beaucoup parlé depuis quelque tempsjTune ins- 
cription découverte à Si-Amor-Djedidi, localité située en 
Tunisie, à peu près à moitié chemin de Kairouan & Tes- 
teur. Cette inscription, dont le texte a été communiqué à 
F Académie des inscriptions et belles-lettres dans les séances 
du 30 mars et du 6 avril 1883, contient le nom d’une colonia 
Zamensis. Malheureusement ce texte important a été jusqu’ici 
très mal publié; la copie communiquée au Journal Officiel', 
A la Revue critique a , au Bulletin critique I. * 3 4 , au Bulletin épigra- 
phique de la Gaule*, est fort incorrecte. Grâce à l’obligeance 
de M. Letaille j’ai pu étudier un estampage qu’il a pris lui- 
même sur la pierre originale, et je crois bon d’insérer dans 
notre Bulletin une copie exacte de cette inscription : 


PLVTONl * REG * MAG * SACR 

G • PESCENNIVS • 8ATVRI • FTLIVS * PAL * SATVRVS • CORNELIANV8 
FLAM • PP • DIYI • HADRIANI • Q • PRAEF • IYR • DIC • ÏÏVIR • QQ 
COLONIAE • ZAMENSIS • Oè. AonoREM • FLAM • AMPLIATA H8 • ÏÏÏÏ • MIL 
TAXATIONE • 8TATVA8 • DVAS • POSVIT • ET • EPVLVM • BIS • DEDIT 
ITEMQ/jr DEDICAVIT & DD- 


Plutoni reg(i) mag(no) sac(rum ). G(aius) Pescennius, Saturi 
filius , Pal{atina tribu), Saturus, Comelianus, fiam(en) p(er)p(e- 
tuus) divi Radriani , q(uaestor), praej\eclus) jur(e ) dic(undo), 
duumvir q(uin)q(uennalis ) coloniae Zamensis, o[b honojrm 
fiam(onti) ampliata sesteriium quattuor mil(libus) taxations, sta- 
tuas duos posait et epulum bis dédit itemq(ue ) dedicavit. 
D(ecreto) d(ecurionum) . 

I. N* du 2 avril 1883. 

3. N* do 0 et do 10 avril 1883. 

3. N* do 15 mai 1883. 

4. T. III, p. 108. 


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< Gomme on le voit, les principales corrections portent sur 
la seconde et la troisième ligne. Elles rectifient les noms, la 
filiation et l’état civil du dédicant; elles permettent aussi de 
penser que le texte n’est pas, comme on aurait pu le croire, 
nécessairement postérieur à l’année 211, date de la mort 
de Sévère. En effet, à la seconde ligne, au lieu de : 

GEGNATIVSSATVRNINVSPRAESVVIVSCORNELIANVi 
il faut lire : 

C PESCENNI VS* SATVHI FILl VS PAL SATVRVS-COHNELIAN VS 
et & la troisième ligne, au lieu de : 

FLAM P • PDI VI SE VERI* A VG 

il faut lire : 

FLAMPPDIVIHÀDRIANI 

Cette dernière mention prouve simplement que le texte a 
été gravé après l’année 138, date de la mort d’Hadrien. 
En outre, le flamen perpétuas dim Hadriani , fonctionnaire 
religieux de la colonia Zamensis , remet immédiatement en 
mémoire le fait que Zama regia avait été élevée au rang de 
colonie par Hadrien, comme l’atteste le surnom de Adia 
Hadriana porté par cette colonie dans une inscription de 
l’année 322 (tabula patronatus), découverte à Rome sur le 
mont Cœlius, au milieu du xvi* siècle 3 . On lit à la 4* ligne 
de ce texte : 

COLONI COLONIAE AELIAE HADRIANAE • AVG • 

ZAMAE REGIAE. 

coloni coloniae Aeliae Hadrianae Aug(ustae ) Zamae regiae. 

« Sans discuter la question de l'identification de Si-Amor- 
Djedidi avec Zama regia , question qui sera traitée avec une 
compétence spéciale par M. Tissot, je tiens à rappeler qu’il 
n’est pas rare de rencontrer en Afrique, comme dans beau* 
coup d’autres pays, deux cités portant le même nom ; dans 
ce cas elles sont distinguées quelquefois Tune de l'autre par 
un surnom différent, surtout quand elles appartiennent à la 
même province. En voici quelques exemples : 


1. Cette lecture est celle qui a été publiée dans les Comptes-rendu» de V Aca- 
démie des inscriptions et belles-lettres , 4* série, t. XI, p. 04 (t* r trimestre 1483). 

2. Mommsen, I. R. N. n- 6793; C. I. L., t. VI, n» 1686. 


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1 ) THVBVR8IGVM BVRE, province proconsnlaire, 

Teboursouk. 

THVBVR8IGVM NVM1DARVM, Numidie, Khmista. 

2) TIPASA, Numidie, Ti/ech. 

TIPASA, Maurétanie, Tefaced. 

3) OPPIDVM NO WM, province proconsulaire ? 

OPPIDVM NO WM, Maurétanie, Duperréi AïnKhadra). 

h) HIPPO REGIVS, Numidie proconsulaire, près BÔne. 

HIPPO DIARRHYTVS, province proconsulaire, Ft- 

xerie. 

« De même que le surnom Regius avait été donné à une 
des deux villes appelées Hippo , pour la distinguer de l’autre 
Hippo surnommée Diarrhytus , ainsi le surnom Regia a été 
ajouté au nom d’une ville appelée Zama pour la distinguer 
d’une ou plusieurs autres Zama. Zama regia est, sans aucun 
doute, la ville où Juba avait mis à l’abri sa famille et ses 
trésors 1 2 ; son surnom prouve qu’il existait en Afrique au 
moins deux villes portant le nom de Zama. 

II. — « M. Guégan fils a relevé en Tunisie, à Ghardimitou*, 
localité située sur la rive du Bagradas, entre Thagaste (Souk- 
Arrhas) et Simitthu (Chemtou), une inscription dont voici le 
texte, d’après un estampage donné au Musée de Saint- 
Germain : 

P • SEXTILIO * P * F 
ARN-FELIGI 
FLAM * AVG * P • P * 

SAGERDOTI • PRO 
VINCIAE • AFRICAE 
P • AY8INGLEIY8 • TV 
BERO SEXTILIAN VS 
AVO • OPTIMO 
OB • MERITVM 


1. Bell. A fric, y c. XXXVI, § 01. 

2. Diverses inscriptions provenant de ce point ont été publiées dans le Bulletin 
critique, 2* année, t. II, p. 58-60 ; 70 ; 377-379, et dans R. Cagnat, Explora- 
tion* épigraphique* et archéologique* en Tunisie, 1" fasc., n** 243 à 260. 


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— 24 6 — 


P(ublio ) Sextüio, P(ubîii) f{üio), tribu) y Felici, fia- 

m(ini ) Aug(usti ) p(er)p(etuo) , sacerdoti provinciae Africae, 

P(ublius) Ausincleius Tubero Sexiilianus avo opiimo ob 
meritum 1 . 

« Je ne connais aucun exemple du gentilicum Ausincleius; 
ce doit être une forme de Auruncleius. 

• L’intérêt de ce petit texte est tout entier dans la men- 
tion du sacerdos provinciae Africae qui était le premier de 
tous les prêtres de la province. Élu parmi les personnes les 
plus considérées et les plus riches, choisi parmi celles qui 
avaient occupé tous les emplois dans leurs cités 2 ou qui 
avaient obtenu le rang de chevalier romain, il présidait 
l’assemblée religieuse de la province réunie tous les ans à 
Carthage. Bon emploi était annuel et, au moment de sortir 
de charge, il organisait à ses frais des jeux qui étaient appe- 
lés ludi sacerdotales. Les anciens prêtres provinciaux por- 
taient le titre de sacerdotales ; les inscriptions d’Afrique en 
font connaître plusieurs, mais c’est fa première fois quon 
trouve un texte relatif à un sacerdos provinciae Africae , 
c'est-à-dire gravé très probablement pendant l’année même 
de sa charge. » 

M. Alex. Bertrand fait part à la Société de la nouvelle 
visite faite aux arènes de la rue Monge par les délégués du 
Conseil municipal de Paris. Plusieurs membres de l’Institut, 
MM. Alex. Bertrand, Deloche, Duruy, Léon Renier, Gh. Ro- 
bert, avaient été convoqués pour donner leur avis. M. Kæmp- 
fen représentait le ministère des beaux-arts. L’examen 
des ruines, qui prennent de plus en plus d’importance, a été 
très favorable à la conservation des arènes. MM. Deloche, 
Duruy, Ch. Robert, Alexandre Bertrand ont pris successive- 
ment la parole au nom de l’Académie des inscriptions et 


1 . Cette inscription est publiée, d’après une copie de M. Dufour, dans le Recueil 
des notices et mémoires de la Société archéol. de Constantine, <882, t. XXII, 
p. 323. 

2. Et sans douta parmi les (lamines municipaux, comme le prouvent ce texte et 
plusieurs autres. 


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— 217 — 


ont demandé que le plus ancien monument de Paris fût pré- 
serré de la destruction. Il a été décidé que M. le président 
du Conseil des ministres serait invité à venir lui-même 
se rendre compte de l'importance historique des arènes. La 
majorité des membres du Conseil municipal a paru com- 
prendre l'intérét national qui militait en faveur d’une déci- 
sion favorable. Quelques membres ont seulement manifesté 
le désir que l'État contribuât par moitié à la dépense. 

M. Bertrand présente ensuite à la Société six têtes en 
bronze et un masque également en bronze, découverts à 
quelques lieues de Compiègne, il y a une dizaine d'années, 
et faisant aujourd'hui partie de la collection Albert de Roucy. 
M. de Roucy consent à les céder au Musée de Saint-Germain 
moyennant un prix qui reste à débattre. M. Bertrand espère 
pouvoir les acquérir pour le Musée. 11 donnera, dans une 
séance subséquente, les renseignements qui militent en 
faveur de cette acquisition. Il a cru devoir les soumettre 
préalablement à ses confrères. 

M. Mowat rappelle que l'intervention de l'Académie des 
inscriptions et celle de la Société des Antiquaires de France 
ont puissamment contribué à faire comprendre au gouver- 
nement et au Conseil municipal le grand intérêt qui s'attache 
à la conservation des Arènes de Paris. 

M. Saglio présente l'estampage d'une stèle funéraire 
grecque provenant de Cyzique. Elle a été donnée il y a peu 
de mois au musée du Château Borely à Marseille par Clot- 
bey fils. Cette stèle est ornée d'un bas-relief divisé en deux 
registres. A la partie supérieure, le mort est représenté 
accoudé sur un lit, à côté duquel est une table à trois pieds 
chargée de mets ; un jeune garçon se tient debout à la tête 
du lit : c’est le sujet qu’on rencontre si souvent sur les 
monuments funéraires, on n'y trouve à signaler aucune cir- 
constance nouvelle. La seconde scène est plus remarquable. 
On y voit un homme dansant, il est vêtu d'un ample man- 
teau qui laisse tout le haut du corps découvert ; près de lui 


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— 2f$ — 


est assise une joueuse de flûte. Dans ee personnage on doit 
sans doute reconnaître encore le défunt. Cette représenta- 
tion apporte peut-être un argument à ceux qui cherchent 
dans les sujets semblables l'image dqs félicités d’une autre rie. 

Entre les deux parties du bas-relief on lit oette inscrip- 
tion : IÛN MOT AIIANTI XAIPE (Ion, fils de Davus, à cha- 
cun salut). Le nom de Davus est communément celui 
d'hommes de condition servile, mais il peut avoir été porté 
par un homme libre. La formule AIIANTI XAIPE est inusi- 
tée. Le mot ctnaç, àitavroç a été employé par les Attiques dans 
le sens du latin unusquisque. 

Les caractères de l’inscription, aussi bien que le style des 
figures, ne permettent pas d’en faire remonter l’exécution 
plus haut que le ni” siècle avant J.-C. 


Séance du 1 3 Juin. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

E statut os de la associacion artistico-arqueologica Barcelonesa. 
Revista de archivas, bibliotkecas y museos, organo official del 
cuerpo facultativo del ramo, ano IX, n° U. Madrid, 1883, 
in-8°. 

Lefort (Louis). Chronologie des peintures des catacombes de 
Naples. Rome, 1883, in-8*. 

Correspondance. 

M. Frossard écrit pour remercier la Société de son admis- 
sion au nombre des associés correspondants nationaux. 

Travaux . 

M. Courajod place sous les yeux de la Société la photo- 
graphie d*un médaillon de terre cuite peinte, représentant 
un homme en buste et appartenant au South-Kensington 
Muséum. Cette sculpture, dont il a été déjà question ici, en 


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— 249 — 



1882, forme très certainement le pendant du médaillon de 
terre cuite représentant une femme en buste, précédem- 
ment signalé par notre confrère et gravé héliographique- 



ment dans le Bulletin de la Société des Antiquaires *. Les 
deux œuvres semblent procéder de moulages pris sur des 


1. Année 1888, p. 163. 


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— 220 — 

morts et ensuite retouchés à l’ébauchoir. Gomme on l*a vu 
par la notice explicative qui accompagne la tête d'homme 
dans le musée anglais, M. Robinson est arrivé, de son côté, 
à des conclusions analogues. La Société décide que la pho- 
tographie présentée par M. Courajod mérite d’être repro- 
duite dans le Bulletin pour être rapprochée de la gravure 
du médaillon de femme déjà publié. M. Ludovic Letrône, 
associé correspondant national à Ceton (Orne), se charge de 
dessiner les deux monuments. 

M. Courajod ajoute que la trace des travaux préparatoires 
fournis par le moulage d'après nature est restée visible 
dans un trop grand nombre de sculptures pour qu’il puisse 
tenter en ce moment de les énumérer toutes. Le travail qu’il 
a entrepris sur certains monuments de la sculpture funé- 
raire, à propos du masque de Henri II, exige encore de lai 
de longues recherches et de minutieuses constatations. 
Aujourd’hui, il ne citera, en France, que la tête de la statue 
de Louis de Brézé, étendu mort sur son tombeau dans la 
cathédrale de Rouen, et, en Italie, que le moulage levé sur 
le cadavre de Brunellesco, dont un plâtre est exposé au 
Musée de Berlin. Ce dernier monument est, avec le buste 
de saint Bernardin de Sienne, dont quelques épreuves ont 
survécu, l’exemple le plus probant de l’emploi du moulage 
dans les œuvres de la sculpture italienne du xv« siècle. 


Séance du 20 Juin. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, 
t. II. Langres, in-8°. 

— de la Société archéologique de Touraine , t. V, 1882, 1 er et 
2’ trim. Tours, 1883, in-8\ 

Fontenay (Harold de). Epigraphie autunoise. Inscriptions du 
moyen âge et des temps modernes pour servir à V histoire 
düAutun, Autun-Paris, 1883, in-4*. 


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Correspondance. 


M. Casati, associé correspondant national à Orléans, écrit 
pour demander que des notices biographiques sur MM. le 
baron Davillier et Castellani, récemment décédés, soient 
insérées dans le Bulletin. Ces deux amateurs ne faisant pas 
partie de la Compagnie, il est passé & l'ordre du jour sur la 
proposition de M. Casati. 

M. le baron Dard, présenté par MM. A. Maury et de Bar- 
thélemy, sollicite le titre d'associé correspondant national à 
Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). MM. Ulysse Robert, de Las- 
teyrie et Coun^od sont désignés pour former la commission 
chargée de faire un rapport sur cette candidature. 

Travaux . 

M. Bertrand annonce que les têtes de bronze récemment 
communiquées à la Compagnie (séance du 6 juin) viennent 
d'être acquises par le Musée de Saint-Germain. Ces têtes 
ont été trouvées vers 1873 sur le territoire de la commune 
de la Croix-Saint-Ouen, à six kilomètres de Compiègne. 
L'examen qu'il a eu occasion d'en faire depuis qu'eiies 
sont en sa possession l'a conduit à penser qu'elles étaient 
de travail gaulois et qu'elles remontaient à une époque voi- 
sine de celle de la conquête. 

M. Bertrand communique en outre une série de haches et 
de boucles provenant du département de l'Aisne qu'il a éga- 
lement réussi à faire entrer au Musée de Saint-Germain. 

M. de Barthélemy, au nom de la Commission des impres- 
sions, lit un rapport concluant à l'insertion dans les Mémoires 
du travail de M. Courajod sur Le buste dit du président 
<T Ormesson. Les conclusions de ce rapport sont adoptées. 

M. Héron de Villefosse, au nom de la commission chargée 
d'examiner la candidature du docteur Piicque, lit un rap- 


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— 222 — 


port favorable ; on passe au vote, et M. le docteur Plicque, 
ayant réuni le nombre réglementaire de suffrages, est pro- 
clamé associé correspondant national à Lezoux (Puy-de- 
Dôme). 

11 est donné lecture par M. Mowat de la note suivante, 
envoyée par M. Sacaze, associé correspondant à Saint- 
Gaudens : 

< Vers le milieu du mois de décembre dernier, M. Gour- 
don a trouvé deux fragments d'inscriptions antiques dans 
la vallée d'Aran, ancienne dépendance de la cwitas Conve- 
narum; il s’est empressé de me les communiquer, mais j'at- 
tendais , pour en parler, qu'il les eût publiés lui-môme. 
M. Gourdon vient de leur consacrer une intéressante notice 
dans le dernier Bulletin de la Société Ramond , et je puis 
décrire à mon tour ces deux monuments épigraphiques, 
conservés aujourd'hui dans le cabinet de leur premier édi- 
teur, à Luchon. 

« L’un de ces marbres inscrits, haut de 0“18 et large de 
0 œ 243, se trouvait encastré dans la maçonnerie d'un contre- 
fort de l'église d'Escugnan, à gauche du portail. 11 ne reste 
plus que les deux premières lignes : 

ILVRBERRiXO 

ANDEREXO 


< Il est difficile d’expliquer ce texte tronqué. • S'agit-il 
< d'une inscription votive ou d’une inscription funéraire? » 
demande M. Gourdon, et il se borne à poser la question. Je 
ne prétends pas la résoudre, mais je veux l’aborder. 

« Le fragment appartenait à un cippe ; on voit encore, à 
la partie supérieure, la trace d'une corniche dont la saillie 
est de 0 m 02 : c'est la forme ordinaire des monuments votifs, 
très rarement employée pour les monuments funéraires. 

c Sur le fragment supérieur d'un autre cippe, décou- 
vert à Tibiran et déposé dans la collection de M. d'Agos, 
on lit : 

ILVRBE 
T IXON II 


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— 228 — 


« Voilà donc le même mot Iîurberrixo , Ilurb€[r)ixon[i] f 
écrit sur deux cippes, en tête de la légende, à la place habi- 
tuellement occupée par le nom de la divinité, dans les monu- 
ments votifs. ïlutberrixo peut être un datif comme 
berixoni , les règles de la déclinaison présentant souvent des 
variantes pour le même nom (ainsi Arixo deo et friront). De 
ce nom, on peut rapprocher ceux de quelques divinités con- 
nues : Iîuro, Ilumber , llixo et, pour la terminaison, Bai - 
corrixo. 

« Toutes ces considérations me font supposer que /far- 
berrixo est aussi un vocable divin. 

< Je verrai dans Anderexo le nom de la personne qui dédie 
le monument, probablement une femme. Nous trouvons, en 
effet, dans les inscriptions des Pyrénées, une Andere filia , à 
Martres-Tolosanes, une Anderex filia , A Gaubous, une Andere 
ou Andezex filia , à Montsérié, une Andereni filiae , à Larcan, 
une Andereseni malri , à Luchon, et une Anderilia filia , dans 
le Haut-Comminges. La forme du nominatif Anderexo ne 
présente rien d’anormal. Ne lit-on pas, par exemple, Nescato 
uxor , sur un marbre de Saléchan ? 

« Nous ne possédons que les deux premières lignes du 
texte ; la filiation d' Anderexo et la formule votive se trou- 
vaient à la suite, et la légende entière, si je ne me trompe, 
avait une rédaction semblable à celle-ci, relevée sur un 
autel de Saipt-Plancard et conforme, d'ailleurs, à la plupart 
de noe inscriptions votives : 

8VTVGIO 
GEREXO 
CALVI • P 
VSL M 


c A Sutugius, Gerexo, fils de Calvus, avec empressement 
< et reconnaissance, en acquittement de son vœu. > 

« Le second monument publié par M. Gourdon était noyé 
dans les substructions de la chapelle romane de Gésa ; c’est 
un fragment de cippe votif, haut de 0 m 175 sur 0 m 10 de largeur : 


L • POM 


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PAVLINIA 

NVSVSLM 


« A , L(uclus) Pom(peîus) Paulinianus acquitte son vœu 

« avec empressement et reconnaissance. » 

c Le marbre est mutilé à la partie supérieure» celle qui 
contenait le nom divin ; il reste seulement quelques traces 
de lettres au-dessus de la ligne L • POM. Je lis Pom(peius) t 
parce que ce nom se rencontre fréquemment dans l’épigra- 
phie des Pyrénées, en souvenir de Pompée. C’est ce général, 
on le sait, qui fonda Lugdunum Convenarum , en 72, après la 
pacification de l'Espagne, et le pays d’Àran dépendait de la 
cité des Convènes. 

c Les villages d’Escugnan et de Gésa sont situés dans le 
voisinage des thermes d’Artias où l’on a recueilli, il y aune 
vingtaine d'années, quelques monnaies romaines et un frag- 
ment de cippe, encore inédit, portant les quatre lettres 
NYMP(àm). Gésa se trouve à 8 kilom. 8.-0. des sources de 
la Garonne, puisque l'on est convenu de donner ce nom à 
deux petites excavations d'où émergent deux filets d'eau 
presque imperceptibles, sous le gazon, tandis que le beau 
ruisseau de Ruda, sorti des lacs de 8abourédo, a fait un 
trajet de plus de 12 kilomètres, quand il reçoit, près de Tré- 
dos, la Garonne, tout petit ruisseau dont le parcours est 
jusque-là de 3 kilomètres à peine... » 

M. Saglio fait passer sous les yeux de ses confrères un 
fragment de bijou en or émaillé, où l'on voit représenté, sur 
un fond d'émail bleu étoilé d'or, la figure de saint Joseph 
tenant dans ses bras l'enfant Jésus. 

L'enfant est nu; il touche de sa main gauche la barbe de 
saint Joseph ; dans la droite il porte le globe surmonté d'une 
croix. Le saint, caractérisé par la baguette que termine un 
bouquet de lis, est vêtu d'une tunique émaillée de vert et 
d'un manteau coloré par places d'un émail/ouge aventuriné. 
Ges émaux sont translucides. Une partie du manteau, les 
cheveux, la baguette sont en or sans émail. Le visage du 
saint, sa barbe, ses mains, toute la figure de l'enfant Jésus 
sont en émail blanc opaque et, c’est ce qui fait le principal 


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— 225 — 


Intérêt dn bijou, le modelé dans ces parties n'a pas été 
obtenu par le repoussé du métal, mais au moyen de la cou- 
leur blanche, fort épaisse ; le faire en est large et souple. 
Au contraire le travail des autres parties accuse une 
certaine inexpériencë. Il semble que Ton n'ait pas devant 
soi l’œuvre d’un orfèvre, mais d’un sculpteur s’essayant à 
faire un bijou et réussissant tout d’abord dans les morceaux 
qu'il a exécutés le plus hardiment. 

Par son style, ce bijou remonte à la dernière partie du 
xv* siècle. H appartient actuellement à M. le curé de la 
Madeleine et a été communiqué à M. Saglio par M. Froment- 
Meurice. 

M. l’abbé Thédenat communique un fragment de sarco- 
phage qui était autrefois devant la porte de l’église Notre- 
Dame-de-Nazareth, appartenant aux moines de Saint-Victor, 
au Luc (Var). Il est aujourd’hui conservé dans le jardin de 
l’hôpital de la même localité. 

c La face antérieure est strigilée. Sur un des côtés on a 
représenté la chasse du sanglier de Calydon : un chasseur 
debout, armé d’un épieu, et un chien attaquent le sanglier. 
Un homme cherche un refuge sur un arbre; derrière le 
chasseur sont deux autres personnages debout, au repos. 

« Le côté gauche du sarcophage a disparu, 
c Sur le rebord supérieur était gravée une inscription 
métrique, vraisemblablement composée de trois vers, dont 
on peut déchiffrer quelques lambeaux; le premier vers, 
gravé sur le côté gauche, a disparu ; le second est sur la 
face antérieure ; le troisième, sur le côté droit, au-dessus 
de la chasse au sanglier; cette inscription a été publiée, 
mais sans restitutions, par M. do Bonstetten*, d’après une 
copie de M. Aube, notaire au Luc : 


. . ACONIV8INVALI / ///////// NIANESE 
QVEMDEDERATCVRSVMFORT 

1. Carte archéologique du Var , p. 25, y* Luc (le). 

ANT. BULLETIN. 15 


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[laedant] (?) 


. . aconius imaü[dum mfortu]nia ne ie. 

[Vixi et] quem dederat curium fort[una peregi]. 
c Le dernier vers a été emprunté à Virgile (Æn., 1. IV, 
?. 653). » 

M. Flouest, associé correspondant national, présente des 
reproductions en fac-similé (grandeur de nature), par voie 
d'estampage, de deux pierres tombales par lui décrites et 
expliquées dans sa monographie épigraphique du canton de 
Recey-sur-Ource (Côte-d'Or), qui sera prochainement publiée. 

La plus ancienne dont la partie supérieure a malheureu- 
sement disparu, est rentrée, il y a peu d'années et après bien 
des vicissitudes, dans l’église de Bures-les-TempUers, village 
où existait une commanderie ressortissant au grand prieuré 
de Champagne établi à Voulaines, à 16 kilomètres en aval, 
dans la vallée de l’Ource. Elle représente sous une arcade 
trilobée un chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem armé de 
pied en cap. Malgré le séjour prolongé de cette pierre sur 
un ruisseau auquel elle servait de passerelle, les détails de 
l’armure se laissent reconnaître et sont très intéressants. 
Ils caractérisent bien le système adopté au commencement 
du xiv* siècle et qui devait bientôt conduire à Yarmure de 
plates. 

M. Flouest est parvenu à rétablir, dans ses parties alté- 
rées, l’inscription bordant la pierre. Elle se lit ainsi : 

s : conmandeours : de : Sures : li : quel : trespassa : 

lan : de : grâce : m : || c : c : c : cinquante : trois : le : || 
tour : devant : la ; /este : sainte : croix : en : septembre : 

Il est vraisemblable que cette pierre tombale est celle de 
Guillaume de Fougereulle. Des documents conservés aux 
archives de la Côte-d’Or établissent qu’il a été le dernier 
commandeur de Bures, la commanderie étant entrée après 
lui dans la dotation du grand prieur de Voulaines, où elle a 
été maintenue jusqu’à la révolution. Or, il est positif que 
Guillaume de Fougereulle est devenu commandeur en 1348; 
puisqu’il a le dernier exercé directement cette charge et que 
le commandeur pour lequel a été gravée la pierre dont il 


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s’agit, est décédé en 1358 ; il n’est pas téméraire de penser 
que c’est son effigie qu’on y retrouve. 

La seconde pierre tombale est conservée dans une salle 
basse à voûte d'arête, dite salle du chapitre, faisant partie 
des bâtiments de l'ancienne chartreuse de Lugny. dette 
chartreuse, autrefois au diocèse de Langres, constitue aujour- 
d'hui l’un des hameaux de la commune de Leuglay (Côte-d'Or) . 

L'épitaphe, rédigée en vers léonins, nomme Jehan de 
Gohenans, qui, après avoir couru la carrière militaire, 
acheva sa vie dans la retraite sous l'habit de saint Bruno. 
11 combla la chartreuse de tant de biens, qu'on a pu, dit un 
obituaire, le considérer comme son second fondateur. 

Son épitaphe est ainsi conçue s 

Ci gist frété Jehan de Gohenans 
Noble chlr en son temps 
qui vint et quatre ans a || porté 
cest habit en humilité j| 

En décembre derrenier iour 
rendi rame a son creatour 
mil quatre cens et ung || aussi 
Dieu lui face vraye mercy 

Un phylactère, qui se déroule de chaque côté du corps et 
passe sous le bras droit, porte ce distique bien connu : 

Non desperelis vos qui peccare soletis 
exemploque meo vos reparate deo, 

auquel l'ordonnateur de l’œuvre a cru devoir ajouter et 
sàlvi eritis , afin sans doute de rendre plus homogène le 
rythme métrique qu'il avait adopté pour l'inscription funé- 
raire. 

Le dessin de l'effigie du défunt est d’une distinction rare. 
Les plis de son froc sont disposés très justement et très élé- 
gamment ; les épaules, les bras, les mains jointes sont bien 
en place ; la figure est si vivante qu'elle donne l'impression 
(trompeuse sans doute) d'un portrait. Cette effigie est évi- 
demment l'œuvre d'un artiste de mérite et on se rappelle 
tout naturellement, en l’étudiant, qu’après son mariage avec 


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— 228 — 

Marguerite de Flandre, le duo de Bourgogne, Philippe le 
Hardi, avait amené dans sa capitale de Dtfon une petite 
colonie d'artistes flamands, parmi lesquels Claux-Sluter qui 
doit au Puits de Moïse une grande célébrité. La chartreuse 
de Lugny n'étant qu'à soixante-cinq kilomètres de Dijon, 
il ne serait point extraordinaire que ses moines, si juste- 
ment soucieux d'honorer la mémoire de Jean de Gohenans, 
eussent confié à un des sculpteurs du duc le soin d'exécuter 
sa dalle funéraire. 

Deux écussons, chargés d'une croix engrôlée qui se repro- 
duit aux quatre angles de la pierre, soulèvent une question 
de quelque difficulté. Ce ne sont ni les armes de la famille 
de Gohenans, ni celles de la chartreuse de Lugny. D semble 
du reste que cette croix, bien que très visible encore, ait été 
anciennement l'objet de quelque entreprise destinée à la dis- 
simuler sous le mastic coloré qui remplissait à l'origine 
tous les creux de la pierre. L'effigie et l'inscription ayant 
échappé à toute atteinte pendant la période révolutionnaire, 
il est permis de croire que ce travail de demi-érosion a eu 
précisément pour cause la reconnaissance tardive d'une 
erreur qu'on aura cherché à réparer. 

M. Héron de Villefosse fait la communication suivante : 

• Un des explorateurs de la Tunisie, M. Poinssot, m'a 
remis l'estampage d'un fragment d'inscription qu'il a décou- 
vert à l'Henchir-Belait, sur le bord sud. de la Sebka-el- 
Koursia, à 10 kilomètres environ de î’Henchir-bou-Ftis. 
L'Henchir-Belait portait dans l'antiquité le nom de civitas 
Tepeltensis , comme le démontrent plusieurs textes relevés 
par M. Poinssot. Ce fragment est assez difficile à lire, parce 
que toutes les lettres sont coupées en deux par un sillon 
horizontal assez profond : 

MAX 

NOBILISSIMO 
CAES-ET DN 
IMP-CAES-C-IVLI-VERI 

« Ce fragment ne peut se rapporter qu'à C. Julius Verus 


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— 229 — 

Maximus, fils de Maximinus, et doit se compléter au moins 
ainsi : 

c. iulio vero MAX 
imo NOBILIS8IMO 
CAESET DN 
IMPCAESCIVLIVERI 
maximini invicti 
pii felicis aug. 
filio 

c Une borne milliaire de Thamugadi (G. I. L., t. VIII, 
n # 10203) peut servir de base à cette restitution, mais il est 
impossible d'indiquer les titres de Maximinus qui suivaient 
le mot aug. et fournissaient les éléments chronologiques 
nécessaires pour dater le texte. C'est entre les années 235 
et 238 que ce monument a été élevé. En l'année 238, au 
moment où le vieux proconsul Gordien se fit proclamer 
empereur, les lettres ont été mutilées par des barres hori- 
zontales qui les coupent en deux. Ordinairement les noms 
de Maximinus et de son fils Maximus ont été martelés sur 
toutes les inscriptions publiques dans l'intérieur de la province 
proconsulaire, mais le reste du texte est demeuré intact. 
Pour l’inscription de l'Henchir-Belait, on a procédé autre- 
ment ; le texte tout entier a été biffé. — Sur plusieurs ins- 
criptions de l'Afrique proconsulaire, après la défaite des 
Gordiens par Gapellien, les noms de Maximinus et de Maxi- 
mus ont été rétablis, quelques jours après avoir été martelée, 
de sorte qu'on peut les lire, en plus petits caractères, dans 
le creux même produit par le martelage. » 

M. Héron de Villefosse communique ensuite une inscrip- 
tion funéraire inédite, découverte, en 1882, à Arlaines près 
Vic-sur-Aisne, et conservée aujourd’hui à l’hôtel de ville de 
Soissons (Aisne) : 

« Cette inscription est gravée sur une pierre calcaire assez 
tendre qui a été malheureusement brisés en plusieurs mor- 
ceaux. Les trois principaux fragments ont été conservés et 


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contiennent le texte presque en entier, sauf le nom du 
défunt dont il ne reste que les deux dernières lettres : 

. . . VS’SECCI* F • aRYERN V 
SEQVESALAVONTIORVM 
ANXXV- STIPEND 
VH- H 8 E8T 

... us, Secci f(ilius), Arvemus, eques <ûa[e] V[oc\ontiorum, 
ann(orum) XXV, stipend(iorum) VU. H{ic) s(itus) est. 

< Le texte est entouré d'un encadrement. Gomme on le 
▼oit, c’est l’épitaphe d’un cavalier appartenant à l’o/a Vocon- 
tiorum , car il paraît certain qu'il faut corriger VONTIO- 
RVM en VOCONTIORVM. L’aJa Vontiorum est tout à fait 
inconnue, tandis que l’existence de ïala Vocontiorum est 
attestée par plusieurs inscriptions. 

a Le défunt est Arverne, Arvemus. R ne faut pas s’étonner 
de le trouver incorporé dans l’ala Vocontiorum : dans les 
alae et les cohortes il y avait des gens de toute nationalité. 
Une inscription conservée au Musée de Bonn fait connaître 
un Trevire, Treverus , qui était également eques ala\e ] Vocon- 
tiorum 1 . Les textes funéraires des cavaliers auxiliaires portent 
très fréquemment EQVESALA au lieu de EQVES-ALAE*. 

< Vola Vocontiorum fit partie de l’armée de Bretagne : on 
lit, en effet, dans une inscription d’Hemmen-Indoornik, le 
nom d’un décurion de cette ala ainsi qualifié : 

DECALAEVOCONTIOR 

EXERGIfVVSBRITANNIGI- 
dec(urio) alae Vocontior(um ), exercituus Britannici ». 

« Cette mention est confirmée par un autre texte décou- 
vert en Angleterre, en 1783, près de Newstead, Roxburg- 
shire : il est gravé sur un autel votif élevé par Aelius 
Marcus 

DEC* ALAE AVG 
VOCONTIOr 

dec[urio) alae Aug(ustae) Vocontior(um) A . 

1. Brambach, I. R. n* 161. 

*. Cf. Brambacb, I. R. 161, 1M7, 1228, etc. 

3. Brambaob, 1. R., n* 67. 

♦. ai. L,L VII, n* 1080. 


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— 234 — 


< Or, l'inscription du Musée de Solssons a été trouvée à 
Arlalnes, point situé précisément sur la route que devaient 
suivre tous ceux qui de Gaule et d’Italie se rendaient en 
Bretagne : cette route aboutissait à Gessoriacum (Boulogne) 
où stationnait la flotte de Bretagne et où s’embarquaient 
naturellement les troupes envoyées dans cette province. 
Peut-être peut-on expliquer ainsi la présence de ce cavalier 
à Arlàines et supposer qu’il est mort en route, en se rendant 
à son poste. 

c II ne faut pas oublier toutefois que le lieu appelé Arlàines, 
aujourd’hui complètement inhabité, était, à l'époque romaine, 
un centre assez important dont les vestiges sont encore 
apparents 1 2 . Il pouvait y avoir là un praesidium ; la position 
eût été admirablement choisie. A l’endroit même où l’em- 
branchement d’Augustomagus (Senlis) se détachait de la 
grande route de Mediolanum (Milan) à Gessoriacum (Bou- 
logne 3 ), ce poste aurait servi à surveiller les deux voies ; il 
aurait eu en même temps pour objectif la protection du 
passage de l’Aisne qui se trouvait tout près de là, à Vic-sur- 
Aisne ; placé un peu en avant de Soissons en venant de 
Boulogne, il pouvait également, à un moment donné, couvrir 
Soissons et arrêter l’ennemi. On comprendra l’importance 
de cette protection, si on se rappelle que Soissons possédait 
des manufactures d’armes mentionnées dans la Notitia Digni- 
fatum 

« Il est impossible, du reste, de savoir si ce cavalier est 
mort accidentellement en passant par Arlàines ou s'il faisait 
partie de la garnison d'un poste établi sur ce point : de 
nouvelles découvertes nous l’apprendront peut-être. Entré 
au service à dix-huit ans, il est mort à vingt-cinq ans, après 
être resté sept ans sous les drapeaux. » 


1. Voir à ce sujet Pêcheur, Rapport sur les fouilles (T Arlàines, prés de Bon- 
tenoy (Aisne), Laon, 1851, in-8» avec une planche. 

2. Itinerarium Antonini , éd. Parthey et Pinder, n M 356 à 363. 

3. Occ. IX, 35, p. 146 de l’éd. Seeck. Quoique le mot qui suit Suessionensis 
soit effacé, il est certain que c’était un mot indiquant une fabrication d’armes, soit 
seutaria , soit loricaria , etc., puisque l’énumération dans laquelle est comprise la 
rille de Soissons s'applique aux fabriques de la Gaule. 


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— 232 — 


Séance du 27 Juin. 

Présidence de M. 6. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Annale» de Y Académie de Mâcon, 2 e série, t. IV. Mâcon, 1883. 

Bulletin de la Société archéologique de Sérier s, 2 e série, t. XI, 
livr. 2. Béziers, 1883, in-8\ 

— de la Société philomatique vosgienne t 8 e année, 1882-83. 
Saint-Dié, 1883, in-8\ 

Mémoire» de la Société académique <T agriculture, sciences , art » 
et belles-lettres du département de Y Aube, t. XIX de la 
5* série (XL VI de la collection). Troyes, 1882, in- 8*. 

Revue africaine , XXVII e année, n* 15, janvier-février 1883. 
Alger, 1883, in-8°. 

Barthélémy (A. de). Monnaie» gauloise» inédites et rectifica- 
tion ». (Extrait de la Revue numismatique , 3 e trim., 1883.) 

Gachard. Recueil des ordonnances des Pays-Bas autrichiens , 
t. V. Bruxelles, 1882, in-8\* 

Rossi (le Commandeur G. -B. de). Bullettino di archeologia 
cristiana , A • série, 1" année. Borna, 1882, in-8\ 

Toubret (G.-M.). Notes sur quelques antiquités chrétiennes 
existant dans les musées du midi de la France . Paris, 1883, 
in-8% 


Correspondance. 

M. Michel, président de la Société archéologique du Gâti- 
nais, demande l'échange des publications ; sa lettre est ren- 
voyée à M. le bibliothécaire archiviste. 

M. Delahaut, de Charleville (Ardennes), sollicite le titre 
d’associé correspondant. L'examen de sa demande est ren- 
voyé à une séance ultérieure. 

Travaux . 

Par l'entremise de M. Chabouillet, M. Boucher de Molan- 
don, associé correspondant de la Société, membre non 


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— 233 — 


résidant du Comité des travaux historiques, fait hommage 
à la Société des Antiquaires de France d'un exemplaire en 
bronze de la médaille gravée, sous sa direction et à ses brais, 
en mémoire de la restauration de la Salle des Thèses de 
l'ancienne université d'Orléans. 

M. Chabouillet, suppléant au silence modeste de M. Bou- 
cher de Molandon dont le nom ne paraît pas sur cette 
médaille, rappelle que notre confrère l'archéologue Orléa- 
nais a été l'un des principaux instigateurs de l'acquisition 
de l'édifice en question ainsi que de sa restauration, à 
laquelle il a largement contribué de ses deniers. On le sait 
du reste, M. Boucher de Molandon est coutumier de faits de 
ce genre ; c'est lui qui a institué des prix quinquennaux 
décernés par la Société archéologique et historique de l’Or- 
léanais dont il a été souvent le président. 

M. l'abbé Thédenat communique, de la part de M. de 
Laigue, consul de France à Livourne, la photographie de 
deux chapiteaux romains historiés, encastrés dans une 
muraille, à Pise. Un de ces chapiteaux représente Jupiter 
entre deux Victoires dont l’une tient une couronne, l’autre 
un trophée. Sur le second chapiteau on voit Harpocrate 
également entre deux Victoires, dont l'une tient une palme 
et l'autre une couronne. 

M. Courajod fait la communication suivante : 

« En 1875, j’ai présenté à la Société une tête d’homme 
sculptée en pierre qui venait d'ôtre donnée au Musée du 
Louvre par M. Edmond Bonnaffé, après avoir été très admirée 
à l'exposition rétrospective organisée en 1874 au profit des 
Alsaciens-Lorrains L Cette pièce était désignée au catalogue 
de cette exposition comme une Tête d'apôtre venant de l'une 
des statues de la Sainte-Chapelle. Notre confrère M. Robert 
de Lasteyrie ayant bien voulu me demander sur ce monu- 
ment un article destiné à être inséré dans une revue qu’il 
dirige, j'ai dû me livrer à une recherche approfondie des 
origines de la sculpture entrée au Louvre en 1875. 11 résulte, 

1. Gazette de « beaux-arit , tome X, 2* période, p. 302, octobre 1874. 


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d’une part, d'une étude très attentive des statues restaurées 
de la Sainte-Chapelle et, d’autre part, des communications 
obligeamment fournies par MM. Bœswilwald et Geoffroy- 
Dechaume, ainsi que des renseignements transmis, de très 
bonne grâce et aveo la plus entière bonne foi, par le géné- 
reux donateur, que la tète actuellement au Musée du Louvre 
provient effectivement de la Sainte-Chapelle, mais que c’est 
une copie exécutée par l’un des artistes restaurateurs de 
cet édifice 4 . » 

M. Ramé présente deux bagues mérovingiennes en cuivre 




trouvées à Melle (Poitou), et ornées de monogrammes. 


EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 

DD 3® TRIMESTRE DB 1883. 


Séance du 4 Juillet. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société archéologique du midi de la France , 
28 novembre 1882 au 20 mars 1883. Toulouse, 1883, In-4*. 
— delà Société historique et archéologique du Périgord , t. X, 
3® livr. Périgueux, 1883, in-8 # . 

1. Voyez an article de M. Robert de Lasteyrie inséré en 1883 dans la Gazette 
archéologique t 8* année, p. 164 à 168. 


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— 235 — 


Mémoire» de la Société archéologique du midi de la France, 
t. XIII, 1" livr. Toulouse, 1883, in-é°. 

— et document» publié» par la Société savoisienne dhistoire et 
d'archéologie, t. XXI. Chambéry, 1883. 

Recueil de la commission de» art» et monument» de la Cha- 
rente-In férieure, et Société d'archéologie de Sainte », 2* série, 
t. Il, 12 e et 13® livr., VI® de la collection. Saintes, 1883. 
Choisy (A.). Étude» sur V architecture grecque; première étude : 
V Arsenal du Pirée , d'après le devis original des travaux. 
Paris, 1883, in-A\ 

Salkbury (Stephen). A partial index of the proceedèngs of 
the American antiquarian Society from its foundation in 
1812-1880. Worcester-Massachusetts, U. S. A., 1883. 

Correspondance. 

M. le docteur Plicque écrit pour remercier la Compagnie 
de son admission au nombre des associés correspondants 
nationaux. 


Travaux. 

M. Egger offre, de la part de M. Choisy, ingénieur en chef 
des ponts et chaussées, un mémoire sur l'arsenal du Pirée. 

M. Mowat signale une inscription grecque conservée au 
Musée d'Avignon et inexactement publiée par Mérimée 4 . Il 
en présente une copie fidèle d’après un estampage de feu le 
capitaine Colson, de l’Académie du Gard, communiqué par 
M. Maxe-Werly. 

TIBEPION KAATAION APAKONTOE TION KT 
PEINA ANTMATPON IIAAAIOIIOAEITÀN 
KAAYAIA MNÀSArOPA eiTATHP 0EONIS *T 
SKIA TON ANAPÀ EYN0IA2 ENKA KAI $IAOST[opyiaç]. 

L’inscription est consacrée à la mémoire de Tiberius 
Claudius Antipater, fils de Draco, tribu Quirina, originaire 
de Paléopolis, par sa fille Claudia Mnasagora et par sa femme 


1. Note* d’un voyage dans le Midi , t I, p. 150, 


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— 236 — 


Théonis Fusela. Ce texte est intéressant en ce qu’il nous 
apprend que la Tille de Paléopolis en Achaïe était, à l’époque 
romaine, inscrite dans la tribu Quirina; il parait avoir 
échappé aussi bien aux éditeurs du Corpus inscriptionum 
graecarum qu’à ceux du Corpus inscription mm latinarvm. 

M. Héron de Villefosse fait observer que le Musée d’Avi- 
gnon contient un certain nombre de monuments étrangers à 
la Gaule et entre autres plusieurs stèles grecques provenant 
de la collection Nani, de Venise. Le marbre signalé par 
M. Mowat pourrait avoir fait partie de cette collection. 11 
peut aussi avoir été acheté à quelque négociant de Marseille 
ou à un capitaine de navire : le Musée d’Avignon a fait de 
fréquentes acquisitions dans cette ville. 

M. Egger fait observer que le texte de cette inscription 
présente des formes appartenant au dialecte dorien. 

M. 8aglio fait circuler une plaque d’émail sur laquelle il 
croit reconnaître le portrait du cardinal d’Amboise. 

M. l’abbé Thédenat communique, d’après un manuscrit du 
président Bouhier, une inscription funéraire métrique, attri- 
buée à Chanac (Lozère). Voici comment s'exprime le prési- 
dent Bouhier : « Inscription qui m'a été donnée par M. le 

< chevalier de Saint-Point, comme l’ayant vue à Chanac, 

< bourg du Givaudan, sur une pierre déterrée en 1727, dans 

< des débris d'un ancien édifice où on trouva aussi plusieurs 

< urnes : 

SALVE SANCTB ITERVM IVLI SÀLVETE RECEPTI 
CARI ITERVM CINERES ANIMAEQVE VMBRAEQVE TVAE NVNC 
QVAS SEMPER RECOLAM SOLEMN1BVS OPTIME VOTIS 
DVM MEMOR IPSE MEI DVM SPIR1TVS HOS REGET ARTVS 

< Le nom Receptus était assez commun chez les Romains. » 
Le président Bouhier prend recepti pour un nom. Il se 
trompe; les formules qui suivent sont au singulier et 
indiquent que l’épitaphe était celle d’un seul personnage : 
Iulius ; recepti et cari sont des adjectifs se rapportant au 
mot cintres. 


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— 237 — 


Salve, sancte iterum luit , sahete, recepti 

Cari iterum cineres, ammaeque umbraeque , tuae nunc , 

Quas semper recolam solemnibus , opitme, votis 
Dum memor ipse mei, dum spiriius hos reget artus . 

Le dernier vers est emprunté à Virgile G#»., 1. IV, v. 336). 


Séance du 1 1 Juillet. 

Présidence de M. Q. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Archeological Instituts of America ; fourth annual report of 
the executive commit ee, 1882*83. Cambridge, 1883, in-8\ 
Bulletin <Thistoire ecclésiastique et d’ archéologie religieuse des 
diocèses de Valence , Digne, Gap , Grenoble et Viviers , 
m* année, 3 e , à e et 5 e livr., in-8\ 

— delà Société archéologique d’Eure-et-Loir, n* 163, juin, 
1883 ; procès-verbaux. Chartres, 1883, in-8\ 

Journal des Savants , 1883, in-A*. 

Mémoires de la Société Eduenne , nouvelle série, t. II. Autun, 

1882, in-8\ 

— de la Société des antiquaires de la Morinie, t. XVIII, 1882- 

1883. Saint-Omer, 1883, in-8*. 

— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, t. V, 
1 er fasc. Chalon-sur-Saône, 1882, in-A*. 

Revista de archivos, bibliotecas y museos , organo oficial del 
cuerpo facultative del ramo , segunda época, ano IX, n°» 5 
et 6. Madrid, 1883, in-8*. 

Durand (Paul). Monographie de Notre-Dame de Chartres : 

explication des planches. Paris, Impr. nat., 1881, in-A*. 
Guilhermy (F. db) et Lastbyrib (R. de). Inscriptions de la 
France du V • siècle au XVII 1°, t. IV ; ancien diocèse de 
Paris. Impr. nationale, 1883, in-A*. 

Philippe (Henry). A brief account of the more important public 
collection of American archeology in the United-States , in-8*. 
Rby (E.-G.). Sommaire du supplément aux familles Outre- 
mer. Chartres, Durand, 1881, in-8*. 


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— 238 — 


Correspondance. 

M. le président annonce la mort de M. Édouard Fleury, 
associé correspondant, et exprime les regrets que cette perte 
cause à la Compagnie. 


Travaux. 

M. Schlumberger donne lecture d'un mémoire relatif aux 
représentations de la Vierge et des Saints sur les sceaux byzan- 
tins. — M. Demay demande k M. Schlumberger de préciser 
autant que possible la date des sceaux sur lesquels se trouve 
représentée la Vierge dite byzantine ; il ajoute qu'il serait 
intéressant d'en reproduire les types les plus caractéristiques. 
— M. Schlumberger répond que les sceaux sur lesquels se 
trouve cette représentation appartiennent aux x*, xi* et 
xii* siècles. — Le travail de M. Schlumberger est renvoyé à 
la Commission des impressions. 


Séance du 18 Juillet. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Cessac (P. de). Une sépulture double de V époque de la domina- 
tion romaine au village des Chaudes , commune d'Arrênes 
(Creuse), in-8*. 

— Un trésor des monnaies des comtes de la Marche et leur 
atelier monétaire de Bellac. Paris, Rollin, 1882, in-8». 

Travaux . 

M. l’abbé Thédenat expose que, s'étant transporté au col- 
lège de Juilly avec quelques-uns de ses confrères de la 
8ociété des Antiquaires de France ; MM. A. de Barthélemy, 
J. de Laurière, G. Schlumberger, A. Héron de Villefosse, 
H a été procédé à la reconnaissance du cœur de Henri II 
d’Albret, roi de Navarre, grand-père du roi Henri IV, 


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déposé dans l’abbaye de Juilly par Nicolas Dangu, ancien 
chancelier de Navarre, mort en 1567, abbé de Juilly. Après 
avoir reconnu la présence du dépôt, on Ta remis en place 
et on a scellé de nouveau la plaque en marbre qui ferme la 
niche. M. l'abbé Thédenat communique ensuite lo texte 
d'une inscription rédigée par les soins de Nicolas Dangu et 
gravée sur cette plaque : 


ICY GI8T LE CVEVR DE TRE8 HAVLT, TRES EXCELLENT, 
ET TRES MAGNANIME PRINCE HENRY PAR LA GRACÉ DE 
DIEV ROY DE NAVARRE, SEIGNEVR SOVVERAIN DE BEARN 
ET DE DONEZAN, DVC DE NEMOVRS, GANDIE , MONBLANC 
5 ET PENEFIEL, COMTE DE FOIX, BIGORRE, ET PERIGORT, 
SIRE DALBRET, VISCONTE DE LYMOGES, MARSAN, TVRSAN , 
GAVARDAN, NEBOVSAN, CASTELMORON, AILLAS ET 
MAREMPNES, PAIR DE FRANCE, GOV VERNE VR ET 
LIEVTENANT GNAL POVR LE ROY AV DVCHE DE 
10 G VIENNE, VILLE DE LA ROCHELLE ET PAYS DAVLNIS, 
Q V I TRESPAS8A A HAGETMAV EN CHALOCE, LE 
VINGT NE VF VIES ME IOVR DV MOY8 DE MAY, LAN 
MIL CINQ CENS C1NQVANTE CINQ LEQVEL CVEVR 
MESSIRE NICOLAS DANGV EVESQVE DE MENDE, 
15 ABBE DE FOIX ET DE CE MONA8TERE, CONSEILLER 
DV ROY, MAISTRE DES REQVESTES ORDINAIRE DE 
SON HOSTEL, ET CHANCEELIER DE NAVARRE A FAIT 
APPORTER ET ENTERRER EN CE LIEV, PAR CONGE 
ET PERMISSION DE TRES HAVLT, TRE8 EXCELLENT, 
20 ET TRES MAGNANIME PRINCE ANTHOINE PAR LA 
GRACE DE DIEV ROY DE NAVARRE, SEIGNEVR 
SOVVERAIN DE BEARN, ET DE DONEZAN, DVC DE 
NEMOVRS, GANDIE, MONBLANC, PENEFIEL, VANDOSMOIS 
ALBRET, ET BEAVMONT, COMTE DE FOIX, BIGORRE, 
25 PERIGORT, MARLE, ARMAIGNAC, RODDETZ, ET 
CONVERSAN, VISCONTE DE LYMOGES, MARSAN, TVRSAN, 
GAVARDAN, NEBOVSAN, CASTEL MORON, AILLAS ET 
MAREMPNE8 , SEIGNEVR DANGHIEN, DE HAM, BOHAINC, 
BEAVREVEOIR, DVNQVERQVE, BOVRBOVRG , ET GRAVELIC, 
30 CHASTELLAIN DE LI8LE, PAIR DE FRANCE, GOWERNEVR 


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— 240 — 


ET UEVTENÀNT GNAL POVR LE ROY AV DVCHE DE GVIENNe 
VILLE DE LA ROCHELLE ET PAY8 DAVLNI8 , ET DE IANNE 
AVS8I PAR LA GRACE DE DIEV ROYNE DE NAVARRE, DVCHESse, 
COMTE8SE, VICONTESSE, ET DAME DE8t> LIEVX, TERRE8 ET 
35 SEGNEVRIES FEMME DVDICT SEIGNEVR ANTHOINE FILLE VNICQw 
ET HERITIERE 8EVLLE DVO FEV SEIGNEVR HENRY ET ESPOVZ* 
DVfi 8EIGNEVR ANTHOINE, PRIES DIEV POVR lui. 


M. A. de Barthélemy rappelle que la Compagnie a été 
informée, il y a quelques années, d’une découverte de briques 
fort singulières faite à Neuvy-sur-Barangeon. U annonce 
que M. de Cessac, associé correspondant national, offre 
d’envoyer à la Compagnie des briques analogues trouvées 
près d’Aubusson, à Palafeix, commune de Saint-Alpinien, et 
k la Vedrenne, même commune. Sur les unes on lit les 
légendes : TVRBAT VS EST ; — PANEM ET CIRCENSE8 ; 
— D VRABO, etc. Sur les autres on relève les noms IVLIVS 
|| CAESAR ; — SPARTACVS, etc. Ces briques ont été 
fabriquées au xvr* ou au xvii* siècle pour décorer les murs 
du château de Mazeau construit dans le goût italien. 


Séance du 25 Juillet. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Aarboger for nordisk Oldkyndighed og Historié udgivne af 
det kongelige nordiske Oldskrijt-selskab , 1882-1883. Co- 
penhague, in-8». 

Att% délia R. Accademia dei Lincei , anno CCLXXX, sérié 
terza ; Transunti , t. XH, fasc. 11 et 12. Roma, 1883, ln-A\ 

Bulletin historique de la Société des Antiquaires de la Mori- 
nt€, 32® année, avril, mai, juin 1883. Saint-Omer, 1883, 
In-8*. 


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— 244 — 

— de la Société des archivée historiques de la Saxntonge et de 
VAunis, t. IV, 3* livr. Saintes, 1883, in-8\ 

— de la Société scientifique , historique et archéologique de la 
Corrèze, t. V, livr. l rc et 2*. Brive, 1883, in-8*. 

Charmasse (A. de). Une révolution dans la ville de Saulieu 
en 1409 ; épisode de Vhistoire du XV • siècle . Autun, Paris, 
1883, in-8*. 

Floubst. Notes pour servir à Vétude de la haute antiquité en 
Bourgogne , 6* fasc. Le tumulus du Bois-Bouchot à Chômes - 
son (Côte-éVOr), Chalon-sur-Saône, 1883, in-8*. 
Julien-Laferrière (l’abbé). L'art en Saintonge et en Aunis , 
1. 1, n° 9. Toulouse, 1881, in-4°. 

Schlümberoer (G.). Documents pour servir à Vhistoire des 
thèmes byzantins; sceaux de plomb , inédits , de fonction- 
naires provinciaux . Paris, 1883, in-8°. 

Van Robais. Notes d'archéologie, d'histoire et de numismatique, 
8° série. Abbeville, 1883, in-8*. 

Correspondance . 

M. des Robert, présenté par MM. Prost et de Barthélemy, 
sollicite le titre d’associé correspondant national à Nancy. 
MM. Michelant, Héron de Villefosse et Courajod sont dési- 
gnés pour former la commission chargée de présenter un 
rapport sur les titres scientifiques du candidat. 

Travaux . 

M. Van Robais communique une série de photographies 
dont l'examen est confié à M. A. Bertrand. 

M. le Président, au nom de M. Ulysse Robert, absent, lit 
un rapport sur la candidature de M. le baron Dard. On pro- 
cède au vote, et M. le baron Dard, ayant obtenu le nombre 
de suffrages exigé par le règlement, est proclamé associé 
correspondant national à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). 

M. l’abbé Thédenat fait la communication suivante : 

< Les deux mosaïques dont je présente les dessins à la 
Compagnie ont été trouvées à Tabarka par le capitaine 

ANT. BULLETIN. 16 


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adjudant-major Rebora. Gea dessins ont été exécutés par 
cet officier et envoyés par lui à M. Poinssot, de qui Je les 
tiens. 

< La première de ces deux mosaïques a été trouvée le 
3 décembre 1882, au lieu dit la Vieille-Eglise, à Tabarka. 
Elle a été transportée, sans accident grave, de cet endroit 
dans le camp français. Elle est aujourd'hui dans le jardin de 
l’adjudant-major. 

« Elle mesure 1®05 de hauteur sur 0 m 65 de largeur. 

< On lit l'inscription : 

PELAGIVS 
IN monogramme PA 
du Ohrist GE 

a Au-dessous de l'inscription est un personnage dans lequel 
notre confrère M. l’abbé Duchesne, à qui j’ai montré ce 
dessin, a reconnu un évêque. Pelagius porte la grande ton- 
sure; Il est revêtu de la casula ; il est debout, devant son 
siège épiscopal, dans l’attitude de la prière solennelle. Des 
branches de feuillage, des fleurs et des oiseaux symbolisent 
le bonheur éternel dans lequel est entré le défunt. Il est 
représenté à la fois dans l’exercice de ses fonctions et en 
possession de la vie bienheureuse. « 

« La seconde mosaïque a été trouvée, le 22 décembre 1882, 
sous un sentier conduisant de l'ancienne ville au fort placé 
sur la colline qui domine le camp français. 

Vaisseau. 

CASTVLA • P 
VELLA • ANN • 

XLVin-REDD 
VI1DVSMAR 
TIAS PROPER 
ANS KA8TITA 
TIS • SVME 
RE • PREMI 
A • DIGNA • 

MERVIT 
IN MARC *IB 


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— 243 — 


ILE CORONA 
PERSEVERA 
NTIBVS • TRIB 
VET DEVS GR 
ATIA IN PAGE 

Castula puella, ann(orum) quadraginta octo , redd(idit spiri- 
tum) sextum {dus martias, properans kastitatis sumere premia 
digna ; mentit %nmarc(ess)ibile(m ) corona(m). Perseverantibus 
tribuet Deus gratia(m). Inpace. 

« Au-deüous de l’inscription est représenté un bœuf ou 
un veau marchant sur un sol couvert de fleurs. 

« L'Inscription est entourée d’une bordure formée de pyra- 
mides tronquées au sommet. 

< Le vaisseau aux voiles déployées se rencontre souvent 
sur les tombeaux des premiers chrétiens. C’est le symbole 
de la traversée heureusement accomplie, de l'entrée au port. 
Le vaisseau est aussi le symbole de l’JËglise ; sa présence sur 
le tombeau atteste que le défunt en faisait partie 4 . 

« Je serais porté à regarder comme un veau l’animal qui 
est représenté au milieu des fleurs, au-dessous de l’inscrip- 
tion. Dans l’antiquité chrétienne, le veau servait souvent à 
symboliser le chrétien 9 . Placé ici, au milieu des fleurs, il 
représenterait l’&me jouissant du bonheur éternel. 

t II paraît que des démarches sont commencées pour faire 
entrer ces mosaïques au Musée du Louvre. Il est à désirer 
qu’on y réussisse. La première est d’un grand intérêt pour 
l’étude du costume ecclésiastique. Mais il faut se h&ter ; 
chaque jour fait disparaître quelques-uns des cubes qui 
composent ces mosaïques; celle de la vierge Castula, décou- 
verte depuis huit mois à peine, a déjà été fort maltraitée 1 2 3 . » 

M. l’abbé Thédenat communique ensuite un fragment 
d’inscription funéraire conservé au Luc (Var). Ce texte a 


1. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquité» chrétiennes , ▼* Navire. 

2. Id M ibid., y Veau. 

3. La mosaïque de l’évêque Pelagius est aujourd'hui au Musée du Louvre. Celle 
de Castula est complètement détruite. 


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— 244 — 


été publié par Bonstetten*, d'après une copie envoyée par 
M. Aube ; mais il n'a pas été complété. 

La pierre qui porte cette inscription servait d'autel dans 
l'église de Saint-Jacques, à Cagnosc, sur les limites du Luc et 
de Gonfaron. Elle est aujourd'hui dans le jardin de M. Aube, 
notaire au Luc. 

Ses dimensions sont de 0*60 de hauteur sur 0 m 90 de largeur : 

G • IVLrVS • 8ENECA • 8IBI • ET . . iulio s 
PERATOPATRITVRPAE- NIGRt • /. matri 
IVLIO • OPTATO • L • IVLIO • MAxtmo . . iu 

LIO • GRATO • FRATRIBVS 

F * PVLCHRAE • VXÜRI • G • iulio sene 
GAE • F • IYLIAE • G • F • MATERiwe nept. 

AN1EN8IBVS pas. 

G(aius) Iulius Seneca , Mi et [..Iulio S]perato patri , Tur- 
pae Nigr[i /( iliae ) matri] Iulio Optato , L(ucio) Iulio 

Ma[ximo,.. Iu]lio Grato fratribus , f[üiae ) Pulchrae 

uxori, G(aio) [Iulio Sene]cae J\ilio) t Iuliae G(aii) f\iliae) 
Maler[nae nept(i)], AnienMus , [pos(«t/)]. 

Cette inscription offre une intéressante particularité. Tous 
les membres de cette famille appartiennent à la tribu 
Aniensis. Au lieu de répéter, suivant l’usage, avec les noms 
de chaque individu, l'indication de la tribu, on a appliqué 
à tous l'adjectif anienses exprimé une fois pour toutes. 

11 existe un petit nombre d’inscription3 dans lesquelles 
l'indication de la tribu est faite au moyen d'un adjectif ; 
en voici quelques exemples : 

Q. Ennius Papirius lus tus a . 

Q. Tullius Q. f. Arnensls Florus 3 . 

C. Murrius G. /. Arnicnsis Foro Iuli Mo des tus 4 . 

M. Mazard, associé correspondant à Neuilly (Seine), pré- 

1. Bonstetten, Carte archéologique du département du Var , p. 23, r* God- 
faron. 

2. C. r. L t. VIII, n* 4971. 

3. C. /. L., t. VIII, n # 5280; cf. les n" 5281, 8488, 8504, 8857. 

4. C. I. L. % t. VII, n* 38. 


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— 245 — 


sente deux photographies de grès sculptés de l'époque gallo- 
romaine provenant de Vittel (Vosges) : 

« Il y a environ une dizaine d'années, dit-il, ces sculptures 
furent rencontrées, ainsi que des substructions semblant 
appartenir à un édicule carré, dans des fouilles opérées pour 
la captation d'une source thermale qui fut conduite à l'éta- 
blissement de Vittel. Dans sa notice sur ce bourg, l'abbé 
Ghapiat dit qu'on déterra deux colonnes et d'autres anti- 
quités qui lui font croire à l'existence d'un petit temple 
sur remplacement même de la source. 

« La plupart de ces débris avaient disparu lorsque 
M. Bouloumié parvint à en retrouver quelques-uns, notam- 
ment une statue de femme nue, servant de linteau à la 
fenêtre d'une maison de Vittel, et une sorte de sphinx 
encastré dans un mur. Par ses soins, ces antiquités furent 
transportées dans l'établissement thermal dont il est le 
directeur ; c'est là qu'il eut l'obligeance de me les faire voir 
et qu'il voulut bien, sur ma demande, en faire photogra- 
phier l’ensemble. 

f En voici le détail : 

f Une statue de femme en fort relief, dont le bras droit 
replié rappelle les figures en terre cuite, trouvées souvent 
aux sources thermales de Vichy et de Néris. Celle de Vittel 
pourrait donc être aussi une représentation du génie de la 
source, sortant de l'eau et tordant ses cheveux. La tête et 
les pieds sont tronqués ; mais, telle qu'elle est, la statue 
mesure encore 0 m 70 de hauteur. 

« La pièce la plus intéressante, et qui paraît inédite, est 
celle que, faute d'un meilleur terme, je désigne sous le 
nom de sphinx. En effet, la tête est celle d'une femme ; le 
corps, qui se prolonge horizontalement, est surmonté 
d’une sorte d'animal dont les pattes, celles d’un gros sau- 
rien, l'étreignent de chaque côté. La tête de l'animal, 
malheureusement mutilée, s'allongeait sur la coiffure de la 
femme, coiffure qui semble être un casque d'où s'échappent 
de grosses torsades de cheveux. Le modelé de cette tête 
féminine, qui ne manque pas d'expression, est assez soigné. 

On remarque ensuite une petite tête d'animal dont le 

\ 


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museau est cassé, peut-être celle d'une chèvre. Puis le 
chambranle d'une porte avec corniche. Enfin, deux grès 
avec traces d'une inscription trop incomplète pour en péné- 
trer le sens : VAR se lit très facilement ; et au-dessous 
sans doute un M, si les deux pierres appartiennent au même 
morceau. 

f On a fait figurer sur la photographie une tête d'homme 
mourant ou mort, -d'une grande vérité d’expression, les 
cheveux fouillés avec le plus grand soin. Ce morceau de 
sculpture en calcaire a été retiré d'un puits à Vittel, et, 
quoiqu'il ne soit pas antique, on l'a recueilli en raison de 
sa valeur artistique. 

c D'autres antiquités, provenant également de la source 
thermale, avaient, disait-on, été transportées au Musée 
d'Epinal. Malgré les recherches obligeantes du conserva- 
teur, M. Voulût, on n’a pu retrouver qu’un autre grès et une 
tête de cheval en ronde-bosse, plus importante que la tête 
de chèvre citée plus haut. • 

M. Flouest, associé correspondant, communique une 
lettre de M. E. Morel, associé correspondant à Carpentras, 
lui signalant l'existence dans sa collection d’un casque en 
bronze semblable à celui qui a été découvert en 1882 à 
Breu vannes (Haute-Marne), et qui vient d'être publié dans 
le dernier volume des Mémoires de la Société. 

Le casque de M. Morel a été retiré, en 1873 ou 1874, du 
lit de la Marne, au cours de travaux de dragage exécutés à 
trois kilomètres de Châlons, en face de la gare de Coolus. 
Ce casque avait été placé, contrairement à l'avis de son 
possesseur, qui n'hésitait pas à le considérer comme gaulois, 
au milieu d'objets appartenant à l’époque gallo-romaine, 
lors de l’Exposition de 1878. Un dessin en avait été adressé 
au ministère de l’Instruction publique; M. Flouest se pro- 
pose de le rechercher. 

M. Héron de Villefosse fait la communication suivante : 

« M. l’abbé Cérès, directeur du Musée de Rodez et asso- 
cié correspondant de la Compagnie, m'a envoyé le dessin 


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— 247 — 

d'une inscription romaine qui se trouve à Rodes dans la 
chapelle ruinée de Saint-Vincent, impasse Balestrière. Cette 
inscription est gravée sur un fût de colonne antique, utilisé 
dans la construction de ladite chapelle pour soutenir une 
arcade. 

IMPER • CAES 
C • VIB • TREB _GAL 
LOPFAVG PPM TRI 
BIS CoS • PC * PP ET 
5 LMP • CAE8 • C • VIB 
AFIN • GALLo £S 
üEID • VoLVSIAN 
PPAVGPFM TRI 
BIS * CoS PC * PP 

« U est probable qu’il faut lire s à la L 8, PFMTRP ; à la 
1. 7, vELD ; à la 1. 8, PFAVG PFMTRP. — La hauteur des 
lettres est de 0,055; les points séparatifs sont triangulaires. 

c Imper(atori) Caes(ari) G{aio) Vxb(io) Treb(oniano) Gaüo , 
pfio) i , Aug(usto ) , p{onti)f(ici) m(axkno ), tr(ibunida) 

p(otestate) bis, co(n)s(uli ), p(ro)c(onsuîi), piatrij p(atriae ) 

< et ùnp(eralori) Caes(ari) G(aio ) Vib(io) Afln(io) Gaüo 
Veld(umiano) Volusûtn(o), p{io),f(élicï), Aug(u*to), p{ontx\f[id) 
m(aximo ), tr(ibunicia) p(otesiate ) bis , co(n)s(uli), j p[ro)c(o** 
suit), p(atti) p(aitiae ). 

< L'inscription, comme on le voit, est datée de l’année 
252, c’est-à-dire de la seconde année du règne des empe- 
reurs Trébonien-Galle et Volusien. Eu égard à la forme du 
monument et au texte de l'inscription, il est fort probable 
que c’est une borne milliaire. 

< Nous devons remercier particulièrement M. l’abbé Cérès 
d’avoir signalé ce texte, car l’épigraphie du pays des Ruteni 
est excessivement pauvre. En outre, le tracé de la voie de 
Lugdunum (Lyon) à Burdigaia (Bordeaux) par Segodunum 
(Rodez) 1 est encore imparfaitement connu ; et si, comme 

I. E. Deajardins, Géographie de la Gaule d'après la Table de Peutinger , 
p. 300 *t aoiv. 


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— 248 — 


nous le pensons, la colonne de Rodez est on des militaires 
qui bordaient cette voie dans l'antiquité, l’intérôt qui s'at- 
tache à ce document devient par là môme plus considé- 
rable. » 

M. Héron de Villefosse dépose ensuite sur le bureau un 
dessin et des empreintes, et ajoute : 

' < J’ai reçu de notre confrère M. Demaison, archiviste de 

la ville de Reims, la copie des inscriptions d'un cachet 
d'oculiste découvert à Reims dans les premiers jours du 
présent mois de juillet. Presque en môme temps M. Maxe- 
Werly, également notre confrère, m’envoyait le dessin de 
ce petit monument et les empreintes des inscriptions qu’il 
porte. 

« Ce cachet est de forme à peu près carrée ; ses dimensions 
sont de 0 m 038 de côté et de 0 m 007 d'épaisseur environ ; il est 
en schiste verdâtre ; il ne porte d'inscriptions que sur deux de 
ses tranches (sur deux côtés contigus). Les deux autres 
tranches sont réglées et ont été préparées pour la gravure, 
mais ne l'ont point reçue. Ces inscriptions sont très nettes 
et ne présentent aucune difficulté de lecture; d'ailleurs 
elles se rapportent à des maladies et à des médicaments 
connus et ne fournissent aucun renseignement nouveau. 
Le nom est celui de Gneus Albinius Natalis. 

1) CN ALBINI NATALIS 

DIAMIS AD DIATHES (THE liés) 

2) GN ALBINI NATALIS 

AVTHEMER AD IMP (THE liés) 

1 . Gn(ei) Albini(i) Natalis diamts(os) ad diatAes(es). 

2. Gne(i) Albini(i) Natalis authemsr(um) ad imp(etnm). 

a Ce cachet a été trouvé par un ouvrier terrassier dans 
un faubourg de Reims, entre la porte de Betheny et la 
porte de Mars. Il est maintenant en la possession de 
M. Fruchart, marchand d’antiquités. C’est le 10* cachet de 
ce genre qui ait été découvert à Reims*. R est intéressant de 

1 . U « été acheté depiia par M. Hoffmann, antiquaire à Paria. [A. H. de V.] 


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— 249 — 


constater que ces petits monuments se rencontrent dans 
Test beaucoup plus fréquemment que dans les autres 
régions de la Gaule. » 

M. G. Duplessis, président, lit ensuite un mémoire sur 
les différentes éditions de la Bible de Holbein. Ce travail est 
renvoyé à la Commission des impressions. 


Séance du 5 Septembre 1883. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Actes de V Académie des sciences , belles-lettres et arts de Bor- 
deaux. Paris, 1867 à 1880, in-8\ 

— de V Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux , 
3® série, t. 37, 1869-1878, in-8\ 

Annuaires de r Académie royale des sciences , des lettres et des 
beaux-arts de Belgique. 1881 à 1883, in-8°. 

Bulletin de V Académie impériale des sciences de Saint-Péters- 
bourg , t. XXVIII, mai 1883. Saint-Pétersbourg, in-4*. 

— de V Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- 
arts de Belgique, 49*, 50°, 51* années. Bruxelles, 1881, 
ln-8*. 

— d archéologie chrétienne (édition française), 4 e série, 
1** année, livr. 4. Paris, 1882, in-8°. 

— du Comité des travaux historiques et scientifiques ; archéo- 
logie, année 1883, n° 1. Paris, 1883, in-8*. 

— de correspondance hellénique, V-VI-VII, T année, mai- 
juin-juillet 1883. Paris, in-8°. 

— delà Diana, t. XI, n° 9, mai-août 1883. Montbrison, 1883, 
in-8°. 

— de la Société historique et archéologique du Périgord, t. X, 
4 e livr. Périgueux, 1883, in-8\ 

Commission royale pour la publication des anciennes lois et 
ordonnances de la Belgique ; procès-verbaux des séances, 
IX* cahier. Bruxelles, 1883. 


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— 250 — 


Lut of thé Society of antiquaries of London, 1888, in-8». 

Journal des savants , juillet 1883. Paris, in-6°. 

Mémoires de V Académie de Nîmes, t. 18, année 1881. Nimes, 
1881, in-8°. 

— de V Académie des sciences , des lettres et des arts (f Amiens, 
année 1882, à* série, IX. Amiens, 1888, in-8*. 

— délia R. Accademia di sciense, lettere ed arti in Modena. 

1883, in-**. 

— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire. Châ- 

lon-sur-Saône, 1883, in-*\ 

Proceedings of the Society oj antiquaries of London , january 
26, to november 30. London, 1882, in-8*. 

Recueil de la Commission des arts et monuments historiques de 
la Charente-Inférieure , et Société d'archéologie de Saintes . 
Saintes, in-8*. 

— des notices et mémoires de la Société archéologique du dépar- 
tement de Constantine , t. 1 er de la 3* série ou t. XXII de la 
collection, 1882. Constantine, 1883, in-8*. 

Revista de archivos, bibliotecas y museos , segunda época, 
ano IX, n* 7. Madrid, 1883, in-8*. 

Revue de Vart chrétien , 2* année, juillet 1883, t. I er , 3* livr. 
XXXIV de la collection, in-*°. 

Viestnik hrvaiskoga arkeologichoga Drustva , t V, n* 3, in-8°. 

Catalan (B.). Recherches sur la constante G , et sur les inté- 
grales Eulé viennes . Saint-Pétersbourg, 1883, in-*°. 

Ferry (Jules). Discours prononcé à la réunion générale des 
délégués des Sociétés savantes . Paris, Quantin, 1883, in-8*. 

Garibl. Les monnaies royales de France sous la race carolin- 
gienne, 1» partie. Strasbourg, 1883, in-4». 

Rayet (Olivier). Monuments de VArt antique . Paris, Quantin, 
1883, in-fol. 


Correspondance. 

M. Joseph Berthelé, archiviste des Deux-Sèvres, présenté 
par MM. A. de Barthélemy et l'abbé Thédenat, sollicite le 
titre d'associé-correspondant national à Niort. MM. Héron 
de Villefosse, Counyod et de Montaiglon sont désignés pour 


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— 254 — 


former la commission chargée de présenter un rapport sur 
les titres scientifiques du candidat. 

M. le président communique une lettre de l’archiviste de 
la Société nationale des sciences, lettres et arts de Bor- 
deaux, annonçant l’envoi de plusieurs volumes publiés par 
cette Compagnie et rappelant que l’échange des publications 
lui a été accordé par la Société des Antiquaires de France 
en 1881. Cette lettre est renvoyée à M. le bibliothécaire- 
archiviste. 


* Travaux . 

M. Michelant, au nom de la Commission des impressions, 
lit un rapport sur la notice biographique consacrée à feu 
M. Ferdinand de Lasteyrie par M. Pol Nicard et destinée au 
prochain volume des Mémoires. Conformément aux conclu- 
sions du rapport, la Société décide que M. Pol Nicard sera 
prié de vouloir bien compléter les Indications bibliogra- 
phiques relatives aux travaux historiques et archéologiques 
de M. de Lasteyrie. 

M. A. de Barthélemy, au nom de la même commission, 
demande l’autorisation de faire imprimer un certain nombre 
d'exemplaires du règlement. — 11 rend compte ensuite 
de l’examen de trois mémoires destinés au prochain volume, 
savoir : 1* Une note de M. Cl. Duvernoy, associé-corres- 
pondant à Montbéliard, sur «me enceinte découverte à Man - 
detcre; 2 e un travail de M. G. Schlumberger, membre résidant, 
sur la sigillographie byzantine du X® au XII • siècle ; 3* un 
essai bibliographique, rédigé par M. G: Duplessis, membre 
résidant, sur les différentes éditions des Icônes veteris Testa - 
menti gravées d’après les dessins de Hans Holbein. La Société, 
adoptant les conclusions de la commission, vote l’impression 
de ces trois mémoires. 

M. A. Ramé annonce qu'il a étudié sur place la tour de 
Saint-Hilaire, à Poitiers, et qu’il fait des réserves au sujet 
de l’attribution de l’étage inférieur à l’époque carolingienne, 


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— 252 — 


telle qu'elle a été adoptée par M. Ed. Aubert, dans le 
volume XLII des Mémoires, conformément à l’opinion géné- 
ralement professée à Poitiers. M. Ramé considère cette 
partie du monument comme appartenant à la deuxième 
moitié du xi* siècle, et se propose d’en faire la démonstra- 
tion développée dans une séance ultérieure. 

M. Mowat communique, d’après un dessin et un estam- 
page exécutés par M. Oehlert, conservateur du Musée de 
Laval, une inscription sur pierre calcaire provenant des 
démolitions du barrage de Boisseau, sur la Mayenne, et 
conservée au musée de la ville. L’inscription, donl il n’a 
encore été donné aucune explication, se lit ainsi sur deux 
lignes : 

BHRVI8 

AIMWqH 


EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 

Dü U* TRIMESTRE DE 1883. 


Séance du 7 Novembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Académie d’Rippone, n* 7, in-8*. 

Album heïiogrâfico de la exposiciôn de dibujos autàgrafo» de 
artistas fallecidos y de vistas y dibujos de edificios 6 monu- 
ment os que ya no exislen. Barcelona, 1883, in-8*. 

Atti délia R. Accademia dei Lincei , anno cclxxx, 1882-83; 
transunli, vol. VH, fasc. 15. Roma, 1883, in*4°. 

Banquet offert à M. A. Clair , par MM. les conseillers muni- 
cipaux et MM. les conservateurs du Musée du Puy. Le Puy, 
1883, in-18. 


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— 253 — 

Beitraege xur Kunde Steiermaerkirscher Geschichtsquellen, 

19 Jahrgang. Graz, 1883, ln-8*. 

Bulletin d’histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse des 
diocèses de Valence , Digne , Gap, Grenoble et Viviers , 
3* année, 5 e (17) livr. mai, juin 1883. Romans, in-8°. 

— historique de la Société des antiquaires de la Morinie , 
32* année, nouvelle série, 127 e liv., juillet, août, sep- 
tembre 1883. Saint-Omer, 1883, in-8*. 

— de la Société archéologique et historique du Limousin, 

t. XXX, 2* livr. Limoges, 1883-, in-8*. 

— de la Société des antiquaires de l’Ouest , 1 er trimestre, 
1883, in-8°. 

— de la Société des antiquaires de Picardie , 1883, n* 1. 
Amiens, 1883, in-8°. 

— de la Société des archives historiques de la Saintonge et de 
VAunis, t. IV, 4 e liv., 1 er octobre 1883. Saintes, in-8*. 

— de la Société industrielle de Mulhouse, septembre, octobre 
1883. Mulhouse, 1883, in-8*. 

— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire , 

1882, 1. 11 (2® fasc.). Chalon-sur-Saône, 1883, in-4*. 

Congrès archéologique de France , XLVIII 6 session ; séances 

générales tenues à Vannes en 1881. Paris, 1882, in-8*. 
Journal des savants, août, septembre, octobre 1883, in-4*. 
Mémoires de V Académie des sciences , lettres et arts d Arras , 
11* série, t. XIV. Arras, 1883, in-8*. 

— de la Société d'agriculture, commerce , sciences et arts du 
département de la Marne , 1882-1883. Châlons-sur-Marne, 

1883, in-8*. 

Mittheüungen des historischen Vereines fur Steiermark , xxxi 
heft. Graz, 1883, in-8*. 

Répertoite des travaux historiques . t. II, n* 1. Paris, 1883, in-8*. 
Revista de archivos , bibliotecas y museos , ano ix, n 09 8 et 9. 

Madrid, 1883, in-8‘. 

Revue celtique , t. VI, n° 1, in-8*. 

— épigraphique du midi de la France , n os 24 et 25, juin-' 
août 1883, in-8*. 

Smithsonian collections , t. XXII, XXIII, XXIV, XXV et 
XXVI. Washington, 1882-1883, in-8*. 


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— 254 — 


Barthélémy (A. de). Discour» prononcé à V assemblée générale 
de la Société d'histoire de France , le 1" mai 1885. Palis, 
Renouard, 1888, In-8 w . 

Baye (le baron J. de). Baronie de Baye, documents historiques. 
Châlons-sur-Marne, Martin, 1883, in-A*. 

Berthelé (J.). Antiquités gallo-romaines et mérovingiennes 
trouvées à Rom [Deux-Sèvres) en 1883. S&int-Maixent, 1883, 
in-8*. 

— Considérations sur les théories émises dans la presse au 
sujet des monuments de Sanxay . Poitiers, Oudin, 1882, ln-18. 

— De la véritable destination des monuments de Sanxay. 
Niort, Clouzot, 1883, in-8°. 

— La polémique sur la découverte et la destination des ruines 
de Sanxay , în-18. 

— La question de Brennacum et les découvertes de M. F . 
Moreau . Arcis-sur-Aube, 1882, in-8°. 

— La question de Sanxay à propos du mémoire du Père de la 
Croix , 3 e édition. Poitiers, Oudin, 1883, in-8°. 

— L'hospitalité de nuit à Paris du XIV* au XVI e siècle. 
Paris, Faivre, 1883, in-8*. 

— Notice sur la vie et les travaux de M. Abel Bardonnet. 
Saint-Maixent, 1883, in-8*. 

— Quelques notes sur les jouilles du Père de la Croix à San- 
xay . Niort, 1883, in-8°. 

Blanchère (R. de la). Monnaie à! or de Ptolémée , rot de Mau- 
rétanie. Alger, 1883, in-8*. 

Cazalis de Fondouce (P.). Trois inscriptions nouvelles du 
département de V Hérault, in-8°. 

Haillant. Concours de Vidiome populaire ou patois vosgien à 
la détermination de Vorigine des noms de lieu des Vosges. 
Epinal, Collot, 1883, in-8°. 

— Essai sur un patois vosgien ( Uriménü , près Epinal) ; 1 ■* par- 
tie, phonétique. Epinal, Collot, 1883, in-8*. 

Longpérier (A. de). Œuvres complètes publiées par G-. Schlum- 
berger, t. IR et t. IV. Paris, Leroux, 4883, in-8*. 

Maxe-Werly. Trouvaille faite à Largue , commune de Druy - 
VEvêque. Nièvre, in-8*. 


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— 255 — 

— Monnaies seigneuriales françaises inédites ou peu connues , 
in-8*. 

Poullb (J. À.). Inscriptions diverses de la Numidie; nouvelles 
inscriptions de Tàimgad , de Lambèse et de Marcouna. Cons- 
tantin e, Arnolet, 1882, in-8*. 

Riant (le comte). Invention de la sépulture des patriarches 
Abraham, Isaac et Jacob à Hébron , le 25 juin 1119. Gênes, 
1883, in-8°. 

— Un dernier triomphe il Urbain II. Paris, Palmé, 1883, in-8®. 

Taillebois (Bmüe). Inscriptions gallo-romaines découvertes 

dans le département des Landes. Dax, in-8*. 

— La monnaie morlane au nom de Centulle, à propos de la 
découverte de 707 deniers et oboles faites à Pessan (Gers). 
Dax, in-8*. 

— Numismatique ; variétés inédites . Dax, in-8°. 

— Quelques sigles flgulins trouvés chet les Ausci, Dax, in-8®. 

— Recherches sur la numismatique de la Novempopulanie 
depuis les premiers temps jusqu'à nos jours. Dax, in-8*. 

— Restitution des archives anglo-françaises de la tour de 
Londres , in-8*. 

— Trouvailles (TAurimont (Gers) ; description de 3,624 mon- 
naies royales et baronales de Louis VI à Philippe /F, 1108 
à 1314. Dax, in-8®. 


Correspondance. 

M. le commandant Bourelly demande, pour la bibliothèque 
militaire d'Amiens, l'envoi des publications de la Société. 
Sa lettre est renvoyée à M. le bibliothécaire-archiviste. 

M. Taillebois, présenté par MM. Ed. Le Blant et Demay, 
sollicite le titre d'associé correspondant national à Dax 
(Landes). MM. Mowat, Schlumberger et Guérin sont dési- 
gnés pour former la commission chargée de présenter un 
rapport sur cette candidature. 

M. René Galles écrit pour donner sa démission d’associé 
correspondant à Gramilla-en-Arradon (Morbihan). 


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Travaux. 


M. Héron de Villefosse, au nom de la commission chargée 
de donner des conclusions sur la candidature de M. Ber- 
thelé, lit un rapport favorable. On passe au scrutin, et 
M. Berthelé, ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par 
le règlement, est proclamé associé correspondant national 
à Niort. 

M. Charles Robert prend la parole en ces termes : 

« L’Académie de Metz, qui a patronné les premiers tra- 
vaux de Félicien de Saulcy, souhaitait depuis longtemps lui 
consacrer quelques pages dans ses Mémoires. Sachant les 
liens étroits qui m’attachaient à notre confrère, elle m’a 
confié, pendant mon dernier séjour en Lorraine, le soin de 
répondre à son pieux désir. 

« Ma tâche était facile. Je n’ai eu qu’à résumer les beaux 
éloges dont il a été l’objet, et qu’à mettre sous les yeux de 
l’Académie de Metz quelques détails de la vie de Félicien 
de Saulcy que ne connaissaient pas mes devanciers ; j’ai, 
par exemple, rappelé que la Société belge de numismatique 
avait décidé d’inscrire l’image du maitre, pendant cinq ans, 
sur ses jetons de présence. 

« J’ai l’honneur d’offrir à la Société un exemplaire de 
cette notice que j’ai intitulée : Saulcy, son œuvre et les hom- 
mages rendus à sa mémoire, i 

M. Charles Robert offre ensuite, au nom de l’auteur, 
M. Poulie, une brochure intitulée : Diverses inscriptions de 
la Numidie et inscriptions trouvées à Thimgad , Lambèse et 
Marcouna. 

« La brochure que je dépose sur le bureau, de la part de 
M. A. Poulie, est extraite des Mémoires de la Société archéo- 
logique de Constantine, pour l’année 1882 ; elle forme deux 
chapitres principaux : Le premier est consacré à 80 inscrip- 
tions romaines, privées ou publiques, dont la découverte a 
eu lieu sur divers points et souvent par hasard. Aune 
bonne étude épigraphique M. Poulie joint d’intéressantes 


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considérations sur les monuments et la topographie. Le 
second renferme 82 textes inédits, mis au jour par les 
grandes fouilles que le gouvernement (service des monu- 
ments historiques) a fait opérer à Thimgad, Lambèse et 
Marcouna. 

• Ges inscriptions sont pour la plupart d'une certaine 
importance, et je vous en aurais entretenus avec détails, si 
je ne pensais qu'elles figureront dans quelque publication 
officielle. Je signalerai cependant des textes mentionnant 
des officiers inférieurs et des soldats de la legio II U Augusta , 
avec indication de leur lieu de naissance; les uns étaient 
sortis des villes de la Proconsulaire ou de la Numidie ; les 
autres venaient de Bithynie, de Syrie, de Palestine et en 
général des provinces de l'Orient. Un autre monument plus 
curieux encore a été trouvé à Thimgad (Thamugas) ; l'ins- 
cription qu'il porte donne les titres d'agents attachés à 
Yofficium du gouverneur, tels que princeps, comicularius , 
commentariensis , scolasticus , exceptor y libellerais. Malheu- 
reusement ce texte intéressant, que l’auteur se borne à 
transcrire, présente des lacunes, et n'a pas été encore bien 
établi jusqu'ici. 

< Les nouvelles inscriptions publiées par M. Poulie 
prouvent une fois de plus l'ardeur des chercheurs africains. 
Elles tiendront une place considérable dans le supplément 
au tome VIII du Corpus , et, comme toutes celles que nos 
nationaux ont découvertes sur une terre qui est à nous, 
elles iront, faute d'une entente et d'une centralisation con- 
venables, demander à nos voisins un classement définitif, et 
nous verrons, encore une fois, un édifice élevé par des 
architectes allemands avec des matériaux français. » 

M. l'abbé Thédenat offre, de la part de M. R. de la Blan- 
chère, un mémoire intitulé Monnaie d'or de Ptolémée , rot de 
Maurétanie , et lit une note du même auteur, contenant des 
additions au mémoire : 

« L'article ci-joint, qui a paru dans le Bulletin de Corres- 
pondance africaine , concerne une monnaie découverte il y 
a un an, et qui a beaucoup d'importance. C'est un aureus de 

ÀNT. BULLETIN. 47 


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Ptolémée, roi de Maurétanie. On n'en a pas d’antre de loi 
ni de son père, Juba il. J’en donne la description et une 
photographie. Il est daté de Tan XVII du règne, dernière 
année complète, puisque dans la XVIII e , 40 avant J.-C., 
Ptolémée fut mis à mort par Caligula. 

« L'existence de pareille pièce est étrange, puisque les 
rois vassaux n’avaient pas le droit de frapper monnaie d'or, 
droit exclusivement réservé à l'empereur. Il faut donc choi- 
sir entre trois hypothèses : ou la pièce est fausse, ou il y a 
eu privilège en faveur de Ptolémée, ou la pièce a été frap- 
pée illégalement. 

« La première hypothèse, que j'avais écartée dans mon 
étude, je l'ai entendu soutenir depuis mon arrivée à Paris. 
Je ne la crois pas encore établie. M. de Chancel, aujour- 
d’hui sous-préfet de Tlemcen, qui a acquis la pièce, étant 
administrateur à Gouraya, l’a eue dans un milieu et d'indivi- 
dus peu suspects d’une pareille fraude. On ne fait d'ailleurs 
guère de pièces fausses eh Algérie : il y en a assez de vraies ; 
et les Juifs qui les vendent ne sont point assez numismatistes 
pour comprendre l’intérêt qu'il y aurait à faire telle pièce 
d'or plutôt que telle autre. D'ailleurs l'opération n'est pas 
des plus aisées; et la pièce en question ne provient pas 
d’un Juif. Elle est fort belle, et a un aspect de sincérité tel 
que j'attendrais avant de la rejeter une démonstration bien 
probante. 

c Quant à la seconde hypothèse, elle n’est pas inadmis- 
sible ; mais j'ai noté dans mon travail qu'elle n'impliquerait 
pas un privilège concédé à cette dynastie. H s'agirait seu- 
lement d’une faveur accordée par Caligula &u seul Ptolémée, 
son cousin, et datant des derniers temps du règne. On n’au- 
rait donc point d'exception véritable à la loi : une seule 
existe, celle des rois de Bosphore, et j'ai cherché à en don- 
ner la raison. 

« La troisième hypothèse m'a semblé plus probable, et 
j’incline à croire que cette pièce fait partie d'une émission 
illégale, certainement peu abondante, qui fut peut-être un 
des griefs de l'empereur contre le fils de Juba. 

c J’ajoute ici une observation. C'est qu'on n’a pas de mon- 


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— 259 — 

naie d’or de l’ancienne dynastie Maurétanienne, celle des 
Bocchus et des Bogud, quoiqu’ils eussent certainement une 
indépendance bien plus grande que celle de Juba et de Pto- 
lémée sous l’Empire. On n’en a pas non plus des rois de 
Numidie, l’unique de Juba I er étant tenue pour fausse (MQl- 
ler, Num. de VAjr. anc., t. Il, p. 48; suppl. p. 65). Seules, 
deux pièces sont attribuées par Müller ( id ., t. II, p. 16) au 
règne de Miclpsa : mais je ne sais ce qu’il faut penser de 
cette attribution qui parait incertaine. Il est, d’autre part, 
singulier que Masinissa, que l’on ne peut vraiment consi- 
dérer comme un « rex inserviens », Jugurtha, qui sûrement 
ne se considérait pas comme tel, Juba I er , si arrogant et 
qui affichait tant d’indépendance, n’aient pas frappé de mon- 
naies d’or. 

« Sans vouloir infirmer les conclusions admises, et que l’on 
tire des faits connus, je remarquerai qu’il ne faudrait pas 
trop s’appuyer ici sur l’absence de pièces. Ces monnaies 
d’or, dont l'existence peut être trouvée vraisemblable, ne 
devaient exister qu’en petite quantité. Or, c’est maintenant 
seulement que les Juifs renoncent à l’usage de fondre toutes ^ 

celles qui peuvent leur tomber sous la main. Ils en ont 
détruit une infinité, surtout depuis le xvi e siècle. Après 
notre arrivée, ç’a été un massacre. Il y a cinquante ans, les 
aurei romains étaient encore très communs dans la province 
de Constantine : dans les paiements, on en trouvait beau- 
coup mélangés avec les pièces turques, quand on pesait les 
sommes versées. Aujourd’hui ils sont aussi rares que dans 
les pays de l’Europe, et à bien plus forte raison les pièces 
d’or antérieures, tandis que celles d’argent et de bronze 
sont relativement abondantes. » 

M. de Marsy, associé correspondant à Compïègne, com- 
munique à la 8ociété un anneau en or, trouvé à Gonesse, 

et portant, en caractères du xv« siècle, la légende t le m’y 
atens. » 


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— 260 — 


M. Héron de Villefosse fait la communication suivante : 
a Dans les travaux en cours d'exécution à la crypte de 
Saint-Nizier, à Lyon, on vient de découvrir six fragments de 
marbre blanc recouverts de caractères assez grêles, de 0,03 
de hauteur environ; ces fragments forment une notable 
partie du texte original de l'inscription funéraire de saint 
Sacerdos, évêque de Lyon, mort le li septembre 552. Le 
texte complet, mais incorrect de cette épitaphe, n'était 
connu que par un procès-verbal de l’an 1308, publié d'une 
manière fautive, en 1628, par l'historien de l'église de 
Lyon, Jacques SevertL Les éditeurs postérieurs ont tous 
reproduit la leçon do Severt, n'en ayant pas d’autre à leur 
disposition 1 2 . C'est seulement en 1876 que l'archiviste dépar- 
temental du Rhône, notre confrère M. Guigue, retrouva, 
dans les archives confiées À ses soins, le texte intégral du 
procès-verbal de 1308 dont une bonne copie fut insérée in- 
extenso dans le Bulletin de la Compagnie (1876, p. 145 & 
158). 11 nous parait utile de signaler aujourd'hui dans le 
même Bulletin la découverte récemment faite à Saint- 
Nizier. Le texte des précieux fragments qui viennent d'être 
mis au jour a été publié dans le Courrier de Lyon, du 
15 septembre 1883, par M. Georges Guigue, élève à l'École 
des chartes ; les lacunes sont comblées à l'aide de la copie 
insérée dans le procès-verbal de 1308 : 


Nomine mente fide meritis pielate Sacerdus 
Officio cultu precio corde gradu 
Dogmaie consilio sensu probilate vigore 
Stemate censura religione cluens 
5 Gaudia cunctorum rapiens lamenta relinquens 

i4rcOBVS HIC CLAVSVS LAVDIBVS AMPLA TENIw 
PatriciVMQVE DECVS EREXJT CVLMINE MORVM 
Sic pARTOS FASCE8 FORTIA CORDA LEVANT 

1. Chronologia historien archiantistitnm Lugdunensis archiepiscopatus , 
t. I, p. 105. 

2. Boissieu, Inscriptions antiques de Lyon , p. 588; Le Blaut, Inscriptions 
chrétiennes de la Gaule , u* 24. 


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— 264 — 


MagnuhS, NAMQVE BONVM GAELESTI MVNIRE PER8TAT 
10 CorpORA GVM dESINT INCLITA GE8TA MANENT 
Pignons aaNIXVs JaTIRI H VG SORTE SVPREMA 
SanguiXE QVOS VITA 8VMIRE IVNGXIT AMOR 
Cujus quanta VIRI MVNDO 8APIENTIA FVL8IT 
VentVR I 8AECLI GLORIA TESTIS ERIT 
Quivixit IN AMORE ET TE MO RE DI ANNIS * LXV OBw7 m idus septembris 
post consoltum iustinl VIRI CLARISSIMI GONSOLI8*IN Dictions prima 


< Grâce à l'obligeance de notre confrère M. Guigue, archi- 
viste départemental du Rhône, je puis présenter à la Com- 
pagnie un estampage de l'inscription, exécuté par M. Gri- 
sant, conducteur principal des travaux de la ville de Lyon. 
Get estampage m'a permis de constater la correction 
de la copie de M. Georges Guigne, reproduite ci-dessus. 
Cette découverte apporte au texte précédemment publié 
certaines modifications qui portent sur l'orthographe de 
plusieurs mots ou même sur des changements complets de 
termes dans les vers 6, 7, 8, 9, il, 12 et 14 et même dans 
les deux dernières lignes. Dans les mots tenins, munir e t 
latin, sumire, on remarquera l'emploi de % pour e. » 

M. Héron de Villefosse communique ensuite une inscrip- 
tion découverte à Vichy : 

« Il y a deux ans à peine, M. Dissard, conservateur du 
Musée de Lyon, signalait un intéressant anneau votif en 
bronze, trouvé à Vichy 1 * , dans le clos des Célestins, et acquis 
par le Musée de Lyon 3 . Get anneau, en forme de tore, d'un 
diamètre extérieur de 0,162, d'un diamètre intérieur de 
0,113, et du poids de 2 kil. 050, percé dans son épaisseur 
d'un trou à suspension, présente sur une de ses faces une 
inscription circulaire en lettres ponctuées, ainsi conçue : 

CS DE AE CS DIANA CS AVGVSTORVM CS SAGRVM CS 
DIANENSE8 £5 DE 8VO 0DONAVERVNT£5 

1. Il y a, dit-on, une douzaine d’années qne cet anneau a été découvert. 

t. Bulletin épigraphique de la Gaule, 1881, p. 41. 


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Notre confrère, M. R. Mowat, qui a publié une explication 
de ce monument 4 accompagnée d’un excellent fac-similé, 
pense que la lecture du texte doit être ainsi développée : 

Deae Diana[e et numtntôu*] Augustorum sacrum , Dianenses 
de suo donaverunt. 

« U y a donc, pour établir le sens du texte, à faire une 
correction et une restitution. 

< M. Mowat pense que < l’absence d’une formule explicite- 
« ment votive sur l’anneau de Vichy donne lieu de supposer 
« que cet objet, offert collectivement à Diane par sesadora- 

< teurs, était moins un ex-voto proprement dit qu’un instru- 

< ment servant dans quelque cérémonie du culte. » 11 songe 
même à voir dans cet anneau « un foculus mobile qu’on 
« plaçait sur la table de l’autel pour retenir les charbons 
c incandescents destinés & la combustion de l’encens au 
• moment de la célébration du sacrifice. • Nous ne pouvons 
partager sur ce dernier point le sentiment de notre savant 
confrère; nous considérons l’anneau de Vichy comme un 
véritable ex-voto. Une découverte analogue récemment faite 
dans la même localité lèvera tous les doutes à cet égard. 
Jîous on devons la connaissance à un érudit plein de zèle, 
M. Bertrand, vice-président de la Société d’émulation de 
TAUier, qui, par un dévouement toujours en éveil et des 
efforts incessants, a déjà contribué à arracher à l’oubli et à 
sauver de la ruine tant d’intéressants monuments. 

« Dans le courant du mois de janvier 1883, on a trouvé à 
Vichy, au fond d’un puits romain, à 6 mètres de profondeur 
environ, un second anneau de bronze, de même forme et de 
même dimension que celui du Musée de Lyon ; il porte une 
inscription qui se termine par une formule votive. Il pèse 
2 kil. 500 gr. ; le diamètre extérieur est de 0,17 et le diamètre 
intérieur de 0,11, ce qui donne au cercle de bronze une 
épaisseur de 0,03 a . Il a été découvert à trente mètres envi- 
ron de l’endroit où ont été recueillies jadis les célèbres 
feuilles d’argent, aujourd’hui conservées au Musée de Saint- 

1. Bulletin monumental , t. XLVIII, 1882, p. 266 (arec une planche). 

2. Le Matée du Louvre possède an anneau en bronze, an épigraphe, à peu près de 
mêmes dimensions, mais ne pesant que 1 kiL 550 gr.; il provient d’Italie. 


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— 363 — 

Germain ; on sait qu’une de cea feuilles d’argent porte une 
inscription en l’honneur de Jupiter Sabarius : NVMJNI * 
AVG • DEO IOVI SA || BASIO • G * IVL * GARAS || SOV- 
NVS • V * S • L * M 4 . C’est de l'autre côté du même puits, à 
peu près à une distance égale (30 mètres environ), qu’on a 
exhumé, il y a trois ans, la borne milliaire au nom des 
deux Philippe, publiée par J. Quicherat, dans un de nos 
précédents bulletins (1880, p. 1A5). 

« M. Bertrand, qui m'a transmis ces détails, ajoute que le 
puits a 1 mètre de diamètre environ, et est construit en 
moellons. Avant de parvenir au point où on a recueilli l’an- 
neau, on avait retiré de ce puits « un fût de colonne en 
« pierre calcaire de Vernet (carrières près de Cusset) et un 
« chapiteau corinthien très fruste ; le fût mesure environ 
c 0,30 de diamètre ; il est en deux tronçons et se reliait au 
« chapiteau par des goujons de fer, carrés, dont on recon- 
c naît les trous de scellement. Le tout (fût et chapiteau) a 
« l m 30 de hauteur à peu près. Au-dessus on a trouvé, dit- 
« on, une figure de bronxe de 0,80 de hauteur environ 2 . Le 


1 . Dans SABASIO, la boucle supérieure du B est restée inachevée de sorte qu’on 
avait lu d’abord SALASIO. Mais U est absolument certain que nous avons là une 
mention du dieu phrygien Sabazius, dont le culte fut introduit à Rome sous l’Em- 
pire (voir le mémoire de Fr. Lenormant, intitulé Sabazius , dans la Revue archéo- 
logique , nouvelle série, XXVIII, 300-306; 380-389; XXIX, 43-51). Les feuilles 
d’argent données au Musée de Saint-Germain sont au nombre de 60 environ ; elles 
sont longues, minces, découpées en pointe et légèrement estampées de quelques 
traits géométriques. Onze d’entre elles portent des sujets. Sous un édicule arrondi 
ou de forme triangulaire, est placée une image de Jupiter ; le dieu a le haut du 
corps nu; d’une main il est appuyé sur une lance, de l’autre il tient le foudre. Ceat 
au-dessous d’un de ces Jupiter-Sabazius qu’on lit danB un cartouche l’inscription 
rapportée plus haut. La trouvaille n’est pas arrivée intacte à Saint-Germain ; plu- 
sieurs de oes ex-voto sort restés 4 Moulins, et M. Bertrand, vice-président de la 
Société d’émulation de l’Ailier, eu possède un, entre autres, portant la même ins- 
cription de C. Julius Carassounus. — Le Musée du Louvre conserve des frag- 
ments de feuilles d'argent de diverses formes et grandeurs provenant de la trouvaille 
faite en 1836 à Notre-Dame-d’ Alençon près Brissac (A. de Longpérier, Notice des 
bronzes antiques du Louvre , n° 589). Voir les ex-voto d’argent, en forme de 
feuilles d’arbre, trouvés à Barkway dans le Hertfordshire et publiés par Ward, 
Philosophical transact.' of the Royal Society , 1746, t. XLIII, p. 351, pl. I et II. 

2. M. Bertrand n’a pas vu cette figure qui est probablement passée dans le com- 
merce sans que personne en ait pris la description. 


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« chapiteau de pierre est muni de deux rainures de 0,05 de 
« largeur et de profondeur qui semblent avoir reçu un 
« bandeau de bronze destiné à maintenir la statue sur le 
c sommet. » 

< Cette ingénieuse supposition permet de reconstituer par 
la pensée l'ensemble du monument votif. La colonne et son 
chapiteau servaient probablement de base à la figure de 
bronze qui devait offrir l'image du dieu Vorocitu , dont le 
nom est inscrit sur l'anneau, et l’anneau lui-même, suspendu 
au-dessous de la statue, sur le fût de la colonne, indiquait le 
nom de celui qui avait consacré et élevé l'ex-voto. 

« Le principal intérêt de la découverte consiste, au reste, 
dans l'inscription votive gravée sur l’anneau de bronze, dont 
l'une des faces porte les caractères suivants : 

NV£5 AGG £5DEO£5 MARTI £3 VOROCIO £5 GAIOLYS £5 GAI//// 

Sur la face opposée, que nous n'avons pas fait reproduire, 
se trouvent les quatre lettres V S L M, disposées en croix 
sur l'anneau, à distance égale l’une de l'autre : 



Les feuilles de lierre ( hederae ) qui séparent les mots de la 
face principale sont tracées au pointillé ; elles sont beaucoup 
plus grosses que les lettres (le croquis ci-joint, par suite d'une 
erreur du graveur, les représente dans des proportions 
trop restreintes) ; quant aux lettres, elles sont gravées au 
burin. 

« Il faut transcrire : 

Nu(minibus) A(u)g(u$lorum) y Deo Marti Vorocio , Gaiolus y 
Gai(i ) [/î/(ius)), v(otum) s(olvit) l(tbens) m(erito). 

« Les abréviations NV pour NVM et AGG pour AVGG 


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sont Insolites, mais elles n’ont rien de surprenant sur un 
petit monument de ce genre. Le mot numen s'abrège même 
fréquemment par un seul N 1 ; quant à l'abréviation AGG, 
on peut trouver d'autres exemples, même sur les monuments 
lapidaires 2 . 

« En jetant les yeux sur le croquis ci-joint, exécuté d’après 
un estampage que m'a obligeamment envoyé M. Bertrand, 
on remarquera que la lettre G affecte dans cette inscription 



la forme d’un G, c’est-à-dire que la petite barre qui diffé- 


1. Cf. Corp. inscr. lat ., t. II, n* 1662; t. III, n« 17 et 3906; t. VII, n" 319, 
332, 457, 868, 896, etc. 

2. Cf. Corp. inscr. lat., t. V, n* 7416, AGT = Augustas; t. X, n® 6656, 
AAAGGG =s très Augusti. 


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rende le G du G, au lieu de porter sur l’extrémité inférieure 
de la courbe, a été appliquée dans le centre même. C’est une 
disposition que j’ai remarquée sur des grafitti 1 ; du reste, la 
forme des A et du L prouve que l’ouvrier a eu sous les 
yeux un modèle tracé en écriture cursive. Comme il est 
absolument certain que le groupe A££ représente l’abrévia- 
tion du mot Auyustorum , il est hors de doute que ce £ a la 
valeur de G ; il s’ensuit que les lettres semblables sont aussi 
des G et qu’il faut lire GAIOLVS et GAI. 

« Reste à examiner la question la plus intéressante, celle 
que soulève le surnom VOROGIYS porté par le dieu Mars. 
Sur la carte de Peutinger, une des stations de la voie de 
Clermont à Autun, entre Arxolica et Aquae calidaê (Vichy), 
porte le nom de Voroglum. Le mot exact inscrit sur le par- 
chemin de Vienne estVOROGLO 2 . On est d’accord aqjour- 
d’hui pour identifier ce point avec le faubourg nord de 
Varennes-sur-Allier qui a conservé le nom de Vouroux et 
où on a découvert des antiquités romaines. Si, comme je le 
crois, notre Mars Vorocius est la divinité topique de cette 
station, il en résulte que le texte, fort altéré d’ailleurs comme 
on sait, de la Table de Peutinger, doit être rectifié en cet 
endroit, et qu’au lieu de VOROGLO il faut proposer VORO- 
GIO ; le nom antique serait Vorocium et non Voroglum . 

« On a remarqué qu’un triens mérovingien frappé en 
Auvergne, comme le prouve la marque AR du reveçs, por- 
tait la légende VOROLIO VIGO 3 . Après l’avoir attribué à 
Vollore- Ville, on a pensé qu’il était plus naturel de le con- 
sidérer comme un produit monétaire de l’atelier de Vouroux 4 . 
Cela pourrait paraître une objection grave au système que 
je propose. N’ayant jamais vu cette monnaie, j'ai consulté 


! . Entre autres sous un petit plateau d’argent trouvé à Moncornet (Aisne) où le 
mot GENIAL1S est écrit avec un G de cette forme. Cf. dans le t. IV da Corpus 
latin le tableau alphabétique de la pl. I, IV, 5. 

2. Ern. Desjardins, Géographie de la Gaule, d’après la Table de Peutinger , 
éd. in-8*, p. 286. 

3. A. de Barthélemy, Liste des noms de lieux inscrits sur les monnaies 
mérovingiennes. 

4. Ern. Desjardins, Loc. cit ., p. 287. 


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au sujet de sa légende notre confrère M. À. de Barthélemy, 
si compétent dans les questions de numismatique; voici ce 
qu'il m'a répondu : < En regardant ce triens de près, on 
« constate que la légende est YOROFIO ; la 5° lettre a été 

< prise pour une lettre renversée ; c'est la seule lettre des 
« deux légendes de la pièce qui serait retournée . Telle qu'elle 

< est placée, trop serrée contre la fête, on pourrait à la 

< rigueur croire que la traverse du bas n’a pas pu être 
« gravée et que le monnayeur voulait écrire VOROEIO ; il 
« y aurait aussi à examiner si dans l’épigraphie numismatique 
c mérovingienne le G n'a pu avoir quelquefois la forme du 

< gâmma. ■ Je ne crois pas à la seconde hypothèse de notre 
savant confrère ; la première est celle que je lui avais 
soumise au moment où je pensais qu'il fallait lire sur ce 
triens VOROEIO par un G carré 1 ; mais l'examen d'un 
meilleur dessin de cette pièce, qu’il a bien voulu me com- 
muniquer, m’a démontré que la lettre douteuse prise pour 
un L par les précédents éditeurs était un G de forme angu- 
laire comme on en rencontre quelquefois sur les monnaies 
mérovingiennes 2 . Si mon explication est admise, la légende 
du triens mérovingien confirme l'orthographe de Vorocium 
donnée par l'anneau votif de Vichy. » [ Voir la note complé- 
mentaire à la fin du Bulletin.] 


Séance du 14 Novembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Catalogue des livres , manuscrits , cartes et autographes com- 
posant lahibliothèque de M. Engel-Dolfus à Domach (Alsace). 
Mulhouse, 1878, in-8°. 

Der Geschichts-freund, t. XXXVIII, 1883, in-8°. 

Musée historique de Mulhouse. Mulhouse, I87ù, in-8°. 

1 . C’est l'impression que j’avais éprouvée en examinant le dessin de cette pièce 
publiée par Conbrouse, Monétaires des rois mérovingiens,* pi. VII, n* 7. 

2. Voir à ce sujet l’ouvrage cité de Conbrouse, pl. 62, Alphabet des moné- 
taires; on y trouvera cette forme du C. 


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— 268 — 


Gage y (Pabbé de). Notice historique sur la chapelle du pèleri- 
nage de Notre-Dame-des-Joies à Ennemain près Péronne. 
Amiens, 1883, in-8°. 

Deschamps de Pas (L.). Quelques observations sur les premières 
monnaies des comtes de Flandre à propos d'une monnaie iné- 
dite de Lens , in -8*. 

Farcy (L. de). Clochers , sonneries, horloge et porche de la 
cathédrale £ Angers. Angers, 1872, in-8*. 

— U ancien trésor de la cathédrale d’Angers. Arras, 1882, in-8°. 

— Notices archéologiques sur les autels de la cathédrale cP An- 
gers. Angers, 1878, in-8*. 

— Notices archéologiques sur les orgues de la cathédrale 
d'Angers. Angers, 1878, in-8°. 

— Notices archéologiques sur les tentures et les tapisseries 
de la cathédrale <T Angers. Angers, 1875, in-8°. 

Givelet (Ch.). Les toiles brodées , anciennes mantes ou courtes- 
pointes conservées à Vkôtel de ville de Reims. Reims, 1883, 
in-8*. 

Mossmann. V élection d'un prince-abbé de Murbach en 1601, 
2* édition. Guebviller, Dreyfus, 1883, in-18. 

— Notice sur Domach. Mulhouse, Bader, 1872, in-8°. 

Correspondance . 

M. Berthelé écrit pour remercier la Compagnie de son 
élection au titre d'associé correspondant national. 

M. de Farcy, présenté par MM. A. de Barthélemy et Aubert, 
écrit pour solliciter le titre d'associé correspondant à Angers. 
Le président désigne MM. Cour&jod, de Lasteyrie et Guiffrey 
pour former la commission chargée de présenter un rapport 
sur cette candidature. 


Travaux. 

M. de Barthélemy offre, de la part de M. Nicaise, un tra- 
vail sur le cimetière gallo-romain de Reims. 

M. Courajod communique de nouveaux détails sur le groupe 
de bronze, Bellérophon arrêtant Pégase emporté , de la COl- 


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— 269 — 


lection d’Ambras dont il a précédemment entretenu la 
Société. Lors d’un récent voyage & Vienne, il a pu se con- 
vaincre de la parfaite ressemblance de cet ouvrage avec 
ceux que nous savons de source certaine avoir été modelés 
par Bertoldo, l'élève favori de Donatello, ressemblance qu’il 
a le premier signalée. 11 regrette que la direction des 
Musées impériaux d'Autriche ne l'ait pas autorisé à faire 
photographier cette pièce curieuse, jusqu’ici inconnue. 

M. A. de Barthélemy donne lecture d'une lettre qui lui a 
été adressée par M. Michel, conservateur-adjoint du Musée 
d'Angers : 

« Tai l'honneur de vous faire parvenir la photographie 
d'un poignard en bronze (longueur 0 m 25, largeur 0 m 03, épais- 
seur à la côte du milieu 0 m 004), trouvé en juillet 1883, à 
7 mètres de profondeur, dans des dragages faits au confluent 
de la Mayenne et de la Sarthe, à 1,200 mètres environ en 
amont de la ville d'Angers. 

« Parmi les autres objets trouvés je ne vois à vous signa- 
ler qu'une épingle de bronze à tète plate ornée de cercles 
concentriques (0 m 25 de longueur), une hachette en bronze à 
ailerons recourbés et trois morceaux d'andouiller de cerf 
percés d'un trou rond et préparés pour servir de manches 
à des haches en pierre ; dans l'un des trous était une partie 
du manche en bois aussitôt brisé. 

« Ges objets ont été déposés au Musée archéologique ainsi 
que quelques débris d'armes en fer, franques ou mérovin- 
giennes, en fort mauvais état. » 

M. Flouest, associé correspondant national, fait connaître 
la découverte d’un poignard semblable dans la Côte-d'Or, 
sur le territoire de la commune de Brion-sur-Ource, arron- 
dissement de Châtillon-sur-Seine. U en présente un dessin 
à l'aquarelle de grandeur naturelle. La configuration géné- 
rale, la longueur, la puissante arête médiane de forme 
arrondie et sa pointe aiguë sont semblables à celles qui 
caractérisent l'arme signalée par M. Michel ; les bords 
sont aussi très vivement délimités et comme rebattus à 


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— 270 — 


la manière des faux pour les rendre plus tranchants. Deux 
forts rivets courts et massifs fixaient également la lame 
à un manche de corne ou de bois évidé en demi-cercle 
à sa partie inférieure, pour mieux recevoir et enserrer la 
large expansion trapézoïdale qui caractérise la naissance de 
cette lame. Une seule différence appréciable peut être rele- 
vée : au lieu de prendre naissance sur les côtés par une 
courbe élégante, à la partie initiale de l'arme, l'arête 
médiane est absolument rectiligne dans toute sa longueur. 

Sans doute les poignards en bronze ne sont point rares 
en Bretagne et dans les contrées de la Gaule maintenues, 
jusqu’aux temps voisins de sa conquête, sous 1’influence de 
cette civilisation dite plus particulièrement celtique. Mais, 
si certaines de ces armes s’y rencontrent avec quelque fré- 
quence, le type spécial de celles en ce moment soumises à la 
Société est loin d'y être commun. Il ne se montre plus en 
tout cas que de loin en loin, au delà des rives orientales de 
la Loire et de la Seine et ne s’y révèle qu'à titre d'élément 
exotique. Il devient particulièrement utile d’y constater sa 
présence, car, en faisant croire à un centre commun de fabri- 
cation, la conformité et la fixité du type attestent en outre un 
commerce d'exportation se propageant à d’assez grandes 
distances, parmi des populations très différentes. Cette fabri- 
cation est très remarquable par l'excellence du produit, sur- 
tout au point de vue utilitaire, et le haut degré de science 
technique qu’elle affirme. Il ne serait peut-être pas téméraire 
d’en faire honneur à cette antique métallurgie que M. Alex. 
Bertrand incline à appeler caucasienne ; c'est à elle que l’on 
doit notamment ces fameux seaux funéraires en bronze de 
Marzabotto, de la Certosa, d’Eigenbilsen et du Magny-Lam- 
bert. Si elle a eu simplement son siège dans les réglons 
armoricaines, il n'en reste pas moins intéressant de cons- 
tater qu’elle savait se faire apprécier jusque chez les Lin- 
gons et les Séquanes et il convient d’ajouter que Brion-sur- 
Ource est situé sur une des voies les plus anciennes et les 
plus importantes qui aient sillonné le pays, à l'époque de la 
domination romaine et très probablement avant. 


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— 274 — 

M. Gaidoz fait la communication suivante : 

4 Un journaliste anglais, racontant son voyage au parc de 
Yellow-Stone, rapporte un fait qu'il peut être intéressant de 
comparer à l'histoire du passage des Alpes par Annibal et 
de joindre aux documents relatifs aux forts vitrifiés. Le parc 
du Yellow-Stone (ou « Pierre* Jaune t), dans le territoire de 
Montana, a été créé en 1872 par un acte du Congrès des 
États-Unis, comme parc national et inaliénable. C'est à plus 
de mille lieues de New- York, au centre même des Mon- 
tagnes-Rocheuses, non pas un parc, mais un véritable terri- 
toire du pittoresque le plus grandiose, interdit au défricheur 
et au colon. Or, voici ce que raconte ce journaliste anglais : 

< Les rochers d'obsidienne, ou verre volcanique, sont le 
spectacle le plus intéressant que nous visitâmes. Ges rochers 
s'élèvent comme du basalte, en colonnes presque verticales, 
de la rive orientale du lac du Castor. Ils sont hauts de 150 
A 250 pieds et longs de 1,000 pieds. Ce verre volcanique 
brille comme du jais, mais il est tout à fait opaque. De grands 
blocs de cette obsidienne s'étaient détachés de temps en 
temps et formaient une barricade inclinée devant les sources 
chaudes, tout près du lac du Castor. On a dû faire passer 
une route à travers cet obstacle, et le colonel Norris, l'an- 
cien gouverneur du parc, s’y est pris de la sorte : on a 
allumé de grands feux sur ces masses et, quand elles ont été 
suffisamment dilatées par la chaleur, on les a inondées d'eau 
froide. Les blocs se sont fendus et brisés et on a fait un 
chemin de voiture d’un quart de mille de long (environ 
400 mètres) sur ce verre volcanique. » Daily Télégraphe 
20 septembre 1883. 

M. A. de Barthélemy lit une note de M. L. Leclerc, asso- 
cié correspondant national à Villeneuve-sur-Dlon (Vosges), 
sur les ruines de la butte de Yaudémont : 

« Dans ces dernières années, j'ai visité plusieurs fois la 
butte de Yaudémont, qui offre plusieurs sujets d'étude. J’y 
ai fait quelques trouvailles que j'ai cru devoir soumettre à 
la Société des Antiquaires. Je dirai d’abord que j'en ai rap- 
porté plusieurs médailles, tant lorraines que romaines, et 


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môme une médaille gauloise. En ce qui concerne le doqjon 
en ruine, fréquemment appelé Tour-de-Brunehaut, je tiens 
à dire que les habitants donnent ce nom, non pas au donjon, 
mais à une tour ronde à demi enfermée dans les maisons. 

« Ce qui m’a le plus intéressé c'est une singulière inscrip- 
tion, qui se trouve sur une pierre encastrée dans un mur, 
au fond d'une impasse, non loin de l'église. Je vous en adresse 
une copie. La pierre qui la porte figure deux pilastres sup- 
portant un entablement surmonté d'un fronton. Dans le 
tympan du fronton se lit la date 1559. Telle est l'inscription 
qui occupe le fronton : 

HETINI • AZOTOTH • CAIPO * OITHI 

< Entre les deux pilastres sont représentées des armoiries 
en relief tellement mutilées qu’il est difficile d’en bien sai- 
sir les détails. Je ne puis savoir ce que sont les supports, si 
ce sont des griffons ou autres animaux fantastiques. On 
devine au-dessus de l’écu un casque timbré avec vol et lam- 
brequins. L’écu est coupé, lisse en haut avec, je crois, deux 
pals en bas; sur le soubassement on lit des caractères 
bizarres. Le tout mesure environ d œ 30 de haut, 0“60 de 
large au milieu et 0 m 80 au fronton. 

« Dans une maison voisine se trouve un contrefeu en fonte, 
qui a déjà été signalé dans les Mémoires de la Société archéo - 
logique de Lorraine , année 1866, mais il est inexactement 
décrit, et n*a pas été compris. J*ai pu d'autant plus facile- 
ment m’en rendre compte que j’en ai trouvé deux autres à 
Ville-sur-Illon. Malheureusement l'un a servi d’âtre et l’autre 
a été recouvert de plusieurs couches de chaux. Cependant, 
si quelques détails échappent, on saisit très bien l’ensemble : 
c’est Elysée multipliant l’huile de la veuve. Cette scène 
occupe trois compartiments séparés par des pilastres sur- 
montés d’arcatures. Dans les encognures du haut sont des 
têtes d’anges. A la base des pilastres on lit cette inscription 
IN • 2 • REGVM • AM • 4 • CAPITEL, ce qui a été mal rendu 
dans les Mémoires de la Société dû archéologie lorraine , sous 
cette forme : 2 reguman. 4 capitel. Plus bas on lit dans un 
encadrement : ANNO DOMINI * 1620. Cette date est rem- 
placée & Vaudémont par celle de 1665. On voit que cette 


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plaque est d'origine allemande et protestante, le U* Livre 
des Rois répondant au IV* de la Vulgate. On m'a dit qu'il 
existait une de ces plaques & Saint-Dié T Les plaques mesurent 
environ 0 m 60 dans les deux sens. 

« J'ai rencontré à Vaudémont des fenêtres à meneau ou à . 
croisée, quelques bas-reliefs encastrés dans les murs. Dans 
l'un j'ai cru reconnaître l'annonciation de la naissance de 
saint Jean-Baptiste, dans un autre la nativité de la Vierge. 
Il n’y a rien à signaler à l’église qu'un bas-relief des apôtres 
sur le portail, sans intérêt. Je vous donne aussi la copie 
d'une inscription qui se trouve dans le petit Musée des 
Frères, à Sion. 

SULIMUS HIC HONORES T.... 

SAX8IS QUOS PRESTARE.... 

DO CURA PARENTIS /// NICI... 

MUL ORE QUIESGIT IN I8TO... 

GAELO DEUOTA MENTE RE... 

8ERUARE QUERIT GERTA... 

MERITO CG... 

« Elle est dans une vitrine que l’on n'a pu m’ouvrir, sur 
une pierre plate qui mesure environ 0 n, 70 sur 0 m 50. On peut 
y remarquer la forme des V ou U qui se présente générale- 
ment ainsi U. Elle est trop mutilée pour que j’aie pu en tirer 
autre chose que sa destination funéraire. » 

M. A. de Barthélemy lit ensuite une note de M. Nicaise, 
associé correspondant national à Châlons-sur-Marne, sur 
des sigles figulins découverts par lui dans le département 
de la Marne, et faisant partie de sa collection *. 

M. A. de Barthélemy donne lecture d’une lettre qui lui a 
été adressée par M. Counhaie et qui est relative à la décou- 
verte d’une sépulture antique sur le territoire de la Cheppe, 
au lieu dit le Buisson-de-Suippes. 


1. Cette note a été imprimée dans le Bulletin du Comité des travaux histo- 
riques et scientifiques ; section d archéologie, 1883, n. 2, p. 201. 

ANT. BULLETIN. 18 


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— 274 — 

M. Maxe-Werly, associé correspondant national à Bar-le- 
Duc, fait la communication suivante : 

« J'ai l’honneur de soumettre à votre examen un usten- 
sile en bronze, trouvé, il y a quelques mois, & Reims, non 
loin de la porte Mars, et que son propriétaire, M. Léon 
Foucher, a bien voulu me confier. 

« De forme ovoïde très allongée, ce poêlon mesure dans 
sa plus grande largeur 0*12; sa longueur est de 0®25 et ses 



— 275 — 

bords légèrement évasés ont environ 0°K)d de hauteur. Sur 
le flanc gauche, aux deux tiers de la longueur, l’ouvrier a 
formé au marteau un petit bec, assez saillant, pour per- 
mettre de déverser avec facilité l’huile ou la graisse chaude 
dont on se servait pour faire frire les aliments. 

« Get ustensile est terminé par un appendice horizontal 
muni de deux oreillettes percées pour recevoir une gou- 
pille, et qui maintiennent, comme dans une charnière, 
l'extrémité en forme de gond d’une lame en bronze servant 
de manche. En raison de cette disposition toute particu- 
lière, cette lame peut, à volonté, être repliée sur le bassin 
et prendre ainsi très peu de place dans l’aménagement du 
matériel de cuisine, ou bien être maintenue et rendue fixe 
au moyen d’un coulant plat, glissant le long de cette lame, 
et dans lequel vient s’engager l’extrémité de l’appendice, où 
se trouve, empreinte en relief, la fin de l’inscription 
TE (liés) * T • RI (liés) G O, présentant plusieurs lettres 
liées, et dont le commencement n’a pas laissé de traces 
assez visibles pour pouvoir être lu. 

« Si les lettres E et T, indépendantes des suivantes TRIC, 
ne permettent point de lire dans cette Inscription TETRIC(I) 
O(fficina), comme le propose un de nos confrères, on doit 
peut-être croire qu’il s’agit ici de l’association de deux 
bronziers. Dans ce cas il faut supposer que le nom du pre- 
mier n’est point venu & la frappe, et on peut lire : 

• ET • TRIC(CI) O(fflcina) 

ou bien encore : 

ET • TRIC(COS) O(fficina) 

ces deux noms TRICCVS et TRIGCOS se retrouvant parmi 
ceux des potiers dont M. Schuermans a donné la liste. 

< 81 on compare cet ustensile de cuisine, de l’époque 
romaine, avec le modèle similaire adopté pour les mess 
des officiers de l’armée, on ne peut s’empêcher de remar- 
quer combien le modèle ancien l’emporte sur celui de 
notre époque, tant au point de vue de la commodité de 
son emploi, que du peu de place qu’il occupe dans le maté- 
riel du campement. > 


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M. l’abbé Thédenat signale l’existence au Musée de Vienne 
(Isère), d’un ustensile semblable, mais de forme ronde. 

M. A. de Barthélemy communique à la Compagnie un 
passage d’une légende inédite de saint Tudgual, évêque de 
Tréguier; ce texte, qui parait très ancien, donne des détails 
curieux sur la géographie de la Bretagne septentrionale. La 
Société invite M. de Barthélemy à lui présenter, sur ce 
sujet, un travail spécial. 


Séance du 21 Novembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Académie des sciences , belles-lettres et arts de Bordeaux , table 
historique et méthodique, 1712-1875; documents histo- 
riques, 1711-1713; catalogue des manuscrits de l’ancienne 
Académie, 1712-1793. Bordeaux, 1879, in-8°. 

Actes de V Académie nationale des belles-lettres , sciences et arts 
de Bordeaux , 3® série, 43® année, 1881. Paris, in-8°. 

Archaeologia or micellaneous tracts relating to antiquity, 
t. XLVII. London, 1883, in-A\ 

Bulletin de V Académie royale des sciences , des lettres et des 
beaux-arts de Belgique , 50® et 51® années, 3® série, t. III, 
1881-1882. Bruxelles, 1881-82, in-8*. 

— delà Diana , t. Il, n* 10, août-novembre 1883. Montbri- 
son, 1883, in-8*. 

— de la Société archéologique et historique de T Orléanais, 
t. VDI, n* 16, 1 er trim., 1883. Orléans, 1883, in-8®. 

Mémoires de la Société royale des antiquaires du Nord , nouv. 
série, 1882-83. Copenhague, in-8*. 

— du compte-rendu de la Société scientifique et littéraire 
d'AJais , année 1882, t. XIV, l« r fasc. Alais, 1883, in-8\ 

Revue africaine , 27® année, n° 1&9, mai-juin, 1883. Alger, 
1883, in-8\ 

Drouyn (Léo). Croix de procession , de cimetières et de carre- 
fours. Bordeaux, 1858, in-fol. 


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Michel (Edmond). Le baron A.-Th. de Girardot, archéologue ; 

sa vie , son œuvre . Orléans, 1883, in-8°. 

Ràybt (Olivier). Monuments de Vart antique . Paris, 1883, în-fol. 

Correspondance . 

M. Finot, présenté par MM. Héron de Villefosse et Théde- 
nat, écrit pour solliciter le titre d'associé correspondant 
national à Lille. MM. Ulysse Robert, A. de Barthélemy, 
'Aubert sont désignés pour former la commission chargée de 
présenter un rapport sur cette candidature. 

M. de Laigne, consul de France à Livourne, présenté par 
MM. A. de Barthélemy et Héron de Villefosse, sollicite le 
titre d’associé correspondant national à Livourne, Italie. 
MM. H. Thédenat, Schlumberger et Courajod formeront la 
commission chargée de présenter un rapport sur cette can- 
didature. 


Travaux, 

M. A. de Barthélemy dépose un mémoire de M. de Baye, 
sur les sujets empruntés au règne animal dans l'industrie 
gauloise. Ce mémoire sera lu à une des prochaines séances. 

% 

M. A. Bertrand met sous les yeux de ses confrères une 
curieuse plaque de ceinturon, découverte à Watsch (Car- 
niole), en août dernier, et faisant partie de la belle collec- 
tion du prince de Windisch-Gratz. Cette plaque, en tôle de 
bronze, ornée au repoussé, à la manière des plaques de 
Hallstatt, porte en relief une scène particulièrement inté- 
ressante, le combat de deux cavaliers accostés de deux fan- 
tassins. M. Bertrand croit y reconnaître deux Gaulois du 
Danube. Le casque des fantassins rappelle le casque de la 
tombe gallo-italique de Sesto-Calende. Le bouclier est le bou- 
clier gaulois à umbo, tel que nous le trouvons en Gaule 
(cimetières du département de la Marne). La lance et la 
hache que ces guerriers sont prêts à lancer méritent aussi 
toute notre attention : la lance est garnie de Yamentum 
très visiblement dessiné ; la hache dont la forme est très 


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reconnaissable est emmanchée ; le manche est légèrement 
recourbé et paraît fait d'une baguette flexible. M. Bertrand est 
convaincu que nous sommes en présence de la cateia, cette 
arme gauloise sur laquelle on n’a fait jusqu’ici que des con- 
jectures hasardées. Notre confrère compte développer ses 
idées à ce sujet dans une de nos prochaines séances. 

M. Courajod signale l’existence d’une eôllectiop de médail- 
lons de cire représentant les principaux personnages de la 
cour des Valois ; elle est conservée au Musée des antiquités 
silésiennes à Breslau. Cette suite antérieure à 1573 offre, 
entre autres, les portraits de Clément Marot et du chance- 
lier Olivier. 

M. A. de Barthélemy lit au nom de M. de Boislisle une note 
relative au camp antique de la forêt de Montmorency. La 
Société décide que M. de la Noê, commandant de la brigade 
topographique, sera prié de faire un rapport sur le plan de 
ce camp. 

M. Auguste Nicaise, associé correspondant à Châlons-sur- 
Marne, demande la parole pour affirmer l’authenticité con- 
testée de trous pratiqués dans ia panse d’urnes à incinération 
découvertes à Reims, dans le cimetière de la fosse Jean 
Fat. Les premiers vases de ce genre ont été trouvés à Reims, 
en 1875, rue de Merfy, par M. Blavat. On peut vérifier leur 
authenticité en examinant à la loupe les bords intérieurs 
de ces trous qui portent bien la môme patine que le vase 
lui-même. 

M. Nicaise communique ensuite deux colliers mérovin- 
giens, découverts à Champigny (Aube), formés de grains 
d’ambre, de grains de pâte de verre et de monnaies trouées 
pour la suspension, portés soit comme ornements, soit 
comme amulettes. Il rappelle une communication faites 
sur le même sujet, par M. Charles Robert, au comité d’ar- 
chéologie et insérée dans la Revue des Sociétés savantes - 

M. Niôaise met ensuite sous les yeux de. la Compagnie 
les objets découverts dans le tumulus d’Attancourt (Haute- 


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STAT 


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Marne), vers 1863. Ges objets consistent en armilles, brace- 
lets, fibules, torques, pointes de flèche, le tout en bronze. 

M. Guérin fait observer, au sujet de cette communication, 
que les monnaies percées étaient des ornements et non des 
amulettes. 

Le R. P. Camille de la Croix, associé correspondant natio- 
nal à Poitiers, présente une charmante statuette de Mercure, 
en bronze, découverte à Sanxay, dans la partie ouest du 
temple, dans le terrain situé entre la galerie et le sanctuaire. 
Le dieu est représenté entièrement nu, le poids du corps 
reposant sur la jambe droite, tandis que le pied gauche tou- 
chant à peine la terre est légèrement reporté en arrière ; 
les formes du corps sont vigoureusement indiquées surtout 
aux hanches et au bas du dos ; la chevelure est traitée avec 
gréce ; il porte la bourse de la main droite et, de la main 
gauche, tient un caducée, malheureusement brisé. 

M. Héron de Villefosse fait remarquer la finesse du travail 
et voit dans la façon dont la chevelure est traitée, dans les 
formes du corps et dans la position des pieds une preuve 
que cette statuette se rattache à l’école polyclétéenne et 
doit être, comme le Mercure d’Annecy, la réduction d’un 
original célèbre. — M. Rayet y reconnaît une copie de 
l'Hermès de Polyclète et insiste pour qu’une reproduction 
soit publiée dans le Bulletin (voir la planche ci-jointe). 


Séance du 28 Novembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Exploration archéologique du département de la Charente , t. I, 
fasc. 2, in-8 # . 

Revue de Vart chrétien , 26° année, 3* série, t. II (XXXXV de 
la collection), 4® livr., octobre, 1883, in-4°. 

àrbois de Jubain ville (H. d’). Rapport sur une mission litté- 
raire dans les îles britanniques . Paris, 1883, in-8*. 


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Gabon (E.). Monnaies féodales françaises , 2« fasc. Paris, 1883, 
in -A 0 . 

Juuen-Laferrière (L.). L'art en Saintonge et en Aunis r t. I, 

arrondissement de Saintes. Toulouse, in-6*. 

Lièvre (A. -F.). Les fosses gallo-romaines de Jamac et les 
puits funéraires. Angoulême, 1883, in-8\ 

— Les huîtres nourries en eau douce dans r ancienne Aquitaine. 

Paris, in-8\ 

— Culte des divinités topiques dans la Charente . Angoulême, 
1883, in-8*. 

Roman (M.-J.). Catherine de Médicis en Dauphiné , 1579. Gre- 
noble, 1883, in-8°. 

Correspondance. 

M. Ghabouillet sollicite le titre de membre honoraire. 
MM. A. de Barthélemy, P. Nicard et de Montaiglon sont 
désignés pour former la commission chargée de présenter 
un rapport sur cette candidature. 

Travaux . 

M. Al. Bertrand présente une jambe de cheval en bronze 
découverte en Suisse et provenant d’une statue antique. 

M. de Boislisle annonce que M. de Gosselin a fait des 
recherches pour préciser l’origine de la plaque ornementale 
en or, communiquée de sa part à la Société, dans la séance 
du 28 février dernier L II n’a pas été possible de savoir 


1. Noua insérons ici une note qui devait figurer dans la séance du 28 février 
(voir p. 113), mais qui a été remise trop tard à la Commission des impressions 
pour être imprimée en temps utile : 

« M. de Boislisle présente de la part de M. Alex, de Gosselin, propriétaire du 
château d’Auvers (Seine-et-Oise), une plaque ronde en or, de dix centimètres de 
diamètre, portant une ornementation au repoussé, que relèvent en certains endroits 
des décors d’émail. Le dessin, de disposition concentrique, aboutit à une sorte de 
bouton central, également en or, et faisant corps avec la plaque. Ce boulon, de 
douze millimètres de hauteur, sur neuf ou dix de diamètre, paraît avoir perdu son 
couronnement; en l’état actuel, l’extrémité supérieure laisse apercevoir à l’intérieur 
une pâte vitreuse, de coloration brunâtre. Sauf sur un seul point du pourtour, la 
plaque et son ornementation sont parfaitement intactes ; le décor en émail a seul 


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— 284 — 

exactement de l'habitant d’Auvers-sur-Oise, entre les mains 
duquel cet objet précieux se trouvait encore en 1882, les 
circonstances et conditions de sa découverte. Toutefois, un 
fait nouveau parait acquis : il n'y avait point de tombeau ; 
la plaque fut trouvée en pleine terre, et c'est à quelques 
mètres de distance, peut-être en un autre temps et dans 
d'autres circonstances, que le même individu mit au jour 
une épée ou un sabre c à garde d'or, » dit-on, dont la perte 
est infiniment regrettable, puisque ce second objet aurait 
pu servir à déterminer l'antiquité et la nationalité du pre- 
mier. 

Dans la communication du 28 février, il a été dit qu'on 
avait trouvé, outre la plaque et l'épée, un collier ou pende- 
loque, soit en métal, soit en verroterie, soit en émail. Le 
premier possesseur affirme aujourd'hui que cette pendeloque 
était attachée à la plaque par les deux rivets qui se dis- 
tinguent encore sous celle-ci, dans l'armature de bronze. 

souffert. Deux rivet» placé» à trois ou quatre millimètre» du bord, dan» le sens du 
diamètre, et faisant corps avec l’ornementation générale, attachent la feuille d’or à 
une feuille de bronze de dimensions semblables, sur laquelle les mêmes dessins se 
retrouvent en relief, et à une seconde plaque de bronze, beaucoup plus épaisse, 
qui, si l’on en juge par l’érosion des bords, n’est peut-être que la partie centrale 
d’un objet de plus grandes dimensions, un casque, ou plutôt un bouclier, dont les 
autres parties, non protégées par la feuille d’or, auraient disparu. Au revers de la 
plaque de bronze, on distingue des traces d’oxydation de fer qui feraient croire 
que les trois plaques étaient encore renforcées par une armature de ce métal. 

« L’ensemble du travail, le caractère de l’ornementation et les procédés de fabri- 
cation peuvent appartenir au v\ an vi* ou au vu* siècle. 

« Cet objet a été trouvé en 1881, par un habitant de la commune d’Auvers, en 
fouillant la terre à une très petite profondeur, auprès de sa maison, sur la pente 
inférieure de la colline qui borde la rivière d’Oise. D’après les renseignements que 
M. de Gosselin a pu recueillir après coup, la fouille aurait mis à découvert, en 
même temps, dans un tombeau semblable à ceux qui se retrouvent fréquemment 
sur toute l’étendue de cette rive de l’Oise, divers autres objets : une épée ou autre 
arme en mauvais état, un fragment de collier ou de pendeloque, des pointes en 
métal ou en pierre (verroterie?). Mais, le tout ayant été laissé entre les mains de 
jeunes enfants, sans aucun souci de la valeur que ces objets pouvaient avoir, ils 
n’ont pas tardé à être détruits, sauf la plaque ornementale en or et bronze. Le 
possesseur actuel de ce précieux objet a bien voulu le mettre à la disposition de 
la Société, pour que nos confrères pussent l’étudier, et en faire faire, si besoin est, 
une reproduction. Il se propose de reprendre les fouilles au même endroit dès le 
printemps prochain, et espère que quelques-uns des membres de la Société vou- 
dront bien lui prêter leur utile concours. » 


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Mais il convient de n’accepter que sous toutes réserves les 
souvenirs lointains et contas de gens qui étaient incapables 
de reconnaître, non seulement la valeur archéologique de 
ces objets, mais môme la nature du métal dont ils étaient 
ornés. 

La découverte eut lieu dans le hamèau qui porte, sur la 
carte de l’état-major, le nom des Remys, à une très faible 
distance sud-ouest de l’endroit où la vieille route de Val- 
mondois à Pontoise par Auvers est coupée par le chemin 
conduisant à Héronville. Cette vieille route est bordée de 
maisons ou masures, que domine à deux ou trois mètres 
d’intervalle un plateau assez élevé. C’est en voulant étendre 
par derrière son habitation, aux dépens de ce terrain, que 
le propriétaire mit à découvert la plaque et les autres objets 
aujourd’hui perdus. Le sol supérieur du plateau est très peu 
profond; à moins d’un mètre d’épaisseur, on trouve une 
couche très mince de tuf ou « cron », et, immédiatement 
au-dessous, la pierre dont l'exploitation se fait à ciel ouvert, 
vingt mètres plus loin, dans des carrières très considérables, 
et sans doute fort anciennes. 

M. de Gosselin a fait retourner toute la partie du sol supé- 
rieur dans le voisinage de l’endroit qui lui était indiqué. Les 
fouilles n’ont donné qu’un seul objet; mais, autant qu’il est 
permis de le juger en l’état actuel, cet objet n’est rien moins 
qu’une plaque ou rondelle provenant de la môme parure et 
fabriquée par les mômes procédés que notre plaque, c’est- 
à-dire en bronze orné de dessins au repoussé, et recouvert 
d’une feuille d’or. Malheureusement, la seconde plaque est 
en très mauvais état, écrasée, tordue, conservant à peine 
quelques traces d’or. M. de Gosselin a désiré qu’elle fût pré- 
sentée telle quelle à la Société, et il consent à ce qu’on 
prenne les mesures nécessaires pour que la contexture et 
l’ornementation de cet objet deviennent plus facilement 
appréciables. 

La plaque communiquée précédemment à la Société appar- 
tient aujourd’hui au Cabinet des médailles de la Bibliothèque 
nationale, par don de M. de Gosselin. Lorsque le dévelop- 
pement de la seconde plaque aura été fait par les soins de 


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/ 


— 283 — 

M. Alexandre Bertrand qni veut bien se charger de faire 
faire cette opération, elle sera très probablement offerte au 
Cabinet et rejoindra la première. 

Outre cette découverte, M. de Gosselin a repris, pendant 
Tété dernier, les fouilles déjà commencées sur un point tout 
opposé du plateau d'Auvers, dans la direction de Valmon- 
dois, mais à peu de distance de la vieille route conduisant 
à Pontoise. Toute cette partie du plateau, depuis l'église 
d'Auvers jusqu'à un petit vallon marqué du nom de Corde- 
ville sur la carte et débouchant au Moncel, en face de l'an- 
cienne maison du bac de l'Oise, paraît occupée par un 
vaste cimetière, et il n’est, pour ainsi dire, pas un mètre de 
terrain où la pioche ne mette à découvert des cercueils en 
pierre du pays ou en plâtre, aussi variés comme ornemen- 
tation extérieure que comme contenu. Depuis quelques 
années, les constructions entreprises sur ce point avaient 
fait trouver, dans cette sorte de dépôt sépulcral, des vases, 
des bijoux et autres objets intéressants d'époque gallo- 
romaine ou mérovingienne. M. de Gosselin a recueilli éga- 
lement de ces colliers, boucles d’oreilles, boutons cloisonnés, 
boucles de ceinturon, glaives, etc., qui caractérisent les 
sépultures des deux époques. Peut-être aura-t-il à nous 
communiquer quelque jour les résultats de ses découvertes; 
mais, dès à présent, il est bon de signaler ce fait que la 
plaque en or du Cabinet des médailles a été trouvée sur un 
territoire où existe un important dépôt ou cimetière, à pro- 
ximité de la rivière par où l’on peut croire, sans trop d’in- 
vraisemblance, que se faisait le transport des corps, et à 
proximité aussi des carrières inépuisables qui fournissaient 
les cercueils. 

M. l'abbé Thédenat communique le dessin, exécuté par 
M. Bretagne, de Nancy, d'un manche de casserole en bronze, 
trouvé à Grand (Vosges), et conservé au Musée d’Épinal. 

Sur ce manche, d'un travail assez médiocre, on lit le nom 
de l’ouvrier 

L ANSI DIOD 

L(ucii) Ansi(i ) Diod(ori ) . 


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— 284 — 



On conserve au Musée de Naples un manche de patère, 
en bronze, portant le môme nom, moins abrégé. 

L • AN8I • DIODORt 1 

U existe, au même Musée, deux manches en bronze 
trouvés à Pompéi, sur lesquels on lit : 

L-ANSIEPAPHRODITI 2 

Un autre manche du même Musée offre l'inscription : 

///ANSIEPICAPR.. 3 
(la lecture du cognomen est incertaine), 
et un autre porte : 

l. aNSI PHOEBI 4 

Il semble donc qu’il a existé, dans cette contrée, une 
famille d'ouvriers en bronze, qui se sont sans doute succédé 
de père en fils. 

Un des produits de leur fabrique aura été transporté en 
Gaule par le commerce, fait qui n'a rien d’inusité. 

Il existait, dans la même contrée, probablement une 
autre branche de cette famille qui exerçait l'industrie de 

1. C. I. L ., t X, n° 8071, 27. 

2. C. I. L., t. X, n* 8071, 28 et 29. — Une casserole de bronze, trouvée dans 
la partie septentrionale de la province d’Helsingland (Scandinavie), porte la même 
marque ( Bullettino deli Instituto, 1883, p. 237). 

3. C. I. L t. X, n* 8071, 30. 

4. C. /. L., t. X, n* 8071, 31. 


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— 285 — 


brique tler. On a trouvé, en effet, à Pompé! et à Capoue, 
des briques portant la marque : 

A | NSI 4 

4 

A Caserte et à Capoue, on a relevé des briques avec les 
noms : 

L • AN8I * DIODORI 1 2 

qui sont exactement ceux de notre bronzier. 

Enfin, des briques provenant de la même région offrent 
les timbres : 

L AN8I PRISCI 3 4 
et 

L AN8I 

REDIENI 4 

Il est curieux de constater l’existence des deux branches 
de cette même famille, exerçant dans le même pays une 
industrie différente. Une particularité à noter, c'est que tous 
ces ouvriers, bronziers ou briquetiers, portent le même 
prénom; ce qui prouve bien qu'ils faisaient partie de la 
môme famille. 

M. Saglio lit un mémoire de M. G. Lafaye, associé corres- 
pondant national à Aix ( Bouches-du-Rhône), sur les anti- 
quités de la Corse . Ce mémoire est renvoyé à la Commission 
des impressions. 

M. A. Nlcaise, associé correspondant national à Châlons- 
sur-Marne, expose à la Société que, en lui communiquant 
dans une précédente séance les découvertes faites dans le 
tumulus lingon d’Attancourt (Haute-Marne), il a oublié de 
montrer deux pointes de flèche, en bronze, à douille et à 
ailerons. Les pointes de ce genre ont été rarement décou- 
vertes en France et surtout dans la région de l'Est. 

Il présente ensuite le mobilier funéraire trouvé dans une 

1. C . /. X., t. X, n* 8042, 9. 

2. C. /. X., t. X, n* 8042, 10. 

3. C. /. X., t. X, n« 8042, 11. 

4. C. /. X., t. X, n° 8042, 12. 


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tombe de femme dans le cimetière gaulois qu’il vient de 
découvrir à Coupetz (Marne). Ce cimetière a déjà fourni 
cinq tombes. 

Dans la première étaient deux squelettes 1 les pieds de 
l’un placés vers la tête de l’autre, trois vases brisés et un 
manipule de bouclier montrant encore du bois pourri ; 
une autre tombe a donné un torques en bronze, un anneau 
placé à la jambe gauche ; cet anneau en bronze est entouré 
d’un large filament, ressemblant à du cuir ou à une matière 
textile desséchée et offrant encore une certaine résistance. 

Au bras droit était un bracelet en bois appelé jusqu'alors 
jayet ou bois fossile, mais que certains archéologues disent 
être du bois vif, qui, selon eux, aurait été prisé comme 
l’ambre, pour ses vertus merveilleuses. 

Au cou de Tinhumé était un torques en bronze, formé 
d’une simple tige arrondie. Cette tombe était sans doute 
celle d’une femme. A ce sujet M. Nicaise fait connaître que 
les renseignements qu’il a recueillis, et ses propres décou- 
vertes, lui permettent d’affirmer que, dans la Marne, le 
torques était porté par les femmes et non par les hommes. 
Dans ses nombreuses fouilles de l’Aisne, M. Frédéric Moreau 
père a constaté la même particularité. 

Le B. P. Camille de la Croix, associé 'correspondant 
national à Poitiers, présente différents objets en bronze 
découverts dans les ruines de Sanxay : 

1° Une plaque de bronze ayant la forme d’une rondelle, 
garnie de plusieurs oreillettes et munie de quatre chaînettes, 
dont deux portent également à leur extrémité des plaquettes 
en bronze plus petites que la pièce principale, et d’une 
forme plus allongée. D’après plusieurs trous pratiqués sur 
les bords de la plaque et des rivets visibles à la partie infé- 
rieure, il semble probable que cette plaque était agencée 
sur des bandes de cuir faisant partie du harnachement d'un 
cheval. C’était sans doute un ornement du poitrail. 

2° Une statuette en bronze, représentant un homme jeune, 
imberbe, coiffé d’un bonnet phrygien, chaussé de brode- 
quins et portant une chlamyde qui couvre l’épaule gauche, 


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— 287 — 


une partie de la poitrine et le haut des jambes ; il porte 
une bipenne au bras gauche. M. O. Rayet y reconnaît Pâris. 

8* Une tête de cheval, également en bronze. 

Un lièvre courant, les oreilles rabattues sur le dos; la 
patine est d'un beau vert. 

6° Trois fibules émaillées : la première en forme de plante 
de pied, remplie d'un émail rouge orangé sur lequel des 
points bleus imitent les clous d'une sandale. La seconde est 
garnie d'un émail verdâtre. La troisième est en forme de 
croix grecque dont les quatre branches se terminent par de 
petits ronds garnis d'émail rouge ; la partie centrale égale- 
ment arrondie est remplie d'émail vert et d'un point central 
orangé. 

Le R. P. de la Croix dépose ensuite sur le bureau divers 
objets découverts à Poitiers, ce sont : 

i° Une grande fibule cruciforme dont les branches, termi- 
nées par des ronds garnis d'émail bleu à pointillé blanc, sont 
reliées entre elles par des anneaux ; la partie centrale, de 
forme ronde, est proéminente et émaillée. Cette fibule a été 
trouvée à Poitiers par feu Benjamin Fillon, et donnée par 
lui à notre confrère. 

2° Un miroir portant une gravure au trait qui représente 
une tête casquée. 

3* Une figure en bronze d'un jeune homme nu, en 
marche, portant au cou une bulla ; la main droite tient un 
objet difficile à déterminer. 

M. Maxe-Werly, associé correspondant national à Bar- 
le-Duc, fait la communication suivante : 

« Dans mes excursions à travers les musées et les collec- 
tions particulières, j’ai relevé avec soin, et estampé, quand 
cela m'a été possible, les inscriptions en relief qui se trouvent 
parfois sur les fibules en bronze. Comme ces petits objets, 
considérés au point de vue de leur fabrication, rentrent 
dans la série des produits de l’art du bronzier dont s’occu- 
pent plusieurs de nos confrères, je crois devoir communi- 
quer à la Société les différents noms de fabricants que 


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j'avais réunis pour une étude sur les bagues et fibules à 
inscriptions de V époque gallo-romaine. 

- « Déjà M. R. Mowat a soumis à la Société, dans la séance 
du 12 mars 1879, une fibule en bronze au nom de Dumacus, 
dont le dessin a été reproduit dans le Bulletin de 1879, 
p. 137. Je me bornerai aujourd'hui à signaler les noam de 
bronziers relevés sur diverses fibules : 


1 ) 



TTTVR 


sur le sommet de l'arc d'une fibule, véritable bijou, trouvée 
aux Ghâtelliers de Fremur, commune de Sainte-Gemme- 
sur-Loire, dont le dessin m'a été adressé par notre confrère 
M. Godard-Faultrier. 



CARIL 


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inscrit sur an bandeau près de la charnière, à l'endroit où 
commence la courbure de Tare. 

a Sur cette pièce, que j'ai découverte parmi les débris non 
classés, au Musée de Douai, l'inscription présente deux 
lettres sur lesquelles j'appelle l'attention de la Compagnie, 
car leur forme permettrait peut-être de déterminer l'époque 
de fabrication de cette fibule. 

« On connaît le nom de GARILLVS sur un fragment de 
poterie trouvé à Tongres. 



inscrit dans un cartouche sur le talon d'une fibule à char- 
nière, trouvée en Lorraine. 



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— 290 — 


a Dans son essai sur les fouilles faites au Puech de Bassins 
(Aveyron), notre confrère M. l’abbé Gérés mentionne une 
fibule à ressort dont il donne le denin ; sur cette pièce se 
lit : IOH ou HCWE, inscription qu’il parait ne point avoir 
remarquée, puisqu’il n’y fait aucune allusion dans son 
rapport. 


5 ) 



LITVGENI 


sur une fibule à ressort qui m’a été signalée, par notre con- 
frère M. R. Mowat, comme appartenant à M. Ramé. 

c Je dois à l’obligeance de M. de Mortilletla connaissance 
des noms suivants que présentent trois fibules du Musée de 
Saint-Germain, et dont M. Alex. Bertrand a bien voulu me 
faire adresser les moulages. 



peut-être NERTOMA.., inscrit à l’extrémité de l’arc, sur 
l’étui ou cylindre qui enveloppe le ressort à boudin. — Cette 
pièce, inscrite sous le n° 18501, a été trouvée à Vertault 
(Côte-d’Or) et offerte en 1872 au Musée de Saint-Germain, 
par son inventeur, M. Mailly, percepteur à Laignes. 


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sur le talon d'une fibule à charnière, acquise en 1875, chez 
un brocanteur de Paris ; cette pièce est inscrite au Musée 
de Saint-Germain, sous le n° 22266. 



sur une fibule de l’époque romaine. — Cette pièce provient 
de la collection de M. le docteur Lépine, de Dijon ; elle est 
classée au Musée de Saint-Germain, sous le n* 23465. 

9) « j'ai rencontré chez M. Léman, antiquaire, une fibule 
à ressort qu'il a bien voulu me permettre d'étudier et de 
publier ; son mauvais état de conservation ne m’a pas permis 
de lire avec certitude le nom qui, comme ceux des n 08 1 , 
lx et 5, se trouve inscrit sur la plaque qui termine la partie 
recourbée de la fibule et vient s'agrafer au centre de l’arc. 
Je crois pouvoir lire : 



c M. R. Mowat, qui a examiné cette fibule, propose d’y 
voir OTIT ou ORIT. 


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10) « Dans la collection de M. le D r Olivier, de Digne, j'ai 
remarqué une fibule, trouvée le 16 septembre 1868, aux 
Sanières sur Jausclères, quartier des Argiles, propriété 
Aubert Valentin, sur laquelle je crois lire : 

CIR?? 

11) « Sur une fibule trouvée dans l’Erdre, à Nantes, on lit : 

B0DV08 

qui offre une ressemblance très grande avec l'abréviation 
BODVOC, signalée par M. Tudot, et le nom BODVOGE- 
NVS, inscrit sur un bronze trouvé à Colchester. 

12) AGGV 

sur une plaque ajustée après coup, sur une fibule trouvée 
à Poitiers, vers 1853, lors du percement de la rue de l'In- 
dustrie, et dont notre confrère, M. Bonsergent, a entretenu 
la Société dans la séance du 2 juillet 1873. 



inscription dont j'ai pris l'estampage sur une fibule de la 
riche collection de notre regretté confrère M. Jules Che- 
vrier, de Chalon-sur-Saône. 

IA) < Enfin je signale en terminant, sans toutefois pouvoir 
indiquer le lieu où j'ai pris ce renseignement, l'inscription 
OMASVRI, gravée en relief sur la partie arrondie du 
manche d'un vase en bronze. » 


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— 293 — 


Séance du 5 Décembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 
Ouvrages offerts : 

Annales de la Société d'émulation du département des Vosges , 
1883. Epinal, in-8*. 

Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie , 1883, n° 3. 
Amiens, in-8*. 

— de la Société des sciences historiques et naturelles de 
l'Yonne, 1883, t. XXXVII*. Auzerre-Paris, 1883, in-8*. 

Journal des Savants , novembre 1883. Paris, in-4*. 

Viestnick hrvatskoga arkeologickoga Druxtva , godina V, 
br. U ; in-8°. 

Corroyer (Edouard). Etude sur V architecture. Paris, Ducher, 
1883, in-8*. 

— Guide descriptif du Mont Saint-Michel. Paris, 1883, in-8*. 
Frossard (Ch.-L.). Stèle de Campan, in-8*. 

Linas (Charles de). La châsse de Gimel ( Corrèze ) et les anciens 
monuments de Vémaillerie. Paris, 1 883, in-8*. 

Élections. 

L’ordre du jour appelle le scrutin pour le renouvellement 
du Bureau et des Commissions pendant l’année 188A- 
Sont élus : 

Président : M. Ed. Guillaume. 

' l« p vice-président : M. L. Courajod. 

2® vice-président : M. Ed. Saglio. 

Secrétaire : M. H. Gaidoz. 

Secrétaire-adjoint : M. Ed. Corroyer. 

Trésorier : M. Ed. Aubert. 

Bibliothécaire-archiviste : M. Pol Nicard. 

M. Héron de Villefosse est réélu membre de la Commis- 
sion des impressions. M. G. Duplessis est élu membre de la 
Commission des fonds. 


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Travaux. 


M. Ulysse Robert, au nom de la commission nommée à 
cet effet, lit un rapport favorable sur la candidature de 
M. Quarré-Reybourbon. On procède au vote et M. Quarré- 
Reybourbon, ayant obtenu le nombre réglementaire de suf- 
frages, est proclamé associé correspondant national à Lille 
(Nord). 

M. Micbelant, au nom de la commission nommée à cet 
effet, lit un rapport favorable sur la candidature de M. des 
Roberts. On passe au scrutin, et M. des Roberts, ayant obtenu 
le nombre réglementaire de suffrages, est proclamé associé 
correspondant national à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

M. l’abbé Thédenat, au nom de la commission nommée à 
cet effet, lit un rapport favorable sur la candidature de 
M. de Laigue, consul de France à Livourne. On procède au 
vote, et M. de Laigue, ayant obtenu le nombre réglementaire 
de suffrages, est proclamé associé correspondant national à 
Livourne (Italie). 

M. Al. Bertrand dépose sur le Bureau le moulage d’un 
vase orné de caractères paraissant dater du moyen âge. Il 
sollicite les observations de la Société et espère qu'un de 
ses confrères arrivera à découvrir le sens de cette inscription. 

M. Ulysse Robert fait la communication suivante : 

« En collationnant, ces jours derniers, pour un compte- 
rendu qui m'avait été demandé, le texte imprimé du Bul- 
laire de Tàbbaye de Saint-Gilles , récemment mis au jour par 
M. l’abbé Goiffon, et le texte ms. du Bullaire n* 11018 du 
fonds latin de la Bibliothèque nationale, qui est, sauf le3 
additions, de la fin du xii* siècle, je fus frappé de la bizarre- 
rie de certains ethniques contenus dans la bulle n* IV de 
l’édition, qui renferme une double liste d’archevêques et 
d’évéques présents au concile de Troyes, en 878. Tels sont, 
par exemple, Limonensis , Namnensis , Reomensis, Rtddenns, 


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s'appliquant à des évêchés, dont le nom m’apparaissait pour 
la première fois. 11 est presque inutile de dire que l'éditeur 
ne les avait pas identifiés. Gomme j'avais déjà eu l'occasion 
d'examiner le Bullaire de Saint-Gilles, et que j'étais arrivé à 
la conviction que la première bulle au moins, qui est soi- 
disant du 26 avril 685, est apocryphe — (je l’ai prouvé dans une 
note que M. G. Paris a publiée dans l'Introduction de son 
édition de la VU de saint Gilles , par Guillaume de Berne- 
ville, p. Lin) — je n'étais pas éloigné de croire que cette bulle 
était, comme la première, l'œuvre d'un faussaire ignorant qui 
l'aurait fabriquée, pour donner plus de poids à l'ancienneté 
des possessions et des droits de l'abbaye. Après quelques 
recherches , j'ai reconnu que Limonensis et NamnensU 
désignent les évêchés de Lan grès (Lingonensis) et de Noyon 
(Noviomensis). Quant à Reomensis et ReddensU , j’avoue 
n'avoir pas pu les identifier. Dom Bouquet, qui a publié 
cette pièce dans le Recueil des historiens de France (IX, 167), 
pense que, au lieu de Waldeberti, Reomensis episcopi , et de 
LeonU , ReddensU episcopi, il faut lire Waldeberti, Portuen - 
sis epUcopi, et LeonU , TeanensU episcopi . Il ne motive pas 
son opinion; mais c'est là un détail auquel je ne m'arrêterai 
pas. 

c Je passe donc à l'objet qui fait l'intérêt réel de ce docu- 
ment, dont l'authenticité n'est contestée ni par dom Bouquet, 
ni par Baluze, qui Ta publié dans ses MUcdlanea (il, 113), 
ni par le savant continuateur des Regesta pontificum Roma - 
norum , M. le D* Loewenfeld, qui a classé la bulle en question 
sous le n* 3179 de la nouvelle édition des Regesta . 

t La double liste de la bulle n° IV contient des noms 
d'évêques qui ne figurent pas dans l'ouvrage le plus complet 
qui existe en ce genre, le SerUs epUcoporum de Gams; elle 
fournit donc le moyen de compléter et de rectifier le GalUa 
chrUtiana , Yltalia sacra, etc. Parmi les additions, je signa- 
lerai les suivantes : Gandalmarus, epUcopus TholonensU . 
Dans la liste des évêques de Toulon donnée par Gams, — je 
ne parle pas d'autres listes beaucoup moins complètes, — 
nous voyons Taurin, eri 680, et Eustorge, en 879. Gandal - 
marus est donc un nom nouveau à ajouter à la série des 


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évêques de Toulon ; il prendra place immédiatement avant 
Eustorge. Après l'évêque de Toulon, vient celui de Carcas- 
sonne, Leotgarius, qui ne figure pas dans la liste de Game. 
La suite des évêques de Carcassonne connus à cette date se 
composait, jusqu'à ce jour, d’Eurus (860), d'Àrnoul (après 
875) et de Guilleran (883-887) ; Leotgarius ou Léger devra 
donc être placé avant ou après Arnoul. Entre Alarlc (875+ 
878) et Agilbert, évêque de Béziers, en 886, il y avait une 
lacune que le Bullaire de Saint-Gilles nous permet encore 
de combler; il nous donne le nom de Macaire, qui serait le 
successeur immédiat d’Alaric. Faut-il voir les mêmes per- 
sonnages dans Wüelmus, Limovicensis épis copus, et Anselme, 
évêque de Limoges, de 869 au 9 février 893 ; — dans Ade- 
marius, Claromonlis episcopus , et Agilmar, évêque de Cler- 
mont, de 876 environ à 880 environ ? Je le pense, malgré la 
différence assez sensible des noms; mais cette différence 
peut, jusqu’à un certain point, s'expliquer paiéo graphique- 
ment; il n'y a, en tout cas, pas de doute possible en ce qui 
concerne la terminaison des deux noms. Il me paraît plus 
difficile d'expliquer comment on pourrait faire un seul et 
même personnage de Rainelmus , Meldensis episcopus , qui 
figure dans le Bullaire de Saint-Gilles, et de Ragenfridus, 
qui fut évêque de Meaux, de 875 environ à 880 environ ; 
mais je n'oserais pas émettre l'avis que Rainelmus ou 
Renaume serait un nom nouveau à ajouter & la liste des 
évêques de Meaux. 

< Jusqu’à ce jour, on ne connaissait pas d'intermédiaire 
entre Wisade I« (857+872) et Ingobert (885+893), évêques 
d’Urgel. Le Bullaire de Saint-Gilles nous en fournit un, 
Waldericus . Enfin, il nous donne encore le nom d’un évêque 
de Turin, Amulfus, qui prendrait place entre Claude II 
(873) et Lantius (+887). 

< Parmi les évêques figure Ingomarus , le même que 
Hincmar, évêque de Laon, depuis 858, qui eut, dès 876, pour 
successeur Hegenulf, que nous .voyons aussi au nombre des 
évêques du concile de Troyes (Labbe, Sacrosancta concilia , 
XI, col. 316). Le copiste du Bullaire de Saint-Gilles a-t-il 
commis une erreur? Je ne le pense pas; il ne pouvait pas 


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— 297 — 


confondre Ingomarus et Begenulfus. La présence simultanée 
des deux évêques de Laon au concile de Troyes s'explique 
par le fait que Hincmar n'était plus en possession de son 
siège dès 876. 

« L'intéressante question que soulève l'examen de ce docu- 
ment mérite d’attirer l'attention des érudits locaux ; l’étude 
des obituaires, des chartes ou des cartulaires viendra peut- 
être confirmer ma modeste découverte. En vous en faisant 
part, j'ai voulu tout simplement vous montrer que, quand, 
dans les documents anciens, on rencontre des noms d'évêques, 
d'abbés, etc., il est toujours bon de s'assurer s'ils sont 
connus. » 

M. A. Ramé présente trois fibules qui sont en sa possession. 

La première est la fibule gallo-romaine en bronze, por- 
tant le nom LITYGENI, signalée par M. Maxe-Werly à la 
dernière séance. Elle a été trouvée à Rennes, en 1863, dans 
les décombres d'un grand édifice antique, quand on jetait 
les fondations du nouvel hôpital sur le coteau de l'ille. 

La seconde est une plaque circulaire en argent qui devait 



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avoir 0,75 de diamètre quand elle était entière. Elle repré- 
sente le buste d’une orante, exécuté au repoussé; une 
rangée de perles forme bordure. La barbarie du travail 
annonce l’époque mérovingienne. Ce bijou a été recueilli, 
vers 1830, à Roiglise, canton de Roye (Somme), par M. Moét 
de la Forte-Maison, auteur des Antiquités de Noyon , qui 
demeurait alors dans cette dernière ville. 

La troisième fibule est de forme circulaire et en argent 
comme la précédente, mais d’une facture plus compliquée. 
Le procédé employé à sa fabrication mérite l’attention. Le 
sujet principal est un quadrupède à tète peu distincte et fc 
queue relevée, passant sous une croisette et sur une sorte 



de disque. L’animal est exécuté au repoussé et encadré d’une 
double bordure granulée. Jusque-là le procédé n'a rien de 
spécial, mais cette partie centrale, de la dimension d’un 
denier carolingien, fait saillie sur le plan général du bijou, 
comme si elle était montée sur un tube de 0,003 de hauteur. 
Ce tube est entouré à sa base d’une garniture de sept cercles 
concentriques formés alternativement d’un grenetis très fin 
et d’un granulé ovoïde d’un plus fort relief : le tout a 


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0,65 de diamètre. Cette ornementation courante n’est pas 
gravée dans une plaque de métal; elle est obtenue à l'aide 
de deux fils métalliques de grosseur différente, simplement 
juxtaposés ; c’est une sorte de travail de filigrane, formant 
un grillage & jour. Aussi, pour donner de la consistance à 
l’ensemble, il a fallu fixer ces éléments mobiles au moyen 
de petites plaques très minces, appliquées au revers du 
bijou et disposées comme les rayons d'une roue. 

Ce procédé de consolidation était connu des Romains. Il 
a été employé à l’exécution des magnifiques médaillons en 
or d'Honorius et de Placidie, provenant du trésor de Velp 
dans la Gueldre, qui ont été acquis par le Cabinet des 
médailles, en 1882. On en trouvera la description et de bons 
dessins dans un article de M. Chabouillet ( Revue numisma- 
tique , nouv. série, I, p. 73 et llx). 

La bordure du médaillon, formée de trois cercles de métal 
plein et ciselé, et de deux grenetis en fil d’or intercalés, 
est maintenue à l’aide de quatre tenons appliqués au revers 
du bijou, qui se portait suspendu au cou par une bélière. 

Mais ce procédé a dû se transmettre de siècle en siècle et 
ne suffit pas pour attribuer la fibule d'argent au v siècle ; 
c’est une œuvre barbare ; l’animal n’a guère de style 
déterminé. Le Musée de Berlin possède un médaillon de 
Louis le Débonnaire, figuré par Fillon dans ses Lettres sur 
quelques monnaies françaises inédites (pl. VIII, n* 7) qui a 
un encadrement formé d’un triple cercle de granules qui 
rappelle la bordure de la fibule, et est, comme elle, consoli- 
dée par des lames fixées au revers. Cette fibule a été trou- 
vée à Rennes, en 1843, dans le lit de la Vilaine, lors de 
l’établissement des quais, à un niveau un peu supérieur aux 
couches qui renfermaient les monnaies romaines En rap- 
prochant cet indice de celui fourni par le médaillon de 
Louis le Débonnaire, on pourrait donc provisoirement attri- 
buer ce bijou à l’époque carolingienne. 


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— 300 — 


Séance du 12 Décembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société académique de Brest , 2 e série, t. VIII, 
1882-83. Brest, in-8\ 

— delà Société archéologique d'Eure-et-Loir , n* 164, 1883. 
Chartres, 1883, in-8°. 

— delà Société des antiquaires de VOuest , 2 e trimestre, 1883, 
in-8\ 

Revista de archivos , bibliotecas y museos ; orga.no oficial del 
cuerpo facultativo del ramo , segunda época, ano IX, n* 11. 
Madrid, 1883. 

Dàncoisne (L.). Les petits méreaux de plomb d? Arras aux types 
de mailles. Bruxelles, 1883, in-8*. 

Heuzey (L.). Les figurines antiques de terre cuite du musée du 
Louvre , U 9 et dernière livraison de l’atlas. Paris, in-4\ 
Moreau (F.). Album Caranda ; suite des fouilles d'Armentières 
[Aisne) ; 2« année, 1882, in-4\ 

Pilloy (J.). Etudes sur d'anciens lieux de sépulture dans 
r Aisne. Saint-Quentin, 1880, in-8*. 

— La sépulture de Vâge de la pierre polie de Ribémont. Saint- 
Quentin, 1876, in-8*. 

Correspondance. 

M. des Roberts, associé correspondant national à Nancy, 
et M. de Laigue, associé correspondant national à Livourne 
(Italie), écrivent pour remercier la Compagnie de leur 
élection. 


Travaux . 

M. Ulysse Robert, au nom des commissions nommées à 
cet effet, iit des rapports favorables sur les candidatures de 
MM. Delahaut et Finot. On passe au vote et les candidats, 


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— 3<M — 


ayant réuni le nombre réglementaire de suffrages, sont pro- 
clamés associés correspondants nationaux, M. Delahaut à 
Charleville et M. Finot à Lille. 

M. Flouest, associé correspondant national à Lugny (Côte- 
d'Or), fait hommage à la Compagnie, au nom de son confrère 
M. Frédéric Moreau, d'un nouveau fascicule de YAlbum 
Caranda. Comme le précédent, ce fascicule est consacré aux 
fouilles faites à Armentières en 1882, et se fait remarquer 
par ses planches qui reproduisent, avec la plus grande fidé- 
lité, les beaux spécimens en fer et en bronze des plaques et 
boucles de ceinturons incrustées d’or et d’argent. 

M. Bertrand rappelle la communication qu'il a faite à la 
dernière séance, en présentant un fragment de la jambe et 
du pied d’un cheval dç bronze qui aurait été récemment 
découvert aux environs de Genève. Il ajoute que M. Henri 
Bordier a écrit à Genève pour obtenir des renseignements 
sur ce point. 

M. Bordier donne en effet lecture d'une lettre du direc- 
teur des archives de Genève, M. Th.-A. Dufour, de laquelle 
il résulte que ce bronze fut présenté, il y a deux ans, au 
Musée de Genève, qui le refusa à cause de son prix, et que 
la découverte en a été faite, non pas dans le voisinage de 
Genève, mais aux Bautes, près Annecy, lieu où l'on a déjà 
trouvé beaucoup d'autres objets antiques, notamment une 
figure en bronze de Mercure et plusieurs bustes romains, 
également en bronze, qui furent achetés par M. Feuardent 
et estimés à la valeur de 50 à 60,000 francs. 

Quant aux objets d'or signalés avec le pied de bronze et 
que M. Bertrand a décrits dans la dernière séance, on n'en 
a eu à Genève aucune nouvelle. 

M. Bertrand annonce ensuite que le Musée de Saint-Ger- 
main négocie actuellement l'acquisition d'un fourreau en 
or, d’un torques en or et de cinquante monnaies gauloises 
en or, au type dit à rarc-en-ciel. 

M. Rey communique une note sur les identifications, avec 


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— 302 — 


des localités modernes, d'on certain nombre de fiefs cités 
dans les pièces p retenant des archives de Malte, publiées 
par M. Delaville-Leroux. 

M. Courajod lit en communication un travail sur un frag- 
ment du rétable de Saint-Didier d'Avignon, découvert par 
lui au Musée du Louvre. Ge rétable, comme on sait, est 
l'œuvre du sculpteur Francesco Laurana, un des artistes 
favoris du roi René. 

M. A. de Barthélemy annonce la découverte, entre Fon- 
sommes et Homblières (Aisne), de la sépulture d'une jeune 
femme ou d'une jeune fille romaine. Cette sépulture conte* 
naît des objets fort intéressants qui ont été signalés par 
M. Pilloy, de Saint-Quentin. 

M. Maxe-Werly, associé correspondant national à Bar-le- 
Duc, complète en ces termes cette communication : 

< Quelques jours après la découverte signalée dans le Guet- 
teur de Saint-Quentin , à la date du 18 novembre, M. Pilloy 
m’annonçait avoir trouvé deux autres sépultures à peu de 
distance de la première, rencontrée au lieu dit Marollot, 
mais, cette fois, sans cercueil en pierre. 

< L'une contenait une bouteille, une coupe avec dépression 
snr la panse, une jolie tasse, le tout en verre ; un plateau 
en étain, des ossements de poulet, une cuiller en argent, 
une paire de forces, le manche en os d'un couteau. Tous 
ces objets étaient placés aux pieds. A la ceinture se trouvait 
une boucle en bronze, dont le féret terminal présentait une 
forme tout à fait caractéristique. Dans la msdn droite était 
placé un denier d'argent d'Honorius, à fleur de coin. 

« L’autre sépulture renfermait une coupe en verre, un vase 
en terre, un bassin en bronze à bords godronnés, rongé 
par le temps, une cuiller d’argent, un second vase en étain 
et enfin les débris d'un coffret de bois à fermeture de bronze 
présentant des ornements perlés et des sujets mytholo- 
giques exécutés au repoussé. # 

M. Auguste Nicaise, associé correspondant national à Châ- 
lons-sur-Marne, communique à la Société une découverte 


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— 303 — 


faite dans on dolmen sons tumulns do département de l’Ailier, 
an lieu dit la Justice ou le Prieuré , situé entre Bagneux et 
Aubigny. Sous ce dolmen étaient inhumés trois squelettes 
accroupis. Près de l’un d'eux étaient placés : une épée en 
bronze à soie avec trois rivets, un poignard en bronze à deux 
rivets, une épingle en bronze et deux bracelets formés d'une 
tige de bronze tordue et terminée par deux boules aplaties; 
quatre torques également tordus et de la même forme que 
les bracelets ont été trouvés dans cette sépulture; on y a 
rencontré aussi plusieurs vases intacts ou brisés, d'une 
argile caractérisant les vases gaulois de la première époque, 
la céramique brune des tumulus. Ge dolmen étroit et peu 
élevé de forme, composé de dalles en grès, avait environ 
0 m 80 de largeur sur 2 mètres de longueur et 0®80 de hau- 
teur. Le tumulus est formé des terres prises autour du dolmen, 
ainsi qu'on peut le constater encore en examinant les larges 
fossés qui l'entourent. Cette terre était fortement mélangée 
de pierres ou pierrailles. Au-dessus, à une profondeur de 
l m 50 environ, on a rencontré du bois carbonisé et des osse- 
ments de chevaux. 

Non loin de ce tumulus, on a rencontré, dans des allu- 
vions touchant la petite rivière de la Burge, une barque 
creusée dans un tronc d'arbre; elle avait environ 0 m 80 de 
largeur et 5 mètres de longueur ; exposée à l'air, elle se 
dilata rapidement. 


Séance du 19 Décembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, 
année 1883, i® r -3 e trimestres. Fontainebleau, ÜMK 

Annual report oj the board of regents of the Smiihsonian ins- 
titution, for the year 1881. Washington, 1881, ia-8°. 

Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine- Inférieure, 
t. V, 3® livr., et t. VI, 1"» livr. Rouen, 1882, in-8*. 


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— 394 — 


— delà Société industrielle de Mulhouse, novembre-décembre 
1883. Mulhouse, 1883, in-8\ 

Gagnât (R.). Étude historique sur les impôts indirects chez les 
Romains , jusqu'aux invasions des barbares . Paris, 1882, 
in-8*. 

— Explorations épigraphiques et archéologiques en Tunisie , 
1" livr. Paris, 1883, in-8*. 

Carbalade dü Pont (J. de) et Tamizby de Larhoqüb. Mémoires 
de Jean d*Antras de Samasan , seigneur de Cornac, 8auve- 
terre de Guyenne, 1880, in-8*. 

Gay (Victor). Glossaire archéologique du moyen âge et delà 
renaissance , 2 e livr. Paris, 1883, in-8*. 

Rossi (J.-B. de). BuUettino di archeologia cristiana , A* série, 
2« année. Roma, 1883, in-8*. 

Tamizby de Larroqub (Ph.). Louis de Foix et la tour de Cor - 
douan . Bordeaux, 1864, in-8*. 

— Notice sur la ville de Marmande . Villeneuve-Sur-Lot, 
1882, in-8*. 

— Observations sur V histoire dÉléonore de Guyenne, Paris, 
Durand, 1864, in-8°. 


Correspondance . 

M. Duportal, de Bapaume, adresse à la Société l’empreinte 
d’une pierre gravée dont il demande l'explication à la 
Compagnie. L’empreinte et la lettre de M. Duportal sont 
renvoyées à M. Ghabouillet. 

M. Pilloy, présenté par MM. A. Bertrand et A. de Bar- 
thélemy, sollicite le titre d’associé correspondant natio- 
nal à Saint-Quentin (Aisne). MM. Ramé, de Lasteyrie et 
Courajod sont désignés pour former la commission chargée 
de présenter un rapport sur les titres scientifiques du can- 
didat. 

M. Cagnat, présenté par MM. Charles Robert et R. Mowat, 
sollicite le titre d’associé correspondant national à Douai 
(Nord). MM. Thédenat, Le Blant et Duchesne sont désignés 
pour former la commission chargée de présenter un rapport 
sur cette candidature. 


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M. Tamixey de liarroqae, présenté par MM. Delisle et 
Â. de Barthélemy, sollicite le titre d'associé correspondant 
national à Gontaud (Lot-et-Garonne). MM. de Boislisle, Cou- 
rajod et Héron de Villefosse sont désignés pour former la 
commission chargée de présenter un rapport sur les titres 
scientifiques dn candidat. 

M. Taillebois, associé correspondant national à Dax, remer- 
cie la Compagnie de son élection. 

Travaux . 

M. le président annonce qu’il a représenté la Compagnie 
aux obsèques de M. Henri Martin. 

En raison des fêtes du jour de l'an, la Compagnie décide 
qu'il n'y aura pas de séance le mercredi 2 janvier. 

M. Nicard donne, d’après une lettre qui lui a été adressée 
par M. Revon, de nouveaux renseignements sur la jambe 
de cheval en bronze, dont il a été question dans plusieurs 
séances précédentes. Ce fragment, trouvé dans la plaine des 
Fins, emplacement de la station de Bautae , près Annecy, a 
été vendu à M. Terracina, antiquaire à Genève, qui l'a cédé 
au Musée de Saint-Germain. 

M. Guillaume fait la communication suivante : 

« Les fouilles sur remplacement de l'ancien Louvre ont 
été reprises récemment. Le sous-sol de la galerie dite de 
la Vénus de Milo, formant le côté sud du château féodal, 
est mis à jour, pour pratiquer des caves destinées à assai- 
nir cette partie du rez-de-chaussée. Sans offrir le même 
intérêt que les fouilles exécutées en 1882 sous la salle des 
Caryatides, celles d'aujourd'hui présentent, dans le Voisinage 
de ladite salle, des restes curieux qui permettront de retrou- 
ver, du côté de la Seine, le périmètre du Louvre de Charles V 
et de ses successeurs. 

« Ce sont d’abord les substructions d’une tour polygonale 
dont les parements intérieurs et le talus extérieur sont 
visibles. — En avançant vers l’est, après d'énormes massifs 

ANT. BULLETIN. 20 


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on tronre malheureusement les traces des habitations nom- 
breuses pratiquées dans le Louvre quand Louis XIV, ayant 
terminé la Colonnade, abandonna oe Palais pour s’occuper 
exclusivement de Versailles. Une fosse d’aisance, des caves 
ont été creusées en faisant disparaître d'anciens vestiges, et 
il est étonnant que leurs voûtes trop légères aient porté, 
sans s'effondrer, les statues, groupes et sarcophages, placés 
depuis longtemps dans la galerie supérieure. 

« Au-dessous du sol de ces caves, on a rencontré les 
sub8tructions d’une tour en fer à cheval; une fouille appro- 
fondie en a mis à découvert le sol inférieur, dallé en forme 
de cuvette. Immédiatement à l’est de cette tour un égout, 
voûté en arc de cercle, bien construit en pierres de grand 
appareil, se dirige vers la Seine en suivant une pente très 
accentuée. Une de ces pierres porte, gravé, un dessin 
représentant un soldat de l'époque de Charles IX; sur une 
pierre voisine on lit la date 1567. On savait déjà que cette 
partie du Louvre avait été reconstruite sous Charles IX. 
— En avançant, toujours vers Test, les fouilles n'ont donné 
que des gravois, mais les fondations des murs présentent 
des blocs moulurés, d’époques différentes du xiu* au xv« s., 
provenant de la démolition de l’ancien Louvre, ou des 
marques très variées des ouvriers qui ont primitivement 
taillé ces pierres. 

< Dans un massif qu’il a fallu percer, une gargouille fan- 
tastique, ailée, à griffes de lion, a été trouvée en plusieurs 
morceaux. Elle paraît d’uno bonne sculpture; on en jugera 
mieux quand elle sera dégagée du mortier qui remplit tous 
les creux. 

« La dernière salle vers l’est, celle où était placée la 
Vénus de Mile, est la moins dégagée ; le sous-sol présente 
des murs qu’il est nécessaire d'étudier. 

« M. Guillaume invite la Société à visiter les fouilles mer- 
credi prochain, 26 décembre, à 3 heures, i 

M. Mowat propose une explication pour l'armature en 
bronze qui garnit l'extrémité de quelques fourreaux d'épées 
antiques et à laquelle on a donné le nom de bouterolle à 


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ailettes sans pouvoir déterminer son usage. Remarquant que 
cette armature s’est toujours rencontrée avec des fourreaux 
d'épées de grande dimension qu’il regarde comme ayant, 
pour cette raison, appartenu plutôt à des cavaliers qu’à des 
fantassins, et rappelant que, d’après Diodore de Sicile, l’ar- 
mement du cavalier gaulois, outre l’épée suspendue au côté 
droit, comportait une longue lance, il pense que le talon de 
la hampe était garni d'une virole à anneau mobile ou d'une 
boucle en cuir, que le cavalier pouvait enfiler dans une des 
ailettes en même temps qu’il passait le bras dans la boucle 
formée par Yamentum ou courroie de hampe, lorsqu’il vou- 
lait recouvrer la liberté de la main droite et mettre la lance 
au repos. L’ailette remplissait alors le même office que la 
gaine de cuir fixée à l’étrier droit des lanciers modernes et 
destinée à recevoir, comme dans une douille, le talon de la 
lance pour lui fournir un point d’appui. 

MM. Roman et Flouest combattent cette opinion. M. Ma- 
zard fait observer que, dans les sculptures assyriennes, les 
fantassins sont armés déjà d’épées à bouterolles. 

M. l'abbé Thédenat fait la communication suivante : 

t Passant, il y a quelques semaines, à Alise-Sainte-Reine, 
j'ai remarqué, dans une des vitrines du musée qu’on a 
fondé dans ce village pour y recueillir les antiquités locales, 
un petit fragment en bronze, portant gravées au pointillé 
les lettres suivantes : 

DEO • VM 
RO DO 

< Ce fragment de bronze parait, par sa forme, avoir appar- 
tenu à un manche de patère. Dans une des dernières séances 
de l’année 1881*, notre confrère, M. Héron de Villefosse, 
nous montrait un beau manche de patère, trouvé dans le 
canton d’Arnay-le-Duc (Côte-d'Or), et portant une inscrip- 
tion votive au dieu Jlisanus ; il nous rappelait en même 
temps qu’on conserve au Musée de Dijon une patère avec 
une inscription votive à la même divinité, provenant des 

1. Séance du 16 novenbre, Bulletin , 1881, p. 377 et soir. 


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environs dn Mont-Afrique? Le fragment d' Alise-Sainte- 
Reine nous fait donc connaître la troisième patère avec 
inscription votive trouvée dans la Côte-d'Or. 

< Je crois utile de reproduire ici le texte publié par 
M. Héron de Villefosse; il nous aidera, non pas k compléter 
le texte de l'inscription d'Alise, mais à en reconnaître la 
disposition : 

DEO * ALISANO * PAVLUNV8 
PRO * CONTEDOIO FIL • 8 VO- 
V-8LM 

Sur l’inscription d'Alise, la disposition est la môme : 

DEOVM 

[p]RODO 

< Nous avons donc le commencement de chacune des deux 
lignes. Après le mot DEO était le nom d'une divinité 
topique commençant par les lettres YM...; puis, sur la 
môme ligne, le nom de l'auteur du vœu ; à la seconde ligne, 
après la préposition pRO, le nom de la personne pour qui 
avait été fait le vœu, nom commençant par les lettres DO..., 
et enfin la formule finale v. s. I. m. 

« Un jour peut-ôtre, une nouvelle découverte nous don- 
nera le nom complet du dieu inconnu dont cette inscription 
révèle l’existence. » 

M. P. de Goy, associé correspondant à Bourges, lit une 
note sur l’exploration d'un tumulus situé au Colombier, 
commune de Saint-Just (Cher) : 

« Ce tumulus avait un diamètre d’environ 12 mètres et un 
très faible relief, à peine 0,25. Il renfermait trois squelettes. 
L’un d’eux, la tête à i’ouest, les pieds à l’est, était orné : 
1* d’un torques en fil do bronxe, de deux bracelets, et enfin 
d’un anneau de jambe en bois d'if, d’une très remarquable 
conservation. Entre les côtes furent trouvés : i* une rondelle 
en lignite ; 2 ° une coquille de cardium ; 3 * une dent de carnas- 
sier encore indéterminé ; 4° une perle en pâte de verre 
jaune à dessins d’émail blanc et t>leu, telle qu’on en a 
trouvé dans la Côte-d’Or et en Suisse. Cette perle paraît 


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— 309 — 


d’importation orientale. — Dans la sépulture se trouvaient 
un oursin fossile, un fragment de minerai de fer, et un 
morceau de grès. Toute la région, comprise entre Dun-le- 
Rol et Bourges, offre de nombreux vestiges d'antiquités, 
et surtout nombre de tumulus dont j'entretiendrai la Com- 
pagnie, au fur et à mesure des fouilles. > 

M. A. de Barthélemy commence la lecture d’un mémoire 
de M. le commandant de la Noé sur le camp de Taverny. 

Séance du 26 Décembre. 

Présidence de M. G. Duplessis, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société de Borda , 7® et 8 a années, 1882-1883. 
Dax, in-8°. 

— de la Société archéologique et historique de la Charente , 
5® série, t. V, 1882. Angoulême, 1883, in-8\ 

— delà Société des antiquaires de l'Ouest, 3 e trimestre, 1883, 
in-8*. 

Répertoire des travaux historiques , t. II, n* 2. Paris, 1883, 
in-8*. 

Bertrand (Alexandre). La Gaule avant les Gaulois , d'après les 
monuments et les textes. Paris, 1884, in-8°. 

Corblet (l’abbé). V autel chrétien ; étude archéologique et his- 
torique. ïn-8°. 

Germain (Léon). Recherches archéologiques sur la famille de 
Pillart de Naives . Nancy, 1883, in-8°. 

Lhfort (Louis). Les scènes de banquets dans les catacombes 
romaines , et notamment dans celles des SS. Marcellin et 
Pierre. Paris, 1883, in-8*. 

Noguier (Louis). Inscriptions de la colonie romaine de Béziers, 
2° édition. Béziers, 1883, in-8°. 

Correspondance. 

M. G. Musset, présenté par MM. Courajod et Héron de 
Villefosse, sollicite le titre d'associé correspondant national 
à la Rochelle. Une commission, composée de MM. Ui. 


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— 340 — 


Robert, Demay et Guiffrey, est chargée de présenter on 
rapport anr les titres scientifiques du candidat 

M. Pothier, présenté par MM. A. de Barthélemy et 
Schlumberger, sollicite le titre d'associé correspondant natio- 
nal à Tarbes. Une commission, composée de MM. A. Bertrand, 
Héron de Villefosse et Longnon, est chargée de présenter 
un rapport sur cette candidature. 

M. Finot, associé correspondant national à Lille, remercie 
la Société de son élection. 

Travaux. 

M. Alex. Bertrand offre à la Compagnie le volume qu’il 
vient de publier, La Gaule avant les Gaulois . 

M. Mowat appelle l'attention de la Société sur un travail 
de M. Louis Noguier, intitulé Les inscriptions romaines de 
Béziers. 

M. An. de Barthélemy lit la note suivante au nom de 
M. Ghabouillet : 

« La cornaline gravée en creux, dont M. Duportal (de 
Bapaume) a communiqué une empreinte à la Société natio- 
nale des Antiquaires de France, et sur laquelle mes con- 
frères me font l'honneur de me demander mon avis, n'est 
malheureusement pas d'un très bon travail ; ce n'est même 
peut-être qu'une ébauche. En tout cas, ce qui est évident, 
c'est que la plupart des nombreuses figures, réunies sur ce 
monument qui n’a pas 20 millimètres de hauteur sur 15 de 
largeur, sont peu distinctes, et que plusieurs semblent être 
privées de leurs membres inférieurs. Cette défectuosité doit- 
elle être attribuée au graveur ou & la mauvaise réussite de 
l'empreinte ? C'est à quoi l'on ne saurait répondre en l'ab- 
sence de la pierre elle -même. Toutefois, malgré ses imper- 
fections, je crois qu’il faut y reconnaître les sept divinités 
planétaires du système de Ptolémée qui ont donné leurs 
noms aux jours de la semaine. Mais ici, les divinités ne sont 
pas rangées selon l'ordre consacré. Le Soleil occupe la pre- 


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— 3U — 


mière place; on le reconnaît facilement. Sous les traits 
d’Apollon, radié, armé du fouet, debout, il domine la com- 
position, ayant à ses côtés la Lune ou Diane, désignée par 
un croissant placé entre elle et son frère, et Vénus, carac- 
térisée par Bros enfant, qui ne compte pas parmi les sept 
divinités sidérales. Je renonce à désigner les positions res- 
pectives de Mars, Mercure, Saturne et Jupiter, les attributs 
de ces divinités n’étant pas suffisamment marqués sur cette 
pierre ; je note seulement qu’elles sont disposées deux à 
deux au-dessous de la triade du premier rang. Viennent 
ensuite divers animaux symboliques formant un cercle qui 
enferme les sept divinités sidérales. En bas, un lion nette- 
ment exprimé; un chameau, un scorpion, un scarabée, un 
lézard ou un crocodile, tous mal accusés, complètent le 
cercle au milieu duquel paraît un serpent, celui-ci très 
visible. S’agit-il d’une pierre gnostique? Je suis tenté de le 
croire ; mais, bien que son travail, autant que l’on en peut 
juger par l’empreinte, paraisse remonter aux siècles du 
gnosticisme, l’absence d’inscriptions ne permet guère 
d’émettre une opinion formelle sur la classe de monuments 
à laquelle il faut l’attribuer, et il ne serait pas impossible 
que ce fût simplement une pierre astrologique ou magique. 
Toutefois, il est évident qu’elle offre des traits de ressem- 
blance avec telles pierres que l’on donne généralement aux 
sectes gnostiques. Ainsi, l’on peut rapprocher ce petit monu- 
ment de trois intailles du Cabinet des Médailles où paraissent 
aussi les sept divinités planétaires, mais représentées diffé- 
remment 1 . Sur ces intailles, Horus assis sur le lotus parait 
entre le disque radieux du Soleil et le croissant de la Lune, 
au milieu d'un cercle formé par le serpent qui se mord la 
queue et de cinq groupes d’animaux disposés trois par trois, 
groupes qui doivent figurer chacun une divinité planétaire 
et complètent ainsi le nombre sacramentel sept, car ici 
Horus, Dieu ou Bon suprême, doit sans doute être tenu en 
dehors ; mais ces pierres sont certainement gnostiques, ainsi 
qu’on l’apprend de leurs revers où figurent sept fois, ran- 


1. Catalogue de 1858, n M 2196, 2197 et 2198. 


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— 3*2 — 


gées de manières différentes, les sept voyelles planétaires 
A, E, H, I, O, Y, Q, Mercure, Vénus, Soleil, Saturne, Mars, 
Lune, Jupiter 4 . On rapprocherait encore mieux la pierre de 
M. Duportal d’une grande pierre du Cabinet de Dorpat, 
où paraissent les sept divinités planétaires rangées debout 
sur une même ligne, suivant l’ordre de Ptolémée: à gauche 
Saturne, Jupiter et Mars, au milieu Apollon dominant l'as- 
semblée, debout sur son quadrige, la tôte ornée de sept 
rayons, et armé de son fouet, puis Vénus, accompagnée ici 
d’Eros enfant, debout à ses côtés, qui la caractérise comme 
sur la pierre de M. Duportal, Mercure et Diane. Remarquons 
cependant une grande différence entre la pierre de Bapaume 
et celle du Musée de Dorpat. C'est que celle-ci est chargée 
au revers de longues inscriptions gnostiques, au milieu des- 
quelles on reconnaît lesnomsd’lAQ, CABAU0 et d'autres Bons 
gnostiques. On peut donc déclarer gnostique la pierre de 
Dorpat, ainsi que l'a fait le savant qui la publiait il y a près 
de 30 ans a , mais, je le répète, je n'oserais pas donner ce 
nom A la pierre de M. Duportal. 

« En 1701, au milieu d'une dissertation sur les pierres 
basilidiennes ou gnostiques (on les nomme souvent du pre- 
mier de ces noms en raison de l'un des principaux maîtres 
de la gnose), Passeri, pris d'un accès de mauvaise humeur, 
justifié par les difficultés de l'étude de ces monuments, et 
oubliant l'importance que l’on ne peut refuser à certains 
d'entre eux, les qualifiait de tourbe de petites pierres gros- 
sières, faex incultorum lapülorum, qui, ajoutait-il, « n'ap- 
« prennent rien à l'histoire profane, rien à la mythologie, 
< rien aux beaux-arts, et ne sont bonnes qu'à mettre à la 
« torture l'esprit et les yeux 1 2 3 . » J'en conviens, cette indi- 
gnation est justifiée par beaucoup des pierres dites gnos- 
tiques; mais l'érudit ombrien le savait bien, dans cette 


1. Sur les voyelles symboles des planètes, selon Marcus, voyez Matler, Histoire 
critique du gnosticisme , II, p. 189 et passion. 

2. M. Merklin, dans V Archmologische Zeitung, année 1855, p.260, et pl. XCVI, 
n« 2a, 2b, 2c, 2d, 2e et 2f. 

3. Dans le Thésaurus gemmarum ont i quarum astri fer arum, interprète J. B. 
Passerio, cura et studio Ant. Fr. Gori (v. t, II, p. 230). 


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— 343 — 


tourbe il est des monuments d’un sérieux intérêt, et d’autres 
qui, moins importants, nous apportent cependant d’utiles 
informations, comme ceux qui confirment ce que les auteurs 
nous apprennent des vertus attribuées par les anciens aux 
pierres. Je citerai entre autres deux intailles gnostiques 
signalées ici môme par notre regretté confrère, Adrien de 
Longpérier. La première de ces pierres, savamment com- 
mentée par un autre de nos confrères, M. E. Le Blant, offre 
d’un côté une précieuse représentation de la crucifixion, et 
de l’autre une inscription gnostique ; la seconde, aussi avec 
une inscription gnostique au revers, montre la représentation 
du Moissonneur , que Longpérier rapprochait avec toute 
raison de deux médailles frappées en Egypte, l’\me sous les 
Lagides, l’autre à l’époque impériale 4 . Je citerai encore le 
jaspe rouge, expliqué si heureusement par Charles Lenor- 
mant, où l’on voit d’un côté la représentation de l’Eon 
suprême et les deux noms lAû et ABPACAS, et de l’autre 
Hercule étouffant le lion de Nemée, sujet accompagné d’une 
inscription grecque barbare que mon savant prédécesseur a 
très bien corrigée et où il voit l’application d’une prescrip- 
tion d’Alexandre de Tralles 1 2 . J'y ajouterai une prase et une 
obsidienne du Cabinet des Médailles qui sont des remèdes 
contre le mal de côté, le mal d’estomac 3 . On pourrait multi- 
plier les exemples; ceux-ci suffiront à montrer que la pierre 
de Bapaume, si elle est gnostique, ne peut être comparée à ces 
intéressants monuments. Malgré les difficultés occasionnées 
par l’exiguïté des sujets qui y sont représentés, et par l’im- 
perfection du travail, je ne la classe pas dans la tourbe dont 
vient de parler Passeri ; mais, je le répète, je ne saurais dire 
s’il faut la classer parmi les pierres gnostiques ou parmi 
celles qui sont purement astrologiques ou magiques, comme 
il en existe, môme dans les grands Cabinets, et dont cer- 
taines devraient être enlevées des séries antiques pour 


1. Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France (1867, p. 111 
et 121). 

2. Revue archéologique , année 1867, t. III, p. 510. 

3. Catalogue des Camées du Cabinet des Médailles , publié en 1858 par 
M. Chabouillet (t. n" 2186 et 2189). 


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redescendre à la Renaissance et même an xvn* siècle. Je 
serais impardonnable si je négligeais ici de mentionner le 
curieux bracelet d’or donné récemment au Cabinet des 
Médailles (mars 1881) par notre confrère M. le baron de 
Witte. Ce joyau, trouvé en Syrie, doit être rapproché des 
monuments relatifs aux divinités planétaires dont il vient 
d’ôtre parlé. Sur ses huit pans, sont gravées en creux les 
représentations de ces divinités précédées par la Fortune, 
avec son nom en grec, TYXH. Les sept divinités sont rangées 
dans l’ordre suivant, toutes avec leur nom, KPONOC, HAIOC, 
CEAHNH, APHC, EPMHC, zevc, A4P0AITH. Je ne saurais 
mieux finir et compléter cette note qu’en rappelant & mes 
confrères que M. de Witte a publié ce bracelet dans la 
Gaxette archéologique , en même temps que d’autres monu- 
ments relatifs à la question des jours de la semaine. Le tra- 
vail de notre confrère, intitulé Les divinités des jours de la 
semaine , se compose de trois parties; on les trouvera dans 
le recueil précité, années 1877, p. 50 à 57, et 77 à 85, et 
1879, p. 21 à 26 L Je n'ai pas à faire l’éloge de ce mémoire. 
Comme tout ce qui sort de la plume de M. de Witte, envers 
qui ses libéralités dans le Cabinet des Médailles ne peuvent 
m’empêcher d'être juste, ce travail est remarquable par la 
plus solide érudition, comme par le tact critique le plus 
judicieux. » 

M. A. de Barthélemy présente la photographie agrandie 
d’une cornaline appartenant à M. de Laigue, associé cor- 
respondant national à Livourne (Italie), qui croit y recon- 
naître une représentation de Thanaios ou de Hypnos. 
M. l’abbé Thédenat pense que la tête représentée sur cette 
Intaille est une tête de Méduse. 

M. l’abbé Thédenat annonce que des paysans ont récem- 
ment trouvé, dans un champ, & Montcornet, près de Laon, 
un trésor de vaisselle d’argent de l’époque romaine. 

Ce trésor appartient à M. Gravier, trésorier payeur géné- 
ral à Laon 2 . 

1. U en existe un tirage à part. 

2. Quinze jours après cette communication, le trésor de Montcornet était acheté 
par MM. Rollin et Feuardent. 


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— 345 — 


U se compose de 25 pièces en argent 4 : 

1° Un plateau de 325 millimètres de diamètre ; le bord de 
ce plateau est relevé par une bordure circulaire composée 
d'olives séparées par un double filet; le tout en relief. Le 
centre est occupé par une croix gammée, niellée. 

2* Un plateau de 355 millimètres de diamètre, orné d'une 
bordure semblable & celle du plateau précédent. Au centre 
est une rosace niellée, composée d’un cercle autour duquel 
rayonnent des cœurs allongés alternant avec des feuilles ; 
le tout est circonscrit par un cordon en torsade. 

3* Un plateau de 33 centimètres de diamètre, rehaussé par 
une bordure semblable à celle des n°» 1 et 2. 

A' Quatre petites tasses sans anse, de 10 centimètres de 
diamètre; les bords sont ornés d’un cordon d’olives en 
relief, séparées par un double filet. 

6° Unè soucoupe ayant environ 112 millimètres de dia- 
mètre; la bordure est semblable à celle des n°* précédents; 
au centre est une rosace niellée, composée de six pétales 
inscrites dans un cercle. Sous ce plateau on lit, gravé à la 
pointe, le nom Genidlis. 

7° Une autre soucoupe semblable à la précédente, mais 
sans rosaoe; au-dessous on lit le nom Kapriani et le 
chiffre xxx. 

On sait que presque tous les vases antiques en argent 
portent des graffiti; ce sont , en général , des formules 
votives, quand le vase a été offert, comme offrande religieuse 
à une divinité; plus souvent, ces inscriptions mentionnent 
le nom du possesseur et le poids de la pièce d’argenterie 2 . 

1. Six autres pièce», d'abord séparées du trésor, y ont été réunies plus tard ; ce 
sont trois tasses sans anse, dont les dimensions vont en se dégradant de telle sorte 
qu'elles s'emboîtent exactement, et 3 soucoupes dont la dimension est proportion- 
née à celle des tasses; ces six objets ne sont pas, comme les 25 autres, en argent 
massif, mais en bronze plaqué d'argent. Le nombre des pièces composant le trésor 
de Montcornet est donc porté à 31. 

2. Sur les notations pondérales de l'argenterie romaine, cf. A. de Longpéricr, 
Le missorium de Geilamir , roi des Vandales, et le s monuments analogues , 
dans Gazette archéologique , t. V (1879), p. 53-59 ; Œuvres , t. VI, p. 255-263, 
et Louis Blancard, Sur les notations pondérales des patères d’Avignon et de 
Bemay et la livre romaine , dans Congrès archéologique de France, xlix* ses- 
sion tenue à Avignon en 1882. Paris, 1883, p. 144-171. 


N 


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— 346 — 


Nous retrouvons, dans un texte ancien, une mention de 
cet usage ; il est curieux de le citer ici : Le convive de Tri- 
malchion énumère les pièces d’argenterie qui couvrent la 
table fastueuse du parvenu; entre autres, il cite deux plats 
in quarum marginibus nomen Trimalchionis inicrtptum trot et 
pondue argenti L 

8° Autre soucoupe exactement semblable à la précédente ; 
au-dessous, en graffite, le nom Kapriani. 

Les pièces dont la description précède ont toutes une 
ornementation commune, le cordon d'olives, séparées par un 
double filet. Elles sont de la même main et sortent certai- 
nement du même atelier. Celles qui nous restent à décrire 
en diffèrent : 

9* Une aiguière haute de 26 centimètres; la panse, à la 
partie la plus large, a 39 centimètres de circonférence. 
Au centre du col est un relief formé par une guirlande 
dorée; la partie supérieure de l’anse et les bords extérieurs 
de l’orifice sont rehaussés par des ornements également dorés. 

10* Un entonnoir muni d’un manche, et auquel est adap- 
tée une passoire qui manœuvre à l'aide d'une charnière. 

il* Un plat de 22 centimètres de diamètre. Au centre est 
représenté, en relief, Mercure, debout, de face. Il est coiffé 
du pétase ailé ; le manteau, rejeté sur l'épaule gauche, laisse 
& découvert presque tout le corps. Le dieu tient le caducée 
de la main droite et la bourse de la main gauche ; à ses pieds 
sont le coq et le bélier. Ces figures sont encadrées dans une 
bordure circulaire formée d'un rang de perles et d'un rang 
de feuilles d'acanthe courtes, dont chacune alterne avec 
une perle. Certaines parties du costume de Mercure et 
quelques détails de l'ornementation sont dorés. 

12° Deux coupes à godrons, peu élevées ; l’une a 16, l’autre 
24 centimètres de diamètre. Sous la plus petite on lit en 
graffite Aureliani et 8 ii. 

13* Deux vases à boire, en forme de timbale, dont la panse 
est étranglée ; hauteur 6 centimètres. 

lé* Deux coupes à vin, cylindriques, à facettes, ornées de 

Pétrone, Satyricon , c. xxxi. 


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— 347 — 


cerclés, de pampres et de rameaux de vigne. Les ornements, 
exécutés au repoussé, forment relief à l'intérieur et creux 
à l’extérieur. Le diamètre de chacune de ces coupes est de 
12 centimètres. 

15* Trois vases en forme de coupe profonde, presque 
hémisphérique, munis un peu au-dessous de l'orifice d’une 
collerette saillante, décorée d’ornements en relief 1 . Sur deux 
de ces vases les collerettes sont ornées d’enroulements de 
feuillage et de volutes. Sur la collerette du troisième sont 
figurés des animaux fantastiques alternant avec des masques 
de profil, séparés par des enroulements de feuillage. Le dia- 
mètre de ces coupes varie entre 16 et 17 centimètres. 

16* Un sceau avec anse mobile, de 25 centimètres de dia- 
mètre. 11 est orné, à ia partie extérieure et un peu au-des- 
sous de l’orifice, d’une frise ciselée et dorée, composée 
d'enroulements de feuillage, de rosaces et de fruits, d’un 
travail très élégant. 

1 7* Un sceau de môme forme que le précédent, mais plus 
petit et dépourvu de toute ornementation. Diamètre, 18 cen- 
timètres. 

18* Une statuette creuse, exécutée au repoussé, avec une 
feuille d’argent assez mince. Elle représente un nègre légè- 
rement barbu. 11 est accroupi ; ses mains sont enchaînées ; il 
est revêtu d’un burnous dont le capuchon est relevé sur la 
tête. De chaque côté du capuchon et à la partie supérieure, 
on voit un ornement en forme de r grec, doré; dans le dos 
est représentée une fleur également dorée. Au-dessus du 
front règne une série de trous symétriquement disposés. 

M. l’abbé Thédenat fait observer ensuite que les graffiti 
qu’il a mentionnés ne sont pas les seuls. Le grand sceau 
(n° 16) et presque tous les plateaux en portent. 11 termine 
en émettant le vœu que ce trésor ne sorte pas de France et 
soit acquis par un de nos Musées nationaux ; il espère pou- 
voir, à l’une des prochaines séances, montrer les objets 
eux-mêmes à la Compagnie. 

1. Cf. la description d’un vase semblable par A. de Longpérier, Vase d’argent 
antique appartenant à M. le baron JR. Seillière, dans Gazette archéologique , 
t. Vlll (1883), p. 1-7; Œuvres , t. III, p. 419-427, pl. IX. 


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M. A. de Barthélemy achète la lecture du mémoire de 
M. le commandant de la Noô sur le camp de Taoermy. A la 
suite d'observations présentées par MM. Mowat, Rey et de 
Boislisle, ce mémoire est renvoyé à la Commission des 
impressions. 

M. Héron de Villefosse fait la communication suivante : 

< M. Emile Espérandieu, lieutenant au 77 e régiment d'in- 
fanterie, actuellement en Tunisie, m'a envoyé la copie d'une 
inscription chrétienne qu'il a relevée récemment à l’Henchir 
Makter. Ce nom est celui que portent les raines d’une 
antique cité de la province Byzacène, dont les vestiges sont 
considérables, et qui parait avoir été très florissante à 
l’époque du haut empire romain. On ne trouve, ni dans les 
auteurs, ni dans les itinéraires, aucune mention de cette 
ville. Elle s'appelait COL • AELIA • AVRELIA • MACTARIS, 
ainsi que le prouve une inscription découverte tout récem- 
ment par M. LetailleL L'établissement delà colonie remon- 
terait donc à l'empereur Commode. 

< Le texte relevé par M. Espérandieu est ainsi conçu : 

RVTILIVSEPISCOP- 

IN EP • YIX • ANN • XXHI 
m • Il DX * 

« Le marbre brisé en dix morceaux mesure 0,62 de hau- 
teur sur 0,88 de largeur. Le L a la forme d'un lambdft. 

Rutilius epi$cop(us ), in ep(iscopatu ) vix(it) a** (il) XXI II 
[*s(e9utèu«)] //, d(iebus) X . 

« Il n’y a aucune difficulté de lecture. Les lettres sont 
belles; celles de la i re ligne ont 0 m 22 de hauteur, celles de 
la 2 e ligne O^O, et celles de la 3 e ligne 0 m <& Le marbre a 
été découvert par la première compagnie mixte de passage 
à Makter. M. Espérandieu a fait dégager ce monument 
qui a été transporté au Kef par ses soins. Trois autres 
inscriptions chrétiennes trouvées à Macteur (C. I . L t. VIII, 
n os 670 à 672) renferment également les mentions des années, 

i. C'est ce que m’apprend IL Le taille, par une lettre datée de Makter, iî dé- 
cembre 1883 ; cela confirme absolument la eonjeeture de Wilmaut, au aiget de la 
civitas Aelia, mentionnée dans le u* 677 du tome VIII du Corpus latin. 


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— 349 — 


mois et jours de la vie des défauts; l'ane d’elles (n° 672) 
indique même, en outre, le nombre des heures. — H faut 
^jouter le nom de l’évêque Rutllius aux epiacopi Mactaritani 
réunis par Morcelli 4 . L’ethnique Mactaritanus est très régu- 
lièrement formé sur Afactaris 1 2 . 

€ M. Espérandieu a en outre trouvé dans les jardins du 
Kef une autre inscription inédite, gravée sur un très beau 
cippe et ainsi conçue : 

DM8 
Q G08SY 
TIV8 SENE 
GA VIXIT 
AN XXIII 
DYDDASI 
GONTYBER 
NALES OB 
MER ITV 
HSE 

D(iis) M(anïbu$) slacrum). Q(uintus) Cossutius Senecavixit 
an(nis) XXII I; Duddasi(i) contubernale s ob merilu(m). H(ic ) 
s(üus) e(st). 

« Il faut remarquer la rareté du gentilicium Cossutius qui 
n’a été rencontré qu’une seule fois jusqu’ici dans les textes 
africains 3 4 . Duddasius , si la lecture est exacte, paraît formé 
sur le cognomen Dudda qui est peut-être d'origine punique 4 . » 

M. Héron de Yillefosse ajoute ensuite : 

« Dans la séance du 12 janvier 1881 ( Bulletin , 1881, p. 97), 
notre confrère M. J. de Laurière signalait la découverte 
faite à Tanger d’une mosaïque représentant Orjphée jouant 
de la lyre et entouré d'animaux. On sait que ce sujet a été 

1. Africa Christian a , t. I, p. 209, v. Mactaritanus. 

2. Grâce à la libéralité de M. Espérandien, l'épitaphe de l’évêque Rutilius est 
conservée dans la salle chrétienne du Louvre. 

3. Sur une inscription de la ville de Mustis, dans la province proconsulairo 
(C. /. t. VIII, n* 1592). 

4. Dudda se trouve dans une inscription de Silla, en Numidie (C. /. Z,., t. VIII, 
n* 5916). ' 


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— 320 — 


particulièrement cher aux artistes anciens, non seulement 
pendant les trois premiers siècles de l’empire, mais encore 
après le triomphe dn christianisme : les monuments chré- 
tiens en font foi. M. Schmitter m'envoie des renseignements 
sur une mosaïque analogue qui vient d’être découverte près 
de Cherchell, à 2 kilomètres environ de la ville, sur la route 
d’Alger, dans la propriété de M. Piétrini, entrepreneur de 
travaux publics. « Cette mosaïque représente Orphée , assis 

< de face, entouré de divers animaux qu’il charme au son 

< d'une lyre à sept cordes. Orphée est coiffé d’un bonnet 
c phrygien couleur de pourpre; il est vêtu d’une tunique à 



t manches longues et étroites, de couleur bleue, et de braies 
« ajustées de la même couleur. Un manteau violet recouvre 


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— 324 — 


« ses genoux, et ses pieds sont chaussés de brodequins 
t rouges. Le fond de la mosaïque est blanc; les animaux, 
« disséminés autour de la figure centrale, sont entremêlés 
c de touffes vertes indiquant que le lieu de la scène est une 
« prairie ; ces animaux sont : un perroquet, un rossignol, 
c une autruche, un cheval, un chacal, un tigre, une hyène, 
c une gazelle, une antilope et une panthère 1 . La composi- 
« tion était entourée d'une torsade et d'autres ornements 
« qui ont péri en partie. Dans son état actuel, la mosaïque 
< mesure environ un mètre carré; elle repose sur un grand 
« hypogée d'où M. Piétrini a déjà retiré des marbres, des 
« inscriptions et des statues, et dans lequel on pénètre par 
« un escalier monumental 3 . » 

« Le croquis ci-joint exécuté par M. Schmitter donnera, du 
reste, une idée de cette belle mosaïque. 

a Une troisième mosaïque d'Orphée a été découverte en 
Afrique (sans doute en Tunisie). Elle appartient au comte 
d’Hérisson. Elle représente Orphée assis sous un arbre et 
tenant sa lyre; il est probable qu’on n’a conservé que la par- 
tie centrale de cette mosaïque et que les animaux placés 
autour d’Orphée ont été détruits. 

« En Gaule, ce môme sujet a été rencontré plusieurs fois. 
Une des mosaïques de ce genre les plus connues est celle 
qui fut découverte en 1838 dans la forêt de Brotonne et qui 
est aqjourd'hui conservée au Musée de Rouen 3 . Au centre 
on voit Orphée assis , jouant de la lyre et entouré à? animaux; 
aux quatre angles sont figurées les quatre Saisons. — Le 
Musée de Laon possède une mosaïque trouvée à Blanzy 
(Aisne) qui offre la même scène, mais avec une disposition 
différente 4 . — M. Ed. Fleury 5 cite des mosaïques analogues 
à Vienne, à Lyon et & Àix. 

1. Cf. les descriptions de peintures antiques représentant cette scène dans Phi- 
lostrate le Jeune, Imagines , VII, éd. Didot. p. 402, et dans Callistrate, Descrip- 
tiones, Vil, ibid. % p. 419. 

2. Voir la lettre de M. Piétrini, insérée dans YAJehbar du 14 décembre 1883. 

3. Catalogue du Musée d’antiquités de Rouen , 1875, p. 112. 

4. Un dessin en a été gravé dans E. Fleury, Antiquités et monuments du 
département de V Aisne, 2* partie, 1878, p. 20. 

5. Ibid., p. 22, note. 

▲NT. BULLETIN. 21 


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c Bq Italie, je pois en signaler deux : l’une qui fat décou- 
verte en 1860 à S. Marinella, près de Civita-Vecchia 1 ; l’autre 
qui a été mise au jour en 1869 sur la piaaa Victoria, à 
Païenne*. — Il en existe certainement un nombre beaucoup 
plus considérable. » 

1. Bullettino de II’ Inxtituto di eorriip. archeol., 1840, p. 115. 

2. G.-B.-F. Basile, Sull’antico edifixio délia piaxxa Victoria in Palermo , 
1874, Ut. IV. 


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NOTE COMPLÉMENTAIRE. 

(Voir p. 267.) 

M. Héron de Villefosse nous demande l'insertion de la 
note suivante : 

« Mon confrère et ami le vicomte de Ponton d’Amécourt, 
dont le merveilleux médaillier est toujours à la disposition 
de tous ceux qui travaillent, a bien voulu me communiquer 
une monnaie mérovingienne frappée à Vouroux. Cet exem- 
plaire, qui provient de la collection du docteur Voillemier, 
de Senlis, est tout à fait différent de celui qui a été publié par 
Combrouse. Il vient confirmer de la façon la plus complète 
et la plus claire la supposition que j'ai faite plus haut 
(p. 266-267) au sujet de l'orthographe du nom antique de 
Vouroux. En voici la description : 

VOROCIO +. Buste diadémé à droite. 
wj. DRVG TALD. S f ( Druct(o)<dd[u\$ ). Personnage debout, 
levant la main gauche pour bénir et tenant de la main droite 
un bâton recourbé; sous la main bénissante, une croix 
latine. 



« Je crois qu'il est démontré pour tout le monde que le 
nom antique de Vouroux était VOROCIVM. Personne, je 
pense, n'hésitera maintenant à lire sur la Table de Peutin- 
ger Vorocium au lieu de Voroglvm. » 


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ADDITION. 


P. 300, l. 29, ajoutez : M. Mowat, au nom de la commis- 
sion nommée à cet effet, lit un rapport favorable sur la 
candidature de M. Taillebois. On passe au vote etM. Tail- 
lebois, ayant obtenu le nombre réglementaire de suffrages, 
est proclamé associé correspondant national à Dax 
(Landes). 


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TABLES 


DU 

BULLETIN DE 1883. 


I. 

Renseignements généraux. 

Page» 

Bureau de la Société pour l’année 1883 5 

Membres honoraires 6 

Membres résidants 8 

Associés correspondants nationaux classés par dépar- 
tements 13 

Associés correspondants nationaux résidant à l’étranger. 29 

Associés correspondants étrangers 29 

Sociétés savantes avec lesquelles la Compagnie est en 

correspondance 34 

Associés correspondants nationaux classés par ordre 

alphabétique 40 

Modifications aux statuts et au règlement. 86, 93, 163, 251 

Rapport du trésorier sur la situation financière de la 

Compagnie 96 

Rapport de la Commission des fonds sur la gestion du 

trésorier 113 

Addition 324 


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— 326 — 


U. 


Index par nom d'auteurs. 

Ab bois de Jubainville (H. d'), M. R. Les dieux cel- 
tiques d'après les documents mythologiques irlandais. 175 
Aubbht (Ed.), M. R. Rapport sur la situation finan- 
cière de la Compagnie 96 

Bapst (G.). Mémoire sur une plaque en or trouvée à 

Auvers (8eine-et-Oise) 164, 190 

Barthélemy (A. de), M. H. Briques du xvi* siècle avec 
légendes latines 240 

— Hommage d’un travail de M. Nicaise sur le cime- 
tière gallo-romain de Reims 268 

— Passage d’une légende inédite de saint Tugdual, 

évôque de Tréguier 276 

— Découverte d’une sépulture romaine entre Fon- 

sommes et Homblières (Aisne) 302 

Baye (le baron de), A. C. N. Mémoire sur les sujets 
empruntés au règne animal dans l'industrie gau- 
loise 277 

Bernard (l'abbé), A. C. N 183 

*— Statue découverte rue des Fossés-Saint-Jacques à 

Paris 160 

Bertuelé, A. C. N 256 

Bertrand (Al.), M. R. Observations sur une épée en fer 
communiquée par M. de Goy 7-9 

— Observations sur les objets préhistoriques envoyés 

par M. Rivett-Carnac % 

— Fouilles de Grand (Vosges) 98, 192 

~ Communications sur les Arènes de Paris . . 147, 216 

Remarques sur des haches en bronze provenant de 
Syrie et d’autres analogues rapportées du Caucase . 157 

— Observations sur une plaque en or trouvée à Auvers. 168 

— Croix gammées sur des sculptures gallo-romaines . 192 

— Six têtes et un masque en bronze découverts près 

de Compiègne 217, 221 


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— 327 — 


— Haches et boucles provenant du département de 

l'Aisne * . „ 221 

— Plaque de ceinturon découverte à Watsch (Camiole). 277 
— Jambe de cheval en bronze découverte en Suisse. 280, 301 

— Vase avec inscription du moyen âge 294 

— Torques en or et monnaies gauloises 301 

— Hommage de son livre, La Gaule avant les Gaulois . 310 

Bigarnb (Ch.), A. G. N 93 

Blanchère (R. de la). Monnaie d'or de Ptolémée, roi de 

Maurétanie 257 

Boislislb (A. de), M. R. Plaque circulaire en or trou- 
vée à Auvers 113, 170, 280 

— Note sur le camp antique de la forêt de Montmo- 
rency 278 

— Nouvelle plaque trouvée à Auvers 282 

Bordier (H,), M. R. Jambe de cheval en bronze décou* 

verte en Suisse 301 

Boucher de Molandon, A. C. N. Hommage d'une 
médaille frappée à ses frais en mémoire de la restau- 
ration de la Salle des Thèses de l'ancienne université 

d’Orléans 233 

Bunnell-Lewis, A. C. E. 119 

Castan, A. C. N. Triens mérovingien présumé de la 

ville d f Antre . 174, 198 

Gérés (l’abbé), A. C. N. Inscription romaine des empe- 
reurs Trébonien Galle et Yolusien, trouvée à Rodez. 246 

Chabas, A. G. N. Son éloge funèbre 54 

Chabouillet, M. R. Hommage du Bulletin trimestriel 
des antiquités africaines 68 

— Mémoire sur une monnaie du xiv" siècle frappée à 

Moirans (Jura) 100 

— Hommage d'une médaille au nom de M. Boucher de 

Molandon 232 

— Note sur une intaille représentant les sept divinités 

des jours de la semaine 310 

Chardin, A. G. N. Mémoire sur un calvaire breton . . 188 

Clerc (Ed.), A. G. N. Son éloge funèbre 54 

Gocheris (A.), M. H. Son éloge funèbre 52 


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328 — 


Coffdœt (l’abbé), A. C. N. Son éloge funèbre ... 54 

Godnhaib. Sépulture antique découverte sur le terri- 
toire de la Cheppe 273 

Go u r aj o d (L.), M. R. Sculpture en plâtre de la collec- 
tion Timbal, attribuée à Mino da Fiesole .... 79 

— Observation sur des chiens en bronze du Musée du 

Louvre 88 

— Observation sur un cachet aux armes de Colbert . 101 

— Hommage d’un mémoire de M. Molinier .... 111 

— Buste en marbre du Musée de Berlin 114 

— Diverses statues retrouvées dans un dépôt public . 114 

— Bronze du Cabinet des antiques de Vienne, œuvre 

de Bertoldo 148 

— Mémoire sur le buste de Jean d’Alesso . . . 201, 221 

— Médaillon en terre cuite peinte du South-Kensington 

Muséum 218 

— Tête d’apôtre provenant de la Sainte-Chapelle de 

Paris 233 

— Nouveaux détails sur un groupe de bronze de la col- 
lection d’Ambras, à Vienne (Autriche) 268 

— Collection de médaillons de cire représentant les 
principaux personnages de la cour des Valois. . . 278 

— Rétable de Saint-Didier d’Avignon ...... 302 

Dahd (le baron), A. C. N 241 

Delahaut, A. C. N 301 

Delisle (L.), M. R. Nommé commandeur de la Légion 

d’honneur 156 

Demaison, A. C. N. Cachet d’oculiste découvert à Reims. 248 
Demay, M. R. Observations sur un mémoire de 

M. Schlumberger 238 

Duchbsne (l’abbé), M. R. Mémoire sur la Civitas Rigo- 
magensium et sur l’ancien diocèse de Nice .... 77 

Duplessis (G.), M. R. Peintures de la .Renaissance 
découvertes à Gisors (Eure) 84 

— Tableau de Raphaël acquis par le Louvre .... 210 

— Mémoires sur les différentes éditions de la Bible de 


Holbein 249, 251 


Duportal. Envoi de l’empreinte d’une pierre gravée. 301, 310 


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— 329 — 


Duvbrnoy (Cl.), A. C. N 119 

— Statuette en bronze de Neptune, trouvée à Man- 

deure 110, 161 

— Mémoire sur une enceinte récemment découverte à 

Mandeure 161, 251 

Egger, M. H. Hommage d’un mémoire de M. Choisy 
sur Yarsenal du Pirée 235 

— Observation sur une inscription grecque du musée 

d’Avignon 236 

Finot, A. C. N. ...... . 301 

Fleüry (Ed.), A. C. N. Sa mort 238 

Flouest (Ed.), A. C. N. Observation sur une commu- 
nication de M. Saglio 84 

— Hommage d’un mémoire de M. du Châtelier . . 111 

— Observations sur des casques gaulois 170 

— Autel votif romain dans l’église d’Aubignasc (Basses- 

Alpes) 175 

— Pierres tombales du canton de Recey-sur-Ource 

(Côte-d’Or) . . 226 

— Casque en bronze trouvé dans la Marne à Coolus . 246 

— Poignard en bronze découvert dans la Côte-d’Or . 269 

— Hommage de l’Album Caranda 301 

— Observation sur la bouterolle à ailettes 307 

Frossard, A. C. N 212 

Gaidoz, M. R. Rapprochement au sujet des forts vitri- 
fiés 271 

Galles (René), A. C. N. Sa démission 252 

Germain (L.), A. G. N 119 

— Oculus dans plusieurs églises de Lorraine. ... 189 

Girardot (le baron de), A. C. N. Sa mort 203 

Goy (Pierre de), A. C. N. Épée en fer trouvée à la 

Chaise, commune de Vornay (Cher) 78 

— Exploration d’un tumulus gaulois dans le départe- 
ment du Cher 157 

— Tumulus du Colombier, commune de Saint-Just 

(Cher) 308 

Grellet-Balguerie, A. C. N. Épitaphe du chroniqueur 
Aimoin 111, 130 


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GuérIn (Victor), M. R. Hommage de ses rapports sur 
une mission dans le Liban 70 

— Observation sur des monnaies percées trouvées dans 

un tumulus 279 

Guioüe, A. G. N. Inscription funéraire de saint Sacer- 

dos retrouvée à Lyon 260 

Guillaume (Ed.), M. R. Les fouilles de la Balle des 
Cariatides au Louvre 133, 142, 163 

— Visite aux Arènes de Paris 461 

— Excursion aux châteaux de Fleury-en-Bierre et de 

Courances 161 

— Fouilles sur l'emplacement de l'ancien Louvre . . 305 

Hblbiq (J.), A. G. E 183 

Hbnninguer. Demande de renseignements sur une pierre 

gravée 160 

Héron db Villbfossb, M. R. Intaille romaine décou- 
verte en Algérie 64 

— Marque de potier en caratères grecs trouvée près de 

la Guerche (Cher) 67 

— Inscription grecque trouvée au Brus près Toulon 

(Var) 80 

— Inscription sur bronze provenant des environs de 

Vesoul (Haute-Saône) 80, 83 

— Matrice en terre cuite du xrv e siècle trouvée à Sablon- 

nière (Aisne) 81 

— Observations sur un poids en bronze communiqué 

par M. R. Mowat 83 

— Bracelet romain en or trouvé en Dauphiné ... 88 

— Nouvelles découvertes faites à Lezoux par le docteur 

Plicque 89 

— Camée provenant de Grand (Vosges) 98 

— Hommage de plusieurs mémoires archéologiques de 

M. Bunnell-Lewis 105 

— Borne milliaire romaine de l'empereur Philippe 

trouvée près d’Arzew (province d'Oran) 105 

— Inscription romaine votive trouvée au Mont-Beu vray. 106 

— Cachet bébraeo-phénicien du Musée du Louvre . . 117 

— Observations sur les statues antiques en bronze doré. 120 


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— - Observation sur ün cachet d’oculiste provenant de 
Clermont-Ferrand 123 

— Plaque de bronze portant l'inscription utere feliw . 137 

— Inscription romaine relevée par M. Schmitter sur la 

route de Cherchell à Tipasa 143 

— Borne milliaire de Garacalla appartenant à la voie 

de Portus-Magnus à Caesareâ 144 

— Inscriptions romaines de Nîmes 145 

Signale un faussaire de Clermont-Ferrand . . . . 160 

— Lettres inédites de l’intendant Foucault dont l'une 

est relative au marbre de Thorigny 176 

— Inscription romaine votive de l’église de la Piarre 

(Hautes-Alpes) 192 

— ■ Bornes milliaires de Hoquebrune (Var) etduPuget- 

lez-Fréjus (Var) 194 

Nouvelles découvertes faites à Lezoux (Puy-de- 

Dôme) ; grafittes sur poteries 205 

-- Visite aux Arènes de la rue Monge 211 

— Inscription romaine d’Afrique mentionnant une 

colonia Zamensis 213 

— Inscription romaine de Ghardimàou (Tunisie) rela- 
tive à un sacerdas provinciae 215 

— Inscription romaine trouvée à l’Henchir-Belaït 

(Tunisie) . 228 

— Inscription romaine d’Arlaines (Aisne) 229 

— Observations sur la provenance de certains monu- 
ments du Musée d’Avignon 236 

— Insoription romaine des empereurs Trébonien Galle 

et Volusien trouvée à Rodez 246 

— Cachet d’oculiste découvert à Reims. . . . . . 248 

— Fragment de l’inscription funéraire de Saint-Sacer- 

dos retrouvé à Lyon 260 

— Anneau votif en bronze avec inscription découvert 

à Vichy 261, 323 

— Observations sur un Mercure en bronze trouvé à 

Sanxay 278 

— Inscription chrétienne trouvée à Makter (Tunisie) . 318 

— Inscription romaine trouvée au Kef (Tunisie). . . 319 


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— Mottiqoe d Orpbee troor» à Çb er r V n rTnnirâq . 319 

— Monnaie mervrio^ierroe 6e Yoarcwx-Kir- Allier . . 323 

Hmn 'L.j. M. R. Harhfs en brome proraant de 

Syrie, acquise* par le Louvre 157 

Kcsxaikaxt 'de.** A. C. N 59 

— Buste en brome de Henri II appartenant an baron 

dTIanoLstein 158 

— Buste en bronze de Henri IV, œuvre de Barthélemy 

du Tremblay 184 

Labatut, A. C. N. Son éloge funèbre ...... 55 

La Cftorx de R. P. Camille de). A. C. N. Demande d'ac- 
quisition du terrain des fouilles de Sanxay. ... 211 
— Statuette de Mercure, eu bronze, découverte à Sanxay. 279 

— Objets en bronze découverts à Sanxay 286 

— Objets découverts à Poitiers 287 

Lapate (G.), A. C. N 157 

— Mémoire sur les antiquités de la Corse 285 

Lajgce (de), A. C. N 294 

— Cornaline représentant Thanatos ou Hypnos ... 314 

Lallemakd (Paul), A. C. N 93 

Lastcyrte (R. db), M. R. Calendrier en bois du 

xiv» siècle portant des caractères ru niques .... 73 

— Inscription de Villemanoche (Yonne) mentionnant 

la nourrice de saint Louis 93 

— Observations sur une plaque en or trouvée à Anvers 

(Seine-et-Oise) 113, 166 

— Observations sur une communication de M. Grellet- 

Balguerie relative à la tombe d’Aimoin 130 

— Baies pratiquées dans les monuments du xn« au 

xin» siècle 190 

Laürière (J. de), A. C. N. Inscription romaine de Faro 
(Portugal) 74 

— Monnaie romaine de la ville de Baesuris , trouvée en 

Portugal 101, 174 

— Détails sur les fouilles de Sanxay 211 

Le Blant (Ed.), M. R. Membre honoraire. ... 93, 96 
Le Breton (G.), A. C. N. Peintures murales de PÉcole 

de Fontainebleau, découvertes à Gisors 153 


1 


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Leclerc, A. G. N. Visite aux ruines de la butte de 

Vaudémont (Vosges) 271 

Longpérier (A. de), M. R. Son éloge funèbre. ... 47 

Marsy (le comte de), A. G. N. Anneau dor avec légende 

trouvé à Gonesse 259 

Maxe-Wbrly, A. C. N. Sculpture trouvée à Reims, 

représentant un dieu cornu 159 

Oculus pratiqués dans le mur du chœur des églises de 
la région de l’Est 188 

— Pièces de bronze décorées de la croix gammée . . 191 

— Bague byzantine avec légende grecque 202 

— Ustensile romain, en bronze, trouvé à Reims . . 274 

— Marques de fabrique relevées sur des fibules en bronze. 287 

— Découverte d’une sépulture romaine entre Fon- 

sommes et Homblières (Aisne) 302 

Mazard, A. G. N. Sculptures romaines provenant de 
Vittel (Vosges) 245 

— Observation sur la bouterolle à ailettes 307 

Michel. Objets antiques trouvés au confluent de La 

Mayenne et de la Sarthe 269 

Montaiglon (A. de), M. R. Observation sur des chiens 
en bronze du Musée du Louvre 88 

— Détails sur les peintures du château de Fleury-en- 

Bierre (Seine-et-Marne) 162 

— Observations sur une bague byzantine 203 

Moreau (Frédéric), A. G. N. Nouveau fascicule de 

l’album Caranda 301 

Morel (L.), A. G. N. Bras en bronze doré découvert à 
Reims 119 

— Casque en bronze trouvé dans la Marne à Coolus . 246 
Mowat (R.), M. R. Porc en bronze avec inscription 

latine, ayant servi de poids public ... 75, 83, 100 

— Observation sur une communication de M. de Las- 

teyrie 95 

— Hommage d’un mémoire de M. Aurès 100 

— Observation sur la plaque d’Auvers (Seine-et-Oise). 113 

— Trois nouveaux cachets d’oculistes romains ... 122 

— Hommage du Bulletin municipal de la Ville de Paris. 147 


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— Explication de la légende d’une monnaie antique . 174 

— Inscription suspecte étiquetée comme découverte à 

Pompéi 201 

— Inscription d'Antibes 201 

— Coupes en argent de la collection Ch&rvet achetées 

par M. Dutuit 210 

— Mort de M. Florian Vallentin 211 

— Inscription grecque conservée au Musée d’Avignon. 235 

— Inscription provenant du barrage de Boisseau sur 

la Mayenne 252 

— Hypothèse sur l’usage de la bouterolle à ailettes. . 306 

— Hommage d’un travail de M. L. Noguier .... 310 

Müntz (Eug.), M. R. Hommage d’un ouvrage de 

M. Duhamel 91 

Nicaise (A.), A. C. N. Vases et inscriptions funéraires 
de l’époque romaine découverts dans le cimetière de 
la Fosse- Jean-Fat, à Reims 150, 268, 278 

— Sigle8 figulins découverts dans le département de la 

Marne 273 

— Colliers mérovingiens trouvés à Champigny (Aube). 278 

— Objets découverts dans le tumulus d’Attancourt 

(Haute-Marne) 278, 285 

— Objets trouvés dans le cimetière gaulois de Coupetz 

(Marne) 286 

— Dolmen sous tumulus du département de l’Ailier . 303 
Nicard (Pol), M. R. Chiens en bronze conservés au 

Musée du Louvre 88 

— Notice biographique de Ferdinand de Lasteyrie . . 251 

— Renseignements sur une jambe de cheval en bronze 

trouvée près d’Annecy 305 

La Noë (de). Mémoire sur le camp de Tavemy . 309, 318 
Palustre (L.), A. C. N. Hommage de son ouvrage sur 
la Renaissance en France 147 

— Buste en marbre, d’origine italienne, conservé au 

château d’Ussé (Indre-et-Loire) 149 

Perrot (G.), M. R. Discours prononcé en quittant la 
présidence de la Compagnie 47 

— Statuette égyptienne en bois 96 


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— 385 — 


— Rapport sur la gestion du trésorier 143 

Pbttj (E.), A. C. N 93 

— Deniers bourguignons du xni* siècle • . 204 

Plicque (le docteur), A. G. N 222 

Ponton d’Amécoürt, A. C. N. Monnaie mérovingienne 

de sa collection 323 

Prost (Aug.), M. R. Antiquités romaines trouvées à 
Cheminot près Metz 102 

— Main en bronze doré trouvée à Metz 122 

— Substructions antiques et mosaïques découvertes à 

Téting près Metz 123 

Quarhé-Reybourbon, A. G. N 294 

Quicherat (J.), M. R. Son éloge funèbre 50 

Ramé, M. R. Nommé membre résidant 157 

— Détails sur les fouilles de Mandeure 161 

— Détails sur les croix bretonnes 188 

— Deux bagues mérovingiennes ornées de mono- 
grammes 234 

— Son opinion sur la date de la tour de Saint-Hilaire 

à Poitiers 251 

— Trois fibules de sa collection 297 

Rayet (O.), M. R. Fragment d’un travail sur l’adora 

$ Athènes 143 

— Observations sur deux figures en bronze trouvées à 

Sanxay 279, 287 

Read (Ch.), M. R. Cadre en fer émaillé de la fin du 
xvi« siècle 73 

— Buste de Henri, prince de Galles 79, 83 

— Bas-relief en ivoire représentant Marie Tudor . . 93 

— Cachet en argent aux armes de Colbert 101 

— Conservation des Arènes rom. de Paris. 131, 133, 150, 211 
Rby (A.-E. Guillaume), M. R. Observation sur un 

cachet d’oculiste provenant de Clermont-Ferrand . . 123 

— Identifications de fiefs cités dans les chartes des 

archives de Malte : . . . . 802 

Rivett-Carnac. Envoi d’objets préhistoriques provenant 
de l’Inde 86 


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Robert (Ch,); M, R. Entretient la Compagnie des 
Arènes de la rue Monge 134, 161, 211 

— Notice biographique de F. de Saulcy 256 

— Hommage d’un ouvrage de M. Poulie sur des inscrip- 
tions de Numidie 256 

Robert (des), A. C. N 294 

Robert (Ulysse), M. R. Mémoire sur la roue des Juifs . 100 

— Observations sur des ethniques contenus dans le 

Bullaire de l’abbaye de Saint-Gilles 294 

Roman (J.), A. C. N. Cimetière mérovingien de Barcil- 
lonnette (Hautes-Alpes) 84 

— Camp romain de la Baumette, commune d’Aspres- 

les-Veynes (Hautes- Alpes) 98 

— Écusson découvert au Louvre dans le sous-sol de la 

galerie des Cariatides 142 

— Observation sur la bouterolle à ailettes 307 

Rouqé (J. de), M. R. Palette de scribe égyptien avec 

les cartouches de Ramsès XHI 83 

— Mémoire sur les antiquités égyptiennes du Musée 

de Nantes 117, 147 

— Bouclier en fer trouvé près de Clermont-Ferrand . 160 

— Bras de fauteuil égyptien en bois terminé par une 

tète de lion 163 

— Acquisitions faites par le musée égyptien du Louvre 

à la vente Posno 204 

Sacaze, A. C. N. Inscriptions romaines de la vallée 

d’Aran 222 

Saqlio (Ed.), M. R. Observation sur une sculpture en 
plâtre communiquée par M. Courajod 79 

— Boite à orviétan du xv e siècle 84 

— Stèle funéraire grecque de Cyzique 217 

— Bijou d’or émaillé de la fin du xv siècle .... 224 

— Plaque d’émail offrant le portrait du cardinal d’Am- 

boise 236 

Saulcy (F. de). Sa notice biographique par Ch. Robert. 256 
Schlumberger (G.), M. R. Aigle de bronze avec inscrip- 
tions coufique et byzantine (collection Piot) ... 86 


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— 337 — 


— Mémoire relatif aux représentations de la Vierge et 


des Saints sur les sceaux byzantins 238, 25! 

Schmitter. Torse de Vénus trouvé à Cherchell (Algérie). 134 

— Mosaïque représentant les trois Grâces et inscription 

romaine trouvées à Cherchell 435 

— Vase grec trouvé en Tunisie 135 

— Monnaies, intaille et poterie trouvées à Cherchell . 136 

Sorlin-Doriqny, A. C. N. Origine orientale des repré- 
sentations de la colombe et de la vigne 115 

— Deux plaques d'or estampées de l'époque byzantine 

portant des sujets chrétiens 126 

— Silex provenant de Mou stapha- Pacha entre Cons- 
tantinople et Philippopoli 129 

Taillebois, A. C. N 324 

Tardieu (A.). Établissement gallo-romain de Royat. . 83 

Thêdenat (l’abbé), M. R. Urnes funéraires étrusques 
trouvées aux environs de Livourne 61 

— Inscriptions romaines de Reims 71 

— Inscription romaine de Scarpone 72 

— Hommage d’une notice de M. P. Lallemand ... 81 

— Inscription romaine de Grand (Vosges) 96 

— Observation sur un poids en bronze communiqué 

par M. Mowat 100 

— Inscription romaine votive trouvée à Augst (Suisse). 117 

— Observation sur un cachet d’oculiste provenant de 

Clermont-Ferrand 123 

— Inscription tracée sur une brique, trouvée à Grand 
(Vosges) et ayant servi de modèle d'écriture . . . 139 

— Inscription romaine de Saint-Lizier (Ariège) . . . 170 

— Inscription romaine trouvée près de Saint-Michel- 

d’Euzet (Gard) 185 

— Inscription chrétienne conservée au Musée de 

Lucques (Italie) 199 

— Inscription métrique romaine sur un sarcophage 

conservé au Luc (Var) 225 

— Chapiteaux romains historiés, encastrés dans une 

muraille à Pise (Italie) 233 

ANT. BULLETIN. 22 


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— 338 — 


— Inscription funéraire métrique de Chanac (Lozère) . 236 

— Reconnaissance du cœur de Henry II d’Albret, 
grand-père du roi Henry IV ; inscription qui cons- 
tate ce dépôt à l’abbaye de Juilly (Seine-et-Mame) . 238 

— Mosaïques chrétiennes trouvées à Tabarka (Tunisie). 24i 

— Inscription romaine provenant de Gagnosc et con- 
servée au Luc (Var) 243 

— Hommage d’un mémoire de M. R. de la Blanchère 
intitulé : Monnaie d’or de Ptolémée, roi de Maurétanie. 257 

— Ustensile romain, en bronze, au Musée de Vienne 

(Isère) 276 

— Manche de casserole, en bronze, trouvé à Grand 

(Vosges) 283 

— Patère en bronze avec inscription votive trouvée à 

Alise-Sainte-Reine 307 

— Observation sur une cornaline envoyée par M. de 

Laigüe 314 

— Trésor de vaisselle d’argent de l’époque romaine 

trouvé à Montcornet, près Laon 314 

Tourret, A. G. N. Lampe antique trouvée à Saint-Cas- 
sien et fragment d’inscription découvert à Lérins . 59 

Vallentin (Florian), A. G. N. Sa mort 211 

Vàn-Robais, A. G. N. Communication de photographies. 240 

Villigillk (de là), M. H. Son éloge funèbre .... 51 

Vogué (le marquis de), M. R. Inscription de Baalbeck, 
mentionnant deux chapiteaux en bronze doré. . . 122 

— Vase de bronze provenant probablement du Tyrol 

ou de la Haute- Au triche 131 


III. 


Index géographique. 


Aïn-Regada (Algérie), 186. 
Aix-en-Provence (Bouches- 
du-Rhône), 322. 

Algérie, 64, 258. 

Alise- Sainte -Reine (Côte- 
d’Or), 307, 308. 


Ambernac (Charente), 186. 
Amfre ville (Eure), 113, 114, 
165, 166, 168, 170. 

Amiens. Bibliothèque mili- 
taire, 255. 

Andbinople, 129. 


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— 339 — 


Angers. Musée, 269. 

Angoulême. Musée, 186. 

Annecy, 301, 305. 

Antibes ( Alpes-Mari t.), 201. 

Antre (Franche-Comté), 174, 
198. 

Aran (vallée d’), 222. 

Arl aines (Aisne), 229, 231. 

Armentières (Aisne), 301. 

Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) , 
307. 

Arzsw (Algérie), 105, 145. 

Aspres-les-Veynes (Hautes- 
Alpes), 98. 

Attancourt (Haute-Marne), 
278, 285. 

Aubiünasc (Basses-Alpes),l 75. 

Aubigny (Ailier), 303. 

Augst, canton de Bâle 
(Suisse), 117. 

Autun (Saône-et-Loire), 266. 

Auvers-sur-Oise (Seine-et- 
Oise), 113, 164, 165, 166, 
167,168,170,190,280, 281. 

Avignon. Eglise Saint-Didier, 
302. Musée, 235, 236, 315. 
Palais des Papes, 91. 

Avioth (Meuse), 189. 

Baalbeck. Temple, 122. 

Bae8üris, ville antique d'Es- 
pagne, 102. 

Bagneux (Allier), 303. 

Bagnols (Gard), 185. 

Bar (Meuse), 188. 

Barcillonnettk (Hautes- 
Alpes), 84. 

Barkway (Hertfordshire) , 
263. 

Baumette ( la ) , commune 
d' Aspres-les-Veynes (Hau- 
tes-Alpes), 98. 

Bàutae, près Annecy, 301 ,305. 

Bayeux (Calvados), 179. 

Belisama , nom antique de 
l'embouchure du Mersey, 
. fleuve de la Grande-Bre- 
tagne, 174. 


Berltn. Musée royal, 114, 190, 
220, 299. 

Bernay (Eure), 315. 

Beuvray (le Mont), près Au- 
tun, 105, 209. 

Béziers (Hérault), 296. 

Bithynie, 257. 

Blanzy (Aisne), 321. 

Boi8seàu (barrage de), sur la 
Mayenne, 252. 

Bonn. Musée, 230. 

Bordeaux, 247, 251. 

Bosphore, 258. 

Boulogne. Musée, 73. 

Bourges (Cher), 309. 

Bourgogne, 84. 

Brescia (Italie), 193. 

Breslau (Silésie). Musée des 
antiquités silésiennes, 278. 

Breuvannes (Haute-Marne) , 
246. 

Brion-sur-Ource (Côte-d'Or), 
269. 

Brotonne (forôt de) (Eure), 
321. 

Brus (le), commune de Six- 
Fours (Var), 80. 

Bures-les-Templiers (Côte- 
d'Or), 226. 

Caen, 176, 182. 

Cagnosc (Var), 244. 

Canosa (Italie), 83, 100. 

Capoue (Italie), 285. 

Caranda (Aisne), 301. 

Carcassonne (Aude), 296. 

Caserte (Italie), 285. 

Castro - Marino ( Portugal ) , 

102 . 

Caucase, 157. 

Certosa (la), 270. 

Chaise ( la ) , commune de 
Vornay (Cner), 78. 

Chalons-sur-Marne, 246. 

Chalon-sur-Saône, 292. 

Champigny (Aube), 278. 

Chanac (Lozère), 236. 

Chançay (Indre-et-Loire), 185. 


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— 340 — 


Chatblliers-de-Fremur (les) 
(Maine-et-Loire), 288. 

Cheminot, près Metz, 402. 

Chbppe (la) (Marne), 273. 

Cherchell, l’antique Gaesa- 
rea (Algérie) ^134, 135, 143, 

Civita-Vecchia (Italie), 322. 

Clermont-Ferrand, 123, 160, 
266, 296. Musée, 121. 

Colchester (Angleterre), 292. 

Cologne, 150. 

Commercy (Meuse), 188. 

Compïègne (Oise), 217, 221. 

Constàntine (Algérie), 121, 
259. Société archéologique, 
256. 

Constantinople, 129. Musée 
impérial de Tchinly-Kiosk, 

Contines (Tarn-et-Garonne) , 
122 . 

Coolus (Marne), 246. 

Corse, 285. 

Coupetz (Marne), 286. 

Couranges (Seine- et -Oise). 
Château, 161. 

Creuzet (le), (Cher), 157. 

Croix-Saint-Ouen (la) (Oise), 

221 . 

Cusset (Allier), 263. 

Damas (Syrie), 117. 

Dauphiné, 88. 

Digne (Basses- Alpes), 292. 

Dijon (Côte-d’Or), 228, 291. 
Musée, 307. 

Djimilah (Algérie), 186. 

Doerth (tumulus de), dans la 
Forêt de Gallscheid près 
Mayence, 169, 170. 

Dorpat. Musée, 312. 

Douai (Nord). Musée, 289. 

Dun-le-Roi (Cher), 309. 

Epinal. Musée, 97, 139, 246, 
283. # 


Escugnan (Pyrénées), 222, 
224. 

Etrechy (Marne), 169, 170. 

Evàux (Creuse), 152. 

Eygenbilsen ( tumulus d* ) , 
(Belgique), 169, 170, 270. 

Faro (Portugal], 74. 

Feurs (Loire), 77. 

Feysin (Isère), 73. 

Fleury-en-Bierre (Seine-et- 
Marne). Château, 161. 

Florence. Musée du Bargello, 
149. 

Fonsommes (Aisne), 302. 

Fontainebleau ( Seine - et - 
Marne), 154. Château, 88, 
Ecole de — , 153, 161. 

Fréjus (Var), 194, 197, 198. 

Gallscheid (tumulusde), près 
de Saint-Goar, 107, 169. 

Genève (Suisse), 301, 305. 
Musée, 301. 

Gésa (Pyrénées), 224. 

Ghardimaou (Tunisie), 215. 

Gisors (Eure), 84, 153, 154, 
155. 

Gonesse (Seine-et-Oise), 259. 

Gonfaron (Var), 244. 

Gouraya (Algério), 258. 

Grand (Vosges), 97, 98, 139, 
142, 283. 

Gravier (lb) (Cher), 67. 

Guerchk (la) (Cher), 67. 

Halstatt (Autriche), 277. 

PIeddernheim (Nassau), 108. 

Hemmen-Indoornik (Grande- 
Bretagne), 230. 

Henchjr-Belaït, l’antique ci- 
vi tas Tepeltensis (Tunisie), 
228. 

Henchir-Makter (Tunisie), 
318. 

Hiébaple (le), près Metz, 104. 

Homblières (Aisne), 302. 


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— w — 


Ialysos (île de Rhodes), 207. 

Inde, 86, 96. 

Jérusalem. Tombeau des Rois, 
115, 116. 

Juilly (Seine-et-Marne). Ab- 
baye, 239. Collège , 238. 

Kef (le) (Tunisie), 319. 

Klein- Asperq (tumulus de], 
en Wurtemberg, 167, 169, 
170. 

Koniah, l'ancien Iconium de 
Lykaonie, 126, 128. 

Lambè8e (Algérie), 73, 256, 
257. 

Langres (Haute-Marne), 295. 

Laon (Aisne), 296, 297, 314. 
Musée, 321. 

Laval (Mayenne). Musée, 252. 

Lérins (île de) (Var), 61. 

Lezoux (Puy-de-Dôme), 89, 
205, 207, 208, 210. 

Liban (le), 70. 

Lillebonne (Seine-Inférieu- 
re), 120, 121. 

Limoges (Haute- Vienne), 296. 

Livourne (Italie), environs de, 
61. 

Londres. Musée britannique, 
83, 120, 121. Musée de 
South- Kensing ton, 218. 

Lorraine, 289. 

Luc (le) (Var), 194,225, 243, 
244. 

Luc de Béarn (le), 105. 

Lucqües (Italie). Musée, 199. 

Lugny (Côte-d’Or), 227. 

Lyon, 64, 73, 120, 247, 321. 
Crypte de Saint - Nizier , 
260. Musée, 261, 262. 

Magny-Lambert, 270. 

Makter (Tunisie), 318. 

Mandeure (Doubs), 110, 161. 

Marcouna (Algérie), 256, 257. 


Marseille. Musée du château 

’ Borély, 60, 61, 217. 

Marzabotto (Italie), 270. 

Maurétanie, 257. 

Mayence, 150. 

Mazeau (Creuse), 240. 

Meaux (Seine-et-Marne), 296. 

Melle (Deux-Sèvres), 234. 

Mersey (le) , fleuve de la 
Grande-Bretagne, 174. 

Metz, 102, 108, 122, 125. 
Académie, 256. 

Moirans (Jura), 100. 

Mont -Afrique (Côte-d'Or), 
308. 

Montcornet (Aisne), 266, 314. 

Montmorency (Seine-et-Oise), 
278 

Monza (Italie), 166. 

Mo8taganem (Algérie), 144. 

Moulins (Allier), 263. 

Moustapha-Pacha, localité de 
la ligne de Constantinople 
à Philippopoii, 129. 

Nantes, 292. Musée, 117, 147. 

Naples. Musée, 284. 

Néris (Allier), 245. 

Newstad, Roxburgshire 
(Grande-Bretagne), 230. 

Nice, 78. Musée, êl. 

Nîmes, 145, 174. 

Notre-Dame-d’ Alençon, près 
Brissac (Maine-et-Loire) , 
263. 

Novare (Italie), 109. 

Noyon (Oise), 295. 

Numidie, 257, 259. 

Oran (Algérie), 144. Société 
de géographie et d'archéolo- 
gie, 68. 

Orléans. Salle des Thèses de 
l’Université, 233. 

Ossimo. au nord de Brescia, 
193.' 


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Ostuni, province de Lecce 
(Italie), 100. 

Padoub (Italie), 148, 149. 

Palafeix, commune de Saint- 
Alpinien (Creuse), 240. 

Paleopolis . nom antique 
d'une ville d'Achaïe, 236. 

Palerme (Italie), 322. 

Paris. Arènes romaines, 131, 
133, 147, 150. Bibliothèque 
nationale , Cabinet des ma- 
nuscrits , 73, 294 : Cabinet 
des médailles , 65, 282, 283, 
299, 311, 313, 314. Cercle 
historique, 183. Collection 
Piot y 86. Collection Pour ta- 
lés, 158. Collection du car- 
dinal de Richelieu, 158. Col- 
lection T imbal, 79. Eglise 
Sainte-Catherine du Val - 
des - Ecoliers , 114. Hôtel 

Fieubet, 81. Musée du Lou- 
vre, 77, 87, 88, 98, 113, 
117, 120, 122, 133, 142, 

157, 158, 163, 165, 184, 

201, 204, 210, 233, 234, 

243, 262, 263, 302, 305, 

306. Bue des Fossés- Saint- 
Jacques, 160. Sainte-Cha- 
pelle, 233. 

Pérouse (Italie). Musée , 131. 

Piarre (la) (Ha u tes- Alpes) , 
192. 

Pirée (le), 235. 

Pise (Italie), 174, 233. 

Poitiers (Vienne), 287, 292. 

Pompeï (Italie), 138, 201, 284. 

Pontoise (Seine-et-Oise), 282, 
283. 

Pont - Saint - Esprit (Gard) , 
186. 

Port-aux-Poules (Algérie) , 
105, 144. 

Portugal, 74, 101. 

Portus-Magnus, nom antique 
du Vieil-Arzew (Algérie), 
105, 144, 145. 


Proconsul aire (Afrique), 257. 

Puech-de-Buzeins (Aveyron), 
290. 

Püget-lez-Fréjus (Var), 194, 
197, 198. 

Puy-de-Dôme. Temple de Mer- 
cure, 108, 210. 

Recey-sur-Ource (Côte-d'Or), 
226. 

Reims, 71, 119,120, 121, 122, 
137, 150, 151, 152, 159, 
192, 248. 268, 274, 278! 
Musée, 159. Porte-Mars, 71, 
248, 274. Porte de Betheny, 
248. 

Remys (les) , hameau près 
d’Auvers (Seine-et-Oise), 
282 

Rennes (Ille-et-Vilaine), 297, 
299. 

Rigomagensium civitas.. 77. 

Rodez, 247. Musée, 24o. 

Roiglise (Somme), 298. 

Rome, 75, 140, 148, 263. Mu- 
sée du Vatican, 120. Place 
du Capitole, 120. Théâtre de 
Pompée, 120. 

Roquebrune (Var), 194. 

Rouen, 122, 123. Musée, 121, 
153, 321. Cathédrale , 220. 

Roy at (Puy-de-Dôme), 83, 

121 . 

Rueil. Château, 88. 

Sablonnière (Aisne), 81. 

Saint-Benoît-sur-Loire (Loi- 
ret), 130. 

Saint - Bertrand-de-Commin- 
ges (Haute -Garonne), 172. 

Saint-Cassien (Alpes-Mari- 
times), 59. 

Saint-Dié (Vosges), 273. 

Saint-Germain-bn-Laye (Sei- 
ne-et-Oise). Musée des anti- 
quités nationales, 96, 120, 
129, 157, 217, 221, 262, 
263, 290, 291, 301, 305. 


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— 343 


Saint-Gilles (Gard) , 294 , 
295 296. 

Saint^Just (Cher), 308. 

Saint-Leu (Algérie), 105. 

Saint-Lizier (Ariège), 170, 
171, 172. 

Saint-Michel-d’Euzet (Gard), 
185, 186, 187. 

Saint-Pl anc ard (Haute- Ga- 
ronne), 223. 

Sana (Arabie), 116. 

Sanières-sur-Jausciêres , 
quartier des Argiles (Bas- 
ses-Alpes), 292. 

Sanxay (Vienne) , 121, 211, 

Scarpone (Meurthe-et-Mosel- 
le), 72. 

Sesto-Calende (Italie), 277. 

Sétif (Algérie), 186. 

Si-Amor-Djeddidi, colonia Za - 
mensis (Tunisie), 213. 

Sicile, 86. 

Sienne (Italie), 148. 

Sion [lis. Saxon-Sion ] (Meur- 
the-et-Moselle). Musée des 
Frères , 273. 

Soissons. Musée, 229, 231. 

Syrie, 157, 257, 314. 

Tabarka (Tunisie), 241. 

Tanger (Maroc), 319. 

Taverny (Seine-et-Oise), 309, 
319. 

Tell-Jehüdah, près d’Hélio- 
polis (Basse-Egypte), 205. 

Téting, près de Metz, 125. 

Thil-Chatel (Côte-d’Or), 204. 

Thimgad (Algérie), 256, 257. 

Thorame (Basses-Alpes), 77. 

Thorigny. Marbre de — > 176, 
177, 179, 181. 

Tibiran ( Hautes-Pyrénées ) , 

222 . 

Tipasa, près de Gherchell 
(Algérie), 143. 

Tlemcbn (Algérie), 258. 


Tongres (Belgique), 289. 

Toulon (Var), 80, 295, 296. 

Tours. Exposition rétrospec- 
tive, 185. 

Tréguier ( Côtes-du-Nord ) , 
276. 

Troyes, 294, 296, 297. 

Trugny (Aisne), 165. 

Tunisie, 136. 

Turin (Italie), 296. 

Ussè (Indre-et-Loire), 149. 

Vaison (Vaucluse), 173, 200. 

Valmondois (Seine-et-Oise), 
282, 283. 

Varennes-sur- Allier (Allier), 
266. 

Vaudémont (Meurthe-et-Mo- 
selle), 271. 

Védrenne (la), commune de 
Saint -Alpinien (Creuse) , 
240. 

Velp (Gueldre), 299. 

Venise. Saint-Marc , 120. Col- 
lection Nani , 236. 

Versailles (Seine-et-Oise) , 
306. 

Vertault (Côte-d'Or), 290. 

Vesoul (Haute-Saône), 80. 

Vic-sur- Aisne (Aisne), 229, 
231. 

Vichy (Allier), 245,261,262, 
267. 

Vienne (Autriche). Collec- 
tion d’ Ambras, 269. Collée - 
tion du comte Vilczek, 130. 
Cabinet impérial des Anti- 
ques, 148, 149. 

Vienne (Isère), 121, 200, 321. 
Musée, 276. 

Villemanoche (Yonne), 93. 

Villeneuve-lez-Avignon 
(Gard). Musée, 114. 

Ville- sur -Illon (Vosges), 
272. 

Vieux (Calvados), 180, 181. 


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— 344 — 


Vittel (Vosges), 245. 
Vollore- Ville (Puy-de- 
Dôme), 266. 

Vornay (Cher), 78. 

Vounoux (Allier), 266, 323. 

Waldaloesheim (tumulusde), 
Prusse rhénane, 169. 
Watsch (Garniole), 277. 


Weisskirchen (tumulus de), 
Prusse rhénane, 169. 
Wjesbàden. Musée, 108. 

Yellow-Btone (Etats-Unis), 
271. 

Zama. Colonia Zamensis, 2i3. 
Zama regia , 213. 


Nogent-le-Rotrou, imprimerie Daupblby- Gouverneur. 


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